Texte intégral
Question.- Comment l'UDF vit-elle la brutale croissance de ses parts de marché ?
H. MORIN.- Sereinement. Organiser un meeting de 800 ou 4 000 personnes, c'est à peu près la même chose. Il est vrai que le
service de presse est totalement débordé, notamment par les demandes de plusieurs centaines de journalistes de la presse
étrangère.
Question.- Et votre candidat, n'est-il pas grisé par ce qui lui arrive ?
H. MORIN.- Non, pas du tout. François Bayrou est venu récemment dans ma circonscription. À cette occasion, il a rencontré 70
agriculteurs. L'un d'eux a dit après la réunion : "Au moins, lui, il a de la glaise aux chaussures".
Question.- Comment analysez-vous le succès actuel de François Bayrou ? C'est l'UDF qui revient à ses niveaux d'avant la
création de l'UMP ?
H. MORIN.- Bayrou réalise ce que Valéry Giscard d'Estaing n'a jamais osé : se séparer du RPR, devenu aujourd'hui l'UMP. L'UDF
s'affirme comme une force politique autonome qui souhaite modifier en profondeur un système qui depuis 25 ans nous conduit au
déclin. Bien entendu, c'est plus risqué que de rester sous la tutelle d'un "grand parti frère", mais face à une situation
aussi grave, il faut des solutions exceptionnelles, comme la création d'un gouvernement de salut public qui réunira des
hommes et des femmes de part et d'autre de l'échiquier politique.
Question.- N'êtes-vous pas désormais dans l'obligation d'enterrer votre marque, l'UDF, qui évoque dans l'opinion le
centre-droit ?
H. MORIN.- Oui, probablement. D'où l'idée que nous avons depuis longtemps de créer un Parti démocrate. La difficulté est
évidemment d'abandonner un label connu de 100 % des Français pour le remplacer par un nouveau. Il faudra, un jour ou l'autre,
que nous accomplissions cette mutation pour marquer la rupture entre les temps anciens et les temps nouveaux. Il est vrai que
cette nouvelle formation
aurait plus sa place dans l'hypothèse d'une victoire de François Bayrou à l'élection présidentielle.
Question.- Et pourquoi un parti démocrate ?
H. MORIN.- La question de la démocratie, nous la portons en nous. Nous voulons rompre avec un système qui la confisque. La
France est une monarchie républicaine mais pas une démocratie où le pouvoir exécutif est contrôlé par le parlement au nom des
citoyens.
Question.- L'UDF se dit libérale, sociale et européenne. Quel serait le triptyque d'un Parti démocrate à la française ?
H. MORIN.- J'aime bien le concept de "social-économie" développé par François Bayrou. Pour qu'une économie marche bien, il
faut de la cohésion sociale et il ne peut y avoir de politiques de solidarité efficaces s'il n'y a pas de création de
richesses. Cette symétrie correspond à notre démarche.
Question.- Que manque-t-il à François Bayrou pour se hisser aux côtés de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy dans les
sondages et devenir un réel prétendant au second tour ?
H. MORIN.- D'abord, un mot sur les sondages. L'UDF n'est pas un gros client des instituts, et je crains, malheureusement, que
ça ne joue dans la présentation de certains résultats. Sur le fond, tout se jouera
dans la dernière ligne droite.
Question.- Il ne manque pas à votre candidat quelques gros calibres à ses côtés pour le crédibiliser dans le rôle de chef de
l'État ?
H. MORIN.- Je trouve que Marielle de Sarnez, Jean-Louis Bourlanges, Jean-Marie Cavada, Jean Peyrelevade, Michel Mercier et
bien d'autres ont les qualités pour occuper des postes ministériels. Des individualités comme celles-là valent bien
Douste-Blazy ou Raffarin.
Question.- Tous ceux que vous citez n'ont cependant jamais appartenu à un gouvernement...
H. MORIN.- Et alors ? Blair, Aznar ou Zapatero sont devenus des premiers ministres sans jamais avoir exercé la moindre
fonction ministérielle. Les personnalités qui entourent Bayrou n'ont pas encore été ministre mais ont assumé des
responsabilités importantes dans des exécutifs locaux ou des grandes entreprises.
Question.- Redoutez-vous le ralliement à Nicolas Sarkozy de votre ancien compagnon Jean-Louis Borloo qui incarne lui aussi le
centre et les valeurs sociales ?
H. MORIN.- Pas du tout. Les soutiens des uns et des autres, ça ne fait pas bouger une voix. Les Français élisent un homme,
président de la République. Si Sarkozy est élu, ce n'est pas Borloo qui
l'empêchera de faire ce dont il a envie. Source http://www.bayrou.fr, le 3 avril 2007
H. MORIN.- Sereinement. Organiser un meeting de 800 ou 4 000 personnes, c'est à peu près la même chose. Il est vrai que le
service de presse est totalement débordé, notamment par les demandes de plusieurs centaines de journalistes de la presse
étrangère.
Question.- Et votre candidat, n'est-il pas grisé par ce qui lui arrive ?
H. MORIN.- Non, pas du tout. François Bayrou est venu récemment dans ma circonscription. À cette occasion, il a rencontré 70
agriculteurs. L'un d'eux a dit après la réunion : "Au moins, lui, il a de la glaise aux chaussures".
Question.- Comment analysez-vous le succès actuel de François Bayrou ? C'est l'UDF qui revient à ses niveaux d'avant la
création de l'UMP ?
H. MORIN.- Bayrou réalise ce que Valéry Giscard d'Estaing n'a jamais osé : se séparer du RPR, devenu aujourd'hui l'UMP. L'UDF
s'affirme comme une force politique autonome qui souhaite modifier en profondeur un système qui depuis 25 ans nous conduit au
déclin. Bien entendu, c'est plus risqué que de rester sous la tutelle d'un "grand parti frère", mais face à une situation
aussi grave, il faut des solutions exceptionnelles, comme la création d'un gouvernement de salut public qui réunira des
hommes et des femmes de part et d'autre de l'échiquier politique.
Question.- N'êtes-vous pas désormais dans l'obligation d'enterrer votre marque, l'UDF, qui évoque dans l'opinion le
centre-droit ?
H. MORIN.- Oui, probablement. D'où l'idée que nous avons depuis longtemps de créer un Parti démocrate. La difficulté est
évidemment d'abandonner un label connu de 100 % des Français pour le remplacer par un nouveau. Il faudra, un jour ou l'autre,
que nous accomplissions cette mutation pour marquer la rupture entre les temps anciens et les temps nouveaux. Il est vrai que
cette nouvelle formation
aurait plus sa place dans l'hypothèse d'une victoire de François Bayrou à l'élection présidentielle.
Question.- Et pourquoi un parti démocrate ?
H. MORIN.- La question de la démocratie, nous la portons en nous. Nous voulons rompre avec un système qui la confisque. La
France est une monarchie républicaine mais pas une démocratie où le pouvoir exécutif est contrôlé par le parlement au nom des
citoyens.
Question.- L'UDF se dit libérale, sociale et européenne. Quel serait le triptyque d'un Parti démocrate à la française ?
H. MORIN.- J'aime bien le concept de "social-économie" développé par François Bayrou. Pour qu'une économie marche bien, il
faut de la cohésion sociale et il ne peut y avoir de politiques de solidarité efficaces s'il n'y a pas de création de
richesses. Cette symétrie correspond à notre démarche.
Question.- Que manque-t-il à François Bayrou pour se hisser aux côtés de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy dans les
sondages et devenir un réel prétendant au second tour ?
H. MORIN.- D'abord, un mot sur les sondages. L'UDF n'est pas un gros client des instituts, et je crains, malheureusement, que
ça ne joue dans la présentation de certains résultats. Sur le fond, tout se jouera
dans la dernière ligne droite.
Question.- Il ne manque pas à votre candidat quelques gros calibres à ses côtés pour le crédibiliser dans le rôle de chef de
l'État ?
H. MORIN.- Je trouve que Marielle de Sarnez, Jean-Louis Bourlanges, Jean-Marie Cavada, Jean Peyrelevade, Michel Mercier et
bien d'autres ont les qualités pour occuper des postes ministériels. Des individualités comme celles-là valent bien
Douste-Blazy ou Raffarin.
Question.- Tous ceux que vous citez n'ont cependant jamais appartenu à un gouvernement...
H. MORIN.- Et alors ? Blair, Aznar ou Zapatero sont devenus des premiers ministres sans jamais avoir exercé la moindre
fonction ministérielle. Les personnalités qui entourent Bayrou n'ont pas encore été ministre mais ont assumé des
responsabilités importantes dans des exécutifs locaux ou des grandes entreprises.
Question.- Redoutez-vous le ralliement à Nicolas Sarkozy de votre ancien compagnon Jean-Louis Borloo qui incarne lui aussi le
centre et les valeurs sociales ?
H. MORIN.- Pas du tout. Les soutiens des uns et des autres, ça ne fait pas bouger une voix. Les Français élisent un homme,
président de la République. Si Sarkozy est élu, ce n'est pas Borloo qui
l'empêchera de faire ce dont il a envie. Source http://www.bayrou.fr, le 3 avril 2007