Texte intégral
e film montre que le droit de vote des femmes, aujourd'hui admis par tous, ne l'a pas toujours été.
Tout au long de l'histoire, et jusqu'à une date très récente, les sociétés attribuaient aux hommes et aux femmes des rôles précis qui réservaient aux seuls hommes la vie publique et l'action politique.
Lorsque le régime républicain a été instauré, en France comme dans les autres pays, le droit de vote n'a donc été accordé qu'aux hommes. On parlait alors de « suffrage universel » mais ce suffrage n'était universel qu'à moitié puisqu'il excluait les femmes.
Il a fallu un long combat pour que les femmes accèdent au droit de vote et au droit d'être élue. La France a été l'un des derniers pays à les adopter, en 1946, sous l'impulsion du général de Gaulle.
Mais si les femmes ont alors pu immédiatement voter, elles sont loin d'avoir accédé immédiatement aux mandats électifs.
Aujourd'hui encore, l'Assemblée nationale ne compte que 71 femmes sur 577 députés, soit à peine plus de 12 % de ses membres.
De même, au Sénat, le taux de femmes sénatrices reste inférieur à 20 %.
Les Conseils généraux, qui gèrent les départements, sont les assemblées élues les moins féminisées de France, avec un taux de femmes inférieur à 11 %.
Pourquoi ? Parce que le poids des mentalités et des préjugés est plus fort que le droit. C'est la raison pour laquelle nous avons dû adopter de nouvelles réformes très volontaristes.
Dans certaines collectivités, par exemple les régions, les communes de plus de 3 500 habitants et le Parlement européen, le personnel politique est élu à partir d'un scrutin de liste, c'est-à-dire que les électeurs votent pour des listes fixées par les partis politiques.
Nous avons adopté plusieurs lois pour imposer que ces listes comprennent autant de femmes que d'hommes.
Le résultat a été très efficace. Aujourd'hui, il y a presque autant de femmes que d'hommes parmi les membres des Conseils régionaux, de même que parmi les conseillers municipaux des villes de plus de 3 500 habitants. Il en va de même pour les députés au Parlement européen.
Mais il reste deux grosses difficultés.
1) Certains mandats électifs sont élus au moyen de ce que l'on appelle un scrutin uninominal, c'est-à-dire que l'on vote non pas pour une liste mais pour une personne. Or on ne peut pas imposer que dans telle circonscription ce soit un homme et dans telle autre ce soit une femme. On peut seulement obliger les partis politiques à présenter globalement, sur toute la France, autant de femmes que d'hommes en considérant l'ensemble des postes à pourvoir.
Nous avons donc instauré des sanctions financières pour les partis politiques qui ne respecteraient pas cette règle. Mais, comme les sanctions n'étaient pas suffisantes pour que les partis s'y conforment, j'ai fait voter une loi cet hiver qui a augmenté le montant de ces sanctions.
2) La deuxième difficulté concerne l'accès des femmes aux responsabilités. Car dans un conseil municipal, un conseil général ou un conseil régional, ceux qui ont l'initiative de lancer des politiques et de les mettre en oeuvre, ce sont non pas les conseillers mais les adjoints au maire ou les Présidents et Vice-présidents, qui composent ce qu'on appelle le « pouvoir exécutif » de ces collectivités.
Or, bien que les conseillers des régions ou des grandes communes soient composés à peu près à égalité d'hommes et de femmes, les postes à responsabilité comprennent encore peu de femmes.
Elles représentent à peine plus d'un tiers des Vice-présidents des conseils régionaux et des adjoints au maire des communes de plus de 3 500 habitants.
Pire, on ne compte qu'une seule femme président de région, trois présidentes de département sur 100 et le nombre de femmes maires est d'à peine plus de 10 %.
C'est pourquoi il fallait aller plus loin. La loi que j'ai fait voter a pris une mesure importante : elle a imposé la parité pour l'élection des exécutifs municipaux et régionaux, c'est-à-dire que ces exécutifs devront désormais comprendre autant de femmes que d'hommes.
Cette mesure va considérablement renforcer l'accès des femmes aux responsabilités politiques. Elles vont maintenant pouvoir gérer des dossiers et prendre des décisions, à l'égal des hommes.
Le film que vous avez vu ne traite que de la politique mais la vie professionnelle présente des problèmes similaires.
Bien que la très grande majorité des femmes travaillent, bien qu'elles réussissent souvent mieux que les hommes à l'école et dans les études, il y en a encore peu qui accèdent aux postes à responsabilité.
Elles n'occupent qu'un quart des fonctions d'encadrement des entreprises du secteur privé ; elles représentent moins de 15 % des hauts fonctionnaires ; et on ne compte qu'une femme sur dix parmi les PDG.
C'est ce qu'on appelle le « plafond de verre » : cette expression signifie que rien n'empêche les femmes d'accéder à ces responsabilités, et en tout cas pas leur mérité ni leur compétence - le verre est « transparent » - et pourtant il existe encore des préjugés, des stéréotypes et de comportements qui les empêchent concrètement d'y parvenir.
Nous devons donc lutter contre ces préjugés et ces stéréotypes.
C'est pourquoi le Gouvernement a engagé une série d'actions en matière d'éducation.
1) Nous formons les enseignants et l'ensemble des acteurs du système éducatif aux questions de l'égalité.
Il s'agit de les sensibiliser aux stéréotypes inconscients qui déterminent encore souvent nos opinions et nos actions au détriment des jeunes filles et des femmes.
Exemple de stéréotype : on entend encore trop souvent des phrases comme : « tu seras esthéticienne, ma fille ; tu seras mécanicien, mon fils ».
Cela a des conséquences négatives pour les femmes en termes d'orientation à l'école et donc d'emploi à la sortie des études.
L'emploi féminin reste enclavé dans certaines filières qui ne sont pas les plus prometteuses en termes d'emplois et de carrières ; les femmes occupent 80 % des emplois peu qualifiés et précaires, et leur taux de chômage demeure supérieur à celui des hommes.
2) C'est pourquoi nous nous attachons aussi à diversifier l'orientation initiale des jeunes filles.
Pour mener à bien ces deux engagements d'éducation à l'égalité et d'orientation plus diversifiée, j'ai signé avec le Ministre de l'éducation nationale une nouvelle Convention pour la promotion de l'égalité des chances entre les filles et les garçons dans le système éducatif. Nous avons fixé ensemble de nouveaux objectifs ambitieux.
Gilles de Robien vous parlera aussi peut-être du service public de l'orientation que nous sommes en train de mettre en place et dont l'une des grandes missions sera d'améliorer l'orientation initiale des jeunes filles.
L'enjeu derrière ces questions est très important pour notre pays. C'est bien sûr une question de justice, mais pas seulement.
- En ce qui concerne la politique, l'enjeu est celui de la qualité de notre démocratie. Pour que l'ensemble des préoccupations de nos concitoyens soient bien pris en compte, il faut qu'ils aient des élus qui leur ressemblent. C'est ainsi que les Françaises et les Français retrouveront une plus grande confiance dans leur personnel politique et une plus grande proximité avec lui.
- En ce qui concerne la vie professionnelle, l'enjeu est celui de l'efficacité économique et sociale car on est d'autant plus efficace que tous les talents peuvent s'exprimer et s'épanouir, que tous les postes à responsabilité sont pourvus au mérite et non en fonction de critères sexués.
- En ce qui concerne notre société, enfin, l'enjeu c'est celui de la cohésion sociale car l'intégration de tous à la vie économique, sociale et politique passe par l'accès de tous à tous les emplois.
C'est un peu tous ces enjeux qu'a soulevé, directement ou en filigrane, le film que vous venez de voir.Source http://www.femmes-egalite.gouv.fr, le 26 février 2007
Tout au long de l'histoire, et jusqu'à une date très récente, les sociétés attribuaient aux hommes et aux femmes des rôles précis qui réservaient aux seuls hommes la vie publique et l'action politique.
Lorsque le régime républicain a été instauré, en France comme dans les autres pays, le droit de vote n'a donc été accordé qu'aux hommes. On parlait alors de « suffrage universel » mais ce suffrage n'était universel qu'à moitié puisqu'il excluait les femmes.
Il a fallu un long combat pour que les femmes accèdent au droit de vote et au droit d'être élue. La France a été l'un des derniers pays à les adopter, en 1946, sous l'impulsion du général de Gaulle.
Mais si les femmes ont alors pu immédiatement voter, elles sont loin d'avoir accédé immédiatement aux mandats électifs.
Aujourd'hui encore, l'Assemblée nationale ne compte que 71 femmes sur 577 députés, soit à peine plus de 12 % de ses membres.
De même, au Sénat, le taux de femmes sénatrices reste inférieur à 20 %.
Les Conseils généraux, qui gèrent les départements, sont les assemblées élues les moins féminisées de France, avec un taux de femmes inférieur à 11 %.
Pourquoi ? Parce que le poids des mentalités et des préjugés est plus fort que le droit. C'est la raison pour laquelle nous avons dû adopter de nouvelles réformes très volontaristes.
Dans certaines collectivités, par exemple les régions, les communes de plus de 3 500 habitants et le Parlement européen, le personnel politique est élu à partir d'un scrutin de liste, c'est-à-dire que les électeurs votent pour des listes fixées par les partis politiques.
Nous avons adopté plusieurs lois pour imposer que ces listes comprennent autant de femmes que d'hommes.
Le résultat a été très efficace. Aujourd'hui, il y a presque autant de femmes que d'hommes parmi les membres des Conseils régionaux, de même que parmi les conseillers municipaux des villes de plus de 3 500 habitants. Il en va de même pour les députés au Parlement européen.
Mais il reste deux grosses difficultés.
1) Certains mandats électifs sont élus au moyen de ce que l'on appelle un scrutin uninominal, c'est-à-dire que l'on vote non pas pour une liste mais pour une personne. Or on ne peut pas imposer que dans telle circonscription ce soit un homme et dans telle autre ce soit une femme. On peut seulement obliger les partis politiques à présenter globalement, sur toute la France, autant de femmes que d'hommes en considérant l'ensemble des postes à pourvoir.
Nous avons donc instauré des sanctions financières pour les partis politiques qui ne respecteraient pas cette règle. Mais, comme les sanctions n'étaient pas suffisantes pour que les partis s'y conforment, j'ai fait voter une loi cet hiver qui a augmenté le montant de ces sanctions.
2) La deuxième difficulté concerne l'accès des femmes aux responsabilités. Car dans un conseil municipal, un conseil général ou un conseil régional, ceux qui ont l'initiative de lancer des politiques et de les mettre en oeuvre, ce sont non pas les conseillers mais les adjoints au maire ou les Présidents et Vice-présidents, qui composent ce qu'on appelle le « pouvoir exécutif » de ces collectivités.
Or, bien que les conseillers des régions ou des grandes communes soient composés à peu près à égalité d'hommes et de femmes, les postes à responsabilité comprennent encore peu de femmes.
Elles représentent à peine plus d'un tiers des Vice-présidents des conseils régionaux et des adjoints au maire des communes de plus de 3 500 habitants.
Pire, on ne compte qu'une seule femme président de région, trois présidentes de département sur 100 et le nombre de femmes maires est d'à peine plus de 10 %.
C'est pourquoi il fallait aller plus loin. La loi que j'ai fait voter a pris une mesure importante : elle a imposé la parité pour l'élection des exécutifs municipaux et régionaux, c'est-à-dire que ces exécutifs devront désormais comprendre autant de femmes que d'hommes.
Cette mesure va considérablement renforcer l'accès des femmes aux responsabilités politiques. Elles vont maintenant pouvoir gérer des dossiers et prendre des décisions, à l'égal des hommes.
Le film que vous avez vu ne traite que de la politique mais la vie professionnelle présente des problèmes similaires.
Bien que la très grande majorité des femmes travaillent, bien qu'elles réussissent souvent mieux que les hommes à l'école et dans les études, il y en a encore peu qui accèdent aux postes à responsabilité.
Elles n'occupent qu'un quart des fonctions d'encadrement des entreprises du secteur privé ; elles représentent moins de 15 % des hauts fonctionnaires ; et on ne compte qu'une femme sur dix parmi les PDG.
C'est ce qu'on appelle le « plafond de verre » : cette expression signifie que rien n'empêche les femmes d'accéder à ces responsabilités, et en tout cas pas leur mérité ni leur compétence - le verre est « transparent » - et pourtant il existe encore des préjugés, des stéréotypes et de comportements qui les empêchent concrètement d'y parvenir.
Nous devons donc lutter contre ces préjugés et ces stéréotypes.
C'est pourquoi le Gouvernement a engagé une série d'actions en matière d'éducation.
1) Nous formons les enseignants et l'ensemble des acteurs du système éducatif aux questions de l'égalité.
Il s'agit de les sensibiliser aux stéréotypes inconscients qui déterminent encore souvent nos opinions et nos actions au détriment des jeunes filles et des femmes.
Exemple de stéréotype : on entend encore trop souvent des phrases comme : « tu seras esthéticienne, ma fille ; tu seras mécanicien, mon fils ».
Cela a des conséquences négatives pour les femmes en termes d'orientation à l'école et donc d'emploi à la sortie des études.
L'emploi féminin reste enclavé dans certaines filières qui ne sont pas les plus prometteuses en termes d'emplois et de carrières ; les femmes occupent 80 % des emplois peu qualifiés et précaires, et leur taux de chômage demeure supérieur à celui des hommes.
2) C'est pourquoi nous nous attachons aussi à diversifier l'orientation initiale des jeunes filles.
Pour mener à bien ces deux engagements d'éducation à l'égalité et d'orientation plus diversifiée, j'ai signé avec le Ministre de l'éducation nationale une nouvelle Convention pour la promotion de l'égalité des chances entre les filles et les garçons dans le système éducatif. Nous avons fixé ensemble de nouveaux objectifs ambitieux.
Gilles de Robien vous parlera aussi peut-être du service public de l'orientation que nous sommes en train de mettre en place et dont l'une des grandes missions sera d'améliorer l'orientation initiale des jeunes filles.
L'enjeu derrière ces questions est très important pour notre pays. C'est bien sûr une question de justice, mais pas seulement.
- En ce qui concerne la politique, l'enjeu est celui de la qualité de notre démocratie. Pour que l'ensemble des préoccupations de nos concitoyens soient bien pris en compte, il faut qu'ils aient des élus qui leur ressemblent. C'est ainsi que les Françaises et les Français retrouveront une plus grande confiance dans leur personnel politique et une plus grande proximité avec lui.
- En ce qui concerne la vie professionnelle, l'enjeu est celui de l'efficacité économique et sociale car on est d'autant plus efficace que tous les talents peuvent s'exprimer et s'épanouir, que tous les postes à responsabilité sont pourvus au mérite et non en fonction de critères sexués.
- En ce qui concerne notre société, enfin, l'enjeu c'est celui de la cohésion sociale car l'intégration de tous à la vie économique, sociale et politique passe par l'accès de tous à tous les emplois.
C'est un peu tous ces enjeux qu'a soulevé, directement ou en filigrane, le film que vous venez de voir.Source http://www.femmes-egalite.gouv.fr, le 26 février 2007