Texte intégral
Je voudrais dire à tous le plaisir qui est le mien daccueillir ici Christoph Eschenbach qui prendra bientôt en main, au côté de George-François Hirsh, les destinées de lOrchestre de Paris.
Je suis heureuse que nous ayons pu le convaincre dassocier sa carrière à celle dune de nos plus prestigieuses formations symphoniques. Jen suis heureuse non pas seulement parce quil est un grand artiste, mais parce quil a été et demeure un grand musicien avant que dêtre un grand chef.
A quelques exceptions près, les grands chefs dorchestre français ont été eux-mêmes des musiciens, des interprètes, avant de monter au pupitre - à la différence de lAllemagne, par exemple, où le métier de Kapellmeister sapprend plutôt dans les maisons dopéra. Cest pourquoi Christoph Eschenbach nest pas pour nous un chef comme les autres. Il est proche de notre sensibilité, il est proche déjà, je le sais, de celle des musiciens de lOrchestre de Paris.
Jen oublierais presque de lui souhaiter la bienvenue, tant il est déjà ici chez lui.
Christoph Eschenbach est né en 1940 à Breslau. Il na pas connu sa mère (morte à sa naissance) et a perdu tôt son père, musicologue de renom (opposant au régime nazi, mort au front pendant la guerre).
Christoph Eschenbach débute sa carrière musicale en 1963, comme pianiste et remporte en 1965 le premier prix au concours Clara Haskil de Lucerne. Parallèlement à une brillante carrière de soliste - il fut lun des pianistes favoris de Herbert von Karajan et Georges Zsell - Christoph Eschenbach poursuit des études de direction dorchestre. Il prend en 1978 la direction de lOrchestre de Ludwigshafen après avoir fait ses début américains en 1975 au pupitre de lOrchestre symphonique de San Francisco.
Il travaille ensuite avec la plupart des grands orchestres américains (New York Philarmonic, Los Angeles Philarmonix, Cleveland Orchestra, orchestres symphoniques de Chicago, Philadelphie, Boston...) et européens (Philarmonia et London Philarmonic, Staatskapelle de Dresde, orchestres philharmoniques de Berlin et Munich, Orchestre de Paris). Il est linvité régulier des festivals internationaux tels que Ravinia, Tanglexood, Hollywood Bowl, Schleswig-Holstein.
Dans le domaine de lOpéra, il a dirigé, avec un immense succès, les Noces de Figaro, Don Giovanni, Cosi fan tutte, Le Chevalier à la Rose, Lohengrin, Parsifal (mise en scène de Robert Wilson), Salomé et Elektra. Depuis 1988, Christoph Eschenbach est directeur musical du Houston Symphony Orchestra. Il a été nommé en 1995 directeur du Festival de Ravinia, le siège dété du Chicago Symphony Orchestra. Il est également depuis le début de la saison 1998/1998, nouveau directeur musical de lOrchestre symphonique de la radio de Hambourg, et également directeur artistique du Schleswig Holstein Musik Festival.
Outre son importante discographie de pianiste, au pupitre de lOrchestre symphonique de Houston, Chrisoph Eschenbach a enregistré des oeuvres de Tchaïckovsky et de Dvorak, suivies des symphonies de Mahler et de Brahms. Il vient de terminer pour BGM un cycle de symphonies de Schumann avec lOrchestre de la radio de Hambourg.
En 1990, le président allemand Richard von Weisäcker lui décerne le « Bundesverdienstkreuz ». La même année, il reçoit le « Prix Leonard Berstein ».
Christoph Eschenbach quittera la direction musicale de lOrchestre symphonique de Houston à lété 1999, avant de prendre celle de LOrchestre de Paris et résidera en Europe. il consacrera lessentiel de son temps à lOrchestre de Paris, aussi bien pour sa saison parisienne que pour ses tournées et enregistrements.
En tant que directeur musical, Christoph Eschenbach aura pour mission de conduire la politique artistique de LOrchestre de Paris. Il en élargira le répertoire, accentuera son ouverture à la création et renforcera la place du répertoire français : à ce titre, il sera porteur du projet Berlioz 2003.
Christoph Eschenbach construira le projet artistique de lOrchestre de Paris en sinspirant des orientations stratégiques adoptées par le Conseil dadministration dans la perspective dune mission rénovée de lOrchestre : ouverture à de nouveaux publics, et notamment à la jeunesse ; partenariat avec les grandes institutions de formation supérieure de musiciens ; avec de grandes formations étrangères ; politique audiovisuelle ambitieuse et novatrice utilisant tous les supports actuels et futurs (CD, DVD, Radio, Télévision, Internet...) dans le cadre du nouveau Protocole audiovisuel établi avec les musiciens de lOrchestre.
Beaucoup dentre vous, je le sais, sinterrogent sur le devenir de la relation qui lie étroitement aujourdhui lOrchestre de Paris et la salle Pleyel, interrogation fondée depuis le rachat de celle-ci, par le choix de son propriétaire dy développer son propre projet artistique.
Quoiquil en soit, je saisis loccasion qui mest donnée pour porter à votre connaissance quAndré Larquié, tout nouveau président de la Cité de la musique, ma remis son rapport concernant la réalisation de lauditorium symphonique qui fait défaut à Paris, et qui aurait pour vocation de recevoir les formations nationales et internationales de grande notoriété pour un très large public.
André Larquié, associé à Daniel Barroy, a envisagé beaucoup dhypothèses situées au cur de Paris. Il plaide finalement pour la construction de ce grand auditorium sur le site de la Villette.
Jinviterai prochainement le maire de Paris et le président du Conseil Régional dIle de France à une concertation sur ce sujet.
Nul doute que si ce projet aboutissait, ce que je souhaite vivement, lOrchestre de Paris disposerait alors de loutil qui lui est nécessaire pour développer sa mission.
(Source http://www.culture.gouv.fr)