Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec "Radio Medi 1", sur les relations entre le Maroc et l'Union européenne, à Barcelone le 1er mars 2007.

Prononcé le 1er mars 2007

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement en Espagne, le 1er mars 2007

Média : Medi 1

Texte intégral

Q - Que peut-on attendre de ce statut avancé pour le Maroc ? Comment peut-on l'interpréter ?
R - Ce sera un moyen d'associer encore davantage le Maroc et l'Union européenne. Je m'explique en quelques mots. Aujourd'hui, le Maroc est le pays de la Méditerranée qui a d'ores et déjà les relations les plus denses avec l'Union européenne, parce que le Maroc a fait un choix, qui est le choix stratégique, de s'ancrer à l'Union européenne, et, de la même façon, l'Europe a fait le choix d'avoir des relations sans cesse plus étroites avec le Maroc.
Nous avons déjà un accord d'association, qui a été rénové. Nous avons, dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage de l'Union européenne, un plan d'action, avec des domaines de coopération précis. Nous avons des moyens financiers : je veux rappeler, c'est normal, que l'Europe aide dans un certain nombre de programmes importants son partenaire marocain. C'est son intérêt aussi de le faire. Cela marche bien. Et nous voulons aller encore plus loin.
Le statut avancé, qu'est-ce que c'est ? C'est un objectif, décrit dans le plan d'action, qui doit permettre au Maroc de s'associer, progressivement, en fonction d'accords que nous trouverons, de besoins qu'il exprimera, à un certain nombre de politiques menées par l'Union européenne, ou d'être présent sur un certain nombre de terrains où l'Union européenne est présente. D'ores et déjà, il y a des choses qui sont faites. Par exemple, en Bosnie, il y a des soldats marocains dans une opération de sécurité qui est une opération européenne. Mais nous pouvons progresser dans d'autres domaines : la sécurité maritime, la sécurité aérienne, l'environnement, qui est un grand défi commun, et d'autres sujets aussi. Point par point, nous allons essayer d'avancer encore plus.
Q - La France veut recentrer sa politique européenne vers le sud de l'Europe, n'est-ce pas ?
R - Je crois qu'il nous faut tout à la fois poursuivre l'élargissement, qui est une entreprise historique d'unification du continent européen - la fin des divisions de l'Europe -, et poursuivre les progrès économiques et sociaux pour tous nos pays. Nous ne devons pas, pour autant, négliger la dimension méditerranéenne de l'Europe. Il suffit de regarder une carte de géographie : la Méditerranée nous unit, elle ne doit pas nous diviser. Nous avons des échanges, nous en avons toujours eus, et nous en aurons de toute nature. Il y a des défis culturels aussi, que nous avons intérêt à essayer de régler ensemble. Notre politique est claire. Parmi les pays européens, avec un certain nombre de partenaires voisins, nous voulons être un peu le moteur d'une action rénovée de l'Union européenne en Méditerranée, parce qu'une bonne partie de notre avenir se joue là.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 mars 2007