Déclaration à la presse de M. Gérard Schivardi, candidat à l'élection présidentielle 2007, protestant contre la décision de la Commission nationale de contrôle de la campagne en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) invalidant la profession de foi et l'affiche officielle dans lesquelles il se présentait comme "candidat des maires".

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Texte intégral

La preuve est faite que l'Union européenne est une supercherie qui ne vise qu'à remettre en cause l'ensemble des droits et garanties des travailleurs, des jeunes et de la démocratie. La preuve est faite que l'Union européenne est destructrice des libertés dans tous les domaines. Notre pays a chèrement conquis l'ensemble des libertés démocratiques. La décision qui vient d'être prise à mon encontre constitue un premier pas, un premier coup porté contre les libertés.
C'est la porte ouverte vers d'autres coups portés demain contre toutes les libertés démocratiques. Aujourd'hui, c'est l'expression du candidat Gérard Schivardi, maire de Mailhac, conseiller général de Ginestas, parrainé par 554 collègues maires et soutenu par le Parti des travailleurs, qui est visée.
Demain, à qui le tour ? Mettra-t-on en cause l'existence des partis ? Mettra-t-on en cause l'existence des syndicats indépendants ? C'est toute la question fondamentale de la démocratie qui est ici posée.
Au-delà des raisons invoquées, sur le bien-fondé desquelles je ne me prononcerai pas, il y a lieu de s'interroger : pourquoi cette mesure sans précédent ?
Ne peut-on librement, en France, en 2007, déclarer que l'Union européenne conduit le pays à la faillite ?
Ne peut-on librement, en France, en 2007, dénoncer la responsabilité de l'Union européenne et du traité de Maastricht dans la remise en cause de l'existence des 36 000 communes, dans la fermeture des écoles, des bureaux de poste, des maternités, dans le démantèlement de la Sécurité sociale et du système hospitalier, dans la privatisation et le démantèlement des services publics ?
N'aurait-on pas la liberté dans la France de 2007 de dénoncer la responsabilité de l'Union européenne dans les politiques de délocalisation, dans les restructurations ?
Ne pourrait-on librement dans la France de 2007 proposer la renationalisation d'Airbus et des secteurs clés de l'industrie, même si pour cela il faut remettre en cause l'article 87 du traité de Maastricht ?
En un mot, ne pourrait-on pas librement dans la France de 2007 appeler nos concitoyens à se prononcer pour la rupture avec l'Union européenne ? Je rappelle que le 29 mai 2005, c'est précisément ce rejet de l'Union européenne qui a été majoritaire dans le vote non au traité constitutionnel. Cette majorité du 29 mai, faudrait-il que ses aspirations soient ainsi écartées du débat électoral ?
Ces questions, je les pose solennellement à l'opinion publique du pays. Nombreux sont mes collègues maires qui, sans nécessairement soutenir ma candidature, m'ont fait part ces derniers jours de leur inquiétude face aux menaces pesant sur la libre expression de mon programme.
Nous sommes aujourd'hui en face d'une nouvelle étape. Un cran est franchi, lourd de danger pour la démocratie. J'en appelle non seulement aux maires, mais à tous mes concitoyens attachés à la démocratie, qu'ils partagent ou non mes opinions.
Chacun le sait : un coup porté contre une liberté démocratique, c'est une menace contre toutes les libertés démocratiques. Un coup porté contre la liberté d'expression d'un courant d'opinion, c'est une menace contre la liberté d'expression de tous les courants d'opinion.
Dans les conditions rendues difficiles par la décision de la CNCCEP, et dans le respect des règles de la République, j'entends aller jusqu'au bout du mandat qui m'a été confié : être, dans ces élections, le candidat de tous ceux - élus, salariés du public et du privé, habitants des villes et des campagnes, jeunes, chômeurs, retraités, mères de famille - qui, comme moi, partagent cette conviction : pour sauver et reconquérir la démocratie en danger, pour sauver et reconquérir les services publics et la liberté des 36 000 communes, il n'est d'autre voie que de rompre avec l'Union européenne.Source http://www.schivardi2007.com, le 4 avril 2007