Texte intégral
Chers Amis,
Tout d'abord, merci d'être présents un samedi précédant Noël, habituellement réservé aux préparatifs en famille.
Merci à toux ceux qui au cours de la journée nous ont apporté leur témoignage, leurs réflexions et leurs interrogations : responsables, chercheurs, écrivains, associatifs, ou simplement passionnés.
Merci aux parlementaires, radicaux bien sûr, mais plus généralement de l'UMP et de l'UDF.
Merci aux maires, souvent sans étiquette, qui sont ici.
Merci aux nombreux parlementaires et à mes collègues du Gouvernement qui, à un moment ou à un autre de la journée, sont venus débattre, écouter, témoigner.
Leur présence, votre présence, est un début de réponse à une question : pourquoi avoir fait ce congrès maintenant ? Tout simplement pour participer à ce grand débat présidentiel. Je suis convaincu pour ma part que cette élection présidentielle est un énorme danger ou une énorme chance. C'est probablement sur un certain nombre de sujets un rendez-vous providentiel.
Oui, jamais depuis l'existence d'élections présidentielles, nos compatriotes n'auront autant attendu ce moment, car ils savent comme vous et moi, consciemment ou inconsciemment, que nous sommes à un tournant.
La France des Trente Glorieuses avait une communauté de destin et les français un destin commun.
Chaque génération pouvait vivre mieux que la précédente, très ancrée sur son territoire, tout en sachant ouvrir son coeur et satisfaire sa curiosité.
A ces Trente Glorieuses ont succédé les Trente Mutantes, celles où - alors que le paquebot France filait encore à toutes vapeurs - continuant à innover, distribuer, prendre des initiatives, sans évaluation préalable des impacts, des mesures additionnées toutes plus généreuses les unes que les autres. Alors qu'en même temps la France bougeait, elle n'était plus tout à fait la même.
Les travailleurs venus de loin construire notre pays, choisissait librement et avec nous d'y rester, d'y fonder des foyers. Une période où prélever sur le capital de la planète n'était pas un enjeu vital.
L'énergie était illimitée et de surcroît nous avions fait les bons choix. L'évolution climatique, la biosphère, étaient une affaire romantique.
Une période où il était interdit d'interdire.
La compétitivité nous était acquise. Nous avions les meilleurs ingénieurs, les meilleurs choix technologiques et pourtant d'autres révolutions technologiques et génériques apparaissaient.
Les Trente Mutantes autorisaient 81, et la Gauche qui devait redistribuer pour changer la vie.
Puis les premiers nuages.
L'apparition d'un début de chômage de masse, 1976.
Les premiers craquements de notre vivre ensemble. Les inquiétudes sur notre compétitivité, dans certains secteurs seulement. Notre déficit public qui se met à doubler pour atteindre 60% du PIB.
Une consommation qui se maintient et dont le principal effet est l'augmentation des importations et la création d'emplois ailleurs.
Puis, tout d'un coup, la peur.
Nous, les fondateurs de l'Europe, la peur de l'Europe.
Nous le pays des artisans et des artisans plombiers, la peur du plombier polonais.
Et puis enfin une grande série de refus.
Refus de Jospin, refus de Le Pen, refus de la majorité aux Régionales, refus des retraites, refus du Traité Constitutionnel. Refus de l'autre, intolérance, violence raciste, inquiétude.
Oui, mes amis, ce furent les trente ans de grandes mutations sur la liberté des moeurs, sur la liberté individuelle, la liberté de la presse, la peine de mort.
Notre génération, ma génération, a vécu le présent sans se soucier, ni préparer l'avenir ; sans préparer sérieusement l'avenir car elle pensait, à tort, que celui-ci serait inévitablement meilleur.
La loi sur les 35 heures obligatoires est le dernier reflet de cette époque. Aujourd'hui, il faut évidemment faire l'inverse.
Ces années de mutations ne sont pas des années sombres, ce sont des années de mutations où le plus formidable côtoie parfois l'inquiétant.
Je crois profondément que si nous identifions bien, si nous les prenions à bras le corps dans la lucidité, les quelques problèmes majeurs qui se posent à notre pays, alors nous passerons des Trente Mutantes aux Trente Conquérantes.
Mais en même temps, l'échelle des problèmes a changé. Une France qui est pour la première fois confrontée à son défi d'Etat Nation, dont les 62 millions de passeports proviennent définitivement et pour l'éternité, de cultures profondément différentes.
Une massification territoriale et générationnelle du chômage et de la désespérance. L'allongement de la durée de vie et ses enjeux démographiques, qui peuvent tourner à un conflit générationnel alors que le bonheur vient de la transmission des valeurs et de l'équilibre du lien générationnel.
Il nous faut prendre notre second souffle, il nous faut prendre un nouveau souffle.
Pour cela, je vous propose de définir 6 chantiers absolument vitaux pour notre avenir et changer radicalement de méthode et d'ampleur.
Il s'agit de les prendre à bras le corps comme nous l'avons fait sur la rénovation urbaine, les services à la personne ou la sécurité routière.
3 exemples de volonté et de méthode.
La première condition est évidemment la détermination farouche de régler le problème et c'est possible.
Lorsque le Président de la République a décidé qu'il était inadmissible que nous soyons le pays le plus meurtrier sur les routes d'Europe : 12.000 par an, et qu'il fallait au minimum diviser par deux.
Cette détermination était totale, quelles que soit les difficultés, les réprobations, les changements de comportement toujours impopulaires que cela exigeait.
Il en a été de même en matière de rénovation urbaine où notre détermination à traiter ce scandale de la ségrégation urbaine française, nous permet de changer radicalement ces 700 quartiers, nous les referons intégralement pour qu'ils soient aussi beaux, voire plus beaux, que les autres dans notre pays, quels que soit les moyens à employer.
Enfin les services à la personne, lorsque j'ai ouvert ce chantier, le présentant tout à la fois comme un devoir nécessaire pour l'amélioration du vivre ensemble, un gisement formidable d'emploi, et un moyen d'ouvrir aux revenus plus modestes des facilités jusqu'à présent réservées aux foyers fortunés, je me suis heurté à la résistance au changement que suscite toute réforme nécessitant une remise en cause des préjugés et des mentalités.
L'agence des services à la personne présidée par Laurent Hénart a tenu ses assises il y a quelques jours et les résultats sont là, la révolution du service à la personne est en marche. Ce n'est pas l'objectif qui a fait la différence, c'est la méthode.
La décision de faire, quoi qu'il arrive, d'analyser comment et de s'en donner les moyens a été totale.
Ces trois ambitions ont été prises à bras le corps : une méthode, le partenariat et un dialogue exigeant.
La deuxième condition, c'est évidemment que cette volonté soit contagieuse, c'est-à-dire qu'elle devienne l'absolue détermination de tous les canaux de la société.
L'exemple de la rénovation urbaine, c'est que ce programme ne pouvait se faire que par la détermination dans le temps du monde HLM, des partenaires sociaux qui gèrent 1 % logement, des villes, des départements, des régions, de la Caisse des dépôts et Consignation, de l'Etat, bref. Que ça soit un projet politique global et l'outil c'est l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine où chacun abandonne sa propre autonomie pour financer le projet commun.
Il en est de même pour l'Agence Nationale des services à la personne et aujourd'hui les résultats sont là.
130.000 emplois créés en plus dès la première année et nous atteindrons les 500.000 prévus en 3 ans.
Et nous serons à 1 million en cinq ans.
Ce que je vous propose c'est d'adapter ces méthodes à cinq grands défis plus un chantier de rattrapage.
Le premier, le premier d'entre tous c'est celui du couple éducation-qualification.
Pour dire les choses simplement, 195.000 jeunes français tous les ans sortent de l'ensemble des dispositifs sans aucune qualification. Et une partie de ceux qui sortent qualifiés se retrouvent en réalité dans un emploi déclassé. Et ce, sans oublier les dizaines de milliers de jeunes de 8 à 14 ans qui sont aujourd'hui sans repères.
Non seulement, c'est un gâchis humain insupportable,
non seulement c'est une honte de notre génération à l'égard de la préparation de l'avenir de notre jeunesse,
mais c'est aussi un crime contre la compétitivité de notre pays.
Le passage d'une croissance à 2% à une croissance à 3 ou 4% passe par la réussite de ce pays.
Car la croissance et la compétitivité sont les enfants directs de la qualification de tous les acteurs du pays. Et pourtant nous avons des dispositifs, des filières, écoles, collèges, lycées, apprentissage, contrat de professionnalisation, universités, grandes écoles. Nos fameuses grandes écoles, nos universités, les chambres consulaires, la chambre des métiers, les branches professionnelles, l'AFPA et le Greta.
Les moyens globaux mis par la République, l'ensemble des financements sont absolument considérables (23 milliards, 50.000 places dans les grandes écoles) mais il convient de remettre, non pas en cause la légitimité des filières, mais les méthodes.
Sincèrement, les filières, les passerelles, universités grandes écoles devraient permettre de former 100.000 ou 150.000 jeunes de plus.
Il faut absolument que l'ensemble des financeurs, l'ensemble des filières se regroupent dans une forme d'agence nationale en respectant la légitimité de chacun.
Plus aucun jeune ne doit échapper au couple éducation-qualification. A cette ambition exigeante et vitale.
Personne n'est propriétaire de son mode de financement ou de son mode de formation.
Deuxième grand défi, c'est le couple pouvoir d'achat-compétitivité.
Le pouvoir d'achat, ce n'est pas une mesure, ce n'est pas un indice. Le pouvoir d'achat, c'est le pouvoir de vivre.
Le pouvoir de vivre, c'est celui de pouvoir assumer l'éducation, le logement, de développement de ses enfants par un salaire digne et des moyens adaptés.
Notre mode de financement des sécurités sociales, avec des besoins qui se sont de surcroît amplifiés, repose pour l'essentiel sur des taxes sur le travail.
Nous sommes le pays d'Europe qui taxons le plus le travail, c'est-à-dire le salaire direct du salarié et par le coût du travail, la compétitivité de nos entreprises.
Dans une société où la part humaine pour la fabrication de coûts, se développe dans une société de services et de la connaissance, ce modèle est en lui-même fatal.
Il est indispensable, comme pour les autres sujets, d'en appeler à tous les acteurs avec toutes leurs légitimités pour mettre en place de nouveaux modes de financements (sur la consommation, sur le patrimoine, sur les mutations, sur le pétrole, sur l'écologie, sur l'impôt).
Oui, ce sera difficile,
Oui, ce ne sera pas sans se heurter à quelques conservatismes.
Oui, ça bouleversera des intérêts particuliers des égoïsmes.
Mais c'est incontournable.
Et cela relancera de surcroît la dynamique de l'augmentation salariale puisque la taxe sur le travail est un phénomène bloquant de la négociation salariale par son prélèvement préalable.
Je vous propose également une vision du pouvoir d'achat et du logement.
Et en cohérence avec tout cela, et puisque le logement représente près de 30% de la dépense du pouvoir vivre, je vous propose le projet politique suivant, et il est faisable, aussi sûre que nous avons monté l'agence nationale de rénovation urbaine concernant quatre millions de personnes, 600.000 logements, des quartiers entiers.
L'amélioration du pouvoir d'achat c'est la réduction progressive du poste loyer dans le budget des ménages.
L'allongement de la durée de vie le rend encore plus inexorable. J'en débattrai avec les principales organisations concernées, représentatives de locataire, de propriétaires évidemment la grande famille sociale qui est d'abord sociale avant d'être locative. Je ne tomberai pas dans la vente idiote et incohérente de patrimoine, je vous rassure, mais proposerai que progressivement la part du loyer baisse et, librement pour ceux qui le souhaite, se transforme en contribution à l'accession ou à la capitalisation.
A 92 ans on ne peut pas être dans un appartement inadapté en étant locataire au prix fort ou même d'un organisme public, ça n'a pas de sens.
La société de confiance est moins une société qui allège les droits de mutations de ceux qui ont, qu'une société qui permet à tous d'avoir une sécurité minimum.
C'est celle-là, la société que nous devons bâtir.
Troisième grand défi, c'est évidemment d'accompagner les mutations dans la sécurité individuelle.
Oui, dans un monde de mutation rapide nous serons amenés à changer d'emploi, voire de métier, de domicile, voire de région.
Et bien cette société des mutations nous oblige à changer, à passer de la perte de l'emploi au changement d'emploi.
C'est pour ça qu'il est indispensable d'étendre les expérimentations de contrat de transition professionnelle qui permettent à un salarié dont le contrat de travail est rompu, de passer par une période d'essai sur un nouvel emploi, d'essai vers un nouveau métier, avec une formation qualifiante.
L'expérimentation a eu lieu, il faut la généraliser.
De la même manière, la garantie des risques locatifs est absolument indispensable pour permettre d'accéder à un logement quelle que soit sa situation contractuelle.
C'est globalement cette société des mutations qui sera une société de la sécurisation professionnelle.
Je sais que c'est une révolution, je sais que c'est passer de l'idée de l'assurance chômage au financement de l'accompagnement et de retour à l'activité. Je sais qu'on me dira qu'il y aura sûrement des effets pervers.
Je sais que ça va contrarier.
Et bien toutes les sociétés modernes en mutation, font cela.
Et bien oui, il faut accepter cette remise en cause, il faut considérer que toute personne en difficulté :
- a vocation à retrouver un emploi,
- a vocation à être accompagné,
-a vocation à être formé dans des formations qualifiantes.
Il faut donc évidemment généraliser le contrat d'avenir ou un équivalent mieux rémunéré que le RMI et l'ASS mais avec des contreparties de qualification et travail d'intérêt général ou d'accompagnement ou de solidarité nationale.
Oui, ce sont des ressources humaines que nous n'avons pas le droit de laisser en l'état.
C'est aussi ça la société de mutation.
Quatrième grand défi, on ne peut plus continuer à prélever sur le capital de l'humanité.
Les débats de ce matin l'ont montré. Le sujet écologique n'est plus un sujet de romantisme, c'est un sujet des droits de l'homme de demain.
Tout enfant qui naît aujourd'hui terminera ces jours alors que le pétrole aura disparu. Les débats ont montré l'importance et les solutions. Je propose que ce soit un chantier prioritaire de notre pays, car c'est un projet rassembleur et c'est un projet de fierté.
Notre pays hésite sur sa stratégie économique. Tout en respectant et défendant nos technologies traditionnelles, nous qui avons les plus grandes entreprises à la fois d'énergie propre, de facilities, leader mondiaux sur l'eau, les déchets, les transports publics, je vous propose de mettre comme défi des 20 ans qui viennent, l'exemplarité écologique, le changement de comportement que cela suppose et les investissements technologiques que ça exige.
Evidemment il faut soutenir le pacte écologique de Nicolas Hulot. Evidemment il faut soutenir l'initiative du Président de la République et sa conférence des Chefs d'Etat du début de Février. Et sa volonté de mettre en place une organisation mondiale de l'environnement. Quelle cohérence, quel projet commun partagé plus beau pourrions-nous avoir ensemble que de devenir la nation du respect de la planète avec toutes ses dimensions technologiques, industrielles, ses pôles de recherche.
Enfin, un chantier de rattrapage celui de la justice territoriale.
L'injustice territoriale est insupportable entre les villes riches et les villes pauvres, les départements riches et les départements pauvres, au nom de quoi, les habitants pauvres des villes pauvres sont moins bien traités que les habitants riches des villes riches dans notre pays, au nom de quel principe républicain.
Il nous faut évidemment cette réforme absolue cruciale et totale de la même manière qu'il nous faut un programme de rattrapage immédiat pour les 350.000 jeunes aujourd'hui dans nos quartiers qui ont besoin d'un contrat formation emploi immédiat, formation payée, emploi dans des entreprises ou dans le secteur public.
Tous ces sujets nécessitent à l'évidence de mettre toute la société française en mouvement.
La France en marche exige une union sacrée.
Voila pourquoi je crois que la campagne présidentielle ne doit pas, sous peine de passer à coté du grand tournant, se résumer à un combat tactique et médiatique, c'est l'avenir de la France qui est en cause et au premier chef celui de la jeunesse. Le débat des mois à venir est vital et l'enjeu capital.
C'est donc ça la grande oeuvre du Président de la République, car c'est lui qui devra, par une expression claire des objectifs immédiats et dans la durée, impulser, et être le garant du respect de chacun mais d'une volonté absolument farouche.
Par ailleurs et je vous le dis tout net, ce sera difficile.
Ces défis ne pourront être relevés que par le dialogue, le dialogue social et une volonté républicaine partagée par tous.
Oui mes amis, les français tiennent à cette élection. Elle est d'une essence particulière, peut être avec celle d'un maire. Elle est un moment particulier de la vie politique de notre pays celle de tous les espoirs et de toutes les attentes.
Cela mérite des débats.
Cela mérite une introspection.
Cela mérite une réflexion approfondie entre nous.
Le futur Président devra à la fois incarner le spirituel laïc, l'impartialité, le regard français sur un monde en mutation inégalée dans l'histoire et faire entendre cette voix particulière de la France.
Sans une capacité à définir, à porter, à rassembler, à exprimer, à emporter l'adhésion pour faire bouger en même temps tous les acteurs de la société française, le Président, seul, ne pourra faire et ne deviendrait qu'un habile commentateur. Sa puissance politique et sa force de conviction devront emporter les légitimités dispersées.
L'homme ou la femme qui saura rassembler le plus grand nombre sera celui qui mettra au coeur des propositions faites aux françaises et aux français la dignité de chacun.
La dignité de chacun commence à l'école où il faut apprendre à apprendre mais aussi apprendre à se comprendre. Les enfants de tous les pays et de toutes les ethnies s'entendent bien entre eux car la culture infantile du jeu est universelle. Le pays qui a rédigé la déclaration universelle des droits de l'homme, doit s'attacher à transmettre à ses enfants les valeurs de tolérance, et de respect mutuel qui feront de lui un jeune adulte socialement intégré et ouvert.
La dignité c'est aussi de donner à chacun la possibilité de contribuer à la richesse collective en se sentant utile. La force d'une chaîne se mesure à son maillon le plus faible, un pays comme le notre se doit de tendre la main à ceux qui sont tombés du train et qui ne parviendront plus sans notre aide à y remonter.
La dignité c'est, encore, ne pas tolérer qu'un homme qui travaille ne puisse parvenir à nourrir ou loger sa famille, où qu'une personne qui a consacré la plus longue partie de sa vie à travailler ne puisse se permettre une fin de vie dans des conditions décentes.
Finalement la dignité de chacun c'est tout simplement l'exigence de plus de justice sociale, une justice qui s'applique à tous et à laquelle chacun contribue.
Les françaises et les français ont montré par le passé leur capacité à se ressaisir. Notre marche de progression est énorme, que chacun fasse ce qu'il sait le mieux faire :
- que le banquier prête à ceux qui entreprennent,
- que l'assureur assure le risque,
- que l'entrepreneur entreprenne,
- que l'artisan fabrique,
- que l'enseignant enseigne et que l'élève apprenne,
chacun respectant le travail de l'autre et chacun se sentant utile et respecté dans le rôle qui est le sien, parce qu'il est convaincu que la direction dans laquelle nous allons est la bonne et qu'elle conduit au succès.
Non pas une certitude d'estrade ou de façade mais le sentiment profond et communicatif d'avoir ensemble une tache à accomplir.
Alors l'intime conviction se fait assurance puis réussite.
En conclusion mes chers amis, ce que je voulais vous donner c'est un énorme message d'espoir, mais pas un espoir dans la croyance d'un impossible qui dépendrait des autres.
Moi je veux changer les choses et je n'ai pas besoin de changer les mots. Alors restons simples, 80% des sujets que l'on vient d'évoquer et qui nous concernent dépendent de notre propre décision ; décision générale, pas seulement de l'Etat. Décision de tous les acteurs, préparer nos enfants pour l'avenir, un logement pour chacun en pleine propriété, une communauté de destins comme à la Réunion, la compétitivité et par la performance de notre formation, l'accès au crédit et le lien générationnel, bref tout cela ne dépend que de nous.
Ce projet que nous affirmerons dans les jours qui viennent, que nous partagerons, que nous discuterons dans un esprit de loyauté et de liberté avec nos amis et partenaires de l'UMP a pour vocation de changer d'époque, changer d'échelle, changer de méthode.
Ce projet, ce nouveau souffle, le défi français, peu importe comment vous l'appellerez, c'est que chacun ait un avenir.
Car ce qui fait la communauté de destins, c'est lorsque chacun à un rôle. Ce qui fait qu'on aime un pays, c'est que l'on a le sentiment de le servir.
Nous retrouverons notre communauté de destin, notre amour affirmé de notre "francité", que l'on soit arabe, noir, asiatique, breton, sochalien ou valenciennois, lorsque chacun aura un rôle, car on aime un pays, on aime l'autre quand on lui donne et qu'on lui apporte.
Voila ce que les françaises et les français attendent des celles et ceux qui demain présideront au destin de la France.
Pour ma part, je ne veux plus d'un pays du « chacun pour soi » et du tant pis pour eux. Jean Jaurès disait « on change les mots quand on ne veut pas changer les choses ».
Je refuse de considérer que l'évolution et la complexité du monde à venir soit une excuse.
Je suis plus que jamais l'avocat de la justice sociale.
C'est mon devoir, le votre, et celui de l'ensemble de notre pôle social ici réuni.
Je vous remercie.Source http://www.partiradical.net, le 27 décembre 2006