Tribunes de Mme Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière et candidate à l'élection présidentielle de 2007, dans « Lutte ouvrière » des 2, 9, 16, 23 et 30 mars 2007, sur le nouveau plan de restructuration d'Airbus, les suppressions d'emplois dans les grandes entreprises, le départ de Jacques Chirac ainsi que sur les enjeux de la campagne présidentielle de 2007.

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C'est aux responsables des emplois détruits de payer.
Si le nouveau plan dit de restructuration d'Airbus n'a pas encore été adopté, tout ce qui se discute à son propos parmi les dirigeants de l'entreprise et les dirigeants politiques français et allemands va dans le même sens : faire payer aux salariés les frais des retards de livraison de l'A380, dont ils ne sont en rien responsables.
« Il ne doit y avoir aucune suppression de sites qui ne soit pas compensée ou organisée », a déclaré Chirac après ses entretiens avec le chef du gouvernement allemand Angela Merkel. Ce qui est une manière hypocrite de reconnaître qu'il y en aura. Et pour les villes de France comme d'Allemagne qui sont dans le collimateur, cela risque d'être une catastrophe non seulement pour les milliers de travailleurs visés, mais aussi pour les régions concernées.
Si les gros actionnaires français et allemands sont en désaccord sur la répartition des fabrications... et des bénéfices, ni les uns ni les autres n'ont remis en cause le projet de supprimer 10000 emplois dans les mois à venir. Et, comme si cela allait de soi, le magazine allemand Focus fait état d'un projet visant à faire passer les horaires des travailleurs du groupe de 35 à 40 heures, sans augmentation de salaire.
C'est que les suppressions d'emplois envisagées ne correspondent absolument pas à une diminution du volume de travail à accomplir. Les carnets de commande sont au contraire pleins pour les années à venir. Mais pour les dirigeants du groupe, il s'agit de maintenir les profits de celui-ci, malgré le manque à gagner dû aux retards de livraison.
Les travailleurs ne sont pourtant pour rien dans cette situation. Ce sont les rivalités qui existent entre les différents gros actionnaires, la pagaille qui en résulte, qui sont en cause.
Des grands patrons, des actionnaires, on nous dit que ce qui justifie leurs revenus mirobolants, c'est l'importance de leurs responsabilités, les risques qu'ils prennent. Mais Airbus prouve au contraire que vis-à-vis de leurs salariés comme de la société tout entière, ils sont totalement irresponsables. Et que les risques, ils les font supporter aux travailleurs.
Ce n'est pas une situation propre à Airbus. C'est le mode de fonctionnement habituel du système capitaliste, un système dont le moteur est la recherche du maximum de profit pour les actionnaires. Un système pour qui les emplois des salariés, de ceux qui produisent toutes les richesses, ne sont (comme disent les économistes) qu'une « variable d'ajustement ». C'est ce qui explique que toutes les grandes entreprises enregistrent des profits records, alors que le chômage, le travail précaire, les surcharges de travail, pourrissent la vie de la population laborieuse.
Pour sortir de cette situation, la solution n'est certes pas de « travailler plus pour gagner plus », comme ose le prétendre Sarkozy, alors que toute la politique du patronat vise à faire travailler plus pour le même salaire, voire pour gagner moins. Ce n'est pas non plus de « réconcilier les travailleurs avec les entreprises » comme l'affirme Ségolène Royal, ce qui n'a pas plus de sens que de vouloir réconcilier l'agneau et le loup.
La seule solution, c'est de ne pas laisser le grand patronat seul maître des destinées économiques du pays. C'est de donner aux travailleurs, à la population, le moyen de contrôler le pourquoi et le comment de toutes les décisions des grandes entreprises, en abolissant le secret bancaire et le secret commercial.
C'est pour défendre cette politique-là, pour permettre à chaque travailleur de dire par son vote qu'il est urgent de mettre un frein à la rapacité du grand capital, que je serai candidate à l'élection présidentielle du 22 avril prochain.
Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 2 mars 2007
Airbus: Sarkozy, Royal et Cie bavardent,les patrons licencient
Pendant que les stars de cette campagne électorale, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, et le second rôle François Bayrou amusent la galerie avec leurs programmes et s'empaillent sur le chiffrage des coûts, deux conseils d'administration de grandes entreprises, Airbus et Alcatel-Lucent, viennent de montrer qu'ils sont les véritables patrons, et pas seulement de leurs entreprises, mais de toute l'économie.
Airbus vient d'annoncer qu'il a l'intention de supprimer 10 000 emplois, dont 4 300 en France. Six usines sont menacées de fermeture, dont deux en France. Pour l'une de ces usines, celle située à Méaulte, la fermeture serait en même temps la condamnation à mort de cette petite ville.
Airbus, ce n'est pas une petite entreprise au bord de la faillite. C'est un grand groupe industriel qui fait du profit et qui distribue des dividendes à ses actionnaires privés, Lagardère en tête, une des plus grandes fortunes du pays.
Les dirigeants eux-mêmes reconnaissent que les retards de livraison à l'origine des problèmes de l'entreprise sont dus à des erreurs de coordination au niveau des différentes directions.
Les travailleurs n'y sont pour rien et ce n'est pas à eux de payer, et de payer doublement. Parce que paieront ceux dont la direction supprime l'emploi, mais tous les autres paieront aussi par l'augmentation de leur charge de travail.
La direction a profité des problèmes qu'elle a elle-même créés pour prétendre que, pour sauver l'entreprise, il n'y a pas d'autre moyen que de faire faire plus de travail avec moins d'effectif.
Devant l'annonce du plan de licenciements d'Airbus, la première réaction de Sarkozy a été d'affirmer que « le problème d'Airbus réside dans le manque d'actionnariat industriel », mettant en cause le fait que l'État y est présent.
Comme si au même moment qu'Airbus, il n'y avait pas de licenciements dans cette entreprise entre les mains d'actionnaires privés qu'est Alcatel-Lucent qui annonce la suppression de 12 500 emplois, dont 1 468 en France. Comme si, ce lundi même, Streiff, le nouveau patron du trust Peugeot-Citroën, n'avait pas annoncé qu'il procédera lui aussi à une baisse des effectifs de son entreprise.
Mais, pour Sarkozy, porte-voix du grand patronat, l'État n'a pas à se mêler des décisions des conseils d'administration qui doivent rester souverains pour décider ce qu'ils veulent et donc licencier.
Quant à Ségolène Royal, elle prétend prendre la tête d'une « riposte sociale ». Elle propose que les régions entrent dans le capital d'Airbus, un peu comme cela se pratique en Allemagne où les régions, les Länder, ont une part dans le capital de cette entreprise. Mais leur présence n'a pas empêché Airbus de licencier aussi en Allemagne !
En outre, si Ségolène Royal veut que les régions, voire l'État, entrent dans le capital d'Airbus, demande-t-elle aux capitaux privés, notamment ceux de Lagardère, d'en sortir ? Et si oui, à quel prix ?
Que l'argent public des régions vienne s'ajouter aux capitaux privés d'Airbus ou qu'il serve à racheter à prix élevé les actions de Lagardère, dans les deux cas, cet argent viendrait au secours du capital privé, sans même que ce soit une garantie pour les travailleurs que les emplois seront préservés.
Mais on n'a pas entendu Ségolène Royal affirmer clairement que, si elle est élue, elle s'opposera à toute suppression d'emploi chez Airbus. Le promettrait-elle qu'il faudrait veiller à ce qu'elle tienne sa parole, mais elle ne le promet même pas !
Ces suppressions d'emplois, c'est un gâchis humain et économique qui illustre le fonctionnement aberrant de ce système économique. Cela illustre aussi l'impuissance des dirigeants de l'État et leur refus de s'opposer aux grands groupes dont la décision de fermer une usine est une catastrophe pour les travailleurs jetés à la porte et pour toute la société.
Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 14 mars 2007
Les adieux de Tartuffe: Poudre aux yeux et gros mensonges
« J'aurais voulu, bien sûr, bousculer davantage les égoïsmes pour répondre plus vite aux difficultés que connaissent certains d'entre vous », a fait semblant de regretter Chirac, lors de son intervention télévisée où il a confirmé qu'il ne serait pas candidat lors de la prochaine élection présidentielle. Cela ne l'a pas empêché de se déclarer « fier » d'une réforme des retraites qui contraint les salariés à prendre leur retraite plus tard, avec des pensions largement amputées. « Fier » aussi de l'action qui aurait été menée contre le chômage sous sa présidence, alors que les services statistiques officiels n'osent même pas en publier les chiffres avant les élections, tant ils contredisent les affirmations du gouvernement.
Chirac n'a pas lésiné sur les déclarations d'amour aux « Français ». Il en a bien servi certains, c'est vrai : les riches, objet de toutes ses attentions, qui ont vu les revenus de leurs paquets d'actions s'envoler et leurs impôts baisser.
Mais la population laborieuse n'a aucune raison d'être reconnaissante à Chirac du bilan de ces douze années. Son niveau de vie a régressé, du fait de la stagnation des salaires et de la hausse du coût de la vie. Des centaines de milliers de licenciements et de suppressions d'emplois ont nourri le chômage et l'ont maintenu à un niveau catastrophique. Conséquence de ces réductions d'effectifs, ceux qui ont conservé leur emploi ont vu augmenter considérablement les charges de travail. Les emplois précaires et les temps partiels imposés se sont multipliés. La baisse du niveau de vie et la spéculation immobilière ont conduit à une crise du logement qui a ramené le pays au niveau de l'immédiat après-guerre, et qui fait que dans la France de 2007 des milliers de salariés sont obligés de vivre dans la rue, et des millions de personnes de vivre dans des locaux et des conditions indignes de notre époque.
Voilà le résultat d'une politique tout entière au service du grand patronat et de la fraction la plus riche de la population.
Mais ce bilan n'est pas seulement celui de Chirac et de la droite. De 1997 à 2002, il y a eu la « cohabitation », un gouvernement de gauche, dirigé par Jospin, avec la participation de ministres communistes, dont Marie-George Buffet. Et la politique de ce gouvernement a été si peu différente de celle de la droite, qu'à l'élection présidentielle de 2002 la gauche a perdu quatre millions de voix, ce qui a permis à Le Pen d'être présent au deuxième tour. Et plutôt que de s'interroger sur les raisons de cette défaite, la gauche a préféré appeler à voter Chirac (qui n'avait pas besoin de ses voix pour être sûr de l'emporter), lui donnant ainsi la possibilité de dire que la politique qu'il menait, il la menait avec le soutien de 82 % des électeurs.
Alors, quand Ségolène Royal déclare, après l'intervention de Chirac, qu'« une nouvelle page va s'ouvrir », mais après avoir salué « la dignité d'intervention du chef de l'État », on peut s'interroger sur ce que sera le contenu de cette « nouvelle page » si elle est élue. Car Ségolène Royal ne propose aucune mesure capable de combattre efficacement la baisse du niveau de vie, le chômage et la crise du logement qui résument le bilan des deux mandats de Chirac.
Sarkozy à l'Elysée ce serait un Chirac-bis, l'arrogance en plus, ne cachant même pas que son objectif est de restreindre encore les droits des travailleurs pour satisfaire le grand patronat.
Mais s'il faut voter contre Sarkozy, il faut aussi dire par notre vote que nous exigerons du nouveau gouvernement qu'il prenne rapidement des mesures concrètes pour relever les salaires et les retraites, pour créer des emplois, et pour mettre en chantier les centaines de milliers de logements décents et abordables qui manquent actuellement.
C'est pour permettre aux travailleurs d'exprimer cette exigence que je me présente à cette élection.
Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 20 mars 2007
Le changement qui serait vraiment nécessaire:
Mettre fin à la dictature des conseils d'administration !
Les candidats qui rêvent d'être qualifiés pour le deuxième tour de l'élection présidentielle se prononcent, chacun à sa manière, pour le « changement ». Sarkozy a placé sa campagne sous le signe d'une « rupture », consistant à continuer la politique de Chirac, avec en plus quelques appels du pied à l'électorat de Le Pen. Bayrou prétend vouloir sortir du bipartisme UMP-PS. Ségolène Royal vient de se dire (après ce même Bayrou) en faveur d'une VIe République.
Mais pas plus que les candidats de droite, qui se situent ouvertement sur le terrain de la défense des intérêts du grand patronat, elle ne propose de changer quoi que ce soit au fonctionnement du système économique, de remettre en cause le pouvoir qu'exercent quelques poignées de gros actionnaires, qui décident sans aucun contrôle du sort de millions de travailleurs, de l'avenir de régions entières.
Car dans ce système, ce ne sont pas les ministres qui gouvernent vraiment. Même s'ils en ont l'air, parce que les décisions qu'ils prennent sont conformes à ce qu'attend d'eux le grand patronat. Mais, qu'ils s'en écartent ne serait-ce qu'en paroles, et ils sont vite rappelés à l'ordre. Quand Villepin a suggéré que EADS-Airbus, qui veut supprimer dix mille emplois, ne distribue pas de dividendes cette année, l'un des dirigeants de cette société lui a sèchement répliqué « qu'aucun gouvernement ne décide de notre dividende » et que « cette question est réglée par le conseil d'administration ».
C'est cela le fonctionnement dit « normal » du système capitaliste. Un système dans lequel, guidés par la seule recherche du profit, les dirigeants des grandes entreprises peuvent décider librement de fermer des usines, de réduire au chômage des milliers de travailleurs, en même temps qu'ils imposent aux autres des charges de travail sans cesse croissantes. Un système responsable du chômage, de la généralisation de la précarité, des temps partiels imposés et de la multiplication de ceux qu'on appelle les « travailleurs pauvres ». Un système responsable de la spéculation immobilière et de la scandaleuse crise du logement que nous connaissons.
Évidemment, les responsables de ce système ne disent jamais ouvertement que leur seul mobile est l'intérêt égoïste. Ils invoquent la concurrence internationale, des difficultés économiques. Mais pourquoi devrions-nous les croire, alors que les bilans de leurs entreprises viennent régulièrement démentir leurs propos ?
Il serait normal, il est nécessaire que l'ensemble de la population puisse exercer un contrôle sur la manière dont sont prises des décisions qui concernent la vie de millions de personnes. Il faudrait que les travailleurs aient accès à toute la comptabilité des entreprises, et pas seulement aux informations tronquées et truquées délivrées aux Comités d'entreprise. Il faudrait que chacun puisse informer les autres de ce qu'il observe dans son travail, et pour cela rendre la vie économique transparente, abolir le secret commercial, le secret de fabrication, qui sont bien plus dirigés contre l'ensemble de la population que contre la concurrence qui, elle, a bien des moyens de savoir.
Ce sont aussi les comptes bancaires des gros actionnaires, leur fortune personnelle, qui devraient être portés à la connaissance de la population. Les patrons savent bien, au centime près, ce que gagne chacun de leurs salariés. Les banquiers de qui nous sollicitons un prêt n'ignorent rien de ce que nous possédons. Pourquoi la population n'aurait-elle pas le droit de connaître le montant de la fortune de ceux qui prétendent lui imposer des sacrifices, au nom de prétendues nécessités économiques ?
Si je me présente dans cette élection présidentielle, c'est pour permettre aux travailleurs de dire à la gauche que, s'ils votent contre Sarkozy, ce n'est pas pour se contenter de formules creuses comme la « VIe République ». Mais c'est pour affirmer leur volonté de voir appliquer une politique qui s'attaque réellement aux problèmes du chômage, des bas salaires, du logement, ce qui passe par cette exigence de transparence, vitale pour toute la population laborieuse.
Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 23 mars 2007
De l'art d'escamoter les vrais problèmes
Le chômage se maintient à un niveau inacceptable, d'autant plus qu'Airbus, Alcatel et bien d'autres grandes entreprises annoncent les unes après les autres des plans de suppressions d'emplois. Les emplois précaires, les temps partiels imposés qui permettent tout juste de survivre se multiplient. Le niveau de vie de la population laborieuse régresse, y compris pour les travailleurs qui ont un emploi stable. Plus de 1 200 000 ménages sont sur les listes d'attente pour obtenir un logement social. Au total il manque certainement plus de 2 000 000 de logements à loyers abordables pour mettre fin à la scandaleuse crise du logement qui condamne autant de familles à s'entasser chez des proches ou à vivre dans des taudis, voire dans la rue.
Est-ce cela qui est au coeur des débats dans cette campagne présidentielle ? Pas du tout, en ce qui concerne les deux candidats dont on nous dit qu'ils ont le plus de chances d'être présents au second tour. La principale préoccupation de Sarkozy, c'est son projet de « ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration ». On ne voit pas très bien en quoi pourrait consister ce « ministère de l'Identité nationale ». Quant à y adjoindre « l'immigration », on en a un avant-goût avec l'affaire de la maternelle de la rue Rampal, à Paris, et le climat de rafle au faciès et de chasse aux enfants qui l'accompagne et qui rappelle de sinistres périodes de l'Histoire. Ségolène Royal, qui se prétend de gauche, a dénoncé cette proposition, mais pour s'empresser de se faire à son tour le chantre de cette « identité nationale » et de proposer à chaque Français d'avoir chez lui un drapeau tricolore à accrocher à sa fenêtre le 14 juillet. Quelle belle proposition pour les chômeurs... et encore plus pour les sans-logis ! Ces gens-là se moquent de nous, en faisant passer ces escarmouches ridicules pour les problèmes de l'heure.
La seule solution que Sarkozy met en avant pour améliorer le niveau de vie des travailleurs, c'est de « travailler plus pour gagner plus ». C'est se moquer des chômeurs, des travailleuses et des travailleurs en temps partiel imposé, des ouvriers rivés à la chaîne et que leurs horaires de travail, imposés par le patron, laissent exténués ! Mais c'est dans l'ordre des choses car Sarkozy est le représentant direct des intérêts du grand patronat.
Mais Ségolène Royal ne propose guère mieux. Sa promesse de passer le smic à 1 500 euros brut... dans cinq ans (niveau qu'il atteindra sans doute par le seul effet des réajustements automatiques dus à l'augmentation du coût de la vie) ne l'engage en fait à rien. Et plutôt que de défendre les revendications du monde du travail, elle préfère chasser sur les terres de Sarkozy et de Le Pen, dans l'espoir de récupérer des voix parmi ceux qui s'imaginent que la possession d'une carte d'identité française en fait les égaux de patrons et de nantis que leur « patriotisme économique » n'empêche pas de s'installer, ou de domicilier leurs capitaux, dans des paradis fiscaux plus ou moins exotiques.
Dans ce concert de discours plus hypocrites les uns que les autres, il est nécessaire de faire entendre la voix des travailleurs, pour dire certes à la droite, dans sa version brutale à la Sarkozy, ou dans sa version « light » à la Bayrou, que nous l'avons assez vue. Mais aussi pour dire à la gauche que face à la persistance du chômage, à la baisse du niveau de vie des classes populaires, à la crise du logement, il n'y a pas d'autre solution réaliste que de prendre sur les profits des grands groupes capitalistes pour financer les investissements nécessaires.
Je me présente à ces élections pour permettre aux travailleurs d'exprimer leur rejet de la droite, tout en disant à la gauche que le monde du travail attend d'elle autre chose que des discours creux.
Les voix qui se porteront sur ma candidature seront autant d'encouragements, pour tous ceux que la situation actuelle désespère, à ne pas se résigner, en leur montrant qu'une fraction de la classe ouvrière se prépare à imposer par la lutte ce que la droite leur refuse, et que la gauche n'est pas prête à leur accorder.
Source http://www.lutte-ouvrière.org, le 30 mars 2007