Texte intégral
Q- "Donnez-moi trois bonnes raisons de voter pour vous". Après S. Royal, après N. Sarkozy, J. Bové, M.-G. Buffet, G. Schivardi, depuis dix jours, avec nous dans ce studio, J.-M. Le Pen. Alors, à 8h15, vous répondrez comme les autres à cette question, une façon pour nous de mettre tout le monde à égalité dans cette campagne électorale. D'abord, peut-être, une réaction à ce qui s'est passé à Lille, la dégradation de tombes juives, à quelques jours du premier tour de la présidentielle. C'est quelque chose qui vous inquiète ?
R- Oui, c'est un événement récurrent, il faut dire que ça intervient à peu près à chaque campagne électorale. Alors, on peut toujours supposer une provocation. C'est évidemment un acte odieux. Attaquer des cimetières, quelque soit la religion qu'ils représentent, c'est quelque chose d'insupportable et de stupide.
Q- Mais vous parlez de provocation, à qui cela pourrait-il profiter ?
R- Je n'en sais rien, mais ce que je constate c'est que, quand il y a des campagnes électorales, brusquement il y a des attaques contre les cimetières juifs, c'est comme ça, voilà ! C'est récurrent.
[...]
Q- Question rituelle, donnez-moi trois raisons de voter pour vous ?
R- Je vous dirais une raison générale avant tout, c'est parce que je pense que je suis le meilleur pour remplir cette fonction, dont tout le monde oublie qu'elle est la fonction du chef de l'Etat, et pas celle d'un chef de Gouvernement. Et toute la campagne s'est ordonnancée en quelque sorte autour des détails de la politique quotidienne, alors que le chef de l'Etat a des fonctions qui sont particulières, particulièrement importantes, et qui exigent selon moi, des qualités que beaucoup de candidats n'ont pas. Alors, la première raison, c'est sans doute que, puisque "gouverner c'est prévoir", eh bien c'est moi qui ai le mieux prévu depuis des décennies ce qui allait arriver, et qui ai décrit les différentes étapes de la décadence et du déclin de notre pays, à la suite d'un certains nombre de choix politiques qui ont été faits ou qui n'ont pas été faits. Et c'est vrai qu'on voit aujourd'hui revenir en plein milieu de la campagne la question essentielle, c'est la question de la nation, et que M. Sarkozy, à travers l'immigration et la nationalité à proprement parler, repose la question qui est fondamentale, surtout dans un pays qui a capitulé ses pouvoirs aux mains de l'Europe. Alors que trois des candidats, je le rappelle, principaux, sont tous les trois partisans de l'Europe. Ils sont européistes. Que ce soit Bayrou, qui est le plus sans doute, que ce soit Sarkozy ou que ce soit Mme Royal, trois européistes. Je suis un eurosceptique, j'ai voté et fait voter pour le "non" contre la Constitution européenne, qui a été, je le rappelle, rejetée par 55 % des voix. Mais en dehors de cela, je suis celui qui dit depuis des années et des
années, qu'il ne peut pas y avoir de solidarité nationale, il ne peut pas y avoir d'avenir national en dehors de la nation. Et que celle-ci, on l'a laissée se désintégrer, à la fois, sous la pression de l'Europe, et à la fois, sous la pression migratoire, et sous la pression aussi, du commerce international échevelé qui est en train de détruire nos industries, notre agriculture et tout le reste. Donc, je répète que la nation est au XXI ème siècle le cadre le plus performant pour défendre la liberté, la sécurité, la prospérité, l'identité, la langue, la culture d'un peuple. Et cela, je crois que le peuple français y tient, et se sent menacé dans son existence même de nation et de patrie. Et je suis celui qui incarne cela, je suis le défenseur de ces valeurs fondamentales.
Q- Alors, la première raison...Vous avez été un peu long... Mais je voudrais rebondir à ce que vous disiez sur la nation. Il n'y a pas que la nation qui revient au coeur de la campagne, la sécurité également. Peut-être, assez curieusement, on vous a finalement assez peu entendu après les événements de la gare du Nord. Pourquoi ?
R- C'est un comble, on disait que c'était mon bureau de tabac d'habitude, la sécurité. Non. La sécurité est la première des libertés, elle est évidemment ce que doit la nation à son peuple et à ses citoyens. J'en ai parlé ; je n'ai simplement pas jeté d'huile sur le feu. Bon... J'ai dit que ça démontrait une chose, c'est qu'il y avait partout des bombes de ce genre qui étaient amorcées et que pouvait déclencher n'importe quel incident. Demander son ticket à un voyageur qui ne l'avait pas, cela suffit à déclencher une mini émeute dans une gare qui voit passer des centaines de milliers de gens par jour, avec des dégâts sociaux très considérables !
Q- Le Monde, ce week-end, titrait que "l'UMP et le PS croient fini le moment Bayrou". Est-ce que c'est votre opinion également ?
R- Oui, je l'ai toujours cru. J'ai toujours su qu'on ne passe pas de 6 % à 25 % en deux mois dans les sondages. Et j'accuse d'ailleurs les sondages et les sondeurs d'avoir fait beaucoup plus que des manipulations, je dirais même des opérations que je qualifierais presque d'escroqueries politiques !
Q- Au compte de qui ?
R- Pour le compte de je ne sais qui, mais peut-être pour le compte de ceux qui les payent. Je n'ai jamais été... je n'ai jamais commandé de sondages, d'une part, et d'autre part, on m'a fait savoir, un certain nombre de directeurs de ces maisons, m'ont fait savoir que, n'importe comment, même si j'avais été client, ils auraient refusé de me fournir... comment dirais-je ??...Le service qu'ils sont pourtant censés fournir à la demande ! C'est un refus de vente en quelque sorte.
Q- Pour vous, à quel pourcentage se jouera la qualification au second tour de la présidentielle ?
R- A mon avis, les qualifiés seront au dessus de 20 %. Alors que la dernière fois, je le rappelle, le président de la République sortant, M. Chirac, n'avait même pas atteint cet étiage. Je crois que cette fois-ci, c'est au dessus de 20 %, et il semble que, je crois qu'il n'y en aura que deux qui passeront cette rampe-là.
Q- Et vous pensez pouvoir faire plus que 20 % ?
R- Oui, bien sûr, oui, évidemment ! Puisque j'avais fait 17 % la dernière fois. Quand on compare dans les sondages ce que j'avais en 2002 et ce que j'ai aujourd'hui, j'ai trois à quatre points de plus qu'en 2002, par conséquent, il suffit d'extrapoler ces chiffres, mais c'est une prévision. Mais j'ai montré que je savais assez bien prévoir.
Q- Un dernier petit mot, F. Bayrou souhaite "supprimer l'ENA". Est-ce une bonne idée ?
R- C'est une idée qu'il a reprise de Le Pen, sans doute, parce qu'il y a longtemps que nous demandons de supprimer l'ENA, parce qu'il nous paraît que "formater", je dis bien, c'est volontairement que j'emploie le mot "formater" les hauts fonctionnaires dans une école unique, me paraît être une erreur, et une pente vers la formation d'une espèce d'aristrocratie qui se prend pour telle, d'ailleurs.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 2 avril 2007
R- Oui, c'est un événement récurrent, il faut dire que ça intervient à peu près à chaque campagne électorale. Alors, on peut toujours supposer une provocation. C'est évidemment un acte odieux. Attaquer des cimetières, quelque soit la religion qu'ils représentent, c'est quelque chose d'insupportable et de stupide.
Q- Mais vous parlez de provocation, à qui cela pourrait-il profiter ?
R- Je n'en sais rien, mais ce que je constate c'est que, quand il y a des campagnes électorales, brusquement il y a des attaques contre les cimetières juifs, c'est comme ça, voilà ! C'est récurrent.
[...]
Q- Question rituelle, donnez-moi trois raisons de voter pour vous ?
R- Je vous dirais une raison générale avant tout, c'est parce que je pense que je suis le meilleur pour remplir cette fonction, dont tout le monde oublie qu'elle est la fonction du chef de l'Etat, et pas celle d'un chef de Gouvernement. Et toute la campagne s'est ordonnancée en quelque sorte autour des détails de la politique quotidienne, alors que le chef de l'Etat a des fonctions qui sont particulières, particulièrement importantes, et qui exigent selon moi, des qualités que beaucoup de candidats n'ont pas. Alors, la première raison, c'est sans doute que, puisque "gouverner c'est prévoir", eh bien c'est moi qui ai le mieux prévu depuis des décennies ce qui allait arriver, et qui ai décrit les différentes étapes de la décadence et du déclin de notre pays, à la suite d'un certains nombre de choix politiques qui ont été faits ou qui n'ont pas été faits. Et c'est vrai qu'on voit aujourd'hui revenir en plein milieu de la campagne la question essentielle, c'est la question de la nation, et que M. Sarkozy, à travers l'immigration et la nationalité à proprement parler, repose la question qui est fondamentale, surtout dans un pays qui a capitulé ses pouvoirs aux mains de l'Europe. Alors que trois des candidats, je le rappelle, principaux, sont tous les trois partisans de l'Europe. Ils sont européistes. Que ce soit Bayrou, qui est le plus sans doute, que ce soit Sarkozy ou que ce soit Mme Royal, trois européistes. Je suis un eurosceptique, j'ai voté et fait voter pour le "non" contre la Constitution européenne, qui a été, je le rappelle, rejetée par 55 % des voix. Mais en dehors de cela, je suis celui qui dit depuis des années et des
années, qu'il ne peut pas y avoir de solidarité nationale, il ne peut pas y avoir d'avenir national en dehors de la nation. Et que celle-ci, on l'a laissée se désintégrer, à la fois, sous la pression de l'Europe, et à la fois, sous la pression migratoire, et sous la pression aussi, du commerce international échevelé qui est en train de détruire nos industries, notre agriculture et tout le reste. Donc, je répète que la nation est au XXI ème siècle le cadre le plus performant pour défendre la liberté, la sécurité, la prospérité, l'identité, la langue, la culture d'un peuple. Et cela, je crois que le peuple français y tient, et se sent menacé dans son existence même de nation et de patrie. Et je suis celui qui incarne cela, je suis le défenseur de ces valeurs fondamentales.
Q- Alors, la première raison...Vous avez été un peu long... Mais je voudrais rebondir à ce que vous disiez sur la nation. Il n'y a pas que la nation qui revient au coeur de la campagne, la sécurité également. Peut-être, assez curieusement, on vous a finalement assez peu entendu après les événements de la gare du Nord. Pourquoi ?
R- C'est un comble, on disait que c'était mon bureau de tabac d'habitude, la sécurité. Non. La sécurité est la première des libertés, elle est évidemment ce que doit la nation à son peuple et à ses citoyens. J'en ai parlé ; je n'ai simplement pas jeté d'huile sur le feu. Bon... J'ai dit que ça démontrait une chose, c'est qu'il y avait partout des bombes de ce genre qui étaient amorcées et que pouvait déclencher n'importe quel incident. Demander son ticket à un voyageur qui ne l'avait pas, cela suffit à déclencher une mini émeute dans une gare qui voit passer des centaines de milliers de gens par jour, avec des dégâts sociaux très considérables !
Q- Le Monde, ce week-end, titrait que "l'UMP et le PS croient fini le moment Bayrou". Est-ce que c'est votre opinion également ?
R- Oui, je l'ai toujours cru. J'ai toujours su qu'on ne passe pas de 6 % à 25 % en deux mois dans les sondages. Et j'accuse d'ailleurs les sondages et les sondeurs d'avoir fait beaucoup plus que des manipulations, je dirais même des opérations que je qualifierais presque d'escroqueries politiques !
Q- Au compte de qui ?
R- Pour le compte de je ne sais qui, mais peut-être pour le compte de ceux qui les payent. Je n'ai jamais été... je n'ai jamais commandé de sondages, d'une part, et d'autre part, on m'a fait savoir, un certain nombre de directeurs de ces maisons, m'ont fait savoir que, n'importe comment, même si j'avais été client, ils auraient refusé de me fournir... comment dirais-je ??...Le service qu'ils sont pourtant censés fournir à la demande ! C'est un refus de vente en quelque sorte.
Q- Pour vous, à quel pourcentage se jouera la qualification au second tour de la présidentielle ?
R- A mon avis, les qualifiés seront au dessus de 20 %. Alors que la dernière fois, je le rappelle, le président de la République sortant, M. Chirac, n'avait même pas atteint cet étiage. Je crois que cette fois-ci, c'est au dessus de 20 %, et il semble que, je crois qu'il n'y en aura que deux qui passeront cette rampe-là.
Q- Et vous pensez pouvoir faire plus que 20 % ?
R- Oui, bien sûr, oui, évidemment ! Puisque j'avais fait 17 % la dernière fois. Quand on compare dans les sondages ce que j'avais en 2002 et ce que j'ai aujourd'hui, j'ai trois à quatre points de plus qu'en 2002, par conséquent, il suffit d'extrapoler ces chiffres, mais c'est une prévision. Mais j'ai montré que je savais assez bien prévoir.
Q- Un dernier petit mot, F. Bayrou souhaite "supprimer l'ENA". Est-ce une bonne idée ?
R- C'est une idée qu'il a reprise de Le Pen, sans doute, parce qu'il y a longtemps que nous demandons de supprimer l'ENA, parce qu'il nous paraît que "formater", je dis bien, c'est volontairement que j'emploie le mot "formater" les hauts fonctionnaires dans une école unique, me paraît être une erreur, et une pente vers la formation d'une espèce d'aristrocratie qui se prend pour telle, d'ailleurs.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 2 avril 2007