Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, en réponse à une question sur la coopération franco-allemande, à l'Assemblée nationale le 24 janvier 2007.

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Circonstance : Questions d'actualité au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 24 janvier 2007

Texte intégral

Q - M. Manuel Aeschlimann - Le Traité de l'Elysée sur la coopération franco-allemande, signé en 1963 par le chancelier Adenauer et le général de Gaulle, constitue l'un des piliers fondateurs de l'Europe. Son objectif était triple : sceller la réconciliation franco-allemande, lier d'amitié les deux peuples et favoriser par là même la construction européenne.
La célébration de la signature de ce traité a été hier l'occasion de rappeler l'intensité et la diversité de la coopération franco-allemande depuis plus de quarante ans, sur le plan politique, commercial, éducatif et culturel. Le couple franco-allemand s'est noué au fil des ans, chacune des étapes de cette relation approfondissant la construction européenne.
Au moment où débute la Présidence allemande de l'Union européenne, quelle importance revêt, selon vous, le dynamisme du couple franco-allemand ? Quel sera, Madame la Ministre, son rôle dans la relance de la dynamique européenne ?
R - Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député Aeschlimann,
Je veux d'abord réaffirmer le fait que la relation franco-allemande est et restera une relation spécifique. Elle l'est par notre Histoire, par la responsabilité particulière que celle-ci nous confère dans la construction européenne, elle l'est aussi par notre proximité : la France et l'Allemagne sont le premier partenaire l'un de l'autre. Elle l'est, enfin, par notre volonté commune de bâtir une Europe politique, une Europe qui nous aide à tirer le meilleur parti de nos atouts et qui nous protège aussi lorsque c'est nécessaire. Alors depuis quatre ans, en effet, Monsieur le Député, le 22 janvier est la journée franco-allemande. Dans les écoles, mais pas seulement dans les écoles mais au-delà, puisqu'il s'agit de montrer que la relation franco-allemande est vivante et touche notre vie économique et sociale, touche la culture, touche l'éducation.
Je me suis donc rendue hier avec mon homologue allemand, Günter Gloser, dans un lycée franco-allemand et dans une entreprise allemande qui accueillait de jeunes élèves français.
Nous avons lancé le nouveau site Internet franco-allemand, nous avons aussi, surtout, avec nos collègues Maria Böhmer et Azouz Begag, rendu public le rapport franco-allemand sur l'intégration et l'égalité des chances, qui nous aidera à relever cet immense défi pour nos sociétés.
En Allemagne, ce sont plusieurs centaines, je dis bien plusieurs centaines, d'élus et de responsables politiques qui se sont rendus dans les écoles, dans les entreprises, dans les associations, à commencer par la chancelière fédérale elle-même, Mme Angela Merkel. J'y vois le signe que l'Allemagne est aussi attachée que nous le sommes à la qualité de notre relation. Soyez assuré, Monsieur le Député, que sur ces sujets, sur l'énergie, sur l'environnement, sur les migrations, sur les institutions, nous travaillerons main dans la main avec la Présidence allemande pour la relance de l'Europe.
Monsieur le Président, je voudrais pour terminer, avec votre permission, évoquer la mémoire de Jean-François Deniau, qui vient de nous quitter. C'était un homme d'engagement, un homme de conviction mais je tiens à dire, à la place qui est la mienne, que c'était aussi et surtout un grand Européen.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2007