Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la diplomatie parlementaire et son importance dans les relations entre la France et l'Asie et l'Océanie, Paris le 14 mars 2007.

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Circonstance : Déjeuner offert en l'honneur du Corps diplomatique des pays d'Asie et d'Océanie, accrédité auprès de la République française, au Sénat le 14 mars 2007

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mes chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
C'est une grande joie et un honneur d'accueillir à nouveau ici, à la Présidence du Sénat de la République française, l'ensemble des membres du Corps diplomatique des pays d'Asie et d'Océanie.
Je vous remercie d'avoir répondu aussi nombreux à mon invitation. Cette joie, je la partage avec tous mes collègues, Sénatrices et Sénateurs ici présents. En assurant avec dynamisme et souvent -je le sais- avec passion, malgré leurs lourdes charges, la Présidence des groupes interparlementaires d'amitié travaillant avec vos pays, ils expriment concrètement le très grand intérêt qu'ils portent -que nous portons- à votre région.
Vous vous connaissez presque tous et je suis heureux, en organisant ce déjeuner, de renforcer un peu plus les liens qui unissent la Haute Assemblée et les Ambassadeurs que vous êtes. Je prends toujours -vous le savez- un grand intérêt à mes rencontres avec les représentants à Paris des pays du monde.
Mon emploi du temps ne me permet malheureusement pas de vous rencontrer aussi souvent que je le voudrais -et que vous le voudriez. Sachez bien que je le regrette car tous mes contacts internationaux me confirment sans cesse que la diplomatie parlementaire répond à un besoin.
Pragmatique et souple, elle est progressivement devenue un moyen important et un instrument de plus en plus utile du rapprochement entre les peuples.
Les rencontres organisées entre Présidents d'Assemblée, entre parlementaires ou avec des Chefs d'Etat, de Gouvernement ou des ministres, à l'occasion de leur passage en France, permettent toujours de nouer et d'entretenir un dialogue riche et dense. Elles sont, pour moi, une source majeure et précieuse d'enseignements et de réflexions.
Nous avons tous à apprendre les uns des autres. Comme le constatait en 1832 le poète Alphonse de LAMARTINE : « tous les hommes ont gravé dans leur coeur, en différents caractères, le sentiment du juste, du bien et du beau », quelles que soient leurs religions ou leurs civilisations.
L'important, c'est le respect mutuel.
Cette valeur est fortement ancrée en Asie et en Océanie. Je m'en réjouis et j'y vois des raisons d'optimisme puisque cette région, votre région, couvre plus de la moitié du globe et abrite -je le rappelle- plus de 60 % de la population mondiale.
La mondialisation, le terrorisme, l'effondrement du communisme et les impasses de l'unilatéralisme, ont transformé en profondeur les équilibres mondiaux. Chaque jour s'affirme un peu plus la nécessité d'une nouvelle stabilité et d'une nouvelle modernité.
Ces défis, ces enjeux concernent bien sûr l'Asie et l'Océanie.
La prospérité, que traduisent notamment des taux de croissance élevés -qui font souvent rêver les pays européens-, ne fait pas disparaître toutes les menaces et tous les risques, même si l'Asie et l'Océanie apparaissent comme des îlots de paix comparés à d'autres continents.
Mais vous savez comme moi -mieux que moi- combien des questions comme la prolifération nucléaire, la protection de l'environnement, l'accès aux matières premières et aux sources d'énergie, l'immigration, les trafics et, bien sûr, le terrorisme sont d'actualité et génératrices de lourdes tensions. La délicate question du partage des richesses, la difficile recherche de nouveaux équilibres sociétaux, et l'indispensable protection de cultures parfois millénaires sont autant de défis à affronter.
L'Asie, c'est bien naturel, apporte ses réponses propres. Mais le monde multipolaire dans lequel nous vivons nous impose de dialoguer et de nous concerter. Refuser l'affrontement ou le laisser-aller : telle est la responsabilité des dirigeants.
Je me réjouis à cet égard de la tenue régulière de sommets Europe-Asie.
Le 6ème sommet de l'ASEM (« Asia-Europe Meeting ») qui s'est tenu en septembre 2006, cinq ans après les événements du 11 septembre 2001, a ainsi manifesté, une nouvelle fois, le lien fort qui unit nos continents.
L'Europe a besoin de l'Asie.
L'Asie a besoin de l'Europe.
La France, pour sa part, est extrêmement attachée au développement de nos relations. Portant une vision du monde indépendante, elle prône -vous le savez- l'ambition d'un monde rassemblé mais respectueux des diversités.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
En organisant aujourd'hui ce nouveau déjeuner, j'ai voulu très simplement, mais avec toute ma conviction, vous exprimer -en mon nom personnel et au nom de l'ensemble de mes collègues Sénatrices et Sénateurs ici présents- le prix tout particulier et l'importance majeure que j'attache aux relations entre vos pays et la France. J'ai souhaité aussi vous remercier très chaleureusement du rôle décisif que vous jouez dans l'approfondissement de nos liens.
Je lève mon verre à l'amitié entre nos pays.Source http://www.senat.fr, le 19 mars 2007