Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur le soutien de la France à la formation d'un gouvernement d'union nationale dans les Territoires palestiniens et à la relance du processus de paix israélo-palestinien, Paris le 24 février 2007.

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Circonstance : Entretien de Ph. Douste-Blazy avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne le 24 février 2007 à Paris

Texte intégral

Je voudrais d'abord vous dire que j'ai été très heureux de recevoir ce soir le président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, après l'entretien qu'il a eu ce matin avec le président de la République.
Le président Abbas incarne l'aspiration légitime du peuple palestinien à la paix et à un Etat démocratique. Je lui ai réitéré le soutien de la France.
Nous avons surtout évoqué les développements politiques intervenus récemment entre Palestiniens avec leurs possibles implications pour la communauté internationale et la relance nécessaire d'une dynamique de paix entre Israéliens et Palestiniens.
J'ai assuré le président Abbas de l'entier soutien de la France concernant ses efforts inlassables pour rassembler les Palestiniens dans un gouvernement d'union nationale qui respecte les principes définis par le Quartet. Je lui ai dit à cet égard notre appréciation pour l'accord conclu à La Mecque sous médiation saoudienne. Celui-ci présente un double mérite :
- d'abord, il crée les conditions pour une cessation durable des affrontements entre Palestiniens. Leur poursuite risquerait d'ailleurs d'engendrer une situation de chaos qui ne serait dans l'intérêt de personne, y compris Israël ;
- ensuite, avec l'engagement du futur gouvernement à respecter les accords conclus par l'OLP et la légalité internationale, cet accord engage un processus qui devra conduire à la pleine reconnaissance d'Israël par toutes les factions palestiniennes, le Hamas en premier lieu. Nous voyons donc dans cet accord un pas important vers l'adhésion pleine et entière du Hamas aux trois principes du Quartet, qui reste évidemment l'objectif.
J'ai ainsi encouragé le président Abbas à persévérer dans ses efforts pour former rapidement ce nouveau gouvernement. Et si ce gouvernement est formé sur la base de la plateforme de La Mecque, j'ai dit au président palestinien que la France sera disposée à coopérer avec lui et que notre pays plaidera en ce sens également au sein de l'Union européenne et auprès des autres partenaires de la communauté internationale.
J'ai aussi rappelé à Mahmoud Abbas que la formation de ce gouvernement d'union nationale conduira naturellement la communauté internationale à se montrer particulièrement exigeante vis-à-vis des autorités palestiniennes pour lutter contre les groupes terroristes et faire cesser toutes les formes de violence contre Israël et ses citoyens.
J'ai enfin souligné que la libération de notre compatriote, le caporal Gilad Shalit, devait intervenir sans délai. Sa libération, qui s'impose pour d'évidentes raisons humanitaires, contribuera également, j'en suis sûr, à créer des conditions plus favorables pour relancer une dynamique de paix qui apparaît plus urgente que jamais.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 février 2007