Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur les relations entre la France et l'Azerbaïdjan et sur la situation dans le Caucase du sud, Paris le 30 janvier 2007.

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Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Madame,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Sénateurs,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Laissez-moi d'abord vous dire le plaisir que j'éprouve à vous accueillir à nouveau, Monsieur le Président, dans ces salons chargés d'histoire où j'ai déjà eu l'honneur de vous recevoir ces dernières années, en particulier lors de votre premier déplacement à l'étranger, en France, en janvier 2004.
Je vois dans cette nouvelle rencontre à la Présidence du Sénat, accompagné de votre épouse, à l'occasion de la première visite d'Etat en France d'un chef d'Etat azerbaïdjanais, un geste d'amitié et un symbole de votre attachement au renforcement de nos relations.
Monsieur le Président,
Les relations entre nos deux pays sont remarquables.
Notre dialogue politique est riche et dense. Je m'en réjouis car à l'heure où les certitudes vacillent, il importe que coopèrent les Nations qui souhaitent la stabilité, l'équilibre et la sécurité du monde.
Notre coopération interparlementaire est active et régulière. Et elle doit beaucoup au dynamisme de notre collègue et ami Ambroise DUPONT, Président du Groupe interparlementaire France-Caucase, ici présent.
Nos relations culturelles se développent et le Sénat est fier d'avoir soutenu le projet d'ouverture d'un centre culturel français à Bakou, acteur reconnu aujourd'hui de nos échanges culturels.
Nos relations économiques ne sont pas, certes, au niveau de nos relations politiques mais je sais combien, des deux côtés, nous voulons modifier cette anomalie.
A cet égard, permettez-moi, Monsieur le Président, de souligner combien vous partagez cet objectif. Vous avez ainsi tenu à recevoir personnellement, en décembre dernier, une délégation d'entrepreneurs français et plusieurs contrats ont été ou vont être signés au cours de votre visite.
Je me réjouis de cet intérêt croissant des entreprises françaises pour l'Azerbaïdjan, pays qui s'est engagé fort justement, sur la voie de la diversification de son économie et dont le taux de croissance parle de lui-même : 25% en 2005 !
Monsieur le Président,
L'Azerbaïdjan, sous la présidence de votre regretté père, que j'avais eu l'honneur de recevoir ici même, et maintenant sous votre direction, s'est beaucoup transformé mais il a su conserver ses valeurs traditionnelles, son rôle de pont entre les cultures et les civilisations, sa tolérance religieuse et son souci d'accorder aux femmes, qui ont obtenu le droit de vote en 1918, la place qui leur revient.
Dans cette remarquable marche en avant, un défi demeure. Celui de la paix.
Le Sénat français, vous le savez, et permettez-moi de le rappeler, apporte une contribution en faveur de la résolution des conflits du Caucase Sud.
Depuis que je suis Président du Sénat, je me suis ainsi personnellement engagé en faveur de la concertation entre les trois Parlements du Caucase du Sud.
Plusieurs réunions depuis celle que j'avais organisée à Versailles en décembre 1999 ont eu lieu.
Cet élan a débouché sur la décision d'avancer en matière de coopération régionale dans les domaines du tourisme et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Des rapports ont été rédigés et diffusés à tous, et nous espérons, au Sénat, qu'ils pourront être discutés ensemble dans les mois qui viennent.
Je sais que je peux compter sur le soutien de votre pays, dont l'attachement à la recherche de la paix est connu. C'est la terrible responsabilité des hommes politiques de savoir, au-delà des citoyens, que la haine et la force ne permettent pas de résoudre durablement les conflits.
La paix viendra. On l'a vu en Europe après des siècles de guerres et de conflits, souvent inutiles.
La France, dont vous connaissez l'engagement permanent, notamment au sein du Groupe de Minsk, pour la recherche d'un règlement négocié et durable du conflit interminable du Haut-Karabagh, et l'Europe, avec qui votre pays vient de signer un Plan d'action dans le cadre de la politique de voisinage de l'Union européenne, resteront à vos côtés.
J'y vois des raisons supplémentaires d'espérer.
Pour terminer, laissez-moi simplement lever mon verre à l'amitié entre nos deux peuples, à votre santé et à celle de Madame ALIYEVA.
Vive l'Azerbaïdjan !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-azerbaïdjanaise !Source http://www.senat.fr, le 1er février 2007