Texte intégral
Lorsqu'il y a un mois je convoquais le premier comité national sécheresse de l'année, ses conclusions étaient très pessimistes pour une partie du territoire, principalement :
- le bassin Adour-Garonne, où la pression de l'usage agricole est forte ;
- sur le couloir Rhodanien et le pourtour méditerranéen ;
- ainsi que sur le sud du bassin parisien.
Le préfet coordonnateur de bassin Adour Garonne a réuni à ma demande un comité sécheresse de bassin le 19 mars dernier.
Messieurs Bésème, Président du comité national, et Berteaud, Directeur de l'eau, y assistaient.
Le comité a permis d'examiner les mesures à prendre pour faire face à une éventuelle crise cet été ainsi que celles permettant, sur le long terme, de rétablir le déséquilibre structurel de ressource en eau dans cette région.
J'ai également demandé aux préfets des 40 départements pour lequel le cumul de pluviométrie efficace depuis le début de l'année hydrologique était inférieur à la normale au 1er mars, de réunir les instances de concertation locale dans l'objectif de partager une analyse actualisée de la situation hydrologique, sanitaire et agricole, d'adapter les mesures nécessaires et de rappeler le dispositif des limitations d'usages qui sera mis en oeuvre si les conditions hydrologiques l'exigent.
Nous avons craint, fin février, à une situation comparable à celle de 2005, sur certaines parties du territoire.
La pluviométrie de mars nous permet d'envisager avec un petit peu plus de sérénité la suite de la saison.
Mais, même si les nouvelles sont plutôt rassurantes, certaines régions ont toujours une situation alarmante et il convient de rester vigilant pour avoir partout une capacité de réaction rapide si la situation se dégradait dans les mois à venir.
Monsieur Bésème va tout à l'heure vous donner des indications plus précises sur la situation actuelle.
La répétition d'années sèches, 2003, 2005, 2006, et, même si on peut espérer que ce sera dans une moindre mesure, 2007, nous rappelle que la gestion de la sécheresse ne saurait se résumer à la gestion de crise.
Nous devrons continuer à agir pour rétablir durablement l'équilibre entre l'offre et la demande en eau.
Dans les secteurs en déficit structurel important où les demandes en eau sont nettement supérieures aux ressources actuelles, une réflexion devra s'engager.
Vu l'importance des prélèvements agricoles en été, un élément incontournable de cette réflexion devra porter sur l'adaptation des productions agricoles aux ressources locales, éventuellement à créer, dans des conditions économiquement supportables pour tous.
L'appui de la recherche agronomique pour trouver des solutions sera indispensable.
En bref, le maître mot demeure « vigilance ».
Je sais que chacun d'entre vous y contribue à travers les informations qu'il transmet à nos concitoyens et je vous adresse tous mes remerciements pour l'appui que vous nous avez apporté dans la gestion des sécheresses précédentes, comme je ne doute pas que vous continuerez à le faire.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 11 avril 2007