Texte intégral
Monsieur le Président de l'Alliance française de Paris,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d'administration,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents des Comités,
Monsieur le Directeur général de la Coopération internationale et du Développement,
Monsieur le Secrétaire général de l'Alliance française de Paris,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'ouvrir ce matin avec vous ce vingt-neuvième colloque de l'Alliance française de Paris, et de le faire ici, dans la "maison mère" historique du Boulevard Raspail, au coeur de votre réseau.
On ne le dira jamais assez : l'Alliance française, c'est plus de 120 ans de travail sur les cinq continents ! Plus de 120 ans à faire vivre notre langue, à la transmettre, à lui donner sans cesse un nouvel avenir ! Votre action, votre dévouement, votre amitié me sont chers. A mes yeux, chacun de ceux qui animent l'Alliance française joue un rôle essentiel dans cette influence toujours renouvelée que je veux pour notre pays. J'aime échanger avec vous lors de mes déplacements à travers le monde ; j'apprécie le dialogue régulier que j'ai avec votre président, Jean-Pierre de Launoit.
Aussi, pour votre engagement, pour la passion que vous mettez au quotidien dans l'accomplissement de votre mission, je veux vous remercier ce matin toutes et tous très sincèrement et très chaleureusement.
Cet attachement est à relier bien sûr à l'importance que j'accorde à notre langue, à notre culture et aux valeurs universelles dont elles sont porteuses. Car la langue française, c'est déjà, en soi, un message ; c'est toujours, partout dans le monde, une certaine vision de l'homme et de ses droits ; une certaine vision aussi de l'avenir.
La France est heureuse et fière de partager sa langue avec d'autres nations, y compris naturellement dans l'espace non-francophone. Et c'est sur vous que repose cet enjeu à mes yeux majeur, non seulement pour la France, mais aussi pour les autres pays : je veux parler, bien sûr, du plurilinguisme. Oui, devant le danger que représenterait l'hégémonie d'une seule langue, d'une seule culture, la promotion de la diversité linguistique est un combat, et nous le menons ensemble.
Vous le savez, cette francophilie linguistique et culturelle, plus que centenaire, témoigne avant tout d'une volonté : celle de promouvoir partout ce dialogue si essentiel entre les cultures, entre les civilisations, entre les sociétés. Il ne s'agit pas là d'un enjeu seulement linguistique, mais bien d'une question et d'un défi éminemment politiques. Notre pays, notre gouvernement, lui accordent à raison une très grande importance et j'ai tenu, depuis mon arrivée au Quai d'Orsay, à en faire une de nos priorités d'action dans le monde.
Cette question est au coeur de l'actualité puisque la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles entrera en vigueur le 18 mars prochain . La France a joué un rôle moteur pour l'adoption de cette Convention, aux côtés de ses partenaires de l'Organisation internationale de la Francophonie et de l'Union européenne.
Elle l'a fait, consciente que la diversité culturelle dessine les contours d'un monde plus solidaire, respectueux de la richesse de ses différences, et parce que c'est dans le respect et l'échange avec l'autre que se construit chaque jour la paix. L'adoption de cette convention à la quasi-unanimité est donc une belle victoire, pour la France, pour la francophonie, mais aussi pour la vision d'un monde plus juste et plus stable que nous voulons promouvoir.
Chers Amis, nous sommes au seuil d'une année stratégique. Cette année, plus que jamais, les liens étroits qui unissent déjà les Alliances françaises et le ministère des Affaires étrangères doivent se renforcer et se consolider. Je voudrais, sur ce point décisif, vous faire part de mon analyse et de la volonté qui m'anime.
L'architecture générale de notre politique culturelle et de coopération a connu, en 2006, des changements significatifs. C'est d'abord la fusion de l'Association française d'action artistique et de l'Association pour la diffusion de la pensée française, qui a donné naissance, en mai dernier et dans des délais très courts, à la nouvelle agence CulturesFrance. La création de cette nouvelle entité correspond à une volonté forte : celle de doter le ministère d'un opérateur plus efficace, encore plus performant, au service de notre politique culturelle et de coopération mise en oeuvre sous l'égide de la DgCID (Direction générale de la Coopération internationale et du Développement).
Ainsi, aux côtés de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger pour notre réseau scolaire, de l'Agence française de développement pour notre coopération technique, et, à partir du mois prochain, de Campus France pour notre coopération universitaire, je me réjouis que nous puissions compter désormais sur CulturesFrance pour animer, avec une rigueur et une vigueur renouvelées, notre coopération artistique et littéraire - le tout, bien sûr, s'appuyant sur notre réseau culturel dont la tutelle est assurée par la DgCID.
Je me félicite aussi, à cet égard, de la signature récente d'une convention de partenariat entre l'Alliance française de Paris et CulturesFrance. Nous devons, en effet, mieux mutualiser les savoir-faire des deux institutions, en particulier autour de l'organisation chaque année d'un événement d'ampleur à Paris, sans oublier notre mobilisation commune autour de grands projets comme la Saison de la France au Brésil ou l'Année de l'Amérique latine en France.
Cet esprit de réforme et de renouveau, je sais qu'il est aussi le vôtre. Dans un monde qui change sans cesse, un monde porteur de défis nouveaux, vous avez démontré votre volonté de moderniser le fonctionnement de l'Alliance française de Paris.
Ainsi, le projet d'une fondation internationale engagé par l'Alliance française de Paris, et dont nous avions parlé l'an dernier, est pratiquement abouti. Je veux saluer ici la détermination et le dynamisme du président Jean-Pierre de Launoit, des membres du conseil d'administration et de l'équipe de direction du Boulevard Raspail qui ont permis de mener ce projet à terme dans des délais raisonnables. Depuis le début, vous avez pu compter sur le soutien plein et entier du ministère des Affaires étrangères ; je sais que cette nouvelle structure saura offrir aux Alliances françaises à l'étranger l'aide intellectuelle, morale et technique dont elles ont besoin pour accomplir leurs missions.
Cette fondation sera mieux à même de lever des capitaux au service de votre ambition ; elle vous apportera les aides financières nécessaires pour certains projets culturels, de formation et d'équipement. Dans cet ordre d'idées, j'ai le plaisir de vous annoncer que, suite à un amendement parlementaire voté au Sénat lors de l'examen du projet de loi de finances 2007, le ministère des Affaires étrangères apportera dans les semaines qui viennent une contribution de deux millions d'euros à la capitalisation de cette fondation.
Cette contribution exceptionnelle montre bien, si besoin était, que les Alliances françaises, et, en particulier, les quelque 250 qui reçoivent un soutien direct de la France, font partie intégrante du réseau culturel français à l'étranger, au même titre que les centres culturels et les instituts.
Bien sûr, les Alliances ont leur spécificité institutionnelle propre, puisqu'elles sont des associations de droit local, alors que les centres et les instituts dépendent directement des Affaires étrangères. Mais je crois que l'important est qu'elles remplissent leurs missions avec la même passion et le même dévouement. Dans le respect de leurs différences statutaires et de l'indépendance de leurs comités, les Alliances françaises constituent bien, avec les centres et instituts, un seul et même réseau.
C'est là un point majeur que je tiens à souligner, ce matin, devant vous.
L'existence de ce réseau, dans sa diversité, est une chance pour notre pays, car il permet de mieux répondre aux spécificités des différents territoires et aux attentes de nos partenaires. La carte de leur implantation l'atteste d'ailleurs, et leur permet d'assumer les missions qui leur sont confiées d'une manière véritablement universelle. Ceci, bien entendu, à condition de veiller à une répartition harmonieuse de nos établissements, de façon à éviter toute redondance et tout recoupement.
C'est ainsi qu'en Chine, l'Alliance française accompagne nos efforts d'implantation depuis plusieurs années ; c'est ainsi qu'en Afrique, les Alliances françaises participent à la formation linguistique des élites locales ; c'est ainsi qu'en Amérique latine, les Alliances françaises sont pleinement investies dans la promotion des études supérieures en France.
Notre réseau tire sa force et sa cohérence de l'ensemble de ces complémentarités. Ceci explique aussi que les Alliances françaises, au même titre que les centres culturels et les instituts français, vont participer au plan de relance de l'enseignement du français que j'ai annoncé en mai dernier.
Je sais déjà l'importance qu'elles accordent à l'organisation de débats d'idées qui sont une priorité pour diffuser nos savoirs, et porter à la connaissance du plus grand nombre les travaux de nos chercheurs, de nos penseurs, de nos écrivains. Je le vérifie d'ailleurs régulièrement lors de mes déplacements à l'étranger et dans les contacts que j'ai avec les uns et les autres.
Pour conclure, je voudrais vous parler de rugby.
De la prochaine Coupe du Monde de rugby, plus précisément, qui aura lieu en France, du 7 septembre au 20 octobre 2007. Les Alliances françaises ont su prendre la balle au bond, si je puis dire, puisque celles d'entre elles implantées dans des pays qualifiés proposeront leurs services aux délégations sportives et aux nombreux supporteurs qui viendront en France à cette occasion.
C'est le cas, en particulier, de l'Alliance française de Sidney qui va enseigner notre langue aux joueurs du XV d'Australie, les fameux Wallabies. Comme vous le savez, j'ai quelques raisons personnelles de m'intéresser au rugby. Je me réjouis donc bien volontiers de cette initiative... mais je nourris aussi le secret espoir qu'elle ne sera pas de nature à défavoriser le XV de France dans la perspective de la finale ! Un moment très attendu, qui aura lieu le 20 octobre, à Paris.
Plus sérieusement, le ministère des Affaires étrangères entend profiter de cet événement sportif important pour valoriser l'image de notre pays et celle de notre langue. Des initiatives seront annoncées prochainement dans ce sens, et je sais que vous leur apporterez un appui dynamique et efficace.
La formalisation de ces partenariats, dont je viens de donner quelques exemples, est capitale à mes yeux. C'est à ce titre, notamment, que les Alliances françaises peuvent compter sur la pérennité du soutien concret que nous vous apportons : je veux parler de la rémunération des quelque 300 agents français expatriés, mis à votre disposition, et des subventions que nous vous accordons pour un montant annuel total qui dépasse les 40 millions d'euros.
Ces moyens permettront en particulier aux Alliances françaises de poursuivre leur effort de modernisation.
Ainsi, sur le plan pédagogique, nous veillerons ensemble à améliorer toujours davantage l'offre de formation linguistique sur laquelle repose l'attractivité de notre langue. C'est là un domaine essentiel, le véritable "coeur de métier" de l'Alliance française, et je sais toute l'attention que vous portez à l'excellence de vos méthodes d'enseignement et à la formation de vos personnels.
Sur le plan immobilier, des efforts très importants seront accomplis. En témoignent les projets que nous appuyons à Dublin, Miami, Managua, Bombay, Madrid et en Argentine, par exemple. Mais de tels projets ne sauraient se concrétiser sans l'esprit d'entreprise des Alliances françaises et sans la générosité de leurs membres, qui leur permettent de constituer un patrimoine immobilier prestigieux : je pense en particulier aux locaux rénovés dont s'est dotée l'Alliance française de New York.
Je voudrais, pour terminer, vous dire enfin qu'au-delà d'une meilleure organisation des ressources et d'une meilleure adéquation aux défis du monde, qui sont toutes deux nécessaires, une chose doit être à tout prix préservée : c'est l'engagement bénévole des membres des comités ; c'est le dynamisme des dirigeants et des personnels ; ce sont le sens du service public et l'enthousiasme des agents français.
Ces qualités n'ont pas de prix. Aussi, pour votre dévouement, pour cette passion aussi que vous mettez, en toute liberté, au service de notre langue, au service de la diversité et du dialogue des cultures, je veux, une nouvelle fois, vous remercier chacun très chaleureusement.
Je vous remercie.source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2007
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d'administration,
Mesdames les Présidentes, Messieurs les Présidents des Comités,
Monsieur le Directeur général de la Coopération internationale et du Développement,
Monsieur le Secrétaire général de l'Alliance française de Paris,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'ouvrir ce matin avec vous ce vingt-neuvième colloque de l'Alliance française de Paris, et de le faire ici, dans la "maison mère" historique du Boulevard Raspail, au coeur de votre réseau.
On ne le dira jamais assez : l'Alliance française, c'est plus de 120 ans de travail sur les cinq continents ! Plus de 120 ans à faire vivre notre langue, à la transmettre, à lui donner sans cesse un nouvel avenir ! Votre action, votre dévouement, votre amitié me sont chers. A mes yeux, chacun de ceux qui animent l'Alliance française joue un rôle essentiel dans cette influence toujours renouvelée que je veux pour notre pays. J'aime échanger avec vous lors de mes déplacements à travers le monde ; j'apprécie le dialogue régulier que j'ai avec votre président, Jean-Pierre de Launoit.
Aussi, pour votre engagement, pour la passion que vous mettez au quotidien dans l'accomplissement de votre mission, je veux vous remercier ce matin toutes et tous très sincèrement et très chaleureusement.
Cet attachement est à relier bien sûr à l'importance que j'accorde à notre langue, à notre culture et aux valeurs universelles dont elles sont porteuses. Car la langue française, c'est déjà, en soi, un message ; c'est toujours, partout dans le monde, une certaine vision de l'homme et de ses droits ; une certaine vision aussi de l'avenir.
La France est heureuse et fière de partager sa langue avec d'autres nations, y compris naturellement dans l'espace non-francophone. Et c'est sur vous que repose cet enjeu à mes yeux majeur, non seulement pour la France, mais aussi pour les autres pays : je veux parler, bien sûr, du plurilinguisme. Oui, devant le danger que représenterait l'hégémonie d'une seule langue, d'une seule culture, la promotion de la diversité linguistique est un combat, et nous le menons ensemble.
Vous le savez, cette francophilie linguistique et culturelle, plus que centenaire, témoigne avant tout d'une volonté : celle de promouvoir partout ce dialogue si essentiel entre les cultures, entre les civilisations, entre les sociétés. Il ne s'agit pas là d'un enjeu seulement linguistique, mais bien d'une question et d'un défi éminemment politiques. Notre pays, notre gouvernement, lui accordent à raison une très grande importance et j'ai tenu, depuis mon arrivée au Quai d'Orsay, à en faire une de nos priorités d'action dans le monde.
Cette question est au coeur de l'actualité puisque la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles entrera en vigueur le 18 mars prochain . La France a joué un rôle moteur pour l'adoption de cette Convention, aux côtés de ses partenaires de l'Organisation internationale de la Francophonie et de l'Union européenne.
Elle l'a fait, consciente que la diversité culturelle dessine les contours d'un monde plus solidaire, respectueux de la richesse de ses différences, et parce que c'est dans le respect et l'échange avec l'autre que se construit chaque jour la paix. L'adoption de cette convention à la quasi-unanimité est donc une belle victoire, pour la France, pour la francophonie, mais aussi pour la vision d'un monde plus juste et plus stable que nous voulons promouvoir.
Chers Amis, nous sommes au seuil d'une année stratégique. Cette année, plus que jamais, les liens étroits qui unissent déjà les Alliances françaises et le ministère des Affaires étrangères doivent se renforcer et se consolider. Je voudrais, sur ce point décisif, vous faire part de mon analyse et de la volonté qui m'anime.
L'architecture générale de notre politique culturelle et de coopération a connu, en 2006, des changements significatifs. C'est d'abord la fusion de l'Association française d'action artistique et de l'Association pour la diffusion de la pensée française, qui a donné naissance, en mai dernier et dans des délais très courts, à la nouvelle agence CulturesFrance. La création de cette nouvelle entité correspond à une volonté forte : celle de doter le ministère d'un opérateur plus efficace, encore plus performant, au service de notre politique culturelle et de coopération mise en oeuvre sous l'égide de la DgCID (Direction générale de la Coopération internationale et du Développement).
Ainsi, aux côtés de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger pour notre réseau scolaire, de l'Agence française de développement pour notre coopération technique, et, à partir du mois prochain, de Campus France pour notre coopération universitaire, je me réjouis que nous puissions compter désormais sur CulturesFrance pour animer, avec une rigueur et une vigueur renouvelées, notre coopération artistique et littéraire - le tout, bien sûr, s'appuyant sur notre réseau culturel dont la tutelle est assurée par la DgCID.
Je me félicite aussi, à cet égard, de la signature récente d'une convention de partenariat entre l'Alliance française de Paris et CulturesFrance. Nous devons, en effet, mieux mutualiser les savoir-faire des deux institutions, en particulier autour de l'organisation chaque année d'un événement d'ampleur à Paris, sans oublier notre mobilisation commune autour de grands projets comme la Saison de la France au Brésil ou l'Année de l'Amérique latine en France.
Cet esprit de réforme et de renouveau, je sais qu'il est aussi le vôtre. Dans un monde qui change sans cesse, un monde porteur de défis nouveaux, vous avez démontré votre volonté de moderniser le fonctionnement de l'Alliance française de Paris.
Ainsi, le projet d'une fondation internationale engagé par l'Alliance française de Paris, et dont nous avions parlé l'an dernier, est pratiquement abouti. Je veux saluer ici la détermination et le dynamisme du président Jean-Pierre de Launoit, des membres du conseil d'administration et de l'équipe de direction du Boulevard Raspail qui ont permis de mener ce projet à terme dans des délais raisonnables. Depuis le début, vous avez pu compter sur le soutien plein et entier du ministère des Affaires étrangères ; je sais que cette nouvelle structure saura offrir aux Alliances françaises à l'étranger l'aide intellectuelle, morale et technique dont elles ont besoin pour accomplir leurs missions.
Cette fondation sera mieux à même de lever des capitaux au service de votre ambition ; elle vous apportera les aides financières nécessaires pour certains projets culturels, de formation et d'équipement. Dans cet ordre d'idées, j'ai le plaisir de vous annoncer que, suite à un amendement parlementaire voté au Sénat lors de l'examen du projet de loi de finances 2007, le ministère des Affaires étrangères apportera dans les semaines qui viennent une contribution de deux millions d'euros à la capitalisation de cette fondation.
Cette contribution exceptionnelle montre bien, si besoin était, que les Alliances françaises, et, en particulier, les quelque 250 qui reçoivent un soutien direct de la France, font partie intégrante du réseau culturel français à l'étranger, au même titre que les centres culturels et les instituts.
Bien sûr, les Alliances ont leur spécificité institutionnelle propre, puisqu'elles sont des associations de droit local, alors que les centres et les instituts dépendent directement des Affaires étrangères. Mais je crois que l'important est qu'elles remplissent leurs missions avec la même passion et le même dévouement. Dans le respect de leurs différences statutaires et de l'indépendance de leurs comités, les Alliances françaises constituent bien, avec les centres et instituts, un seul et même réseau.
C'est là un point majeur que je tiens à souligner, ce matin, devant vous.
L'existence de ce réseau, dans sa diversité, est une chance pour notre pays, car il permet de mieux répondre aux spécificités des différents territoires et aux attentes de nos partenaires. La carte de leur implantation l'atteste d'ailleurs, et leur permet d'assumer les missions qui leur sont confiées d'une manière véritablement universelle. Ceci, bien entendu, à condition de veiller à une répartition harmonieuse de nos établissements, de façon à éviter toute redondance et tout recoupement.
C'est ainsi qu'en Chine, l'Alliance française accompagne nos efforts d'implantation depuis plusieurs années ; c'est ainsi qu'en Afrique, les Alliances françaises participent à la formation linguistique des élites locales ; c'est ainsi qu'en Amérique latine, les Alliances françaises sont pleinement investies dans la promotion des études supérieures en France.
Notre réseau tire sa force et sa cohérence de l'ensemble de ces complémentarités. Ceci explique aussi que les Alliances françaises, au même titre que les centres culturels et les instituts français, vont participer au plan de relance de l'enseignement du français que j'ai annoncé en mai dernier.
Je sais déjà l'importance qu'elles accordent à l'organisation de débats d'idées qui sont une priorité pour diffuser nos savoirs, et porter à la connaissance du plus grand nombre les travaux de nos chercheurs, de nos penseurs, de nos écrivains. Je le vérifie d'ailleurs régulièrement lors de mes déplacements à l'étranger et dans les contacts que j'ai avec les uns et les autres.
Pour conclure, je voudrais vous parler de rugby.
De la prochaine Coupe du Monde de rugby, plus précisément, qui aura lieu en France, du 7 septembre au 20 octobre 2007. Les Alliances françaises ont su prendre la balle au bond, si je puis dire, puisque celles d'entre elles implantées dans des pays qualifiés proposeront leurs services aux délégations sportives et aux nombreux supporteurs qui viendront en France à cette occasion.
C'est le cas, en particulier, de l'Alliance française de Sidney qui va enseigner notre langue aux joueurs du XV d'Australie, les fameux Wallabies. Comme vous le savez, j'ai quelques raisons personnelles de m'intéresser au rugby. Je me réjouis donc bien volontiers de cette initiative... mais je nourris aussi le secret espoir qu'elle ne sera pas de nature à défavoriser le XV de France dans la perspective de la finale ! Un moment très attendu, qui aura lieu le 20 octobre, à Paris.
Plus sérieusement, le ministère des Affaires étrangères entend profiter de cet événement sportif important pour valoriser l'image de notre pays et celle de notre langue. Des initiatives seront annoncées prochainement dans ce sens, et je sais que vous leur apporterez un appui dynamique et efficace.
La formalisation de ces partenariats, dont je viens de donner quelques exemples, est capitale à mes yeux. C'est à ce titre, notamment, que les Alliances françaises peuvent compter sur la pérennité du soutien concret que nous vous apportons : je veux parler de la rémunération des quelque 300 agents français expatriés, mis à votre disposition, et des subventions que nous vous accordons pour un montant annuel total qui dépasse les 40 millions d'euros.
Ces moyens permettront en particulier aux Alliances françaises de poursuivre leur effort de modernisation.
Ainsi, sur le plan pédagogique, nous veillerons ensemble à améliorer toujours davantage l'offre de formation linguistique sur laquelle repose l'attractivité de notre langue. C'est là un domaine essentiel, le véritable "coeur de métier" de l'Alliance française, et je sais toute l'attention que vous portez à l'excellence de vos méthodes d'enseignement et à la formation de vos personnels.
Sur le plan immobilier, des efforts très importants seront accomplis. En témoignent les projets que nous appuyons à Dublin, Miami, Managua, Bombay, Madrid et en Argentine, par exemple. Mais de tels projets ne sauraient se concrétiser sans l'esprit d'entreprise des Alliances françaises et sans la générosité de leurs membres, qui leur permettent de constituer un patrimoine immobilier prestigieux : je pense en particulier aux locaux rénovés dont s'est dotée l'Alliance française de New York.
Je voudrais, pour terminer, vous dire enfin qu'au-delà d'une meilleure organisation des ressources et d'une meilleure adéquation aux défis du monde, qui sont toutes deux nécessaires, une chose doit être à tout prix préservée : c'est l'engagement bénévole des membres des comités ; c'est le dynamisme des dirigeants et des personnels ; ce sont le sens du service public et l'enthousiasme des agents français.
Ces qualités n'ont pas de prix. Aussi, pour votre dévouement, pour cette passion aussi que vous mettez, en toute liberté, au service de notre langue, au service de la diversité et du dialogue des cultures, je veux, une nouvelle fois, vous remercier chacun très chaleureusement.
Je vous remercie.source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2007