Texte intégral
Q- Les Renseignements généraux sont au coeur de plusieurs polémiques, ces derniers jours. La dernière en date concerne une enquête de voisinage dans l'environnement du quartier général de N. Sarkozy. Y a-t-il vraiment de quoi fouetter un chat, F. Hollande ?
R- Franchement, ce matin, je préférerais parler d'autre chose que des Renseignements généraux.
Q- Et on en parle tous les jours.
R- Ca fait plusieurs jours que cette question est à la "une" de l'actualité, tantôt parce qu'il y aurait eu une fiche sur un collaborateur de S. Royal, tantôt parce qu'il y en aurait eu une autre sur le patrimoine de S. Royal, tantôt parce qu'il y aurait, maintenant, des fiches qui seraient établies dans l'entourage immédiat du siège de campagne de N. Sarkozy...
Q- Alors, comment on peut sortir de çà ?
R- La meilleure façon d'en sortir, c'est d'éviter qu'il y ait cette suspicion, que l'on laisse penser, à tort ou à raison, que le cabinet du ministre de l'intérieur, le ministre de l'intérieur lui-même ait commandé ces fiches. Alors, le ministre de l'intérieur dit qu'il va quitter le Gouvernement un mois et demi avant le premier tour de l'élection présidentielle...
Q- Avant le deuxième, a-t-il dit. Avant la date de l'élection, le 6.
R- Il est peut-être encore resté dans cette ambiguïté. Pourquoi partir ? C'est bien qu'il y a un problème. Et alors pourquoi partir si tard ?
Q- Alors, maintenant, vous souhaitez qu'il...
R- Si on veut lever le problème, il faut partir tout de suite ou pas du tout. Or, je considère qu'aujourd'hui, à la fois les conditions du débat présidentiel, la conception que l'on a de la démocratie, le climat qui doit être, à mon sens, le plus dégagé possible, exige le départ de N. Sarkozy du Gouvernement. Je ne dis pas du Gouvernement, simplement, du ministère de l'intérieur. J'entendais un auditeur qui s'interrogeait : alors, pourquoi finalement on avait accepté, il y a cinq ans, que L. Jospin puisse faire campagne et être Premier ministre ? Dois-je rappeler que nous étions en cohabitation et qu'il y avait à la fois J. Chirac, candidat-Président, et L. Jospin, candidat-Premier ministre. Si je puis dire, c'était la cohabitation et ils se neutralisaient. Aujourd'hui, il s'agit de quoi ? De N. Sarkozy, ministre de l'intérieur, confondant tout à fait les genres et les moyens et les caisses. Et il s'agit de N.Sarkozy, ministre de l'Intérieur, chef de la police et effectivement encourant la suspicion permanente de vouloir enquêter sur ses concurrents ou sur ses adversaires.
Q- Vous dites qu'il confond les caisses mais ça c'est une affirmation
gratuite, F. Hollande ?
R- Ecoutez, ça n'était pas une affirmation gratuite si je puis dire pour cette question-là. Quand il se déplace, il se déplace comme ministre de l'Intérieur, et il fait campagne. Il était à Millau, il y a peu de temps. Chacun a peut-être en mémoire l'image du ministre de l'Intérieur candidat sur le pont de Millau. Alors, il faisait la moitié du pont sans doute comme ministre de l'intérieur, et puis l'autre moitié comme candidat. Mais où est-on ? Dans quelle République ? Dans quelle démocratie ?
Q- Conviendrez-vous, ce matin sur RTL F. Hollande, que la campagne de S. Royal ne va pas bien ?
R- Je pense qu'il y a une question de rythmes dans cette campagne.
Q- Que de rythmes ? Tout le reste n'est rien ?
R- Oui, parce que nous sommes au début d'une phase qui va durer, je le rappelle, trois mois et demi. Elle a voulu - et c'était, je crois, sa liberté et sa conception de la politique - faire une phase de démocratie participative : d'écoute, de compréhension, de dialogue avec les Français. Elle va s'achever mi-février et va s'ouvrir le 11 février, notamment, une phase de conviction et de proposition. Alors oui, il y a maintenant nécessité de passer d'une phase à une autre et la campagne de S. Royal sera une campagne de propositions. Il faut que les Français, c'est pour ça je pense qu'il faut en terminer avec le climat de polémique, il faut que la phase maintenant soit une période qui permette de confronter projet contre projet. Quel est le projet de N. Sarkozy qui est une société qui permet la réussite de quelques uns ? Quel est le projet de S. Royal qui est une conception d'une société qui donne sa place à tous ?
Q- C'est seulement un problème de rythmes ? On a aussi l'impression que sur les propositions que peut faire déjà S. Royal, il y a des problèmes, du flou, des choses qui sont peu solides,
pour l'instant ?
R- Parce que vous pensez que les propositions de N. Sarkozy sont solides...
Q- Là, on parle de la campagne de S. Royal...
R- Je vais y revenir. Je vais y revenir parce que c'est très intéressant... N. Sarkozy a fait une annonce sur les prélèvements obligatoires. Ca compte pour les Français. Quatre points de baisse, nous a-t-il dit, il y adix jours. Et puis, il a vu que ça posait quand même des problèmes
quand le niveau de l'endettement atteint le record que l'on sait. Alors, il dit : non, les baisses des quatre points des prélèvements obligatoires ça ne sera plus sur un quinquennat mais sur deux. Ah, je croyais que N. Sarkozy était candidat à l'élection présidentielle de 2007. Il nous annonce qu'il l'est aussi pour 2012. Il fait une autre proposition sur le contrat "nouvelle embauche". C'est important. C'est le contrat de travail pour tous. Et il dit : ça va être généralisé à tous les salariés. Prise de panique dans son propre camp. Il rectifie... Alors pour S. Royal, j'y viens, elle a fait des propositions notamment sur la question de la possibilité pour chaque jeune d'avoir un emploi ou une formation au bout de six mois, en période de chômage. Cette proposition, elle est la sienne. Elle n'est pas contestée.
Q- Elle en a fait une autre. Elle en a fait une autre qui suscite davantage de questions, semble-t-il. Par exemple, elle a dit que d'ici à 2020, la part nucléaire dans l'approvisionnement énergétique de la France passerait de 85% à 50%. Et ça visiblement, ça a surpris beaucoup de socialistes ?
R- Ecoutez, le fait d'avoir une industrie nucléaire, c'est un atout pour la France dans le contexte énergétique d'aujourd'hui ; et elle l'a rappelé. Le fait de diversifier les sources d'approvisionnement énergétiques, c'est une nécessité. Il ne faut être dépendant d'aucune source même s'il faut avoir l'ensemble de la panoplie permettant d'avoir l'indépendance énergétique...
Q- Et le chiffrage tel qu'elle l'a dit, vous l'avez...
R- Quant au chiffrage, il s'agit de mettre en évidence la nécessité de développer les énergies renouvelables. Sachez bien qu'il y a aujourd'hui - rien que l'énergie...
Q- 2020, la part du nucléaire revient à 50% ? Vous la maintenez comme ça, F. Hollande ?
R- Il faut augmenter, il faut augmenter... Tant qu'on n'aura pas fait l'effort pour les énergies renouvelables, il y aura toujours une part très majoritaire du Nucléaire dans la consommation de l'électricité.
Q- Donc, on ne peut pas présenter le chiffrage comme ça, F. Hollande ?
R- Si, il faut donner cette perspective parce que c'est un acte volontariste mais ça suppose que les énergies renouvelables soient développées.
Q- Le 11 février, c'est la présentation de quoi exactement ? Du programme de S. Royal ?
R- C'est le projet de S. Royal et les principales propositions ; et elles seront précisées tout au long de la campagne parce que nous avons...
Q- Le 11 février, on a ses propositions ?
R- On a le projet global, la vision de la France et les principales propositions de S. Royal et de tous les socialistes et de tous ceux qui soutiennent S. Royal.
Q- Voyez la couverture de l'Express, aujourd'hui : "Tiendra-t-elle ?"
R- Ne vous en faites pas pour elle !
Q- Vous répondez quoi ?
R- Aujourd'hui, cette question...
Q- Tiendra-t-elle ? Oui ou Non ?
R- Elle est posée depuis maintenant un an.
Q- La question est simple, F. Hollande ?
R- Elle a tenu pendant un an...
Q- Tiendra-t-elle ?
R- Elle a tenu dans le débat interne... Elle tiendra dans le débat devant les Français. Je crois qu'aujourd'hui, ceux qui supposent qu'il pourrait y avoir la moindre faiblesse de la mobilisation des socialistes derrière S. Royal, se trompe.
Q- Il y a une blague qui court sur votre patrimoine, F. Hollande, vous la connaissez ?
R- Non, vous allez me la donner.
Q- Si F. Hollande vend sa villa de Mougins au prix qu'il l'a déclarée à l'Administration fiscale, achetez-là, c'est une affaire !
R- Eh bien, écoutez, visitez-là ! Et je suis prêt à faire cette visite de chacun de cette villa.
Q- Elle n'est pas sous-évaluée ? C'est ça le sens de la blague.
R- Venez la voir. Je vous invite, J.-M. Aphatie.
Invitation faite ! On ira à Mougins. Merci F. Hollande. Il était
l'invité de RTL.
R- Franchement, ce matin, je préférerais parler d'autre chose que des Renseignements généraux.
Q- Et on en parle tous les jours.
R- Ca fait plusieurs jours que cette question est à la "une" de l'actualité, tantôt parce qu'il y aurait eu une fiche sur un collaborateur de S. Royal, tantôt parce qu'il y en aurait eu une autre sur le patrimoine de S. Royal, tantôt parce qu'il y aurait, maintenant, des fiches qui seraient établies dans l'entourage immédiat du siège de campagne de N. Sarkozy...
Q- Alors, comment on peut sortir de çà ?
R- La meilleure façon d'en sortir, c'est d'éviter qu'il y ait cette suspicion, que l'on laisse penser, à tort ou à raison, que le cabinet du ministre de l'intérieur, le ministre de l'intérieur lui-même ait commandé ces fiches. Alors, le ministre de l'intérieur dit qu'il va quitter le Gouvernement un mois et demi avant le premier tour de l'élection présidentielle...
Q- Avant le deuxième, a-t-il dit. Avant la date de l'élection, le 6.
R- Il est peut-être encore resté dans cette ambiguïté. Pourquoi partir ? C'est bien qu'il y a un problème. Et alors pourquoi partir si tard ?
Q- Alors, maintenant, vous souhaitez qu'il...
R- Si on veut lever le problème, il faut partir tout de suite ou pas du tout. Or, je considère qu'aujourd'hui, à la fois les conditions du débat présidentiel, la conception que l'on a de la démocratie, le climat qui doit être, à mon sens, le plus dégagé possible, exige le départ de N. Sarkozy du Gouvernement. Je ne dis pas du Gouvernement, simplement, du ministère de l'intérieur. J'entendais un auditeur qui s'interrogeait : alors, pourquoi finalement on avait accepté, il y a cinq ans, que L. Jospin puisse faire campagne et être Premier ministre ? Dois-je rappeler que nous étions en cohabitation et qu'il y avait à la fois J. Chirac, candidat-Président, et L. Jospin, candidat-Premier ministre. Si je puis dire, c'était la cohabitation et ils se neutralisaient. Aujourd'hui, il s'agit de quoi ? De N. Sarkozy, ministre de l'intérieur, confondant tout à fait les genres et les moyens et les caisses. Et il s'agit de N.Sarkozy, ministre de l'Intérieur, chef de la police et effectivement encourant la suspicion permanente de vouloir enquêter sur ses concurrents ou sur ses adversaires.
Q- Vous dites qu'il confond les caisses mais ça c'est une affirmation
gratuite, F. Hollande ?
R- Ecoutez, ça n'était pas une affirmation gratuite si je puis dire pour cette question-là. Quand il se déplace, il se déplace comme ministre de l'Intérieur, et il fait campagne. Il était à Millau, il y a peu de temps. Chacun a peut-être en mémoire l'image du ministre de l'Intérieur candidat sur le pont de Millau. Alors, il faisait la moitié du pont sans doute comme ministre de l'intérieur, et puis l'autre moitié comme candidat. Mais où est-on ? Dans quelle République ? Dans quelle démocratie ?
Q- Conviendrez-vous, ce matin sur RTL F. Hollande, que la campagne de S. Royal ne va pas bien ?
R- Je pense qu'il y a une question de rythmes dans cette campagne.
Q- Que de rythmes ? Tout le reste n'est rien ?
R- Oui, parce que nous sommes au début d'une phase qui va durer, je le rappelle, trois mois et demi. Elle a voulu - et c'était, je crois, sa liberté et sa conception de la politique - faire une phase de démocratie participative : d'écoute, de compréhension, de dialogue avec les Français. Elle va s'achever mi-février et va s'ouvrir le 11 février, notamment, une phase de conviction et de proposition. Alors oui, il y a maintenant nécessité de passer d'une phase à une autre et la campagne de S. Royal sera une campagne de propositions. Il faut que les Français, c'est pour ça je pense qu'il faut en terminer avec le climat de polémique, il faut que la phase maintenant soit une période qui permette de confronter projet contre projet. Quel est le projet de N. Sarkozy qui est une société qui permet la réussite de quelques uns ? Quel est le projet de S. Royal qui est une conception d'une société qui donne sa place à tous ?
Q- C'est seulement un problème de rythmes ? On a aussi l'impression que sur les propositions que peut faire déjà S. Royal, il y a des problèmes, du flou, des choses qui sont peu solides,
pour l'instant ?
R- Parce que vous pensez que les propositions de N. Sarkozy sont solides...
Q- Là, on parle de la campagne de S. Royal...
R- Je vais y revenir. Je vais y revenir parce que c'est très intéressant... N. Sarkozy a fait une annonce sur les prélèvements obligatoires. Ca compte pour les Français. Quatre points de baisse, nous a-t-il dit, il y adix jours. Et puis, il a vu que ça posait quand même des problèmes
quand le niveau de l'endettement atteint le record que l'on sait. Alors, il dit : non, les baisses des quatre points des prélèvements obligatoires ça ne sera plus sur un quinquennat mais sur deux. Ah, je croyais que N. Sarkozy était candidat à l'élection présidentielle de 2007. Il nous annonce qu'il l'est aussi pour 2012. Il fait une autre proposition sur le contrat "nouvelle embauche". C'est important. C'est le contrat de travail pour tous. Et il dit : ça va être généralisé à tous les salariés. Prise de panique dans son propre camp. Il rectifie... Alors pour S. Royal, j'y viens, elle a fait des propositions notamment sur la question de la possibilité pour chaque jeune d'avoir un emploi ou une formation au bout de six mois, en période de chômage. Cette proposition, elle est la sienne. Elle n'est pas contestée.
Q- Elle en a fait une autre. Elle en a fait une autre qui suscite davantage de questions, semble-t-il. Par exemple, elle a dit que d'ici à 2020, la part nucléaire dans l'approvisionnement énergétique de la France passerait de 85% à 50%. Et ça visiblement, ça a surpris beaucoup de socialistes ?
R- Ecoutez, le fait d'avoir une industrie nucléaire, c'est un atout pour la France dans le contexte énergétique d'aujourd'hui ; et elle l'a rappelé. Le fait de diversifier les sources d'approvisionnement énergétiques, c'est une nécessité. Il ne faut être dépendant d'aucune source même s'il faut avoir l'ensemble de la panoplie permettant d'avoir l'indépendance énergétique...
Q- Et le chiffrage tel qu'elle l'a dit, vous l'avez...
R- Quant au chiffrage, il s'agit de mettre en évidence la nécessité de développer les énergies renouvelables. Sachez bien qu'il y a aujourd'hui - rien que l'énergie...
Q- 2020, la part du nucléaire revient à 50% ? Vous la maintenez comme ça, F. Hollande ?
R- Il faut augmenter, il faut augmenter... Tant qu'on n'aura pas fait l'effort pour les énergies renouvelables, il y aura toujours une part très majoritaire du Nucléaire dans la consommation de l'électricité.
Q- Donc, on ne peut pas présenter le chiffrage comme ça, F. Hollande ?
R- Si, il faut donner cette perspective parce que c'est un acte volontariste mais ça suppose que les énergies renouvelables soient développées.
Q- Le 11 février, c'est la présentation de quoi exactement ? Du programme de S. Royal ?
R- C'est le projet de S. Royal et les principales propositions ; et elles seront précisées tout au long de la campagne parce que nous avons...
Q- Le 11 février, on a ses propositions ?
R- On a le projet global, la vision de la France et les principales propositions de S. Royal et de tous les socialistes et de tous ceux qui soutiennent S. Royal.
Q- Voyez la couverture de l'Express, aujourd'hui : "Tiendra-t-elle ?"
R- Ne vous en faites pas pour elle !
Q- Vous répondez quoi ?
R- Aujourd'hui, cette question...
Q- Tiendra-t-elle ? Oui ou Non ?
R- Elle est posée depuis maintenant un an.
Q- La question est simple, F. Hollande ?
R- Elle a tenu pendant un an...
Q- Tiendra-t-elle ?
R- Elle a tenu dans le débat interne... Elle tiendra dans le débat devant les Français. Je crois qu'aujourd'hui, ceux qui supposent qu'il pourrait y avoir la moindre faiblesse de la mobilisation des socialistes derrière S. Royal, se trompe.
Q- Il y a une blague qui court sur votre patrimoine, F. Hollande, vous la connaissez ?
R- Non, vous allez me la donner.
Q- Si F. Hollande vend sa villa de Mougins au prix qu'il l'a déclarée à l'Administration fiscale, achetez-là, c'est une affaire !
R- Eh bien, écoutez, visitez-là ! Et je suis prêt à faire cette visite de chacun de cette villa.
Q- Elle n'est pas sous-évaluée ? C'est ça le sens de la blague.
R- Venez la voir. Je vous invite, J.-M. Aphatie.
Invitation faite ! On ira à Mougins. Merci F. Hollande. Il était
l'invité de RTL.