Interview de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, dans "Le Journal du Dimanche" le 21 janvier 2007, sur les emplois créés grâce aux investissements étrangers en France.

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Média : Le Journal du Dimanche

Texte intégral

Q - Y a-t-il un forum des "riches" contre celui des "pauvres" ?
R - Je n'oppose pas les deux. Le dialogue a eu lieu. L'an dernier, à Davos, de nombreux représentants de pays africains étaient présents, ainsi que de nombreuses ONG. Les organisateurs de Davos tentent de rassembler tous azimuts.
Q - Vous allez rencontrer en Suisse plusieurs dirigeants de multinationales (Coca, Unilever, Nestlé...). Qu'allez-vous leur dire ?
R - Je vais vendre le site France. Certains de ces dirigeants, indiens ou américains notamment, sont des investisseurs potentiels. Je vais écouter leurs doléances éventuelles et leur dire que le gouvernement peut leur faciliter la tâche. D'autres ont déjà investi en France, ils témoignent de la qualité de nos infrastructures, de la productivité élevée des salariés, etc. Par ailleurs, je verrai aussi de nombreux ministres du Commerce extérieur. Lors de nos entretiens, il s'agira de relancer les négociations de l'Organisation mondiale du commerce.
Q - Selon la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement, la France accueille de plus en plus d'investissements étrangers. Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas salué ce bon résultat ?
R - Il ne s'agit que d'évaluations. Nous aurons nos propres chiffres en février. Ils montreront une progression des investissements étrangers par rapport à 2005. Les emplois créés sur le sol français s'annoncent aussi en hausse.
Q - Jacques Chirac souhaite voir baisser le taux de l'impôt sur les sociétés. Cette mesure ferait-elle venir beaucoup d'entreprises ?
R - On ne peut, certes pas, se permettre d'avoir un trop grand écart d'imposition avec nos voisins européens. Mais cet impôt n'est pas en tête des récriminations des entreprises étrangères. Elles sont davantage préoccupées par les rigidités à l'embauche, les horaires de travail ou le caractère parfois tatillon de l'administration.
(...).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2007