Texte intégral
C'est un honneur pour moi que de présider ce dîner de bienvenue au nom du Premier ministre, M. Alain Juppé, qui m'a chargé de vous faire part de son regret de ne pouvoir vous accueillir lui-même ce soir.
La France, Monsieur le Premier ministre, est très sensible au fait que vous ayez choisi d'y faire votre premier voyage officiel dans un pays d'Europe occidentale.
Les relations entre nos deux pays, qui remontent aux explorations de Henri Mouhot et Francis Garnier, il y a quelque 130 années, n'ont, en effet, pas été exemptes de vicissitudes et de rebondissements. Mais, depuis la reprise de nos relations diplomatiques en 1982, les progrès ont été rapides. La France a maintenant retrouvé au Laos une place plus conforme aux liens d'amitié séculaires qui se sont tissés entre les peuples lao et français, et votre visite officielle, Monsieur le Premier ministre, marque une nouvelle étape, décisive, dans ce rapprochement.
La France se félicite de la réintégration du Laos dans la communauté internationale et dans son environnement régional. Cette réintégration résulte à la fois des changements intervenus sur la scène internationale et de la politique d'ouverture menée par votre pays depuis une dizaine d'années.
Le Laos est aujourd'hui un membre actif de la Commission du Mékong, qui s'affirme comme une organisation dynamique et influente sur les choix de développement régional. Votre pays doit en accueillir le siège dans quelques années.
L'adhésion du Laos à l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), que nous espérons prochaine, sera une étape importante pour votre pays. Elle marquera le retour complet du Laos dans un environnement qui connaît une croissance économique particulièrement forte. Elle contribuera également au renforcement de la stabilité régionale.
La France, pour sa part, souhaite oeuvrer plus directement à la sécurité de la région en devenant membre, à titre national, du Forum régional de l'ASEAN sur la sécurité (ARF).
Ainsi, dans ce cadre multilatéral comme au plan bilatéral, pourrions-nous approfondir notre dialogue et notre coopération en matière de sécurité et de désarmement.
L'ambition de la France au Laos, Monsieur le Premier ministre, est d'être à vos côtés sur la voie du développement. L'aide au développement en faveur des pays qui en ont le plus besoin est au coeur de notre politique de coopération. Le président de la République y attache personnellement la plus grande importance comme l'ont montré, en particulier, les engagements pris dans ce domaine, sous son impulsion, lors du Sommet du G7 à Lyon.
A cet égard, la France se félicite des actions de coopération bilatérale qui ont pu rapidement être mises en oeuvre au Laos.
Absente de votre pays, il y a encore une quinzaine d'années, elle se trouve aujourd'hui parmi les premiers bailleurs d'aide. La coopération franco-lao porte, d'un commun accord, sur les secteurs prioritaires que sont l'agriculture, la santé (et je suis heureux de saluer la présence à vos côtés des deux ministres concernés), mais aussi l'administration, le droit et la formation des cadres. L'accent particulier mis sur la formation des ressources humaines est essentiel pour assurer demain la pérennité des réformes entreprises aujourd'hui par votre gouvernement.
L'aide de la France porte également comment pourrait-il en être autrement ?-
sur la langue française, outil privilégié du transfert de savoir que cherche à favoriser notre coopération.
Mon pays, vous le savez, a particulièrement apprécié l'adhésion du Laos aux instances de la Francophonie, qui s'est tout spécialement concrétisée par la présence de votre prédécesseur, M. Kaysone Phomvihane, au Sommet de Chaillot, en
1991.
Cette année, le Sommet des pays ayant le français en partage se tiendra pour la première fois en Asie, à Hanoï, au mois de novembre prochain, et nous souhaitons que le Laos participe activement au succès de ce sommet.
En effet, la Francophonie doit occuper la place qui lui revient dans le monde multipolaire de la fin de ce siècle. Elle doit mieux faire entendre sa voix dans un monde menacé par l'uniformisation. Pour sa part, la France pense que votre adhésion à l'ASEAN est tout à fait compatible avec votre engagement en faveur de la Francophonie.
La création prochaine à Vientiane d'une nouvelle chaîne de télévision nationale en langue française va témoigner du souci de nos deux pays de créer des conditions toujours plus propices au développement de la langue française au Laos. Notre souhait est également de conforter et d'élargir l'expérience déjà prometteuse des classes bilingues, qui ne s'adressent encore qu'aux jeunes élèves, mais qui viennent compléter l'action du centre de langues que le président Jacques Chirac, alors maire de Paris, avait inauguré à Vientiane en janvier 1994.
Nous sommes pleinement conscients que l'avenir de la langue française au Laos passe aussi par le développement de nos relations économiques, la connaissance du français constituant un instrument indispensable pour tous les Laotiens qui voudraient travailler pour des entreprises françaises.
A cet égard, nous nous félicitons de la politique d'ouverture économique dans laquelle s'est engagé le gouvernement laotien il y a maintenant dix ans et nous ne pouvons que l'encourager à faire davantage encore dans ce sens.
Pour le moment, la présence économique française au Laos demeure modeste même
si nous y sommes le premier investisseur européen. Néanmoins, de nombreuses occasions de les renforcer se présentent. La France est prête à mettre en oeuvre son savoir-faire technologique au profit du Laos, notamment dans les secteurs de l'hydroélectricité, des télécommunications, de l'espace, ou dans ceux- qui me sont plus chers encore puisque j'en ai, ici, la responsabilité - de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme.
Je voudrais à ce propos souligner les résultats encourageants de la coopération franco-laotienne en matière de développement urbain. Depuis maintenant quelques années, notre aide bilatérale a permis de participer à l'amélioration des réseaux d'adduction d'eau potable à Vientiane et dans d'autres villes du pays. Nous devons encourager la poursuite de cette coopération dans un secteur aussi essentiel pour les populations.
Votre compagnie aérienne a aussi choisi d'acquérir un ATR72, ce dont je me félicite. Je suis certain que ce choix vous apporte satisfaction et vous encouragera à poursuivre vos relations avec AIR.
L'industrie aéronautique dans toutes ses composantes, comme l'ingénierie urbaine sont deux domaines d'excellence de la France, qui doivent contribuer durablement à établir des relations économiques plus étroites entre nos deux pays.
Les nombreux contacts prévus avec des sociétés françaises lors de votre séjour à Paris, comme la présence, parmi nous ce soir, de plusieurs représentants d'entreprises, témoignent de la dimension économique de plus en plus affirmée des relations entre nos deux pays.
Au plan culturel, la France s'est réjouie du classement de la ville de Louang Prabang par l'UNESCO au patrimoine de l'humanité.
Nous apportons et continuerons d'apporter tout notre soutien à ce magnifique projet, car au-delà des retombées positives pour l'essor du tourisme au Laos, celui-ci participe à la sauvegarde et à la promotion du riche patrimoine lao. La France se félicite que ce programme associe les énergies combinées de nos deux pays, de la coopération décentralisée, de la coopération européenne et de l'UNESCO.
La signature, ce jour, de l'accord-cadre de coopération entre votre pays et l'Union européenne, accord dont la France a appuyé le principe, ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine des relations économiques, ainsi que dans celui de l'aide au développement entre le Laos et l'Europe. A cet égard, votre adhésion à l'ASEAN vous conduira à terme à devenir un participant, que nous souhaitons actif, au dialogue institutionnel instauré, depuis deux décennies, entre les pays de l'Association et l'Union européenne.
Monsieur le Premier ministre, qu'il me soit permis, pour finir, de saluer les heureux développements qu'a connus et que connaîtra encore la coopération entre nos deux pays. La France a décidé, sous l'impulsion du président de la République, d'initier une nouvelle politique en direction de l'Asie, et d'y développer les occasions d'échanges et de dialogue.
Nous sommes attachés à ce que votre pays puisse trouver, dans ce dialogue, la place qui lui revient, celle d'un pays dont la France se sent particulièrement proche.
Je vous propose, Mesdames et Messieurs, de lever votre verre à la santé de Monsieur le Premier ministre, Khamtay Siphandone, à la prospérité du Laos et à l'amitié toujours plus profonde qui unit les peuples français et laotien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)
La France, Monsieur le Premier ministre, est très sensible au fait que vous ayez choisi d'y faire votre premier voyage officiel dans un pays d'Europe occidentale.
Les relations entre nos deux pays, qui remontent aux explorations de Henri Mouhot et Francis Garnier, il y a quelque 130 années, n'ont, en effet, pas été exemptes de vicissitudes et de rebondissements. Mais, depuis la reprise de nos relations diplomatiques en 1982, les progrès ont été rapides. La France a maintenant retrouvé au Laos une place plus conforme aux liens d'amitié séculaires qui se sont tissés entre les peuples lao et français, et votre visite officielle, Monsieur le Premier ministre, marque une nouvelle étape, décisive, dans ce rapprochement.
La France se félicite de la réintégration du Laos dans la communauté internationale et dans son environnement régional. Cette réintégration résulte à la fois des changements intervenus sur la scène internationale et de la politique d'ouverture menée par votre pays depuis une dizaine d'années.
Le Laos est aujourd'hui un membre actif de la Commission du Mékong, qui s'affirme comme une organisation dynamique et influente sur les choix de développement régional. Votre pays doit en accueillir le siège dans quelques années.
L'adhésion du Laos à l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), que nous espérons prochaine, sera une étape importante pour votre pays. Elle marquera le retour complet du Laos dans un environnement qui connaît une croissance économique particulièrement forte. Elle contribuera également au renforcement de la stabilité régionale.
La France, pour sa part, souhaite oeuvrer plus directement à la sécurité de la région en devenant membre, à titre national, du Forum régional de l'ASEAN sur la sécurité (ARF).
Ainsi, dans ce cadre multilatéral comme au plan bilatéral, pourrions-nous approfondir notre dialogue et notre coopération en matière de sécurité et de désarmement.
L'ambition de la France au Laos, Monsieur le Premier ministre, est d'être à vos côtés sur la voie du développement. L'aide au développement en faveur des pays qui en ont le plus besoin est au coeur de notre politique de coopération. Le président de la République y attache personnellement la plus grande importance comme l'ont montré, en particulier, les engagements pris dans ce domaine, sous son impulsion, lors du Sommet du G7 à Lyon.
A cet égard, la France se félicite des actions de coopération bilatérale qui ont pu rapidement être mises en oeuvre au Laos.
Absente de votre pays, il y a encore une quinzaine d'années, elle se trouve aujourd'hui parmi les premiers bailleurs d'aide. La coopération franco-lao porte, d'un commun accord, sur les secteurs prioritaires que sont l'agriculture, la santé (et je suis heureux de saluer la présence à vos côtés des deux ministres concernés), mais aussi l'administration, le droit et la formation des cadres. L'accent particulier mis sur la formation des ressources humaines est essentiel pour assurer demain la pérennité des réformes entreprises aujourd'hui par votre gouvernement.
L'aide de la France porte également comment pourrait-il en être autrement ?-
sur la langue française, outil privilégié du transfert de savoir que cherche à favoriser notre coopération.
Mon pays, vous le savez, a particulièrement apprécié l'adhésion du Laos aux instances de la Francophonie, qui s'est tout spécialement concrétisée par la présence de votre prédécesseur, M. Kaysone Phomvihane, au Sommet de Chaillot, en
1991.
Cette année, le Sommet des pays ayant le français en partage se tiendra pour la première fois en Asie, à Hanoï, au mois de novembre prochain, et nous souhaitons que le Laos participe activement au succès de ce sommet.
En effet, la Francophonie doit occuper la place qui lui revient dans le monde multipolaire de la fin de ce siècle. Elle doit mieux faire entendre sa voix dans un monde menacé par l'uniformisation. Pour sa part, la France pense que votre adhésion à l'ASEAN est tout à fait compatible avec votre engagement en faveur de la Francophonie.
La création prochaine à Vientiane d'une nouvelle chaîne de télévision nationale en langue française va témoigner du souci de nos deux pays de créer des conditions toujours plus propices au développement de la langue française au Laos. Notre souhait est également de conforter et d'élargir l'expérience déjà prometteuse des classes bilingues, qui ne s'adressent encore qu'aux jeunes élèves, mais qui viennent compléter l'action du centre de langues que le président Jacques Chirac, alors maire de Paris, avait inauguré à Vientiane en janvier 1994.
Nous sommes pleinement conscients que l'avenir de la langue française au Laos passe aussi par le développement de nos relations économiques, la connaissance du français constituant un instrument indispensable pour tous les Laotiens qui voudraient travailler pour des entreprises françaises.
A cet égard, nous nous félicitons de la politique d'ouverture économique dans laquelle s'est engagé le gouvernement laotien il y a maintenant dix ans et nous ne pouvons que l'encourager à faire davantage encore dans ce sens.
Pour le moment, la présence économique française au Laos demeure modeste même
si nous y sommes le premier investisseur européen. Néanmoins, de nombreuses occasions de les renforcer se présentent. La France est prête à mettre en oeuvre son savoir-faire technologique au profit du Laos, notamment dans les secteurs de l'hydroélectricité, des télécommunications, de l'espace, ou dans ceux- qui me sont plus chers encore puisque j'en ai, ici, la responsabilité - de l'équipement, du logement, des transports et du tourisme.
Je voudrais à ce propos souligner les résultats encourageants de la coopération franco-laotienne en matière de développement urbain. Depuis maintenant quelques années, notre aide bilatérale a permis de participer à l'amélioration des réseaux d'adduction d'eau potable à Vientiane et dans d'autres villes du pays. Nous devons encourager la poursuite de cette coopération dans un secteur aussi essentiel pour les populations.
Votre compagnie aérienne a aussi choisi d'acquérir un ATR72, ce dont je me félicite. Je suis certain que ce choix vous apporte satisfaction et vous encouragera à poursuivre vos relations avec AIR.
L'industrie aéronautique dans toutes ses composantes, comme l'ingénierie urbaine sont deux domaines d'excellence de la France, qui doivent contribuer durablement à établir des relations économiques plus étroites entre nos deux pays.
Les nombreux contacts prévus avec des sociétés françaises lors de votre séjour à Paris, comme la présence, parmi nous ce soir, de plusieurs représentants d'entreprises, témoignent de la dimension économique de plus en plus affirmée des relations entre nos deux pays.
Au plan culturel, la France s'est réjouie du classement de la ville de Louang Prabang par l'UNESCO au patrimoine de l'humanité.
Nous apportons et continuerons d'apporter tout notre soutien à ce magnifique projet, car au-delà des retombées positives pour l'essor du tourisme au Laos, celui-ci participe à la sauvegarde et à la promotion du riche patrimoine lao. La France se félicite que ce programme associe les énergies combinées de nos deux pays, de la coopération décentralisée, de la coopération européenne et de l'UNESCO.
La signature, ce jour, de l'accord-cadre de coopération entre votre pays et l'Union européenne, accord dont la France a appuyé le principe, ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine des relations économiques, ainsi que dans celui de l'aide au développement entre le Laos et l'Europe. A cet égard, votre adhésion à l'ASEAN vous conduira à terme à devenir un participant, que nous souhaitons actif, au dialogue institutionnel instauré, depuis deux décennies, entre les pays de l'Association et l'Union européenne.
Monsieur le Premier ministre, qu'il me soit permis, pour finir, de saluer les heureux développements qu'a connus et que connaîtra encore la coopération entre nos deux pays. La France a décidé, sous l'impulsion du président de la République, d'initier une nouvelle politique en direction de l'Asie, et d'y développer les occasions d'échanges et de dialogue.
Nous sommes attachés à ce que votre pays puisse trouver, dans ce dialogue, la place qui lui revient, celle d'un pays dont la France se sent particulièrement proche.
Je vous propose, Mesdames et Messieurs, de lever votre verre à la santé de Monsieur le Premier ministre, Khamtay Siphandone, à la prospérité du Laos et à l'amitié toujours plus profonde qui unit les peuples français et laotien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)