Texte intégral
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, au New Orleans Museum of Art, pour inaugurer l'exposition Femme, femme, femme : Images de la femme dans la société française au 19e siècle. Ma dernière visite dans votre ville date de Novembre 2005 ; je venais alors, deux mois à peine après le dramatique passage du cyclone Katrina sur la Nouvelle-Orléans, porter le témoignage de la solidarité, du soutien et de l'admiration de la France, de tous les Français, aux habitants de la Louisiane meurtris par ce drame. Cette admiration pour une population courageuse qui avait su résister avec détermination dans une épreuve si douloureuse, comme elle l'avait fait à de nombreuses reprises dans son histoire, avait poussé les Français à contribuer, dans un grand élan de solidarité, aux secours d'urgence pour une région avec laquelle ils entretiennent toujours, depuis quatre cents ans, des liens historiques et affectifs très forts. Je veux d'ailleurs saluer ici le travail accompli par monsieur Pierre Lebovics, consul général de France à la Nouvelle Orléans, qui a beaucoup facilité le déroulement des opérations de solidarité mises en place par notre pays.
Si l'élan de générosité a été immédiat et spontané, il n'en a pas été éphémère pour autant ; la visite que j'effectuais, peu après la catastrophe, avec son excellence Jean-David Levitte, ambassadeur de France aux Etats-Unis, et Monsieur Henry Loyrette, Président-directeur du musée du Louvre, avait aussi pour but de chercher des solutions et d'esquisser des programmes de long terme pour accompagner durablement l'effort de reconstruction en Louisiane. Il s'agissait en particulier de relancer une coopération culturelle ambitieuse, et nous avons pour cela engagé de nombreux chantiers dans les domaines du patrimoine, de la musique, du livre, des archives, et bien sûr des musées. C'est la raison pour laquelle cette inauguration revêt aujourd'hui une importance toute particulière, puisqu'elle marque un succès emblématique du travail commun accompli par des équipes françaises et américaines pour donner une nouvelle impulsion à la vie culturelle en Louisiane.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le New Orleans Museum of Art est un lieu de rencontre entre la France et la Louisiane : fondé en 1910 par Isaac Delgado, il abrite une admirable collection d'oeuvres d'art françaises constituée peu à peu grâce à la générosité de grands collectionneurs, et développée encore par la politique d'acquisition extrêmement ambitieuse que John Bullard a conduite depuis sa nomination, en 1973. Une très belle sélection d'oeuvres de ce musée, avec notamment l'emblématique Portrait d'Estelle Musson, peint par Degas pendant son séjour de l'hiver 1872, avait été présentée au musée des Beaux-Arts d'Orléans en 1984. A l'inverse, la France a été souvent célébrée au New Orleans Museum of Art, comme en témoigne l'exposition Peintures françaises du Louvre à travers cinq siècles organisée en 1953 à l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la cession de la Louisiane. En 1995, 235 000 visiteurs se pressaient pour admirer des oeuvres de Monet prêtées par le musée Marmottan ; en 1999, Degas et la Nouvelle Orléans rassemblait plus de 192 000 visiteurs.
Femme, femme, femme se propose aujourd'hui d'explorer un sujet nouveau, qui n'avait jamais fait l'objet d'une manifestation d'envergure : l'évolution de la condition féminine tout au long du 19e siècle et jusqu'à la fin de la guerre de 1914. La figure de la femme moderne apparaît ainsi à travers les tableaux de peintres illustres, de Daumier à Picasso, en passant par Manet, Toulouse-Lautrec, ou Degas, mais aussi dans des oeuvres d'artistes moins connues du grand public, mais tout aussi éclairantes. Représentations des femmes au quotidien dans la société française, ces tableaux, au-delà de leur beauté picturale, sont abordés comme des témoignages : il s'agit d'y discerner les nouveaux regards portés sur la femme - y compris par les femmes elles-mêmes. La richesse de cette perspective est due au travail exceptionnel qu'ont accompli les commissaires de l'exposition, monsieur Francis Ribemont, directeur du musée des Beaux-Arts de Rennes et membre du French Regional American Museum Exchange, et madame Danièle Giraudy, directrice honoraire des musées de Marseille. Ils sont notamment parvenus à mobiliser une quarantaine de musées, qui ont accepté de prêter des oeuvres dont certaines n'avaient jamais quitté l'hexagone. Je suis heureux de voir ainsi se développer les liens amicaux et confiants qui se sont noués entre les conservateurs français et américains.
Cette exposition a bénéficié d'un comité scientifique réunissant, de part et d'autre de l'Atlantique, des personnalités d'un très haut niveau : monsieur John Bullard, directeur du New Orleans Museum of Art, madame Victoria Cooke, conservatrice du département des peintures européennes, et madame Priscilla Lawrence, directrice de la Historic New Orleans Collection, ont ainsi collaboré avec monsieur Henry Loyrette, Président-directeur du musée du Louvre, monsieur Serge Lemoine, Président-directeur du musée d'Orsay et monsieur Rodolphe Rapetti, adjoint à la directrice des musées de France. Ce comité exceptionnel a su donner à cette exposition un relief tout particulier, et a permis d'en faire une grande manifestation artistique en même temps qu'une source de choix pour la recherche historique.
Cette exposition exceptionnelle n'aurait pu voir le jour sans leur travail, ni sans le soutien des nombreux mécènes qui ont accompagné ce projet, parmi lesquels le groupe Total ; qu'ils soient tous remerciés très chaleureusement ici ! Par leurs efforts et par leur contribution, ils ont rendu possible ce bel événement, qui marque avant tout la constance de la solidarité qui a toujours uni la France à la Louisiane, depuis les champs de bataille de Yorktown jusqu'aux plages de Normandie. Cette amitié sans faille joue bien sûr dans tous les domaines, et nous sommes particulièrement heureux aujourd'hui de manifester que notre solidarité, au-delà des aspects matériels, se déploie également sur les terrains essentiels de l'art, de l'histoire et de la culture.
Je vous remercie.Source http://www.culture.gouv.fr, le 9 mars 2007
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui, au New Orleans Museum of Art, pour inaugurer l'exposition Femme, femme, femme : Images de la femme dans la société française au 19e siècle. Ma dernière visite dans votre ville date de Novembre 2005 ; je venais alors, deux mois à peine après le dramatique passage du cyclone Katrina sur la Nouvelle-Orléans, porter le témoignage de la solidarité, du soutien et de l'admiration de la France, de tous les Français, aux habitants de la Louisiane meurtris par ce drame. Cette admiration pour une population courageuse qui avait su résister avec détermination dans une épreuve si douloureuse, comme elle l'avait fait à de nombreuses reprises dans son histoire, avait poussé les Français à contribuer, dans un grand élan de solidarité, aux secours d'urgence pour une région avec laquelle ils entretiennent toujours, depuis quatre cents ans, des liens historiques et affectifs très forts. Je veux d'ailleurs saluer ici le travail accompli par monsieur Pierre Lebovics, consul général de France à la Nouvelle Orléans, qui a beaucoup facilité le déroulement des opérations de solidarité mises en place par notre pays.
Si l'élan de générosité a été immédiat et spontané, il n'en a pas été éphémère pour autant ; la visite que j'effectuais, peu après la catastrophe, avec son excellence Jean-David Levitte, ambassadeur de France aux Etats-Unis, et Monsieur Henry Loyrette, Président-directeur du musée du Louvre, avait aussi pour but de chercher des solutions et d'esquisser des programmes de long terme pour accompagner durablement l'effort de reconstruction en Louisiane. Il s'agissait en particulier de relancer une coopération culturelle ambitieuse, et nous avons pour cela engagé de nombreux chantiers dans les domaines du patrimoine, de la musique, du livre, des archives, et bien sûr des musées. C'est la raison pour laquelle cette inauguration revêt aujourd'hui une importance toute particulière, puisqu'elle marque un succès emblématique du travail commun accompli par des équipes françaises et américaines pour donner une nouvelle impulsion à la vie culturelle en Louisiane.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le New Orleans Museum of Art est un lieu de rencontre entre la France et la Louisiane : fondé en 1910 par Isaac Delgado, il abrite une admirable collection d'oeuvres d'art françaises constituée peu à peu grâce à la générosité de grands collectionneurs, et développée encore par la politique d'acquisition extrêmement ambitieuse que John Bullard a conduite depuis sa nomination, en 1973. Une très belle sélection d'oeuvres de ce musée, avec notamment l'emblématique Portrait d'Estelle Musson, peint par Degas pendant son séjour de l'hiver 1872, avait été présentée au musée des Beaux-Arts d'Orléans en 1984. A l'inverse, la France a été souvent célébrée au New Orleans Museum of Art, comme en témoigne l'exposition Peintures françaises du Louvre à travers cinq siècles organisée en 1953 à l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la cession de la Louisiane. En 1995, 235 000 visiteurs se pressaient pour admirer des oeuvres de Monet prêtées par le musée Marmottan ; en 1999, Degas et la Nouvelle Orléans rassemblait plus de 192 000 visiteurs.
Femme, femme, femme se propose aujourd'hui d'explorer un sujet nouveau, qui n'avait jamais fait l'objet d'une manifestation d'envergure : l'évolution de la condition féminine tout au long du 19e siècle et jusqu'à la fin de la guerre de 1914. La figure de la femme moderne apparaît ainsi à travers les tableaux de peintres illustres, de Daumier à Picasso, en passant par Manet, Toulouse-Lautrec, ou Degas, mais aussi dans des oeuvres d'artistes moins connues du grand public, mais tout aussi éclairantes. Représentations des femmes au quotidien dans la société française, ces tableaux, au-delà de leur beauté picturale, sont abordés comme des témoignages : il s'agit d'y discerner les nouveaux regards portés sur la femme - y compris par les femmes elles-mêmes. La richesse de cette perspective est due au travail exceptionnel qu'ont accompli les commissaires de l'exposition, monsieur Francis Ribemont, directeur du musée des Beaux-Arts de Rennes et membre du French Regional American Museum Exchange, et madame Danièle Giraudy, directrice honoraire des musées de Marseille. Ils sont notamment parvenus à mobiliser une quarantaine de musées, qui ont accepté de prêter des oeuvres dont certaines n'avaient jamais quitté l'hexagone. Je suis heureux de voir ainsi se développer les liens amicaux et confiants qui se sont noués entre les conservateurs français et américains.
Cette exposition a bénéficié d'un comité scientifique réunissant, de part et d'autre de l'Atlantique, des personnalités d'un très haut niveau : monsieur John Bullard, directeur du New Orleans Museum of Art, madame Victoria Cooke, conservatrice du département des peintures européennes, et madame Priscilla Lawrence, directrice de la Historic New Orleans Collection, ont ainsi collaboré avec monsieur Henry Loyrette, Président-directeur du musée du Louvre, monsieur Serge Lemoine, Président-directeur du musée d'Orsay et monsieur Rodolphe Rapetti, adjoint à la directrice des musées de France. Ce comité exceptionnel a su donner à cette exposition un relief tout particulier, et a permis d'en faire une grande manifestation artistique en même temps qu'une source de choix pour la recherche historique.
Cette exposition exceptionnelle n'aurait pu voir le jour sans leur travail, ni sans le soutien des nombreux mécènes qui ont accompagné ce projet, parmi lesquels le groupe Total ; qu'ils soient tous remerciés très chaleureusement ici ! Par leurs efforts et par leur contribution, ils ont rendu possible ce bel événement, qui marque avant tout la constance de la solidarité qui a toujours uni la France à la Louisiane, depuis les champs de bataille de Yorktown jusqu'aux plages de Normandie. Cette amitié sans faille joue bien sûr dans tous les domaines, et nous sommes particulièrement heureux aujourd'hui de manifester que notre solidarité, au-delà des aspects matériels, se déploie également sur les terrains essentiels de l'art, de l'histoire et de la culture.
Je vous remercie.Source http://www.culture.gouv.fr, le 9 mars 2007