Texte intégral
Q- X. Bertrand bonjour... Grève des profs aujourd'hui. S'il est élu Président, N. Sarkozy abrogera-t-il le décret dit de Robien supprimant les décharges horaires pour les enseignants ?
R- Il y a deux choses différentes : il y a la gestion des semaines qui viennent - c'est la responsabilité du Gouvernement, de G. de Robien - et il y a la vision des années qui viennent, et ça c'est l'enseignement que veut prendre N. Sarkozy vis-à-vis des enseignants, parce qu'on sent bien aujourd'hui qu'il y a plusieurs choses qui sont sur la table. Or aujourd'hui, le besoin c'est de bien définir les conditions d'enseignement, les conditions de travail, le pouvoir d'achat, le déroulement de carrière justement des enseignants. N. Sarkozy souhaite que tous ces sujets, sans aucun tabou, soient sur la table. A partir de quand ? Dès juin 2007, s'il est élu président de la République.
Q- Plus de travail pour les enseignants, mais plus de revenus ?
R- La question du pouvoir d'achat est centrale, parce que ce n'est pas seulement une question de rémunération, c'est une question aussi de revalorisation de la carrière d'enseignant. On a besoin qu'il soit profondément motivé. X. Darcos a publié un document, je peux vous dire que N. Sarkozy verra X. Darcos dès le début de la semaine prochaine, et qu'il fera des propositions plus précises encore dès la semaine prochaine, parce que c'est une question centrale, celle de l'éducation, et que nous ne pouvons pas réussir ce défi de l'éducation, si les profs, si les enseignants ne sont pas motivés.
Q- Un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne sera pas remplacé, promet N. Sarkozy. Cela veut dire 300.000 enseignants de moins, réplique F. Chérèque.
R- Question de mesure, ça existe en politique. On ne fait pas de la politique avec seulement une règle à calcul. On s'est fixé cet objectif, et d'ailleurs, nous sommes, nous, les seuls à expliquer comment nous voulons mettre en oeuvre, comment nous voulons financer notre projet. Il y a des endroits où l'on peut aller au-delà. Regardez notamment à Bercy : deux fonctionnaires sur trois n'ont pas été remplacés ; le service public a été garanti. Moi, à la Sécurité sociale, depuis plusieurs années, un agent sur deux n'a pas été remplacé. Cela a été possible, et on a même réussi ainsi à financer la carte Vitale avec photo, sans demander un centime d'euro aux assurés sociaux. Voilà la preuve que c'est possible.
Q- Alors, un ministre qui sera remplacé, mais qui part, lui, en campagne : N. Sarkozy. C'est J. Chirac qui nous annoncera ce départ. Savez-vous quand exactement ?
R- N. Sarkozy l'a dit hier : c'est le président de la République qui dira lui-même. Le moment ? C'est le président de la République aussi qui l'indiquera.
Q- C'est une ultime ruse ? Cela fait des semaines et des semaines que N. Sarkozyne finit pas de partir...
R- Non, attendez ! Ne parlons pas de ruse, parce qu'en plus, N. Sarkozy est le premier à s'imposer cette règle de partir avant la fin, avant le terme normal de ses fonctions gouvernementales. On n'a pas posé la question à L. Jospin à l'époque. L. Jospin est allé jusqu'au bout. Dans tous les pays européens, on ne s'est pas posé cette question. N. Sarkozy estime, lui, qu'il doit justement pouvoir être complètement libéré de sa charge ministérielle, et c'est aussi un engagement devant les Français. C'est la première fois qu'un responsable politique met ça en place. Je trouve que ça va vraiment dans un sens de transparence complète de sa part, et c'est très bientôt. D'ailleurs, il l'a toujours dit, ce n'est plus vraiment un scoop : avant la fin du mois de mars. On y est bientôt.
Q- Quitterez-vous - vous êtes son porte-parole - le ministère de la Santé, vous aussi, pour faire pleinement campagne ?
R- Je vous dis une chose : je n'en ai pas encore parlé avec N. Sarkozy, je ne m'en suis pas entretenu non plus avec le Premier ministre.
Q- Mais vous ne l'excluez pas ?
R- Je vais en parler avec les deux.
Q- On recense six candidats à gauche de S. Royal. Vous vous en réjouissez ? Elle va être affaiblie au premier tour.
R- Il ne s'agit pas de s'en réjouir. Cela montre plusieurs choses : cela montre tout d'abord que la gauche, le Parti socialiste, a toujours un vrai problème avec les classes populaires. Cela a été le cas, on l'avait vu, en 2002, c'est une des raisons de l'échec de L. Jospin, et cela montre qu'ils n'ont toujours pas compris justement comment s'adresser aux classes populaires. Quand j'entends les socialistes s'étonner que N. Sarkozy aille dans les usines, s'adresse aux ouvriers, mais c'est tout simplement parce que nous voulons leur redonner confiance, et qu'on veut les réconcilier avec la politique. Et si aujourd'hui, les classes populaires, les ouvriers votent, d'après les intentions, pour N. Sarkozy, ce n'est pas le fait du hasard. Et vu aussi l'émiettement à la gauche de la gauche, cela montre aussi que la capacité de rassemblement de S. Royal aujourd'hui est très amoindrie.
Q- F. Bayrou dans les sondages bat largement N. Sarkozy, s'il y a un second tour Bayrou/Sarkozy. Est-ce que ce n'est pas lui votre principal adversaire maintenant ?
R- Si j'étais porte-parole de S. Royal, je serais certainement inquiet. D'après les sondages, on va voir, peut-être que dans dix jours, on va nous annoncer F. Bayrou élu largement au premier tour, sans même besoin d'un deuxième tour. Non, je crois qu'aujourd'hui, F. Bayrou est avant tout dans une posture politicienne. C'est un peu le candidat caméléon qui est, un jour à droite, un jour à gauche, en fonction de ce qui peut l'arranger. Mais ce n'est pas comme cela qu'on répond aujourd'hui aux questions précises des Français. D'ailleurs, sur son projet, F. Bayrou ne dit rien. Pourquoi ? Parce que s'il ne dit rien avant l'élection, c'est parce qu'il ne fera rien après l'élection. C'est le candidat de l'immobilisme. Et aujourd'hui, je crois que les Français s'en rendent davantage compte dans les intentions de vote. Soit il a plafonné, soit il commence aujourd'hui, déjà, à baisser. Pourquoi ? Parce qu'on est aujourd'hui arrivés, avec cette campagne officielle, cette nouvelle étape de la campagne, un peu à l'heure de vérité. Ce n'est plus l'heure des banalités, ce n'est plus l'heure des généralités, c'est l'heure de vérité. Et aujourd'hui, le seul candidat qui apporte des réponses précises aux questions précises, aux problèmes précis des Français, c'est N. Sarkozy.
Q- Et pourtant, il ne veut pas débattre avec Royal et Bayrou qui, eux, sont d'accord !
R- Là, c'est l'opération diversion des uns et des autres. Il propose cela maintenant, au moment même où nous savons que ça n'est plus possible avec ces règles d'égalité. Organiser un débat à 12 candidats, vous savez bien que ce n'est pas justement cela qui va permettre d'y voir clair dans les projets ou les programmes des uns ou des autres !
Q- S. Royal veut VIème République, F. Bayrou aussi. C'est la précision, c'est l'heure de vérité. N. Sarkozy se défile, il veut des changements mais il n'ose pas dire VIème République. Pourquoi ?
R- Mais la VIème République", comme si c'était le sujet prioritaire des Français ! Les Français veulent qu'on leur parle de quoi ? De pouvoir d'achat, de sécurité, d'éducation. Quand j'entends aujourd'hui S. Royal parler de VIème République, on a bien compris que, pour elle, c'est l'arme anti-Bayrou. C'est donc, en quelque sorte un outil de campagne électorale, rien de plus. Et je vais vous dire, quand je les entends parler, eux, en priorité de VIème République, F. Bayrou et S. Royal, ils sont à côté de la plaque, et ils n'ont pas compris les sujets prioritaires pour les Français.
Q- Zéro cumul, mandat unique : c'est une bonne idée quand même ?
R- Non, ce n'est pas une bonne idée, parce que je reste persuadé que si vous voulez aussi être un bon parlementaire, il faut aussi avoir un mandat local qui vous permet de ne pas être déconnecté des réalités. Je crois que c'est important. Il faut aussi savoir s'organiser. C'est un mandat local et pas plus d'un. Mais je reste persuadé que c'est ce qui permet aussi de faire de la politique à Paris, en n'étant jamais coupé des réalités.
Q- Un ministère des Questions de société, comme le propose Bayrou, c'est une bonne idée ?
R- De sa part, c'est quoi ? C'est un ministère attrape-tout, c'est comme un programme attrape-tout. S'il a un programme attrape-tout, c'est parce qu'on sait pertinemment qu'il ne règlera rien, F. Bayrou. C'est sa même logique.
Q- Quand est-ce que N. Sarkozy pourra aller dans une banlieue difficile, par exemple, Argenteuil ?
R- Il s'est rendu depuis 2002 des centaines de fois dans les banlieues. Ce n'est pas parce que certains candidats découvrent, eux, la banlieue à l'occasion de cette présidentielle qu'ils vont donner des leçons ou des conseils à qui que soit. Il y va régulièrement, il rencontre justement ces jeunes. Qu'il aille à Argenteuil ou ailleurs, je peux vous dire justement que les banlieues c'est aussi un sujet important. Le plan Marshall, pour la qualification, pour la formation des jeunes justement dans ces banlieues, cela c'est une réponse concrète plus que la gesticulation médiatique de certains.
Q- 8,7 milliards de déficit pour la Sécu en 2006, c'est mieux qu'en 2005...
R- Mieux encore qu'en 2004.
Q- ...et le trou se creuse encore : 50 milliards cumulés depuis 2002, dénonce la
gauche. La gauche, qui, elle, avait atteint l'équilibre avant 2002.
R- Alors, la gauche qui s'est exprimée là-dessus...J'ai vu notamment que le PS s'était exprimé lundi. J'en avais parlé samedi, cela montre d'ailleurs que le PS ne travaille pas le week-end, ou alors qu'il se réveille un peu tard. La réalité est simple : en deux ans, le déficit de la branche maladie a été divisé par deux, c'est du jamais vu ! C'est dû justement aux efforts des Français - le générique, le médecin traitant -, ils jouent le jeu. Et puis aussi l'emploi. On a amélioré justement les résultats de l'emploi, c'est aussi une bonne nouvelle pour la Sécu, ce n'est pas fini. Le malade aujourd'hui va beaucoup mieux mais il n'est pas complètement guéri. Et on doit tous s'en réjouir de voir que nous revenons vers l'équilibre, alors qu'il y a maintenant trois ans, la Sécu était à deux doigts de la faillite.
Q- 22 puis 23 euros pour une consultation chez un généraliste, le malade n'est pas guéri. Vous renchérissez. Vous avez acheté le vote des médecins ?
R- Non, attendez...Pour les Français et pour les médecins, quand ils se lèvent le matin, ils pensent aussi à autre chose qu'aux élections. Vous savez pourquoi ça sera à 23 euros ? Parce que depuis 2002, depuis une décision de B. Kouchner, on sait que les généralistes seront fin 2007 des spécialistes. Ils sont payés combien, les spécialistes ? 23 euros au minimum. Voilà. Je suis tout simplement au rendez-vous des engagements qui ont été pris par d'autres. Et en plus, cette augmentation sera faite sans demander un centime d'euro de plus aux assurés sociaux. Il y a des économies qui seront réalisées également par les médecins, qui seront supérieures au montant de ces revalorisations. Mais il ne s'agit pas aujourd'hui de contourner le problème ou de ne pas regarder la vérité de face. Si dans dix ans, on veut des médecins généralistes, il faut les payer comme des spécialistes. Ce n'est pas dans dix ans qu'il faudra pleurer, il sera trop tard dans dix ans.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 mars 2007
R- Il y a deux choses différentes : il y a la gestion des semaines qui viennent - c'est la responsabilité du Gouvernement, de G. de Robien - et il y a la vision des années qui viennent, et ça c'est l'enseignement que veut prendre N. Sarkozy vis-à-vis des enseignants, parce qu'on sent bien aujourd'hui qu'il y a plusieurs choses qui sont sur la table. Or aujourd'hui, le besoin c'est de bien définir les conditions d'enseignement, les conditions de travail, le pouvoir d'achat, le déroulement de carrière justement des enseignants. N. Sarkozy souhaite que tous ces sujets, sans aucun tabou, soient sur la table. A partir de quand ? Dès juin 2007, s'il est élu président de la République.
Q- Plus de travail pour les enseignants, mais plus de revenus ?
R- La question du pouvoir d'achat est centrale, parce que ce n'est pas seulement une question de rémunération, c'est une question aussi de revalorisation de la carrière d'enseignant. On a besoin qu'il soit profondément motivé. X. Darcos a publié un document, je peux vous dire que N. Sarkozy verra X. Darcos dès le début de la semaine prochaine, et qu'il fera des propositions plus précises encore dès la semaine prochaine, parce que c'est une question centrale, celle de l'éducation, et que nous ne pouvons pas réussir ce défi de l'éducation, si les profs, si les enseignants ne sont pas motivés.
Q- Un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne sera pas remplacé, promet N. Sarkozy. Cela veut dire 300.000 enseignants de moins, réplique F. Chérèque.
R- Question de mesure, ça existe en politique. On ne fait pas de la politique avec seulement une règle à calcul. On s'est fixé cet objectif, et d'ailleurs, nous sommes, nous, les seuls à expliquer comment nous voulons mettre en oeuvre, comment nous voulons financer notre projet. Il y a des endroits où l'on peut aller au-delà. Regardez notamment à Bercy : deux fonctionnaires sur trois n'ont pas été remplacés ; le service public a été garanti. Moi, à la Sécurité sociale, depuis plusieurs années, un agent sur deux n'a pas été remplacé. Cela a été possible, et on a même réussi ainsi à financer la carte Vitale avec photo, sans demander un centime d'euro aux assurés sociaux. Voilà la preuve que c'est possible.
Q- Alors, un ministre qui sera remplacé, mais qui part, lui, en campagne : N. Sarkozy. C'est J. Chirac qui nous annoncera ce départ. Savez-vous quand exactement ?
R- N. Sarkozy l'a dit hier : c'est le président de la République qui dira lui-même. Le moment ? C'est le président de la République aussi qui l'indiquera.
Q- C'est une ultime ruse ? Cela fait des semaines et des semaines que N. Sarkozyne finit pas de partir...
R- Non, attendez ! Ne parlons pas de ruse, parce qu'en plus, N. Sarkozy est le premier à s'imposer cette règle de partir avant la fin, avant le terme normal de ses fonctions gouvernementales. On n'a pas posé la question à L. Jospin à l'époque. L. Jospin est allé jusqu'au bout. Dans tous les pays européens, on ne s'est pas posé cette question. N. Sarkozy estime, lui, qu'il doit justement pouvoir être complètement libéré de sa charge ministérielle, et c'est aussi un engagement devant les Français. C'est la première fois qu'un responsable politique met ça en place. Je trouve que ça va vraiment dans un sens de transparence complète de sa part, et c'est très bientôt. D'ailleurs, il l'a toujours dit, ce n'est plus vraiment un scoop : avant la fin du mois de mars. On y est bientôt.
Q- Quitterez-vous - vous êtes son porte-parole - le ministère de la Santé, vous aussi, pour faire pleinement campagne ?
R- Je vous dis une chose : je n'en ai pas encore parlé avec N. Sarkozy, je ne m'en suis pas entretenu non plus avec le Premier ministre.
Q- Mais vous ne l'excluez pas ?
R- Je vais en parler avec les deux.
Q- On recense six candidats à gauche de S. Royal. Vous vous en réjouissez ? Elle va être affaiblie au premier tour.
R- Il ne s'agit pas de s'en réjouir. Cela montre plusieurs choses : cela montre tout d'abord que la gauche, le Parti socialiste, a toujours un vrai problème avec les classes populaires. Cela a été le cas, on l'avait vu, en 2002, c'est une des raisons de l'échec de L. Jospin, et cela montre qu'ils n'ont toujours pas compris justement comment s'adresser aux classes populaires. Quand j'entends les socialistes s'étonner que N. Sarkozy aille dans les usines, s'adresse aux ouvriers, mais c'est tout simplement parce que nous voulons leur redonner confiance, et qu'on veut les réconcilier avec la politique. Et si aujourd'hui, les classes populaires, les ouvriers votent, d'après les intentions, pour N. Sarkozy, ce n'est pas le fait du hasard. Et vu aussi l'émiettement à la gauche de la gauche, cela montre aussi que la capacité de rassemblement de S. Royal aujourd'hui est très amoindrie.
Q- F. Bayrou dans les sondages bat largement N. Sarkozy, s'il y a un second tour Bayrou/Sarkozy. Est-ce que ce n'est pas lui votre principal adversaire maintenant ?
R- Si j'étais porte-parole de S. Royal, je serais certainement inquiet. D'après les sondages, on va voir, peut-être que dans dix jours, on va nous annoncer F. Bayrou élu largement au premier tour, sans même besoin d'un deuxième tour. Non, je crois qu'aujourd'hui, F. Bayrou est avant tout dans une posture politicienne. C'est un peu le candidat caméléon qui est, un jour à droite, un jour à gauche, en fonction de ce qui peut l'arranger. Mais ce n'est pas comme cela qu'on répond aujourd'hui aux questions précises des Français. D'ailleurs, sur son projet, F. Bayrou ne dit rien. Pourquoi ? Parce que s'il ne dit rien avant l'élection, c'est parce qu'il ne fera rien après l'élection. C'est le candidat de l'immobilisme. Et aujourd'hui, je crois que les Français s'en rendent davantage compte dans les intentions de vote. Soit il a plafonné, soit il commence aujourd'hui, déjà, à baisser. Pourquoi ? Parce qu'on est aujourd'hui arrivés, avec cette campagne officielle, cette nouvelle étape de la campagne, un peu à l'heure de vérité. Ce n'est plus l'heure des banalités, ce n'est plus l'heure des généralités, c'est l'heure de vérité. Et aujourd'hui, le seul candidat qui apporte des réponses précises aux questions précises, aux problèmes précis des Français, c'est N. Sarkozy.
Q- Et pourtant, il ne veut pas débattre avec Royal et Bayrou qui, eux, sont d'accord !
R- Là, c'est l'opération diversion des uns et des autres. Il propose cela maintenant, au moment même où nous savons que ça n'est plus possible avec ces règles d'égalité. Organiser un débat à 12 candidats, vous savez bien que ce n'est pas justement cela qui va permettre d'y voir clair dans les projets ou les programmes des uns ou des autres !
Q- S. Royal veut VIème République, F. Bayrou aussi. C'est la précision, c'est l'heure de vérité. N. Sarkozy se défile, il veut des changements mais il n'ose pas dire VIème République. Pourquoi ?
R- Mais la VIème République", comme si c'était le sujet prioritaire des Français ! Les Français veulent qu'on leur parle de quoi ? De pouvoir d'achat, de sécurité, d'éducation. Quand j'entends aujourd'hui S. Royal parler de VIème République, on a bien compris que, pour elle, c'est l'arme anti-Bayrou. C'est donc, en quelque sorte un outil de campagne électorale, rien de plus. Et je vais vous dire, quand je les entends parler, eux, en priorité de VIème République, F. Bayrou et S. Royal, ils sont à côté de la plaque, et ils n'ont pas compris les sujets prioritaires pour les Français.
Q- Zéro cumul, mandat unique : c'est une bonne idée quand même ?
R- Non, ce n'est pas une bonne idée, parce que je reste persuadé que si vous voulez aussi être un bon parlementaire, il faut aussi avoir un mandat local qui vous permet de ne pas être déconnecté des réalités. Je crois que c'est important. Il faut aussi savoir s'organiser. C'est un mandat local et pas plus d'un. Mais je reste persuadé que c'est ce qui permet aussi de faire de la politique à Paris, en n'étant jamais coupé des réalités.
Q- Un ministère des Questions de société, comme le propose Bayrou, c'est une bonne idée ?
R- De sa part, c'est quoi ? C'est un ministère attrape-tout, c'est comme un programme attrape-tout. S'il a un programme attrape-tout, c'est parce qu'on sait pertinemment qu'il ne règlera rien, F. Bayrou. C'est sa même logique.
Q- Quand est-ce que N. Sarkozy pourra aller dans une banlieue difficile, par exemple, Argenteuil ?
R- Il s'est rendu depuis 2002 des centaines de fois dans les banlieues. Ce n'est pas parce que certains candidats découvrent, eux, la banlieue à l'occasion de cette présidentielle qu'ils vont donner des leçons ou des conseils à qui que soit. Il y va régulièrement, il rencontre justement ces jeunes. Qu'il aille à Argenteuil ou ailleurs, je peux vous dire justement que les banlieues c'est aussi un sujet important. Le plan Marshall, pour la qualification, pour la formation des jeunes justement dans ces banlieues, cela c'est une réponse concrète plus que la gesticulation médiatique de certains.
Q- 8,7 milliards de déficit pour la Sécu en 2006, c'est mieux qu'en 2005...
R- Mieux encore qu'en 2004.
Q- ...et le trou se creuse encore : 50 milliards cumulés depuis 2002, dénonce la
gauche. La gauche, qui, elle, avait atteint l'équilibre avant 2002.
R- Alors, la gauche qui s'est exprimée là-dessus...J'ai vu notamment que le PS s'était exprimé lundi. J'en avais parlé samedi, cela montre d'ailleurs que le PS ne travaille pas le week-end, ou alors qu'il se réveille un peu tard. La réalité est simple : en deux ans, le déficit de la branche maladie a été divisé par deux, c'est du jamais vu ! C'est dû justement aux efforts des Français - le générique, le médecin traitant -, ils jouent le jeu. Et puis aussi l'emploi. On a amélioré justement les résultats de l'emploi, c'est aussi une bonne nouvelle pour la Sécu, ce n'est pas fini. Le malade aujourd'hui va beaucoup mieux mais il n'est pas complètement guéri. Et on doit tous s'en réjouir de voir que nous revenons vers l'équilibre, alors qu'il y a maintenant trois ans, la Sécu était à deux doigts de la faillite.
Q- 22 puis 23 euros pour une consultation chez un généraliste, le malade n'est pas guéri. Vous renchérissez. Vous avez acheté le vote des médecins ?
R- Non, attendez...Pour les Français et pour les médecins, quand ils se lèvent le matin, ils pensent aussi à autre chose qu'aux élections. Vous savez pourquoi ça sera à 23 euros ? Parce que depuis 2002, depuis une décision de B. Kouchner, on sait que les généralistes seront fin 2007 des spécialistes. Ils sont payés combien, les spécialistes ? 23 euros au minimum. Voilà. Je suis tout simplement au rendez-vous des engagements qui ont été pris par d'autres. Et en plus, cette augmentation sera faite sans demander un centime d'euro de plus aux assurés sociaux. Il y a des économies qui seront réalisées également par les médecins, qui seront supérieures au montant de ces revalorisations. Mais il ne s'agit pas aujourd'hui de contourner le problème ou de ne pas regarder la vérité de face. Si dans dix ans, on veut des médecins généralistes, il faut les payer comme des spécialistes. Ce n'est pas dans dix ans qu'il faudra pleurer, il sera trop tard dans dix ans.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 20 mars 2007