Texte intégral
Q- Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire, mais c'est presque, malheureusement, une victoire du Gouvernement ces bons chiffres du chômage. Je vous dis cela, parce que c'est plus une victoire du Gouvernement qu'une victoire des entreprises, et c'est cela qui fait que l'on reste toujours quand même un peu dubitatif face à ces chiffres.
R- Ah, pas du tout ! C'est d'abord une victoire des entreprises, puisque, en un an, il y a plus de 200.000 emplois créés dans le secteur marchand et notamment dans les petites et moyennes entreprises. Qu'il y a eu signés par les entreprises, 130.000 contrats de professionnalisation, que les entreprises ont 10 % de plus d'apprentis en cette fin d'année qu'à la fin de l'année dernière. Et qu'il n'y a pas, sans les entreprises, de baisse du chômage significative. Naturellement, le Gouvernement y a sa part : meilleur fonctionnement du service public de l'emploi, mais aussi les contrats aidés du secteur non marchand qui sont, quelque part, un marchepied, du retour ou de l'accès vers l'emploi.
Q- Vous continuez à penser que c'est un marchepied et que l'on ne va pas se retrouver comme avec les emplois-jeunes, avec une série de populations finalement sous qualifiée et qui au bout, au terme de ces contrats aidés, va se retrouver comme elle était quelques années auparavant ?
R- La différence avec les emplois-jeunes, c'est que nous avons prévu de la formation, de l'accompagnement pour ces emplois aidés dans le secteur non marchand. Pour les jeunes, nous préparons, notamment avec l'AFPA, une formation et donc, aujourd'hui c'est bien ce parcours d'accès vers l'emploi des moins qualifiés vers la qualification. Car je rappelle que les emplois jeunes, pour 70 % d'entre eux, ils s'adressaient à des gens qui étaient du niveau bac, voire très au-dessus du bac.
Q- Les services à la personne sont une réussite, incontestable, monsieur Larcher, votre collègue Borloo parle même d'une révolution équivalente à celle du portable !
R- En tous les cas, 130.000 emplois ont été créés.
Q- La moitié des emplois créés sur l'année, c'est ça ?
R- Oui, on peut considérer. Alors après, il faut les requalifier en temps plein, mais les emplois de service à la personne sont aujourd'hui un des facteurs de création, c'est aussi tout ce qui se passe dans les petites et moyennes entreprises. Voilà, j'allais dire, les axes aujourd'hui. Nous n'avons jamais eu autant de salariés affiliés à l'Unedic, à la fin du mois de novembre, nous avons sans doute dépassé les 16.200.000, car...
Q- Là encore, excusez-moi, mais les services à la personne, est-ce que c'est une perspective aujourd'hui à présenter à nos enfants, à vos enfants ?
R- C'est une perspective, parce que naturellement, il faut professionnaliser ces métiers. Nous sommes dans la préparation de conventions...
Q- Mais on reste dans la sous-qualification !
R- Non, pas du tout, parce que l'accompagnement d'enfants, d'une personne âgée ou d'un malade, ce n'est pas une sous-qualification, c'est un emploi, qui correspond à un besoin de la société, pour lequel il faut donner de vraies perspectives avec une vraie filière, une vraie carrière qui permettra d'évoluer. C'est ce à quoi nous travaillons aujourd'hui avec les partenaires sociaux.
Q- 8,2 à la mi-2007 vous disait l'Insee, est-ce que c'est votre horizon aujourd'hui ?
R- Aujourd'hui, notre horizon c'est de continuer à nous battre contre le chômage. Ce que je constate, c'est que nous avons 130.500 demandeurs d'emploi de moins qu'au moment où monsieur Jospin a quitté Matignon. Et nous ne faisons pas "cocorico", nous disons simplement, nous nous mobilisons pour cette bataille pour l'emploi avec un objectif, fin 2007, de passer en dessous des 8.
Q- Même si l'indice craque ? On ne va peut-être pas revenir sur la polémique depuis 48 heures sur les chiffres en eux-mêmes... Mais allez-y, je vous en prie, si vous avez un commentaire à faire...
R- On n'a pas changé de thermomètre depuis très, très longtemps... Il y a tous ceux qui veulent polémiquer, ça, pardonnez-moi c'est sans intérêt.
Q- Voilà, donc n'en parlons pas. Au-delà de ça, est-ce que vous sentez, vous, dans l'opinion publique qu'on a moins peur du chômage qu'hier ? Moi, je n'ai pas moins peur du chômage qu'hier, malgré vos bons chiffres.
R- Je pense qu'aujourd'hui, il n'y a qu'à vivre les permanences de nos mairies pour voir que nous rencontrons moins de gens qui viennent un vrai problème d'emploi. Cela ne veut pas dire qu'on a éliminé pour autant le chômage, on a besoin, demain de sécuriser les parcours professionnels, car c'est ça qui crée cette peur et cette angoisse du chômage. Ce sera les réflexions de l'année 2007, avec les partenaires sociaux, dans le cadre du dialogue social. Comment on adapte et on assure la souplesse des contrats, et en contrepartie, comment on sécurise les parcours professionnels ? Voilà un vrai enjeu, un vrai débat pour les temps qui viennent et c'est un vrai sujet pour les partenaires sociaux.
Q- Mais cela ne sera pas pour vous monsieur Larcher ! Est-ce que vous n'avez pas le regret...
R- ...Cela ne sera pas pour moi, je n'en sais rien ! En les tous cas, j'entends bien faire entendre ma voix, parce qu'après près de trois ans d'expérience dans ce ministère, nous avons démontré par notre mobilisation, avec J.-L. Borloo sous les gouvernements de J.-P. Raffarin et D. de Villepin qu'on était en capacité de changer la donne et sans doute d'entamer la baisse structurelle du chômage.
Q- Oui, je m'étais mal exprimé : ce ne sera pas pour ce gouvernement qui, quand même, va partir sans une véritable réforme du marché du travail. Vous vous arrêtez sur un CNE qui s'essouffle un petit peu d'ailleurs. Est-ce que là-dessus, il n'y a pas une forme de regret ?
R- La réforme du marché du travail, c'est d'abord la transformation profonde du service public de l'emploi. Faire travailler ensemble, l'ANPE, l'ASSEDIC, les missions locales était impensable il y a quatre ans ; aujourd'hui, tout le monde travaille ensemble. Il y a le préjugé...
Q- Sur les contrats eux-mêmes, oui...
R- ...Sur les contrats, que nous abordons d'ailleurs au plan européen fin février, dans un rapport qui sera présenté au Conseil des ministres de l'Emploi. C'est un des sujets pour les partenaires sociaux, on a préparé l'outil qui s'appelle "la réforme du dialogue social", et cet outil sera adopté par le Parlement avant la fin du mois de janvier et nous aurons donc l'outil. Il appartiendra à celles et ceux qui auront la responsabilité de gouverner, avec les partenaires sociaux, de préparer cette seconde étape de la transformation du marché du travail.
Q- Mais c'est une nécessité, si l'on veut allez sous ce qui a l'air comme un socle dur autour des 8 % aujourd'hui. Cela a l'air d'être vraiment le dur du chômage en France ; là, il y a nécessité d'une réforme profonde du marché du travail ?
R- Vous savez en vingt ans, jamais le chômage n'est descendu en dessous de 8,6 %, il y a eu quatre mois, entre avril et juin 2001. Et donc, aujourd'hui, c'est bien dans une réflexion collective menée avec l'ensemble des partenaires sociaux, dans le cadre du dialogue, qu'il nous faut imaginer ce nouveau temps fait à la fois de souplesse, mais en même temps de sécurisation des parcours.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 janvier 2007
R- Ah, pas du tout ! C'est d'abord une victoire des entreprises, puisque, en un an, il y a plus de 200.000 emplois créés dans le secteur marchand et notamment dans les petites et moyennes entreprises. Qu'il y a eu signés par les entreprises, 130.000 contrats de professionnalisation, que les entreprises ont 10 % de plus d'apprentis en cette fin d'année qu'à la fin de l'année dernière. Et qu'il n'y a pas, sans les entreprises, de baisse du chômage significative. Naturellement, le Gouvernement y a sa part : meilleur fonctionnement du service public de l'emploi, mais aussi les contrats aidés du secteur non marchand qui sont, quelque part, un marchepied, du retour ou de l'accès vers l'emploi.
Q- Vous continuez à penser que c'est un marchepied et que l'on ne va pas se retrouver comme avec les emplois-jeunes, avec une série de populations finalement sous qualifiée et qui au bout, au terme de ces contrats aidés, va se retrouver comme elle était quelques années auparavant ?
R- La différence avec les emplois-jeunes, c'est que nous avons prévu de la formation, de l'accompagnement pour ces emplois aidés dans le secteur non marchand. Pour les jeunes, nous préparons, notamment avec l'AFPA, une formation et donc, aujourd'hui c'est bien ce parcours d'accès vers l'emploi des moins qualifiés vers la qualification. Car je rappelle que les emplois jeunes, pour 70 % d'entre eux, ils s'adressaient à des gens qui étaient du niveau bac, voire très au-dessus du bac.
Q- Les services à la personne sont une réussite, incontestable, monsieur Larcher, votre collègue Borloo parle même d'une révolution équivalente à celle du portable !
R- En tous les cas, 130.000 emplois ont été créés.
Q- La moitié des emplois créés sur l'année, c'est ça ?
R- Oui, on peut considérer. Alors après, il faut les requalifier en temps plein, mais les emplois de service à la personne sont aujourd'hui un des facteurs de création, c'est aussi tout ce qui se passe dans les petites et moyennes entreprises. Voilà, j'allais dire, les axes aujourd'hui. Nous n'avons jamais eu autant de salariés affiliés à l'Unedic, à la fin du mois de novembre, nous avons sans doute dépassé les 16.200.000, car...
Q- Là encore, excusez-moi, mais les services à la personne, est-ce que c'est une perspective aujourd'hui à présenter à nos enfants, à vos enfants ?
R- C'est une perspective, parce que naturellement, il faut professionnaliser ces métiers. Nous sommes dans la préparation de conventions...
Q- Mais on reste dans la sous-qualification !
R- Non, pas du tout, parce que l'accompagnement d'enfants, d'une personne âgée ou d'un malade, ce n'est pas une sous-qualification, c'est un emploi, qui correspond à un besoin de la société, pour lequel il faut donner de vraies perspectives avec une vraie filière, une vraie carrière qui permettra d'évoluer. C'est ce à quoi nous travaillons aujourd'hui avec les partenaires sociaux.
Q- 8,2 à la mi-2007 vous disait l'Insee, est-ce que c'est votre horizon aujourd'hui ?
R- Aujourd'hui, notre horizon c'est de continuer à nous battre contre le chômage. Ce que je constate, c'est que nous avons 130.500 demandeurs d'emploi de moins qu'au moment où monsieur Jospin a quitté Matignon. Et nous ne faisons pas "cocorico", nous disons simplement, nous nous mobilisons pour cette bataille pour l'emploi avec un objectif, fin 2007, de passer en dessous des 8.
Q- Même si l'indice craque ? On ne va peut-être pas revenir sur la polémique depuis 48 heures sur les chiffres en eux-mêmes... Mais allez-y, je vous en prie, si vous avez un commentaire à faire...
R- On n'a pas changé de thermomètre depuis très, très longtemps... Il y a tous ceux qui veulent polémiquer, ça, pardonnez-moi c'est sans intérêt.
Q- Voilà, donc n'en parlons pas. Au-delà de ça, est-ce que vous sentez, vous, dans l'opinion publique qu'on a moins peur du chômage qu'hier ? Moi, je n'ai pas moins peur du chômage qu'hier, malgré vos bons chiffres.
R- Je pense qu'aujourd'hui, il n'y a qu'à vivre les permanences de nos mairies pour voir que nous rencontrons moins de gens qui viennent un vrai problème d'emploi. Cela ne veut pas dire qu'on a éliminé pour autant le chômage, on a besoin, demain de sécuriser les parcours professionnels, car c'est ça qui crée cette peur et cette angoisse du chômage. Ce sera les réflexions de l'année 2007, avec les partenaires sociaux, dans le cadre du dialogue social. Comment on adapte et on assure la souplesse des contrats, et en contrepartie, comment on sécurise les parcours professionnels ? Voilà un vrai enjeu, un vrai débat pour les temps qui viennent et c'est un vrai sujet pour les partenaires sociaux.
Q- Mais cela ne sera pas pour vous monsieur Larcher ! Est-ce que vous n'avez pas le regret...
R- ...Cela ne sera pas pour moi, je n'en sais rien ! En les tous cas, j'entends bien faire entendre ma voix, parce qu'après près de trois ans d'expérience dans ce ministère, nous avons démontré par notre mobilisation, avec J.-L. Borloo sous les gouvernements de J.-P. Raffarin et D. de Villepin qu'on était en capacité de changer la donne et sans doute d'entamer la baisse structurelle du chômage.
Q- Oui, je m'étais mal exprimé : ce ne sera pas pour ce gouvernement qui, quand même, va partir sans une véritable réforme du marché du travail. Vous vous arrêtez sur un CNE qui s'essouffle un petit peu d'ailleurs. Est-ce que là-dessus, il n'y a pas une forme de regret ?
R- La réforme du marché du travail, c'est d'abord la transformation profonde du service public de l'emploi. Faire travailler ensemble, l'ANPE, l'ASSEDIC, les missions locales était impensable il y a quatre ans ; aujourd'hui, tout le monde travaille ensemble. Il y a le préjugé...
Q- Sur les contrats eux-mêmes, oui...
R- ...Sur les contrats, que nous abordons d'ailleurs au plan européen fin février, dans un rapport qui sera présenté au Conseil des ministres de l'Emploi. C'est un des sujets pour les partenaires sociaux, on a préparé l'outil qui s'appelle "la réforme du dialogue social", et cet outil sera adopté par le Parlement avant la fin du mois de janvier et nous aurons donc l'outil. Il appartiendra à celles et ceux qui auront la responsabilité de gouverner, avec les partenaires sociaux, de préparer cette seconde étape de la transformation du marché du travail.
Q- Mais c'est une nécessité, si l'on veut allez sous ce qui a l'air comme un socle dur autour des 8 % aujourd'hui. Cela a l'air d'être vraiment le dur du chômage en France ; là, il y a nécessité d'une réforme profonde du marché du travail ?
R- Vous savez en vingt ans, jamais le chômage n'est descendu en dessous de 8,6 %, il y a eu quatre mois, entre avril et juin 2001. Et donc, aujourd'hui, c'est bien dans une réflexion collective menée avec l'ensemble des partenaires sociaux, dans le cadre du dialogue, qu'il nous faut imaginer ce nouveau temps fait à la fois de souplesse, mais en même temps de sécurisation des parcours.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 janvier 2007