Texte intégral
C. Barbier.- F. Bayrou a la certitude de pressions sarkozystes sur l'information" pour éviter le débat Royal/Bayrou, a-t-il déclaré sur RTL. J. Dray évoque un CSA soumis au pouvoir. J. Lang parle même d'Etat sarkozyste. C'est quoi ? C'est une bonne vieille tactique de diabolisation de N. Sarkozy ?
R.- Non, pas du tout, parce que, là, j'ai la lettre du CSA qui date du 24 avril, qui dit clairement que ce débat pouvait avoir lieu. Donc c'est bien des pressions qui ont été exercées par l'équipe de Sarkozy pour que ce débat n'ait pas lieu. Il y a une censure "sarkozienne" dans cette affaire, j'en suis profondément convaincu.
Q.- Est-ce une conviction ou des preuves ?
R.- C'est une conviction, parce que ce sont des multiples signaux pour que... On le sait bien, Sarkozy pratique, comme cela, toujours par intimidation. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir comment il fait sur les députés UMP...
Q.- UDF...
R.-...UDF, pardon, qui rallient l'UMP, c'est uniquement par intimidation ! F. Fillon a été le premier à le dire, dès 20 heures, le soir du premier tour. On est dans ce système-là. Et vous imaginez la France gouvernée par quelqu'un qui est tout près du grand pouvoir de l'argent, qui fait pression sur les médias ? Quelle démocratie ! C'est inacceptable. Donc, moi je dis "attention", et je dis en même temps que S. Royal a le droit de débattre avec qui elle veut, et quand elle veut.
Q.- Alors comment allez-vous faire ?
R.- On fera d'une façon ou d'une autre, on peut utiliser tous les moyens : l'Internet, la presse écrite... Enfin, de toute façon, on ne va pas empêcher S. Royal de parler avec qui elle veut. Que souhaite-t-elle avant ce deuxième tour ? C'est éclairer les Français. Il y a un deuxième tour, il y a deux candidats, il y a deux projets, deux démarches, deux choix de société. Mais en même temps, il y a d'autres électeurs qui se sont prononcés pour d'autres candidats, et qui ont aussi adressé un message, et qui veulent aussi comprendre avant de décider. Donc, c'est cela qu'elle souhaite. Et elle veut, non pas seulement un vote contre Sarkozy, mais elle veut un vote d'adhésion autour d'un pacte de rénovation de la République, et pour cela, il faut dialoguer et éclairer.
Q.- Quand elle dit que N. Sarkozy a reçu le président de la presse quotidienne régionale, celui-ci fait un démenti. Est-ce qu'elle ne cherche pas d'abord à faire peur de N. Sarkozy plutôt qu'à éclairer les électeurs ?
R.- Ecoutez, j'ai entendu, là, il y a quelques instants, F. Bayrou. Il n'y a pas que S. Royal qui se révolte contre cela. Il y a aussi, je crois, une majorité de Français qui ne veulent pas que soit porté atteinte au pluralisme et à la liberté d'expression dans notre pays. Vous voyez bien, le problème de la liberté, c'est fondamental dans la République française. Et donc, vous imaginez demain, un système totalement verrouillé, notamment dans les médias, aux mains des grandes puissances de l'argent ! Ce n'est pas rien quand même ! Et l'on sait très bien la proximité de N. Sarkozy avec ce que l'on appelle "l'oligarchie financière", avec le CAC 40, en tout cas c'est une évidence. Et puis sa méthode. Sa méthode autoritaire, et pas seulement sur la question de l'information, mais pour réformer la société, c'est : je décide et les Français exécutent ! Il l'a encore répété hier soir.
Q.- N'avez-vous pas en négociant avec F. Bayrou, plus à perdre sur votre gauche, en termes d'électeurs, qu'à gagner au centre ?
R.- Je pense qu'il ne faut pas parler de "négociations", il faut parler de "clarification". Parce qu'il y a eu effectivement au premier tour le choix des Français, un choix massif, à 85 %, c'est la plus forte participation à l'élection présidentielle depuis qu'elle existe, depuis 1965. Et il y a donc eu une volonté de mettre au deuxième tour N. Sarkozy pour la droite, ultra-droite conservatrice, et de l'autre côté, S. Royal. Mais il y a aussi des électeurs qui se sont prononcés pour d'autres candidats. Ceux de l'extrême gauche qui ont appelé spontanément et qui continuent d'appeler à battre N. Sarkozy et à voter pour S. Royal. Et puis, il y a les électeurs, qui sont libres, je pense comme tous les électeurs qui ont voté pour F. Bayrou et qui aimeraient bien pouvoir être éclairés, et qui ne voudraient pas se tromper. C'est ce travail qu'il faut faire.
Q.- Pendant que vous discutez avec F. Bayrou, les élus de terrain UDF, eux, sont pratiquement tous rangés derrière N. Sarkozy.
R.- Oui, mais parce que il y a eu des pressions sur eux, ils ont eu peur de ne pas être réélus. Et puis on les menace, cela a été dit clairement, je l'ai rappelé tout à l'heure.
Q.- Même au sein du PS, certains s'inquiètent, grognent et disent que, peut-être, F. Bayrou est en train de vous manipuler et de faire un hold-up sur la socialdémocratie.
R.- Vous savez, S. Royal a fait campagne sur son pacte présidentiel, elle continue à le faire. Il y a aussi dans ce Pacte des choses communes avec ce qu'a pu dire F. Bayrou dans sa campagne, je pense aux institutions qu'il faut réformer, à l'impartialité de l'Etat, une République exemplaire ; réformer le Conseil constitutionnel, le CSA, dans sa composition ; ou encore la démocratie sociale, pour réformer et non pas simplement de façon autoritaire ; l'Europe ; l'excellence écologique... Il y a quand même des choses que les électeurs de F. Bayrou ont fait passer aussi, dont il faut tenir compte. Et donc ce qui compte en France, au deuxième tour d'une élection présidentielle, c'est qu'effectivement se constitue une très très large majorité autour de S. Royal, donc du pacte présidentiel, mais avec les clarifications qui s'imposent.
Q.- S'il s'agit de faire barrage à N. Sarkozy qui est si dangereux, est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin, proposer une alliance des partis, un programme commun, et un ticket avec Bayrou à Matignon et S. Royal à l'Elysée ?
R.- Je le répète, nous sommes sous la Vème République, il y a deux tours, et au deuxième tour, ce qui forge la majorité présidentielle, c'est la majorité des électeurs qui sortira des urnes autour de la candidature de S. Royal, si elle est élue. Et donc, après, il y aura des élections législatives, et il faudra aussi une majorité pour mettre en oeuvre le pacte qu'elle propose aux Français. Nous sommes dans une étape qui est celle du deuxième tour de l'élection présidentielle, rien d'autre. Et c'est très important de le faire dans la transparence, dans la clarté. C'est aussi une façon nouvelle de faire de la politique, plutôt que d'être dans des discussions de couloirs, dans des petites réunions, dans des arrière-salles, où on essaie de concocter des gouvernements ou je ne sais quelle alliance. Il ne s'agit absolument pas de cela. Tout se passe devant les Français, d'où l'intérêt de ce débat.
Q.- Elle est prête à amender son Pacte présidentiel avec les bonnes idées centristes. Par exemple : aucune charge sur les deux premiers emplois dans une entreprise, dans une PME. C'est une bonne idée de F. Bayrou, pourriezvous la reprendre ?
R.- C'est pour cela que la clarification est importante. Dans toute sa campagne, S. Royal a dit : il y a 65 milliards d'euros d'aides qui sont accordés aux entreprises, et il y en a qui n'en ont pas besoin, notamment les grandes entreprises. Et les PME doivent être la priorité. Lui, il a parlé des PME, il n'a pas apporté la même solution technique. Mais enfin, la priorité, c'est d'aider les PME. Mais nous, notre règle du jeu, elle est très claire avec S. Royal, c'est "donnant-donnant", on ne va pas faire des aides, comme cela, unilatérales, et puis vous faites ce que vous voulez. Il faut de l'autre côté des engagements sur le contrat de travail, il faut des engagements pour ne pas délocaliser, il faut des engagements pour bien payer les gens, investir. C'est relancer l'économie en réconciliant le social et l'économique, c'est la démarche de S. Royal.
Q.- S. Royal défilera-t-elle le 1er Mai, à côté des syndicats des travailleurs ?
R.- Je ne sais pas. En tout cas, le 1er Mai, il y aura une manifestation organisée par S. Royal, une sorte de fête populaire, et en même temps, un grand discours qu'elle fera, parce que c'est aussi un symbole.
Q.- Au Stade Charléty.
R.- Oui, le 1er Mai c'est un symbole, ce n'est pas seulement un symbole pour la gauche, ce n'est pas seulement un symbole pour les syndicats, c'est aussi une certaine idée des droits des salariés et du travail, qu'il ne faut pas opposer à l'efficacité économique.
Q.- C'est la Fête du travail...
R.- La Fête du travail et des travailleurs.
Q.- Le chômage a encore baissé : moins 1,4 %. Vous vous réjouissez de ce bon chiffre du chômage ?
R.- Vous savez qu'il y a contestation sur les chiffres du chômage, parce qu'il y a beaucoup de travail précaire, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas comptés, qui sont radiés. Ce sont les professionnels du ministère du Travail eux-mêmes qui le disent, et qui avaient demandé que ces chiffres ne soient pas publiés. D'ailleurs, vous avez vu que le Gouvernement a fait un communiqué pour un petit peu s'excuser de "chiffres incomplets". Alors, nous ferons, si S. Royal est élue présidente de la République, tout de suite une concertation avec les partenaires sociaux, et pour que les statistiques du chômage, en accord avec le système européen des statistiques du chômage - vous savez qu'il conteste le système français - soient établies de façon, alors, là, inattaquable. Pour que, quand les chiffres tombent, il n'y ait pas de polémiques à chaque fois, comme c'est le cas aujourd'hui.
Q.- N. Sarkozy souhaite le retrait à terme des troupes français engagées en Afghanistan. Et vous ?
R.- Je pense qu'effectivement les troupes spéciales - il s'agit de services spéciaux...
Q.- Celles-là sont déjà en cours de retrait. ...
R.- Je pense qu'elles n'ont pas vocation à rester là-bas, et effectivement il faut le faire de façon progressive, mais concertée, négociée, pas n'importe comment. Mais effectivement, elles n'ont pas vocation à y rester durablement.
Q.- La Chine demande à S. Royal de l'objectivité et du calme. Maintenez-vous qu'il faut boycotter les J.O. de Pékin si la Chine ne change pas d'attitude en Afrique, et notamment au Soudan, au Darfour ?
R.- Je ne pense pas. Dans les relations internationales, il faut simplement parler vrai et parler franc, mais toujours dans un souci de dialogue. Je crois qu'il ne s'agit pas de casser les relations internationales, mais on n'est pas obligés forcément d'être toujours conformistes quand on parle aux Américains, à G. Bush, ou quand on parle aux Chinois. On peut à la fois avoir des relations, durables, des relations solides, mais en même temps leur dire, même à des amis ou à des partenaires : on a des points de désaccord, et ce sera vrai pour M. Poutine. Et en tout cas, je pense que c'est nécessaire si on veut créer des la confiance. Parce qu'il y a tellement de problèmes à régler au monde, en particulier le problème de la pauvreté, les questions du Sud et l'immigration, que cela nécessitera effectivement un langage de vérité.
R.- Non, pas du tout, parce que, là, j'ai la lettre du CSA qui date du 24 avril, qui dit clairement que ce débat pouvait avoir lieu. Donc c'est bien des pressions qui ont été exercées par l'équipe de Sarkozy pour que ce débat n'ait pas lieu. Il y a une censure "sarkozienne" dans cette affaire, j'en suis profondément convaincu.
Q.- Est-ce une conviction ou des preuves ?
R.- C'est une conviction, parce que ce sont des multiples signaux pour que... On le sait bien, Sarkozy pratique, comme cela, toujours par intimidation. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir comment il fait sur les députés UMP...
Q.- UDF...
R.-...UDF, pardon, qui rallient l'UMP, c'est uniquement par intimidation ! F. Fillon a été le premier à le dire, dès 20 heures, le soir du premier tour. On est dans ce système-là. Et vous imaginez la France gouvernée par quelqu'un qui est tout près du grand pouvoir de l'argent, qui fait pression sur les médias ? Quelle démocratie ! C'est inacceptable. Donc, moi je dis "attention", et je dis en même temps que S. Royal a le droit de débattre avec qui elle veut, et quand elle veut.
Q.- Alors comment allez-vous faire ?
R.- On fera d'une façon ou d'une autre, on peut utiliser tous les moyens : l'Internet, la presse écrite... Enfin, de toute façon, on ne va pas empêcher S. Royal de parler avec qui elle veut. Que souhaite-t-elle avant ce deuxième tour ? C'est éclairer les Français. Il y a un deuxième tour, il y a deux candidats, il y a deux projets, deux démarches, deux choix de société. Mais en même temps, il y a d'autres électeurs qui se sont prononcés pour d'autres candidats, et qui ont aussi adressé un message, et qui veulent aussi comprendre avant de décider. Donc, c'est cela qu'elle souhaite. Et elle veut, non pas seulement un vote contre Sarkozy, mais elle veut un vote d'adhésion autour d'un pacte de rénovation de la République, et pour cela, il faut dialoguer et éclairer.
Q.- Quand elle dit que N. Sarkozy a reçu le président de la presse quotidienne régionale, celui-ci fait un démenti. Est-ce qu'elle ne cherche pas d'abord à faire peur de N. Sarkozy plutôt qu'à éclairer les électeurs ?
R.- Ecoutez, j'ai entendu, là, il y a quelques instants, F. Bayrou. Il n'y a pas que S. Royal qui se révolte contre cela. Il y a aussi, je crois, une majorité de Français qui ne veulent pas que soit porté atteinte au pluralisme et à la liberté d'expression dans notre pays. Vous voyez bien, le problème de la liberté, c'est fondamental dans la République française. Et donc, vous imaginez demain, un système totalement verrouillé, notamment dans les médias, aux mains des grandes puissances de l'argent ! Ce n'est pas rien quand même ! Et l'on sait très bien la proximité de N. Sarkozy avec ce que l'on appelle "l'oligarchie financière", avec le CAC 40, en tout cas c'est une évidence. Et puis sa méthode. Sa méthode autoritaire, et pas seulement sur la question de l'information, mais pour réformer la société, c'est : je décide et les Français exécutent ! Il l'a encore répété hier soir.
Q.- N'avez-vous pas en négociant avec F. Bayrou, plus à perdre sur votre gauche, en termes d'électeurs, qu'à gagner au centre ?
R.- Je pense qu'il ne faut pas parler de "négociations", il faut parler de "clarification". Parce qu'il y a eu effectivement au premier tour le choix des Français, un choix massif, à 85 %, c'est la plus forte participation à l'élection présidentielle depuis qu'elle existe, depuis 1965. Et il y a donc eu une volonté de mettre au deuxième tour N. Sarkozy pour la droite, ultra-droite conservatrice, et de l'autre côté, S. Royal. Mais il y a aussi des électeurs qui se sont prononcés pour d'autres candidats. Ceux de l'extrême gauche qui ont appelé spontanément et qui continuent d'appeler à battre N. Sarkozy et à voter pour S. Royal. Et puis, il y a les électeurs, qui sont libres, je pense comme tous les électeurs qui ont voté pour F. Bayrou et qui aimeraient bien pouvoir être éclairés, et qui ne voudraient pas se tromper. C'est ce travail qu'il faut faire.
Q.- Pendant que vous discutez avec F. Bayrou, les élus de terrain UDF, eux, sont pratiquement tous rangés derrière N. Sarkozy.
R.- Oui, mais parce que il y a eu des pressions sur eux, ils ont eu peur de ne pas être réélus. Et puis on les menace, cela a été dit clairement, je l'ai rappelé tout à l'heure.
Q.- Même au sein du PS, certains s'inquiètent, grognent et disent que, peut-être, F. Bayrou est en train de vous manipuler et de faire un hold-up sur la socialdémocratie.
R.- Vous savez, S. Royal a fait campagne sur son pacte présidentiel, elle continue à le faire. Il y a aussi dans ce Pacte des choses communes avec ce qu'a pu dire F. Bayrou dans sa campagne, je pense aux institutions qu'il faut réformer, à l'impartialité de l'Etat, une République exemplaire ; réformer le Conseil constitutionnel, le CSA, dans sa composition ; ou encore la démocratie sociale, pour réformer et non pas simplement de façon autoritaire ; l'Europe ; l'excellence écologique... Il y a quand même des choses que les électeurs de F. Bayrou ont fait passer aussi, dont il faut tenir compte. Et donc ce qui compte en France, au deuxième tour d'une élection présidentielle, c'est qu'effectivement se constitue une très très large majorité autour de S. Royal, donc du pacte présidentiel, mais avec les clarifications qui s'imposent.
Q.- S'il s'agit de faire barrage à N. Sarkozy qui est si dangereux, est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin, proposer une alliance des partis, un programme commun, et un ticket avec Bayrou à Matignon et S. Royal à l'Elysée ?
R.- Je le répète, nous sommes sous la Vème République, il y a deux tours, et au deuxième tour, ce qui forge la majorité présidentielle, c'est la majorité des électeurs qui sortira des urnes autour de la candidature de S. Royal, si elle est élue. Et donc, après, il y aura des élections législatives, et il faudra aussi une majorité pour mettre en oeuvre le pacte qu'elle propose aux Français. Nous sommes dans une étape qui est celle du deuxième tour de l'élection présidentielle, rien d'autre. Et c'est très important de le faire dans la transparence, dans la clarté. C'est aussi une façon nouvelle de faire de la politique, plutôt que d'être dans des discussions de couloirs, dans des petites réunions, dans des arrière-salles, où on essaie de concocter des gouvernements ou je ne sais quelle alliance. Il ne s'agit absolument pas de cela. Tout se passe devant les Français, d'où l'intérêt de ce débat.
Q.- Elle est prête à amender son Pacte présidentiel avec les bonnes idées centristes. Par exemple : aucune charge sur les deux premiers emplois dans une entreprise, dans une PME. C'est une bonne idée de F. Bayrou, pourriezvous la reprendre ?
R.- C'est pour cela que la clarification est importante. Dans toute sa campagne, S. Royal a dit : il y a 65 milliards d'euros d'aides qui sont accordés aux entreprises, et il y en a qui n'en ont pas besoin, notamment les grandes entreprises. Et les PME doivent être la priorité. Lui, il a parlé des PME, il n'a pas apporté la même solution technique. Mais enfin, la priorité, c'est d'aider les PME. Mais nous, notre règle du jeu, elle est très claire avec S. Royal, c'est "donnant-donnant", on ne va pas faire des aides, comme cela, unilatérales, et puis vous faites ce que vous voulez. Il faut de l'autre côté des engagements sur le contrat de travail, il faut des engagements pour ne pas délocaliser, il faut des engagements pour bien payer les gens, investir. C'est relancer l'économie en réconciliant le social et l'économique, c'est la démarche de S. Royal.
Q.- S. Royal défilera-t-elle le 1er Mai, à côté des syndicats des travailleurs ?
R.- Je ne sais pas. En tout cas, le 1er Mai, il y aura une manifestation organisée par S. Royal, une sorte de fête populaire, et en même temps, un grand discours qu'elle fera, parce que c'est aussi un symbole.
Q.- Au Stade Charléty.
R.- Oui, le 1er Mai c'est un symbole, ce n'est pas seulement un symbole pour la gauche, ce n'est pas seulement un symbole pour les syndicats, c'est aussi une certaine idée des droits des salariés et du travail, qu'il ne faut pas opposer à l'efficacité économique.
Q.- C'est la Fête du travail...
R.- La Fête du travail et des travailleurs.
Q.- Le chômage a encore baissé : moins 1,4 %. Vous vous réjouissez de ce bon chiffre du chômage ?
R.- Vous savez qu'il y a contestation sur les chiffres du chômage, parce qu'il y a beaucoup de travail précaire, il y a beaucoup de gens qui ne sont pas comptés, qui sont radiés. Ce sont les professionnels du ministère du Travail eux-mêmes qui le disent, et qui avaient demandé que ces chiffres ne soient pas publiés. D'ailleurs, vous avez vu que le Gouvernement a fait un communiqué pour un petit peu s'excuser de "chiffres incomplets". Alors, nous ferons, si S. Royal est élue présidente de la République, tout de suite une concertation avec les partenaires sociaux, et pour que les statistiques du chômage, en accord avec le système européen des statistiques du chômage - vous savez qu'il conteste le système français - soient établies de façon, alors, là, inattaquable. Pour que, quand les chiffres tombent, il n'y ait pas de polémiques à chaque fois, comme c'est le cas aujourd'hui.
Q.- N. Sarkozy souhaite le retrait à terme des troupes français engagées en Afghanistan. Et vous ?
R.- Je pense qu'effectivement les troupes spéciales - il s'agit de services spéciaux...
Q.- Celles-là sont déjà en cours de retrait. ...
R.- Je pense qu'elles n'ont pas vocation à rester là-bas, et effectivement il faut le faire de façon progressive, mais concertée, négociée, pas n'importe comment. Mais effectivement, elles n'ont pas vocation à y rester durablement.
Q.- La Chine demande à S. Royal de l'objectivité et du calme. Maintenez-vous qu'il faut boycotter les J.O. de Pékin si la Chine ne change pas d'attitude en Afrique, et notamment au Soudan, au Darfour ?
R.- Je ne pense pas. Dans les relations internationales, il faut simplement parler vrai et parler franc, mais toujours dans un souci de dialogue. Je crois qu'il ne s'agit pas de casser les relations internationales, mais on n'est pas obligés forcément d'être toujours conformistes quand on parle aux Américains, à G. Bush, ou quand on parle aux Chinois. On peut à la fois avoir des relations, durables, des relations solides, mais en même temps leur dire, même à des amis ou à des partenaires : on a des points de désaccord, et ce sera vrai pour M. Poutine. Et en tout cas, je pense que c'est nécessaire si on veut créer des la confiance. Parce qu'il y a tellement de problèmes à régler au monde, en particulier le problème de la pauvreté, les questions du Sud et l'immigration, que cela nécessitera effectivement un langage de vérité.