Texte intégral
Je suis venu vous dire quelques mots d'un lieu, la Maison du Théâtre et de la Danse, mais je veux tout d'abord vous parler d'une femme. Une femme que je ne connais pas, mais dont le travail force mon respect.
Le parcours de Nadine Varoutsikos, il est là, sous nos yeux, disponible, comme cristallisé dans le lieu où nous sommes. Si vous y prenez garde, vous y trouverez les indices de la ténacité de cette femme, de sa créativité et de sa passion démocratique pour l'art et la culture.
De "Titanic Mississippi", une comédie musicale portée par cinquante jeunes de la ville à " El Menfi ", le spectacle qui sera créé ce soir, de très belles pages du théâtre contemporain se sont écrites ici. On me dira que tout cela résulte d'une aventure collective. Et c'est vrai. On ne construit pas un lieu comme celui-ci, sans être ensemble, vraiment ensemble. Beaucoup y ont ainsi contribué.
Toute l'équipe de Nadine Varoutsikos, bien sûr, mais aussi des militants associatifs, des fonctionnaires, des artistes, des enseignants, ...
A leurs côtés, les élus de la population d'Epinay-sur-Seine, ont décidé de jouer pleinement le jeu, en mettant à leur disposition des locaux et des moyens pour travailler.
J'aimerais ici souligner l'implication de la ville et l'engagement particulier de Bruno Leroux dans la réussite culturelle d'Epinay.
Après tout il n'est pas si fréquent qu'un adjoint à la culture devienne maire et dans tous les cas c'est toujours au fond de la complicité entre un élu et un artiste que naissent les grandes aventures.
A mes yeux, quelque chose d'essentiel et de fondateur rassemble tous les acteurs de cette réussite : mettre le théâtre au cur de la ville, donner au public le théâtre auquel il a droit, donner au théâtre le public auquel il a droit. Car telle est en définitive l'attente de toute une population, même quand elle ne se formule pas. Grâce à cette impulsion, à ce souffle, bien des idées reçues ont volé en éclat. Le vrai public du théâtre est toujours plus large que ce que l'on croit. Il s'étend à toutes les catégories sociales, à toutes les générations, à toutes les origines.
Le savoir et le dire ne suffisent pas, certes. Ce qui compte, c'est d'agir en conséquence, comme on a su le faire ici.
Vous avez ainsi, d'emblée, témoigné de votre sensibilité aux pratiques amateurs. A l'époque toute proche, où beaucoup ne comprenaient pas les nouveaux horizons, offerts par ces pratiques, tant à la création elle-même qu'à son rayonnement.
Pourquoi le cacher, certains allaient et vont encore parfois jusqu'à nourrir une forme de dédain pour ce type d'expériences théâtrales. Ils pensent y débusquer une démarche superficielle, où l'art ferait les frais de son instrumentalisation. Il ne sert à rien d'opposer un autre discours à ce discours convenu. Votre réponse est tellement plus subversive, tellement plus éclairante. Ce sont ainsi des ateliers de pratiques théâtrales, ouverts à toute la population d'Epinay, qui sont à l'origine de la création de la Maison du Théâtre et de la Danse.
Aujourd'hui, le centre de ressource des pratiques amateurs, que vous avez édifié, réunit deux cents pratiquants réguliers. Un tel résultat ne s'obtient pas sans communiquer son enthousiasme à d'autres, sans s'assurer leur concours. Sur ce point, je suis frappé par la diversité de vos partenaires et par leur degré d'implication.
Parmi eux, permettez-moi de citer, même si je ne peux qu'en oublier, le Conservatoire, les associations des quartiers, les bibliothèques, l'Université de Villetaneuse et les établissements scolaires d'Epinay.
A ce jour, vous permettez à mille enfants de s'engager pleinement dans un processus de création artistique. Je veux que vous sachiez combien le plan en faveur de l'éducation artistique, que le gouvernement auquel j'appartiens vient de déclencher, s'inspire de démarches comme la vôtre.
Mais, d'une certaine manière, les mots sont superflus pour retracer cet itinéraire, pour refléter l'ambition qui vous a portés d'un bout à l'autre. Il suffit d'évoquer les spectacles qui la matérialisent. L'an dernier, vous décidiez de consacrer votre saison à l'amour. Il fallait oser parler de l'amour et du désir au théâtre comme vous l'avez fait. Cela fournissait aussi l'occasion d'évoquer l'amour du théâtre. Ou plus exactement du théâtre comme se confondant lui-même avec un acte d'amour.
De cette forme d'amour qui déferle, quand des hommes se retrouvent pour penser ensemble leur monde, le lien qui les unit ; pour interroger les finalités de la cité qu'ils composent et s'engager, le cas échéant, sur d'autres chemins. Permettez-moi d'ajouter qu'en choisissant une démarche créatrice centrée sur la rencontre entre professionnels et amateurs, vous portez cet acte d'amour à son comble, vous en exploitez des ressources jusqu'alors insoupçonnées.
Il y a d'ailleurs quelque chose de l'ordre du don, de la gratuité dans cette démarche. On retrouve cette dimension au sens premier du terme cette fois, au fondement même de votre politique tarifaire. Elle permet le réinvestissement du théâtre, par tous ceux qui en sont tenus à l'écart. C'est d'autant plus pertinent dans une ville comme Epinay.
Pour réussir votre pari - le partage du théâtre - il était impossible de se passer des artistes. Là aussi, vous avez su pressentir ce qui aujourd'hui apparaît à tout un chacun : le désir croissant des artistes d'associer leurs publics au processus même de la création, à l'éclosion des oeuvres. Rien d'étonnant dès lors à les voir s'engouffrer dans cette démarche. Ceux que vous avez accueillis en résidence ont confirmé, et de quelle manière, la validité de ce choix. Je pense bien sûr à Mohamed Rouabhi, à la compagnie Trafic de style, ou bien encore à Kassi Essoui et Rémi de Vos.
En outre, il suffit de citer ces auteurs pour comprendre qu'ici, la proposition artistique penche résolument du côté de la diversité, du métissage disciplinaire et du soutien indéfectible aux écritures contemporaines. Vous faites ainsi office de défricheur, de prospecteur et "d'entremetteur". C'est, à mes yeux, la raison d'être d'une institution culturelle.
C'est aussi, contre toute attente, votre ancrage dans le local, votre inscription sur le territoire d'une ville, qui suscitent à ce point le dialogue, la confrontation avec la création venue d'ailleurs. "El Menfi (L'Exilé)" est à ce titre exemplaire. Cette pièce est comme chacun sait, le fruit d'une aventure commune de création, entre jeunes palestiniens et jeunes français. Je crois que nous allons découvrir que la rencontre de l'autre est aussi le cur de la pièce elle-même. Je tiens à vous dire à quel point je suis admiratif du travail accompli par Mohamed Rouabhi.
Le spectacle s'est construit avec des jeunes d'Epinay et des jeunes de Ramallah de toutes origines et de toutes conditions sociales. L'intention n'a pas été de rendre compatible ce parti pris avec la qualité artistique de l'uvre, mais d'en faire le socle, la source de cette qualité.
Par ailleurs, chacun déplore la situation actuelle au Proche-Orient. Elle donne un relief particulier à la présence parmi nous, de Monsieur Ahmad Abdel Razek, ambassadeur de l'autorité palestinienne auprès de l'Unesco. Mais cette situation ne doit pas occulter ce que peu savent. Je veux vous dire en effet, Monsieur, à quel point votre peuple est beau, quand on sait le prix qu'il accorde à l'art, à la culture et à l'éducation. Le spectacle auquel nous allons assister en constitue un nouveau signe. Tout comme le sont dans les rues défoncées de Gaza, les enfants que l'on croise, propres et bien habillés, sur le chemin de l'école.
En tant que membre du gouvernement, je souhaite aussi rappeler les positions de la France. La paix et la sécurité ne s'obtiendront dans cette région du monde qu'au prix d'un règlement politique où la justice et le droit prévalent sur toutes autres considérations. Celui du peuple palestinien est de pouvoir enfin disposer de lui-même. Celui des Israéliens est de tirer du respect de ce droit imprescriptible l'assurance de sa propre sécurité.
Ce qui précède montre à quel point l'idée qu'on se fait ici du théâtre ne le maintient pas à l'écart du monde réel. C'est à mon sens la raison pour laquelle vos propositions artistiques rencontrent autant d'échos. Pour celle qui dirige ce lieu, le théâtre relève d'une utopie républicaine, il est le lieu "où toutes les composantes d'une société peuvent se rassembler, sans barrières" d'aucune sorte.
Au fond, la convention que nous allons signer dans un instant, entre l'Etat et la Maison du Théâtre et de la Danse, n'est que la traduction de cela. Elle ouvre de nouvelles pistes. Mais elle est peut-être avant tout une marque de reconnaissance. En tant que responsable, au côté de Catherine Tasca, de la conduite de notre politique culturelle, je tiens à souligner votre contribution. Ici, on décline la confrontation et l'échange sur tous les tons: entre les artistes et les publics, les professionnels et les amateurs, entre le local et l'international, entre les élus, l'institution et les associations.
Vous êtes des passeurs d'art et de culture. Comptez sur moi pour m'en faire l'écho.
Ce soir des jeunes Palestiniens et des jeunes Français nous offrent un spectacle. Ensemble ils se sont penchés tout au bord du monde, pour en scruter le sens, pour nous prémunir de la chute, aussi.
Merci à eux, merci à celles et ceux dont je regrette l'absence, causée par la tourmente à laquelle ils font face.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 24 janvier 2001)
Le parcours de Nadine Varoutsikos, il est là, sous nos yeux, disponible, comme cristallisé dans le lieu où nous sommes. Si vous y prenez garde, vous y trouverez les indices de la ténacité de cette femme, de sa créativité et de sa passion démocratique pour l'art et la culture.
De "Titanic Mississippi", une comédie musicale portée par cinquante jeunes de la ville à " El Menfi ", le spectacle qui sera créé ce soir, de très belles pages du théâtre contemporain se sont écrites ici. On me dira que tout cela résulte d'une aventure collective. Et c'est vrai. On ne construit pas un lieu comme celui-ci, sans être ensemble, vraiment ensemble. Beaucoup y ont ainsi contribué.
Toute l'équipe de Nadine Varoutsikos, bien sûr, mais aussi des militants associatifs, des fonctionnaires, des artistes, des enseignants, ...
A leurs côtés, les élus de la population d'Epinay-sur-Seine, ont décidé de jouer pleinement le jeu, en mettant à leur disposition des locaux et des moyens pour travailler.
J'aimerais ici souligner l'implication de la ville et l'engagement particulier de Bruno Leroux dans la réussite culturelle d'Epinay.
Après tout il n'est pas si fréquent qu'un adjoint à la culture devienne maire et dans tous les cas c'est toujours au fond de la complicité entre un élu et un artiste que naissent les grandes aventures.
A mes yeux, quelque chose d'essentiel et de fondateur rassemble tous les acteurs de cette réussite : mettre le théâtre au cur de la ville, donner au public le théâtre auquel il a droit, donner au théâtre le public auquel il a droit. Car telle est en définitive l'attente de toute une population, même quand elle ne se formule pas. Grâce à cette impulsion, à ce souffle, bien des idées reçues ont volé en éclat. Le vrai public du théâtre est toujours plus large que ce que l'on croit. Il s'étend à toutes les catégories sociales, à toutes les générations, à toutes les origines.
Le savoir et le dire ne suffisent pas, certes. Ce qui compte, c'est d'agir en conséquence, comme on a su le faire ici.
Vous avez ainsi, d'emblée, témoigné de votre sensibilité aux pratiques amateurs. A l'époque toute proche, où beaucoup ne comprenaient pas les nouveaux horizons, offerts par ces pratiques, tant à la création elle-même qu'à son rayonnement.
Pourquoi le cacher, certains allaient et vont encore parfois jusqu'à nourrir une forme de dédain pour ce type d'expériences théâtrales. Ils pensent y débusquer une démarche superficielle, où l'art ferait les frais de son instrumentalisation. Il ne sert à rien d'opposer un autre discours à ce discours convenu. Votre réponse est tellement plus subversive, tellement plus éclairante. Ce sont ainsi des ateliers de pratiques théâtrales, ouverts à toute la population d'Epinay, qui sont à l'origine de la création de la Maison du Théâtre et de la Danse.
Aujourd'hui, le centre de ressource des pratiques amateurs, que vous avez édifié, réunit deux cents pratiquants réguliers. Un tel résultat ne s'obtient pas sans communiquer son enthousiasme à d'autres, sans s'assurer leur concours. Sur ce point, je suis frappé par la diversité de vos partenaires et par leur degré d'implication.
Parmi eux, permettez-moi de citer, même si je ne peux qu'en oublier, le Conservatoire, les associations des quartiers, les bibliothèques, l'Université de Villetaneuse et les établissements scolaires d'Epinay.
A ce jour, vous permettez à mille enfants de s'engager pleinement dans un processus de création artistique. Je veux que vous sachiez combien le plan en faveur de l'éducation artistique, que le gouvernement auquel j'appartiens vient de déclencher, s'inspire de démarches comme la vôtre.
Mais, d'une certaine manière, les mots sont superflus pour retracer cet itinéraire, pour refléter l'ambition qui vous a portés d'un bout à l'autre. Il suffit d'évoquer les spectacles qui la matérialisent. L'an dernier, vous décidiez de consacrer votre saison à l'amour. Il fallait oser parler de l'amour et du désir au théâtre comme vous l'avez fait. Cela fournissait aussi l'occasion d'évoquer l'amour du théâtre. Ou plus exactement du théâtre comme se confondant lui-même avec un acte d'amour.
De cette forme d'amour qui déferle, quand des hommes se retrouvent pour penser ensemble leur monde, le lien qui les unit ; pour interroger les finalités de la cité qu'ils composent et s'engager, le cas échéant, sur d'autres chemins. Permettez-moi d'ajouter qu'en choisissant une démarche créatrice centrée sur la rencontre entre professionnels et amateurs, vous portez cet acte d'amour à son comble, vous en exploitez des ressources jusqu'alors insoupçonnées.
Il y a d'ailleurs quelque chose de l'ordre du don, de la gratuité dans cette démarche. On retrouve cette dimension au sens premier du terme cette fois, au fondement même de votre politique tarifaire. Elle permet le réinvestissement du théâtre, par tous ceux qui en sont tenus à l'écart. C'est d'autant plus pertinent dans une ville comme Epinay.
Pour réussir votre pari - le partage du théâtre - il était impossible de se passer des artistes. Là aussi, vous avez su pressentir ce qui aujourd'hui apparaît à tout un chacun : le désir croissant des artistes d'associer leurs publics au processus même de la création, à l'éclosion des oeuvres. Rien d'étonnant dès lors à les voir s'engouffrer dans cette démarche. Ceux que vous avez accueillis en résidence ont confirmé, et de quelle manière, la validité de ce choix. Je pense bien sûr à Mohamed Rouabhi, à la compagnie Trafic de style, ou bien encore à Kassi Essoui et Rémi de Vos.
En outre, il suffit de citer ces auteurs pour comprendre qu'ici, la proposition artistique penche résolument du côté de la diversité, du métissage disciplinaire et du soutien indéfectible aux écritures contemporaines. Vous faites ainsi office de défricheur, de prospecteur et "d'entremetteur". C'est, à mes yeux, la raison d'être d'une institution culturelle.
C'est aussi, contre toute attente, votre ancrage dans le local, votre inscription sur le territoire d'une ville, qui suscitent à ce point le dialogue, la confrontation avec la création venue d'ailleurs. "El Menfi (L'Exilé)" est à ce titre exemplaire. Cette pièce est comme chacun sait, le fruit d'une aventure commune de création, entre jeunes palestiniens et jeunes français. Je crois que nous allons découvrir que la rencontre de l'autre est aussi le cur de la pièce elle-même. Je tiens à vous dire à quel point je suis admiratif du travail accompli par Mohamed Rouabhi.
Le spectacle s'est construit avec des jeunes d'Epinay et des jeunes de Ramallah de toutes origines et de toutes conditions sociales. L'intention n'a pas été de rendre compatible ce parti pris avec la qualité artistique de l'uvre, mais d'en faire le socle, la source de cette qualité.
Par ailleurs, chacun déplore la situation actuelle au Proche-Orient. Elle donne un relief particulier à la présence parmi nous, de Monsieur Ahmad Abdel Razek, ambassadeur de l'autorité palestinienne auprès de l'Unesco. Mais cette situation ne doit pas occulter ce que peu savent. Je veux vous dire en effet, Monsieur, à quel point votre peuple est beau, quand on sait le prix qu'il accorde à l'art, à la culture et à l'éducation. Le spectacle auquel nous allons assister en constitue un nouveau signe. Tout comme le sont dans les rues défoncées de Gaza, les enfants que l'on croise, propres et bien habillés, sur le chemin de l'école.
En tant que membre du gouvernement, je souhaite aussi rappeler les positions de la France. La paix et la sécurité ne s'obtiendront dans cette région du monde qu'au prix d'un règlement politique où la justice et le droit prévalent sur toutes autres considérations. Celui du peuple palestinien est de pouvoir enfin disposer de lui-même. Celui des Israéliens est de tirer du respect de ce droit imprescriptible l'assurance de sa propre sécurité.
Ce qui précède montre à quel point l'idée qu'on se fait ici du théâtre ne le maintient pas à l'écart du monde réel. C'est à mon sens la raison pour laquelle vos propositions artistiques rencontrent autant d'échos. Pour celle qui dirige ce lieu, le théâtre relève d'une utopie républicaine, il est le lieu "où toutes les composantes d'une société peuvent se rassembler, sans barrières" d'aucune sorte.
Au fond, la convention que nous allons signer dans un instant, entre l'Etat et la Maison du Théâtre et de la Danse, n'est que la traduction de cela. Elle ouvre de nouvelles pistes. Mais elle est peut-être avant tout une marque de reconnaissance. En tant que responsable, au côté de Catherine Tasca, de la conduite de notre politique culturelle, je tiens à souligner votre contribution. Ici, on décline la confrontation et l'échange sur tous les tons: entre les artistes et les publics, les professionnels et les amateurs, entre le local et l'international, entre les élus, l'institution et les associations.
Vous êtes des passeurs d'art et de culture. Comptez sur moi pour m'en faire l'écho.
Ce soir des jeunes Palestiniens et des jeunes Français nous offrent un spectacle. Ensemble ils se sont penchés tout au bord du monde, pour en scruter le sens, pour nous prémunir de la chute, aussi.
Merci à eux, merci à celles et ceux dont je regrette l'absence, causée par la tourmente à laquelle ils font face.
(source http://www.culture.gouv.fr, le 24 janvier 2001)