Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec France Info le 23 avril 2007, sur le dossier du nucléaire iranien et sur les relations de l'Union européenne avec l'Autorité palestinienne et la Russie.

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Circonstance : Conseil affaires générales et relations extérieures, à Luxembourg le 23 avril 2007

Média : France Info

Texte intégral

Q - Vous avez évoqué l'Iran aujourd'hui. Qu'est ce qui a été décidé ?
R - Sur l'Iran, qui continue malheureusement à ne pas respecter ses engagements, les Européens ont décidé de mettre en oeuvre la dernière résolution des Nations unies, avec des mesures de sanctions - il le fallait - mais en même temps, ils gardent ouverte la porte du dialogue. La communauté internationale doit envoyer des messages clairs à l'Iran, ces messages sont ceux de l'unité de la communauté internationale, de la fermeté, mais aussi du dialogue. Mercredi, il y aura une rencontre entre le Haut-Représentant, Javier Solana, et l'envoyé iranien. Je veux espérer que l'Iran comprendra qu'il lui faut utiliser ce dialogue pour progresser dans ses relations avec la communauté internationale. En tout cas, c'est le message que nous envoyons aujourd'hui : nous sommes ouverts au dialogue dans le respect des engagements que l'Iran a pris au regard de la communauté internationale.
Q - A propos du Moyen-Orient, l'Europe va-t-elle travailler avec le gouvernement d'union nationale ?
R - La constitution d'un gouvernement d'Union nationale palestinien était attendue depuis de très longs mois par l'Union européenne, et au-delà par l'ensemble de la communauté internationale. C'est un élément nouveau, c'est un élément important, et nous devons en tenir compte dans nos relations avec les Palestiniens. Comment ? Eh bien de deux façons : par les contacts que nous aurons avec les membres de ce nouveau gouvernement qui n'appartiennent pas au Hamas - et pour les autres, nous espérons qu'ils évolueront et prendront en compte les trois principes rappelés par le Quartet - et par l'aide. A cet égard, le mécanisme dit "temporaire", contournant le gouvernement palestinien, reste en place. Il a été prolongé de trois mois, et nous cherchons, avec le nouveau ministre palestinien des Finances, le moyen de reprendre maintenant des aides directes au gouvernement palestinien avec un mécanisme à la fois fiable, transparent et efficace.
Q - Vous avez évoqué la rencontre avec la Russie tout à l'heure ?
R - Pas lors du CAG : le dossier des relations entre l'Union européenne avec la Russie se trouve toujours bloqué du fait d'une difficulté qui persiste entre la Russie et la Pologne, Pologne, pays membre de l'Union européenne, qui a donc notre solidarité. La Commission fait beaucoup d'efforts, tout comme la Présidence allemande, pour lever ce blocage. J'espère bien qu'elles y arriveront.
Q - Une dernière question : un commentaire sur la mort de Boris Eltsine ?
R - Boris Eltsine était un grand président de la Russie. Un personnage dont chacun se souvient parce qu'il était hors du commun, dans tous les sens du terme. Mais je voudrais surtout rappeler qu'il a été le sauveur de la démocratie en Russie, quand il le fallait, là où il le fallait, avec courage, et il faut le saluer pour cela.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 avril 2007