Conférence de presse conjointe de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, et de M. Jorge Gerardo Castaneda, ministre des relations extérieures des Etats-Unis du Mexique, sur les relations franco-mexicaines, Paris, le 1er mars 2001.

Prononcé le 1er mars 2001

Intervenant(s) : 

Circonstance : Visite de M. Jorge Gerardo Castaneda, ministre des relations extérieures des Etats-Unis du Mexique, à Paris, le 1er mars 2001

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, je viens de recevoir avec un très grand plaisir M. Castaneda pour faire plus ample connaissance, même si nous avions eu l'occasion de nous croiser dans le passé. Il m'a rappelé que nous nous étions croisés à Cancun, en octobre 1981, il y a 20 ans. Nous nous connaissions donc un peu, mais nous avions envie de nous connaître plus, c'était le sens de ce petit-déjeuner.
Nous avons parlé de tout, nous avons passé en revue les relations bilatérales bien sûr, nous avons aussi longuement parlé de la situation dans les Amériques. Nous avons échangé un certain nombre de réflexions sur la politique qui se développe, de la nouvelle administration américaine, sur la situation de tous les pays d'Amérique du sud, d'Amérique centrale. Nous avons parlé de la situation en Europe, des perspectives après Nice et de l'avenir de l'Europe. Nous avons parlé de tous les problèmes de construction de la démocratie dans le monde.
Nous avons donc eu un entretien très vaste. Je ne peux donc pas vous faire un compte-rendu technique car ce n'était pas une conversation technique mais une conversation amicale où nous avons évoqué tous les sujets qu'ont à traiter dans le monde d'aujourd'hui, les ministres des relations extérieures ou des Affaires étrangères. Nous avons l'intention de continuer à un rythme très soutenu, en France, au Mexique, à New York ou ailleurs, chaque fois que l'occasion se présentera, parce que nous pensons que cet échange est utile dans les deux sens pour traiter les problèmes qui sont les nôtres et qu'il faut réactiver et donner beaucoup de force à cette idée que la France et le Mexique ont constamment à apprendre l'une de l'autre. Cette concertation doit avoir lieu sur tous les grands problèmes politico-diplomatiques du moment.
Vous voyez que c'était plutôt un échange large qu'une sorte d'analyse méthodique de problèmes, et d'ailleurs, nous n'en avons pas, nous ne pouvons donc pas nous concentrer sur des problèmes qui n'existent pas. C'était un échange qui prélude, je l'espère à beaucoup d'autres.
Q - La France et les pays européens soutiennent-ils la nouvelle politique extérieure du Mexique ? Avez-vous un commentaire sur les élections au Conseil de sécurité de l'ONU ?
R - Je dois dire que j'ai la plus grande sympathie pour tout ce que M. Castaneda m'a expliqué concernant les orientations de la politique étrangère du nouveau gouvernement mexicain.
Je dois ajouter une précision Monsieur, c'est que, concernant les élections au Conseil de sécurité, la France ne dit jamais rien sur ces votes. Sinon, mon silence paraîtrait une sorte de réserve, je n'en ai pas, je n'ai que de la sympathie. Il y a une règle générale que je dois respecter.
Q - J'aimerais savoir si vous avez évoqué la question de la marche zapatiste car vous avez dit que vous aviez parlé de la situation interne au Mexique et quelle sont les impressions de M. Védrine concernant les relations entre le Mexique les Etats-Unis ? Qu'avez-vous approfondi à cet égard ?
R - C'était plutôt du domaine de l'échange d'informations. M. Castaneda m'a fait un tableau de la situation politique actuelle au Mexique, des orientations et des priorités du nouveau gouvernement, y compris concernant la question du Chiapas. Sur les Etats-Unis, il m'a expliqué quelle était la politique du gouvernement mexicain par rapport aux Etats-Unis, sur quoi avaient porté les entretiens entre les présidents Bush et Fox, de même que je lui ai rappelé les grandes lignes de ce qui est notre politique par rapport aux Etats-Unis. C'est de l'échange d'informations, nous n'avons pas à prendre de décisions communes sur ces questions et j'étais très intéressé par les indications que j'ai reçues.
Q - Quel est votre avis à propos de la Maison du Mexique pourriez-vous faire un commentaire ?
R - Non, je n'ai pas à commenter cela, c'est une question mexicaine, peut-être le ministre veut-il en dire un mot, moi je ne peux que marquer mon intérêt, ma curiosité et je suis heureux d'avoir entendu les explications que j'ai reçues mais je n'ai pas à commenter plus, c'est vraiment une affaire mexicaine () .
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er mars 2001)