Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, lors de la conférence de presse conjointe avec Cheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabor Al-Thani, Premier vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, sur les relations franco-qataries et la relance d'un processus de paix et de stabilité au Proche et au Moyen-Orient, Paris le 2 mars 2007.

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Circonstance : Visite en France du Premier vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar le 2 mars 2007 à Paris

Texte intégral

J'ai eu très grand plaisir à recevoir ce matin son altesse Cheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabor Al-Thani, premier vice-Premier ministre et ministres des Affaires étrangères de l'Etat du Qatar, à l'occasion de sa visite en France.
Cheikh Hamad, comme vous le savez, connaît très bien notre pays. Il y est venu à de très nombreuses reprises, tant à l'occasion de visites officielles qu'à titre privé. Cet entretien a rappelé l'étroitesse et la qualité des relations entre nos pays, et le dialogue permanent qui s'est instauré entre le Qatar et la France.
Nous avons évoqué différents sujets, bien sûr ceux touchant aux relations bilatérales, mais aussi aux problèmes internationaux. Le Qatar est un partenaire économique et commercial important pour la France. Nos échanges avec ce pays, ainsi que les flux d'investissements français au Qatar et ceux du Qatar en France sont en forte croissance.
Nous avons également évoqué la situation en Iran et celle en Irak, qui est un sujet de préoccupation majeur pour la France et le Qatar, en raison de l'instabilité qu'elle représente.
Cet entretien a également permis de souligner la nécessité de relancer un processus de paix en général au Moyen-Orient.
Q - Qu'en est-il des discussions concernant l'achat par le Qatar d'une part du capital d'EADS ? Est-ce que les négociations ont avancé sur ce plan ?
R - Je voudrais vous dire que la Qatari Airways est un fidèle client d'Airbus. Nous avons été particulièrement marqués par le travail en profondeur qui a été effectué par les responsables de Qatari Airways et la société Airbus pour la définition même de l'Airbus A-350. L'intérêt du Qatar pour Airbus est évident, comme en témoignent les nombreux achats d'appareils qu'elle effectue. Il est aujourd'hui prématuré de parler du sujet capitalistique. Mais il est évident que ceux qui souhaitent investir, et en particulier les amis d'Airbus, sont tout à fait à même de le faire, à condition qu'il y ait entente entre tous les actionnaires.
Q - Vous avez parlé du Proche-Orient et de l'Irak. Pouvez-vous nous donner davantage de détails ?
R - Concernant l'Irak, nous faisons le même constat malheureux : il existe aujourd'hui une situation de déstabilisation régionale. La France s'est déjà prononcée en faveur d'une conférence régionale. Nous pensons que la seule solution, comme nous avons déjà eu l'occasion de le dire, est d'avoir, à l'horizon 2008, un retrait des forces internationales qui sont aujourd'hui présentes en Irak. En même temps, il faut restaurer l'Etat de droit, avec la souveraineté retrouvée de l'Irak.
Concernant le Processus de paix, nous n'avons pas évoqué particulièrement le sujet, si ce n'est pour souligner le soutien de la France à Mahmoud Abbas en vue de l'instauration d'un gouvernement d'union nationale qui reconnaîtrait les accords entre l'OLP et Israël et qui reconnaîtrait donc implicitement Israël. Cela constitue pour nous un avancée positive vers le respect des trois principes définis par le Quartet.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 mars 2007