Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec France 24 le 23 mars 2007, sur le prix récompensant un reportage réalisé dans le cadre des commémorations du cinquantième anniversaire du Traité de Rome.

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Média : France 24

Texte intégral

Q - Vous avez défendu ce reportage "Génération Erasmus", qu'est ce qui vous a plu le plus dedans ?
R - Ce qui m'a beaucoup plu, c'est d'abord qu'il parle de l'Europe concrète. C'est-à-dire que l'on ne parle pas de l'Europe des directives - même s'il en faut - l'on parle de ce que l'Europe fait réellement et de ce qu'elle nous permet de faire. Et puis Erasmus m'a séduite. C'est un programme formidable qui permet des échanges de jeunes dans toute l'Europe, la France est d'ailleurs le pays qui en reçoit le plus et qui en envoie le plus dans les pays européens. Et je peux vous dire une chose, tous ceux que je vois, tous les jeunes qui ont fait Erasmus, ils sont heureux, ils sont toniques, ils sont positifs et ça, c'est un beau message pour l'Europe.
Q - Pourtant le choix était un peu difficile parce qu'il y a eu beaucoup de créativité sur l'Europe de la part de ces jeunes, il fallait vraiment leur donner la parole ?
R - Beaucoup de regards intéressants sur l'Europe, donc un choix difficile pour le jury bien sûr, et d'autant plus que tous ces reportages avaient en commun de parler de l'Europe concrète de ce qu'elle fait vraiment, et non pas de ses mécanismes. Nous avons donc hésité, mais comme cette année ce sont les 50 ans de l'Europe et aussi les 20 ans d'Erasmus, finalement le choix du jury s'est porté sur "Erasmus", mais tout le monde aurait peut être mérité un prix !
Q - Racontez-nous un peu les coulisses.
R - Nous avons dans le jury une grande diversité d'âges, de professions, de parcours, d'expériences, et dans les grands témoins politiques, il y a notre président Maurice Faure, signataire français du Traité de Rome et puis Simone Veil, Jacques Delors... Il est clair que du côté de ces grands témoins - et je crois qu'ils ont eu raison -, ils ont voulu privilégier avant tout ce que l'Europe nous a apporté d'essentiel : la paix, la stabilité, la démocratie, des choses fondamentales et que l'on a un peu tendance à oublier. Les générations plus jeunes se portaient plus, par goût, ou peut-être par caractère, vers des choses plus innovantes - les nitrates en Bretagne, la téléphonie de troisième génération qui peut s'installer grâce à des aides de l'Union européenne, le fait d'aider des femmes d'origine étrangère à apprendre une autre langue-, des sujets qui étaient également intéressants et importants. Mais somme toute, si on y réfléchit, qui sont peut-être moins fondamentaux que le message de base de l'Union européenne : la paix, la solidarité, la démocratie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2007