Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Parler du combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est d'abord parler d'un combat contre les préjugés.
Les préjugés, ce sont les idées toutes faites, qu'on ne discute pas parce qu'elles semblent aller de soi, ces idées qui sont pourtant d'autant plus fortes qu'elles sont largement répandues.
Albert Einstein, qui connaissait pourtant les difficultés de la physique, disait qu'il était plus facile de désintégrer un atome que de faire disparaître un préjugé ! Le film que nous venons de voir montre bien la difficulté de cette tâche.
Car, vous l'avez vu, entre la date de la première proposition de loi sur le droit de vote des femmes, et son application, il s'est passé presque 40 ans !
40 ans de débats, de luttes contre les préjugés, pour qu'enfin soit reconnu aux femmes le droit de voter.
Il a fallu l'action des « suffragettes », la reconnaissance de l'effort des femmes pendant les deux guerres mondiales, pour qu'enfin notre pays, parmi les derniers pays démocratiques, accorde le droit de vote aux femmes - grâce aussi à l'impulsion décisive donnée par le Général de Gaulle, dès l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944.
Aujourd'hui, cela nous semble tout naturel que les femmes puissent voter. Mais ce que ce film nous apprend, c'est qu'en politique, il n'y a rien de naturel.
Tout est voulu, et souvent conquis de haute lutte !
La liberté de tous les citoyens, la liberté d'expression, l'égalité réelle entre les hommes et les femmes : tous ces droits fondamentaux, il a fallu que des hommes et des femmes se battent pour eux, pendant souvent des années ! La première leçon de ce film, c'est donc de nous dire : ne nous endormons pas sur nos droits acquis !
N'oublions pas que toutes les libertés, tous les droits ont été conquis, que la démocratie est une oeuvre de volonté, qui a besoin de notre attention et de notre vigilance pour rester vivante.
Car si l'on s'endort, on se disant « maintenant, on ne peut plus revenir là-dessus », alors peu à peu, on voit ressurgir les spectres de l'intolérance, de l'inégalité, du fanatisme. Alors, peut-être certains parmi vous se disent : le droit de vote des femmes, l'égalité, tout cela, c'est de l'acquis, définitivement acquis !
Et bien non ! Il nous reste même encore pas mal de progrès à faire pour assurer partout l'égalité entre hommes et femmes.
Je parlerai d'un sujet que je connais bien : la place des femmes dans le personnel politique. En 1996 déjà, j'avais déposé avec Nicole Ameline un projet de loi pour limiter à 2/3 la part de personnes du même sexe dans les scrutins de liste.
Vous savez que depuis cette date, des mesures ont été prises pour augmenter la représentation des femmes dans les assemblées élues. Et cette représentation s'est effectivement améliorée, même si nous avons encore bien des progrès à faire en ce domaine.
Je prendrai un autre exemple : la place des femmes dans les écoles d'ingénieurs. Grâce à une action volontariste, nous avons réussi à faire augmenter de 9 points la part des femmes parmi les diplômés d'écoles d'ingénieur, qui est passée de 15 % à près du quart entre 1985 et 2003.
C'est grâce à des actions de ce type que nous pourrons faire en sorte que plus de femmes se dirigent vers les filières prestigieuses, et occupent des postes à responsabilité.
Ces premiers succès montrent qu'on peut faire bouger les choses, à condition de le vouloir. Mais même dans les établissements scolaires, nous avons encore des progrès à réaliser, des préjugés à abattre.
Les stéréotypes ont la vie dure ! Par exemple, beaucoup pensent encore que les filles sont faites pour les lettres, et les garçons pour les maths. Et c'est justement pourquoi nous agissons, Catherine Vautrin et moi-même : pour faire avancer l'égalité, la parité entre hommes et femmes.
Tout récemment, le 26 juin dernier, nous avons signé ensemble, avec d'autres ministres, une convention pour l'égalité entre hommes et femmes dans le système éducatif.
Le but en est simple : faire qu'à tous les niveaux du système éducatif, les responsables, les enseignants soient sensibilisés à la question de l'égalité des sexes.
Ainsi, nous aidons à diffuser la culture de l'égalité entre hommes et femmes.
Car il est vrai que ce combat pour l'égalité est d'abord un travail de conquête des esprits.
Par cette convention, nous renforçons aussi les actions de promotion des études scientifiques auprès des filles, pour qu'elles ne se dirigent pas, ou qu'on ne les dirige pas spontanément, vers des études prétendument mieux adaptées à leur sexe.
Encourager les filles à choisir leur voie selon leurs goûts et leurs aptitudes, en toute objectivité, et sans céder aux stéréotypes, c'est agir concrètement pour l'égalité !
Enfin, je n'oublie pas la prévention des actions de violences contre les femmes dans les établissements scolaires.
C'est un sujet très grave, et qui mérite qu'on y réponde avec la plus grande fermeté.
Car voir des jeunes gens s'introduire dans les établissements scolaires pour insulter les jeunes femmes, les menacer, et parfois s'en prendre physiquement à elles, personne ne peut, personne ne doit le tolérer !
Aucune religion, aucune croyance ne peut justifier de tels actes qui sont dictés par la bêtise seule et la méchanceté gratuite.
Voilà pourquoi nous devons tout faire pour que règne partout le respect entre les sexes.
Ce qui veut dire, concrètement lutter contre les mariages forcés, le harcèlement sexuel, toutes les formes de bizutage.
C'est la responsabilité des parents, des professeurs. Mais c'est aussi la responsabilité de tous les élèves, c'est votre responsabilité !
Si vous voyez, si vous entendez des propos sexistes et que vous restez les bras croisés, alors, oui, vous êtes coupables !
Aujourd'hui, chacun à sa place doit agir, et vous aussi vous devez agir !
Car c'est en agissant tous ensemble que nous préserverons la liberté, la tolérance, le respect mutuel qui sont des valeurs fondamentales de notre république.
En nous mobilisant pour le respect entre les hommes et les femmes, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, nous ne travaillons ni pour un parti, ni pour un courant : nous travaillons tout simplement pour notre pays.
Vous l'avez vu dans ce film : depuis maintenant plus d'un siècle, la cause des femmes est entrée dans le champ politique.
Et bien, chacun d'entre nous, là où il se trouve, peut reprendre le flambeau de ceux qui ont les premiers oeuvré pour l'égalité entre hommes et femmes.
A nous maintenant d'agir !
Je vous remercie.Source http://www.education.gouv.fr, le 20 février 2007
Parler du combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est d'abord parler d'un combat contre les préjugés.
Les préjugés, ce sont les idées toutes faites, qu'on ne discute pas parce qu'elles semblent aller de soi, ces idées qui sont pourtant d'autant plus fortes qu'elles sont largement répandues.
Albert Einstein, qui connaissait pourtant les difficultés de la physique, disait qu'il était plus facile de désintégrer un atome que de faire disparaître un préjugé ! Le film que nous venons de voir montre bien la difficulté de cette tâche.
Car, vous l'avez vu, entre la date de la première proposition de loi sur le droit de vote des femmes, et son application, il s'est passé presque 40 ans !
40 ans de débats, de luttes contre les préjugés, pour qu'enfin soit reconnu aux femmes le droit de voter.
Il a fallu l'action des « suffragettes », la reconnaissance de l'effort des femmes pendant les deux guerres mondiales, pour qu'enfin notre pays, parmi les derniers pays démocratiques, accorde le droit de vote aux femmes - grâce aussi à l'impulsion décisive donnée par le Général de Gaulle, dès l'ordonnance d'Alger du 21 avril 1944.
Aujourd'hui, cela nous semble tout naturel que les femmes puissent voter. Mais ce que ce film nous apprend, c'est qu'en politique, il n'y a rien de naturel.
Tout est voulu, et souvent conquis de haute lutte !
La liberté de tous les citoyens, la liberté d'expression, l'égalité réelle entre les hommes et les femmes : tous ces droits fondamentaux, il a fallu que des hommes et des femmes se battent pour eux, pendant souvent des années ! La première leçon de ce film, c'est donc de nous dire : ne nous endormons pas sur nos droits acquis !
N'oublions pas que toutes les libertés, tous les droits ont été conquis, que la démocratie est une oeuvre de volonté, qui a besoin de notre attention et de notre vigilance pour rester vivante.
Car si l'on s'endort, on se disant « maintenant, on ne peut plus revenir là-dessus », alors peu à peu, on voit ressurgir les spectres de l'intolérance, de l'inégalité, du fanatisme. Alors, peut-être certains parmi vous se disent : le droit de vote des femmes, l'égalité, tout cela, c'est de l'acquis, définitivement acquis !
Et bien non ! Il nous reste même encore pas mal de progrès à faire pour assurer partout l'égalité entre hommes et femmes.
Je parlerai d'un sujet que je connais bien : la place des femmes dans le personnel politique. En 1996 déjà, j'avais déposé avec Nicole Ameline un projet de loi pour limiter à 2/3 la part de personnes du même sexe dans les scrutins de liste.
Vous savez que depuis cette date, des mesures ont été prises pour augmenter la représentation des femmes dans les assemblées élues. Et cette représentation s'est effectivement améliorée, même si nous avons encore bien des progrès à faire en ce domaine.
Je prendrai un autre exemple : la place des femmes dans les écoles d'ingénieurs. Grâce à une action volontariste, nous avons réussi à faire augmenter de 9 points la part des femmes parmi les diplômés d'écoles d'ingénieur, qui est passée de 15 % à près du quart entre 1985 et 2003.
C'est grâce à des actions de ce type que nous pourrons faire en sorte que plus de femmes se dirigent vers les filières prestigieuses, et occupent des postes à responsabilité.
Ces premiers succès montrent qu'on peut faire bouger les choses, à condition de le vouloir. Mais même dans les établissements scolaires, nous avons encore des progrès à réaliser, des préjugés à abattre.
Les stéréotypes ont la vie dure ! Par exemple, beaucoup pensent encore que les filles sont faites pour les lettres, et les garçons pour les maths. Et c'est justement pourquoi nous agissons, Catherine Vautrin et moi-même : pour faire avancer l'égalité, la parité entre hommes et femmes.
Tout récemment, le 26 juin dernier, nous avons signé ensemble, avec d'autres ministres, une convention pour l'égalité entre hommes et femmes dans le système éducatif.
Le but en est simple : faire qu'à tous les niveaux du système éducatif, les responsables, les enseignants soient sensibilisés à la question de l'égalité des sexes.
Ainsi, nous aidons à diffuser la culture de l'égalité entre hommes et femmes.
Car il est vrai que ce combat pour l'égalité est d'abord un travail de conquête des esprits.
Par cette convention, nous renforçons aussi les actions de promotion des études scientifiques auprès des filles, pour qu'elles ne se dirigent pas, ou qu'on ne les dirige pas spontanément, vers des études prétendument mieux adaptées à leur sexe.
Encourager les filles à choisir leur voie selon leurs goûts et leurs aptitudes, en toute objectivité, et sans céder aux stéréotypes, c'est agir concrètement pour l'égalité !
Enfin, je n'oublie pas la prévention des actions de violences contre les femmes dans les établissements scolaires.
C'est un sujet très grave, et qui mérite qu'on y réponde avec la plus grande fermeté.
Car voir des jeunes gens s'introduire dans les établissements scolaires pour insulter les jeunes femmes, les menacer, et parfois s'en prendre physiquement à elles, personne ne peut, personne ne doit le tolérer !
Aucune religion, aucune croyance ne peut justifier de tels actes qui sont dictés par la bêtise seule et la méchanceté gratuite.
Voilà pourquoi nous devons tout faire pour que règne partout le respect entre les sexes.
Ce qui veut dire, concrètement lutter contre les mariages forcés, le harcèlement sexuel, toutes les formes de bizutage.
C'est la responsabilité des parents, des professeurs. Mais c'est aussi la responsabilité de tous les élèves, c'est votre responsabilité !
Si vous voyez, si vous entendez des propos sexistes et que vous restez les bras croisés, alors, oui, vous êtes coupables !
Aujourd'hui, chacun à sa place doit agir, et vous aussi vous devez agir !
Car c'est en agissant tous ensemble que nous préserverons la liberté, la tolérance, le respect mutuel qui sont des valeurs fondamentales de notre république.
En nous mobilisant pour le respect entre les hommes et les femmes, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, nous ne travaillons ni pour un parti, ni pour un courant : nous travaillons tout simplement pour notre pays.
Vous l'avez vu dans ce film : depuis maintenant plus d'un siècle, la cause des femmes est entrée dans le champ politique.
Et bien, chacun d'entre nous, là où il se trouve, peut reprendre le flambeau de ceux qui ont les premiers oeuvré pour l'égalité entre hommes et femmes.
A nous maintenant d'agir !
Je vous remercie.Source http://www.education.gouv.fr, le 20 février 2007