Texte intégral
Monsieur le Vice-Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP) et Président d'UNIGROS (Christian PEPINEAU)
Monsieur le Directeur Général de la CCIP (Nicolas JACQUET)
Monsieur le Président Directeur Général de SEMMARIS (Marc SPIELREIN)
Madame la Directrice adjointe de la CCIP du Val-de-Marne (Madame Annick KELLER)
Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs généraux,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de participer à cette journée d'échanges, de réflexion et de prospective et je tiens à remercier la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP), la société SEMMARIS, l'espace MIN de Rungis et les collectivités territoriales du Val-de-Marne d'avoir pris cette fructueuse initiative.
Il est important que les acteurs de l'agroalimentaire en Ile-de-France puissent échanger, coordonner leurs actions et construire ensemble de nouvelles perspectives. J'apporterai une modeste contribution à cet échange, étant convaincu que les industriels, les acteurs de la formation, les élus et les services de l'Etat peuvent retirer des avantages considérables, dans le secteur agroalimentaire, d'une fédération des compétences et des énergies. C'est ce qu'illustre de manière exemplaire la création, hier, du Pôle Paris Agro Tech, dont la taille et la diversité des compétences sont désormais un atout considérable pour la filière agroalimentaire en Ile-de-France.
I. Une filière en mutation, porteuse de croissance et d'emplois
L'agroalimentaire est le deuxième gisement d'emplois industriels en France, après le secteur mécanique, avec 400 000 salariés et 10 000 entreprises. C'est en outre le secteur qui résiste le mieux à l'érosion de l'emploi industriel. Les Industries agroalimentaires (IAA) se caractérisent actuellement par des offres d'emplois supérieures à la demande, à hauteur d'environ 10 000 postes par an.
Il est essentiel d'accroître l'attractivité des métiers de l'agroalimentaire pour favoriser les recrutements, et nous avons à cet égard besoin d'actions de prospective et de pédagogie comme celle que vous conduisez aujourd'hui. Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche s'est mobilisé depuis plusieurs années pour améliorer l'offre de formation, les dispositifs d'aides à l'emploi et la promotion des métiers de l'agroalimentaire.
L'autre point sur lequel je veux insister, c'est qu'il est vital, pour la France, premier pays agricole d'Europe, de maintenir son rang à l'export agroalimentaire. J'ai présenté à l'Association Nationale des Industries agroalimentaires (ANIA), le 30 mars dernier, le Plan sectoriel export agroalimentaire, adopté en juin par le Comité de l'exportation que préside Christine LAGARDE. La priorité que je donne à notre présence sur les marchés internationaux se traduit, dans le budget 2007 du Ministère, par une augmentation de 21 % des crédits pour la promotion internationale des produits.
A l'intérieur de la filière agroalimentaire nationale, l'Ile-de-France occupe une place privilégiée : 40 000 entreprises qui emploient 400 000 salariés, soit plus de 10% de l'emploi régional, et près de 19% de l'effectif national de la filière. Le développement de la filière agroalimentaire constitue un enjeu majeur pour l'Ile-de-France, tant en matière d'attractivité que de contribution à l'emploi et à la croissance.
La région dispose d'atouts considérables, parce qu'elle accueille l'ensemble des maillons-clé de la filière aujourd'hui : activités de haute technologie, laboratoires à la pointe de la recherche, grands groupes internationaux, PME innovantes, etc. Les acteurs économiques de la filière, qu'il s'agisse des entreprises de l'industrie, du commerce de gros alimentaire, ou de la restauration hors foyer, ont tout à gagner de cette offre de services concentrée et de haut niveau.
Il faut également resituer ces atouts dans une logique territoriale. En termes d'emploi et de dynamisme économique, l'agroalimentaire contribue largement à l'attractivité de la région-capitale. C'est pourquoi les collectivités et les entreprises doivent coopérer encore davantage, afin de conforter le potentiel de développement de la filière et le gisement d'emplois qu'elle représente.
Vous avez su examiner aujourd'hui les forces et les faiblesses de la filière agroalimentaire en Ile-de-France, ainsi que ses évolutions récentes. Ces tables-rondes sont utiles, car elles doivent nous permettre de mieux cerner les priorités : relever le défi de la compétitivité, de l'adaptation, de la taille critique et de l'attention aux attentes nouvelles des consommateurs.
II. Le défi de la recherche et de l'innovation dans la filière agroalimentaire
Rungis est le plus grand marché de produits frais au monde. On trouve ici le meilleur de ce que chaque secteur peut offrir, qu'il s'agisse de variétés anciennes ou nouvelles, de produits typiques (AOC, labels) de spécialités venues de toutes les régions de France, de produits exotiques, etc...
La rencontre dans ce lieu symbolique est l'occasion de nous interroger : quels aliments pour demain ? Nos produits sont sains et sûrs, il faut le dire, mais il faut aussi continuer à progresser. Nous avons besoin de fédérer tous les acteurs de la filière : producteurs, industriels, chercheurs et consommateurs. A mes yeux, l'un des objectifs premiers et d'organiser cette coopération autour d'une bonne gouvernance de notre modèle alimentaire, fondée sur la démarche partenariale et la responsabilisation des acteurs.
Le Programme national nutrition-santé (« PNNS ») est la démarche partenariale, pilotée par le Ministère de l'Agriculture, entre les industries agroalimentaires, les distributeurs et les consommateurs pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments. Les travaux de recherche les plus récents se concrétiseront par une charte d'engagements volontaires de chacun des secteurs. Les consommateurs seront mieux informés des bonnes pratiques alimentaires. Par ailleurs, le Ministère travaille avec les filières pour développer l'accessibilité des fruits et légumes pour le consommateur, que ce soit en termes de praticité, de qualité, de prix ou de proximité. Dans ce domaine, le marché de Rungis est une plate-forme remarquable pour offrir aux consommateurs des produits frais et de qualité, et des travaux sont menés avec les grossistes dans le cadre du pôle accessibilité piloté par mes services.
Le partenariat est également indispensable pour favoriser le transfert de connaissances auprès des filières, et notamment en matière de qualité nutritionnelle, ce sur quoi travaillent mes services avec les acteurs des filières, viandes, fruits et légumes et céréales.
Vous avez traité aujourd'hui de l'alimentation sous ses multiples dimensions, et en particulier du point de vue de la recherche-développement. C'est en misant sur l'innovation et la qualité sanitaire que nous disposerons à l'avenir des atouts nécessaires à la croissance. Les implications économiques sont cruciales. En termes financiers, l'alimentation représente environ 14% du budget des ménages en France. Connaître le marché de l'alimentation, c'est prendre en considération les décisions de l'Union européenne, des organisations professionnelles et des pouvoirs publics, c'est-à-dire les normes sanitaires et les obligations légales, mais aussi les facteurs géographiques et sociaux. Quant aux implications sociales de l'alimentation, elles sont évidentes : nous devons être attentifs aux comportements des consommateurs, à leurs attentes et réactions.
Prenant acte de la progression de l'obésité dans notre pays, le Gouvernement a développé dès 2001 un programme national nutrition santé (« PNNS »), dont le deuxième volet, pour la période 2006-2010, a été lancé en septembre. Je compte sur la mobilisation de tous les acteurs de l'alimentation pour encourager les bonnes pratiques alimentaires. Récemment, le Député Yannick FAVENNEC a remis au Premier Ministre l'étude que je lui avais confiée sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Nous avons besoin de partenariats renforcés et davantage contractualisés, entre les filières agricoles et agroalimentaires.
Les Industries agroalimentaires françaises intensifient leurs efforts en matière d'innovation : santé et nutrition, sécurité alimentaire, nouvelles attentes des consommateurs, nouveaux concepts marketing. Le bilan de la première phase du Plan National de Développement des Industries agroalimentaires (PNDIAA) est positif, notamment en ce qui concerne l'aide à l'investissement des PME du secteur. Je citerai pour exemple :
- le financement de projets de recherche et développement dans les pôles de compétitivité agroalimentaire (20 Meuros) et le programme Alimentation de l'Agence Nationale de la Recherche (14 Meuros) ;
- l'appui à la création et la labellisation en juillet 2006 de 8 unités mixtes de technologie et de réseaux thématiques, favorisant le transfert et la diffusion de technologie dans le tissu industriel.
L'investissement en recherche-développement et la logique partenariale sont fortement stimulées. Le projet de budget 2007 se traduit entre autres par un doublement de la dotation de l'Etat à l'agence Oseo-Anvar, désormais portée à 160 Meuros. Je puis vous assurer que le Ministère de l'agriculture maintiendra son effort financier pour accroître à moyen et à long terme la compétitivité de la France dans le secteur agroalimentaire.
Les industries agroalimentaires ont un rôle fondamental à jouer dans notre santé à tous. Une alimentation saine et variée est l'affaire de tous. C'est pourquoi je crois beaucoup à la constitution de pôles spécialisés dans l'agroalimentaire, à la collaboration entre chercheurs, industriels et exploitants. Cette dynamique de partenariat a besoin d'être portée par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales.
III. Le Pôle AGRO PARIS TECH
J'ai présenté hier en Conseil des Ministres le décret portant création de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (Agro Paris Tech). Le décret crée deux grands établissements d'enseignement supérieur agricole, qui ont été constitués à Paris et à Montpellier.
Le grand établissement francilien est issu du rapprochement de l'Institut national agronomique de Paris-Grignon, de l'Ecole nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA) de Massy et de l'Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts. Il réunira 2300 étudiants et 200 enseignants chercheurs. Les autres grandes écoles d'Ile de France, placées sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, et notamment l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons Alfort, pourront se rattacher au grand établissement francilien par voie de conventionnement.
Avec ce grand établissement, la région Ile de France pourra bénéficier de toute une gamme de formations de haut niveau, pour l'ensemble des métiers, de la fourche à la fourchette, en passant par le marketing, la banque et l'environnement , qui concourent au succès du secteur agroalimentaire français. Les deux établissements ainsi créés auront le statut d'Etablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel qui leur offrira une grande autonomie, une bonne insertion des activités de recherche et une forte visibilité internationale.
Le statut juridique de cet établissement public à caractère scientifique, la souplesse de son régime administratif et financier, l'importance des moyens qu'il permet de rassembler et la complémentarité des talents qui sera mise en oeuvre, me laissent penser que nous avons avec AGRO PARIS TECH un pôle de taille européenne, voire mondiale, et que les missions du service public de l'enseignement supérieur seront un facteur important de rayonnement pour l'Ile-de-France.
Conclusion
Le secteur agroalimentaire français doit faire face à une concurrence accrue, et je me réjouis de constater que nous sommes tous mobilisés afin de permettre à la filière de progresser. Les acteurs de l'agroalimentaire, en Ile-de-France, ont déjà fait la preuve de leur dynamisme, de leur courage et de leur vision de l'avenir.
La journée d'aujourd'hui montre que notre pays, dans le secteur agroalimentaire, porte aussi une vision qui n'est pas seulement économique. Notre modèle alimentaire fait partie de notre identité historique, sociale et territoriale. Cette journée d'analyse et de prospective, à Rungis dans le Val-de-Marne, montre notre ambition de préserver la qualité de ce modèle et de le faire partager. Le dynamisme de nos exportations, qu'il s'agisse de l'aire régionale, nationale ou communautaire, et la présence de nos produits agroalimentaires à l'étranger, constituent aussi un défi culturel que nous avons à coeur de relever.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 15 décembre 2006
Monsieur le Directeur Général de la CCIP (Nicolas JACQUET)
Monsieur le Président Directeur Général de SEMMARIS (Marc SPIELREIN)
Madame la Directrice adjointe de la CCIP du Val-de-Marne (Madame Annick KELLER)
Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs généraux,
Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de participer à cette journée d'échanges, de réflexion et de prospective et je tiens à remercier la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP), la société SEMMARIS, l'espace MIN de Rungis et les collectivités territoriales du Val-de-Marne d'avoir pris cette fructueuse initiative.
Il est important que les acteurs de l'agroalimentaire en Ile-de-France puissent échanger, coordonner leurs actions et construire ensemble de nouvelles perspectives. J'apporterai une modeste contribution à cet échange, étant convaincu que les industriels, les acteurs de la formation, les élus et les services de l'Etat peuvent retirer des avantages considérables, dans le secteur agroalimentaire, d'une fédération des compétences et des énergies. C'est ce qu'illustre de manière exemplaire la création, hier, du Pôle Paris Agro Tech, dont la taille et la diversité des compétences sont désormais un atout considérable pour la filière agroalimentaire en Ile-de-France.
I. Une filière en mutation, porteuse de croissance et d'emplois
L'agroalimentaire est le deuxième gisement d'emplois industriels en France, après le secteur mécanique, avec 400 000 salariés et 10 000 entreprises. C'est en outre le secteur qui résiste le mieux à l'érosion de l'emploi industriel. Les Industries agroalimentaires (IAA) se caractérisent actuellement par des offres d'emplois supérieures à la demande, à hauteur d'environ 10 000 postes par an.
Il est essentiel d'accroître l'attractivité des métiers de l'agroalimentaire pour favoriser les recrutements, et nous avons à cet égard besoin d'actions de prospective et de pédagogie comme celle que vous conduisez aujourd'hui. Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche s'est mobilisé depuis plusieurs années pour améliorer l'offre de formation, les dispositifs d'aides à l'emploi et la promotion des métiers de l'agroalimentaire.
L'autre point sur lequel je veux insister, c'est qu'il est vital, pour la France, premier pays agricole d'Europe, de maintenir son rang à l'export agroalimentaire. J'ai présenté à l'Association Nationale des Industries agroalimentaires (ANIA), le 30 mars dernier, le Plan sectoriel export agroalimentaire, adopté en juin par le Comité de l'exportation que préside Christine LAGARDE. La priorité que je donne à notre présence sur les marchés internationaux se traduit, dans le budget 2007 du Ministère, par une augmentation de 21 % des crédits pour la promotion internationale des produits.
A l'intérieur de la filière agroalimentaire nationale, l'Ile-de-France occupe une place privilégiée : 40 000 entreprises qui emploient 400 000 salariés, soit plus de 10% de l'emploi régional, et près de 19% de l'effectif national de la filière. Le développement de la filière agroalimentaire constitue un enjeu majeur pour l'Ile-de-France, tant en matière d'attractivité que de contribution à l'emploi et à la croissance.
La région dispose d'atouts considérables, parce qu'elle accueille l'ensemble des maillons-clé de la filière aujourd'hui : activités de haute technologie, laboratoires à la pointe de la recherche, grands groupes internationaux, PME innovantes, etc. Les acteurs économiques de la filière, qu'il s'agisse des entreprises de l'industrie, du commerce de gros alimentaire, ou de la restauration hors foyer, ont tout à gagner de cette offre de services concentrée et de haut niveau.
Il faut également resituer ces atouts dans une logique territoriale. En termes d'emploi et de dynamisme économique, l'agroalimentaire contribue largement à l'attractivité de la région-capitale. C'est pourquoi les collectivités et les entreprises doivent coopérer encore davantage, afin de conforter le potentiel de développement de la filière et le gisement d'emplois qu'elle représente.
Vous avez su examiner aujourd'hui les forces et les faiblesses de la filière agroalimentaire en Ile-de-France, ainsi que ses évolutions récentes. Ces tables-rondes sont utiles, car elles doivent nous permettre de mieux cerner les priorités : relever le défi de la compétitivité, de l'adaptation, de la taille critique et de l'attention aux attentes nouvelles des consommateurs.
II. Le défi de la recherche et de l'innovation dans la filière agroalimentaire
Rungis est le plus grand marché de produits frais au monde. On trouve ici le meilleur de ce que chaque secteur peut offrir, qu'il s'agisse de variétés anciennes ou nouvelles, de produits typiques (AOC, labels) de spécialités venues de toutes les régions de France, de produits exotiques, etc...
La rencontre dans ce lieu symbolique est l'occasion de nous interroger : quels aliments pour demain ? Nos produits sont sains et sûrs, il faut le dire, mais il faut aussi continuer à progresser. Nous avons besoin de fédérer tous les acteurs de la filière : producteurs, industriels, chercheurs et consommateurs. A mes yeux, l'un des objectifs premiers et d'organiser cette coopération autour d'une bonne gouvernance de notre modèle alimentaire, fondée sur la démarche partenariale et la responsabilisation des acteurs.
Le Programme national nutrition-santé (« PNNS ») est la démarche partenariale, pilotée par le Ministère de l'Agriculture, entre les industries agroalimentaires, les distributeurs et les consommateurs pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments. Les travaux de recherche les plus récents se concrétiseront par une charte d'engagements volontaires de chacun des secteurs. Les consommateurs seront mieux informés des bonnes pratiques alimentaires. Par ailleurs, le Ministère travaille avec les filières pour développer l'accessibilité des fruits et légumes pour le consommateur, que ce soit en termes de praticité, de qualité, de prix ou de proximité. Dans ce domaine, le marché de Rungis est une plate-forme remarquable pour offrir aux consommateurs des produits frais et de qualité, et des travaux sont menés avec les grossistes dans le cadre du pôle accessibilité piloté par mes services.
Le partenariat est également indispensable pour favoriser le transfert de connaissances auprès des filières, et notamment en matière de qualité nutritionnelle, ce sur quoi travaillent mes services avec les acteurs des filières, viandes, fruits et légumes et céréales.
Vous avez traité aujourd'hui de l'alimentation sous ses multiples dimensions, et en particulier du point de vue de la recherche-développement. C'est en misant sur l'innovation et la qualité sanitaire que nous disposerons à l'avenir des atouts nécessaires à la croissance. Les implications économiques sont cruciales. En termes financiers, l'alimentation représente environ 14% du budget des ménages en France. Connaître le marché de l'alimentation, c'est prendre en considération les décisions de l'Union européenne, des organisations professionnelles et des pouvoirs publics, c'est-à-dire les normes sanitaires et les obligations légales, mais aussi les facteurs géographiques et sociaux. Quant aux implications sociales de l'alimentation, elles sont évidentes : nous devons être attentifs aux comportements des consommateurs, à leurs attentes et réactions.
Prenant acte de la progression de l'obésité dans notre pays, le Gouvernement a développé dès 2001 un programme national nutrition santé (« PNNS »), dont le deuxième volet, pour la période 2006-2010, a été lancé en septembre. Je compte sur la mobilisation de tous les acteurs de l'alimentation pour encourager les bonnes pratiques alimentaires. Récemment, le Député Yannick FAVENNEC a remis au Premier Ministre l'étude que je lui avais confiée sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Nous avons besoin de partenariats renforcés et davantage contractualisés, entre les filières agricoles et agroalimentaires.
Les Industries agroalimentaires françaises intensifient leurs efforts en matière d'innovation : santé et nutrition, sécurité alimentaire, nouvelles attentes des consommateurs, nouveaux concepts marketing. Le bilan de la première phase du Plan National de Développement des Industries agroalimentaires (PNDIAA) est positif, notamment en ce qui concerne l'aide à l'investissement des PME du secteur. Je citerai pour exemple :
- le financement de projets de recherche et développement dans les pôles de compétitivité agroalimentaire (20 Meuros) et le programme Alimentation de l'Agence Nationale de la Recherche (14 Meuros) ;
- l'appui à la création et la labellisation en juillet 2006 de 8 unités mixtes de technologie et de réseaux thématiques, favorisant le transfert et la diffusion de technologie dans le tissu industriel.
L'investissement en recherche-développement et la logique partenariale sont fortement stimulées. Le projet de budget 2007 se traduit entre autres par un doublement de la dotation de l'Etat à l'agence Oseo-Anvar, désormais portée à 160 Meuros. Je puis vous assurer que le Ministère de l'agriculture maintiendra son effort financier pour accroître à moyen et à long terme la compétitivité de la France dans le secteur agroalimentaire.
Les industries agroalimentaires ont un rôle fondamental à jouer dans notre santé à tous. Une alimentation saine et variée est l'affaire de tous. C'est pourquoi je crois beaucoup à la constitution de pôles spécialisés dans l'agroalimentaire, à la collaboration entre chercheurs, industriels et exploitants. Cette dynamique de partenariat a besoin d'être portée par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales.
III. Le Pôle AGRO PARIS TECH
J'ai présenté hier en Conseil des Ministres le décret portant création de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement (Agro Paris Tech). Le décret crée deux grands établissements d'enseignement supérieur agricole, qui ont été constitués à Paris et à Montpellier.
Le grand établissement francilien est issu du rapprochement de l'Institut national agronomique de Paris-Grignon, de l'Ecole nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA) de Massy et de l'Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts. Il réunira 2300 étudiants et 200 enseignants chercheurs. Les autres grandes écoles d'Ile de France, placées sous la responsabilité du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, et notamment l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons Alfort, pourront se rattacher au grand établissement francilien par voie de conventionnement.
Avec ce grand établissement, la région Ile de France pourra bénéficier de toute une gamme de formations de haut niveau, pour l'ensemble des métiers, de la fourche à la fourchette, en passant par le marketing, la banque et l'environnement , qui concourent au succès du secteur agroalimentaire français. Les deux établissements ainsi créés auront le statut d'Etablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel qui leur offrira une grande autonomie, une bonne insertion des activités de recherche et une forte visibilité internationale.
Le statut juridique de cet établissement public à caractère scientifique, la souplesse de son régime administratif et financier, l'importance des moyens qu'il permet de rassembler et la complémentarité des talents qui sera mise en oeuvre, me laissent penser que nous avons avec AGRO PARIS TECH un pôle de taille européenne, voire mondiale, et que les missions du service public de l'enseignement supérieur seront un facteur important de rayonnement pour l'Ile-de-France.
Conclusion
Le secteur agroalimentaire français doit faire face à une concurrence accrue, et je me réjouis de constater que nous sommes tous mobilisés afin de permettre à la filière de progresser. Les acteurs de l'agroalimentaire, en Ile-de-France, ont déjà fait la preuve de leur dynamisme, de leur courage et de leur vision de l'avenir.
La journée d'aujourd'hui montre que notre pays, dans le secteur agroalimentaire, porte aussi une vision qui n'est pas seulement économique. Notre modèle alimentaire fait partie de notre identité historique, sociale et territoriale. Cette journée d'analyse et de prospective, à Rungis dans le Val-de-Marne, montre notre ambition de préserver la qualité de ce modèle et de le faire partager. Le dynamisme de nos exportations, qu'il s'agisse de l'aire régionale, nationale ou communautaire, et la présence de nos produits agroalimentaires à l'étranger, constituent aussi un défi culturel que nous avons à coeur de relever.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 15 décembre 2006