Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec Le Nouvel Economiste le 5 avril 2005, sur la stratégie électorale des partis politiques à l'égard des Français à l'étranger.

Prononcé le

Média : Le Nouvel Economiste

Texte intégral

Q - Pourquoi les politiques ne s'intéressent aux Français vivant à l'étranger qu'une fois tous les cinq ans ?
R - En tant que ministre des Affaires étrangères, si j'en juge par le nombre de questions qui me sont posées par des députés et des sénateurs de toutes les tendances politiques sur les expatriés, je ne peux que contester cette allégation. Qu'il s'agisse des problèmes d'éducation pour les enfants, de la sécurité des communautés françaises ou des perspectives d'investissements pour nos entreprises, le sujet mobilise bien la classe politique.
Comment d'ailleurs en irait-il autrement, quand des crises viennent malheureusement rappeler - je pense aux événements du Liban l'été dernier, qui nous ont conduits à rapatrier des milliers de compatriotes - que la sécurité de chacun peut à tout moment être remise en question ? Lorsque je m'adresse, chaque année, à l'Assemblée des Français de l'étranger, je ressens bien l'importance de ce lien qui unit la communauté des expatriés à ses racines, et ceci quelle que soit l'ancienneté de l'expatriation. C'est donc un mouvement permanent d'échanges qui s'établit entre les Français, où qu'ils se trouvent dans le monde. Cela inclut bien évidemment les aspects politiques, et nous devons nous réjouir, à cet égard, que les inscriptions sur les listes électorales aient connu une hausse spectaculaire ces derniers mois. Faut-il y voir le résultat d'un intérêt soudain des partis politiques pour cette réserve de voix ? Je ne le pense pas. Il me semble que le dialogue est permanent, mais qu'il s'est retrouvé redynamisé par les nouvelles technologies, qui rapprochent considérablement les Français résidant à l'étranger de ceux qui vivent en métropole ou en outre-mer.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 avril 2007