Texte intégral
En tant que ministre de la santé, je suis garant de l'excellence de notre système de santé. Or un système de santé ne peut être performant sans développer une solide politique de recherche et sans une industrie forte. Et cela passe par un véritable partenariat entre Etat et industrie.
Nous connaissons les interrogations d'une industrie en profonde mutation, d'une industrie qui doit renouveler ses modèles économiques pour prospérer dans un environnement de plus en plus contraint.
Nous sommes conscients des efforts que nous avons demandés aux laboratoires pharmaceutiques pour mettre en œuvre une politique du médicament qui garantit la pérennité de notre système de solidarité.
Et nous avons une conviction : l'industrie pharmaceutique constitue un gisement essentiel pour l'économie notre pays. En raison du nombre de personnes qu'elle emploie sur notre territoire. En raison des potentialités qu'elle offre en matière de recherche et développement. En raison des espoirs dont elle est porteuse pour des millions de personnes.
Nous avons besoin de rendre la France attractive pour que cette recherche et cette industrie se fassent sur notre territoire et qu'elles répondent aux besoins sanitaires de notre population.
Certains nous ont fait le reproche d'un manque de visibilité : aujourd'hui le Conseil stratégique devient un véritable outil pour élaborer ensemble une stratégie commune gagnant/ gagnant en Etat et industriels.
Un véritable partenariat tout d'abord pour encourager les industries de santé à localiser leur recherche et développement en Europe. J'ai donc présenté en janvier une disposition législative instaurant un crédit d'impôt, représentant 50 Meuros à compter 2008, sur la taxe sur le chiffre d'affaire acquitté par les laboratoires au profit des entreprises qui emploient des chercheurs en Europe. C'est faire avancer la société de la connaissance en France tout en tenant compte de notre environnement
européen.
Un véritable partenariat, ensuite pour développer en France, des outils épidémiologiques de référence pour une évaluation continue des bénéfices et des risques d'utilisation des produits de santé.
Un véritable partenariat, surtout pour garantir un accès plus rapide des malades aux médicaments innovants. Nous avons ainsi décidé d'étendre la procédure de « dépôt de prix » à tous nouveaux produits apportant une innovation. Et nous nous engageons à améliorer les délais d'inscription des médicaments au remboursement.
Un véritable partenariat, enfin, pour améliorer ensemble notre capacité à prévenir et à répondre aux crises sanitaires qu'il s'agisse de la mise à disposition de médicaments, de produits de diagnostic, ou de matériels médicaux. Depuis que je suis ministre j'ai eu à demander à certains d'entre vous de reprendre le développement de certaines molécules pour savoir si elles pouvaient contribuer à la prise en charge de chikungunya. J'ai demandé à d'autres de produire d'importants stocks d'antiviraux en prévision d'une éventuelle pandémie de grippe aviaire. Etat et industriels, nous nous accordons ainsi sur un double objectif : anticiper les pandémies potentielles, et optimiser leur prise en charge thérapeutique.
Aujourd'hui, nous avons posé les bases d'un véritable partenariat. À nous de le faire vivre. Au service d'une France attractive. Au service d'un système de santé performant et solidaire.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 8 février 2007