Texte intégral
Messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang présents au Kosovo,
Représentants de nos Alliés,
J'ai voulu que mon premier déplacement sur un théâtre d'opérations extérieures ait lieu ici, au Kosovo, au camp du Belvédère de Mitrovica.
Ma présence témoigne du soutien et de la confiance du Président de la République, du Gouvernement et du peuple français, pour les missions difficiles que vous effectuez.
Face au drame qu'ont connu les Balkans pendant tant d'années, la France n'a jamais voulu se résigner à l'inaction.
Qui pouvait accepter de voir, ici, au coeur même de l'Europe, la peur et la haine causer à nouveau tant de malheurs, de destructions et de désespoir ?
Je me suis rendu à plusieurs reprises, aux côtés de François Léotard, lorsqu'il était ministre de la défense, en Bosnie, où j'ai pu rencontrer les 7 500 soldats français engagés dans la FORPRONU pour protéger la population.
Les Casques bleus français étaient alors en première ligne en Bosnie. L'engagement militaire français se concrétise à Sarajevo, dès l'été 1992.
L'armée de l'air, qui gère les aéroports de Sarajevo et de Mostar, achemine, en coopération avec l'armée de terre, l'aide humanitaire vers cette enclave et les poches ethniques isolées.
L'armée de terre déploie 5 bataillons, dont un dans la poche de Bihac, un autre à Mostar et un à Tuzla.
En février 1994 à Paris et en septembre de la même année à Séville, nous avons insisté pour que soit créé le dispositif aéronaval sur l'Adriatique et faire ainsi respecter l'ultimatum de l'ONU.
Nous avons voulu que notre engagement soit clair.
Il s'agissait de ne pas confondre les agressés et les agresseurs, les assiégés et les assiégeants, les victimes et les bourreaux.
La France a alors réussi à imposer à tous les alliés la mise en place de la Force de Réaction rapide, avec l'Allemagne, pour mettre fin aux violences. La France a envoyé 2 000 soldats supplémentaires sur le terrain.
De la même manière, lorsque le Kosovo s'embrase, un groupe aéronaval se déploie en Adriatique fin 1998, renforcé par l'armée de l'air.
C'est le 12 juin 1999 que près de 6 500 militaires français entrent au Kosovo, dans le cadre de l'opération « Trident » et se déploient dans la délicate région de Mitrovica, formant l'ossature de la brigade multinationale Nord, sous mandat de la résolution 1244 votée sous notre impulsion au Conseil de Sécurité.
L'engagement français s'est renforcé par le travail remarquable effectué par Bernard KOUCHNER de juillet 1999 à janvier 2001 comme premier représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies et chef de la mission intérimaire des Nations unies.
Vous incarnez aujourd'hui l'engagement militaire de la France, sur le terrain, aux côtés de nos alliés.
Troisième plus gros contributeur de la KFOR, avec 2 000 militaires, dans la zone la plus sensible du Kosovo, la France est un acteur essentiel du processus de stabilisation et de reconstruction.
A deux reprises, par le passé, notre pays a assuré le commandement de la KFOR : avec le général Valentin en 2001, avec le général de Kermabon en 2004.
Pour la troisième fois, à la fin du mois d'août, un Français, le général Bout de Marnhac, prendra à nouveau le commandement de la KFOR pendant un an.
Cette responsabilité de taille témoigne du professionnalisme de nos armées et de la confiance de nos alliés.
Ce que nous avons retenu depuis tient en une phrase : c'est lorsque l'Europe est présente, c'est lorsque l'Europe réagit, dans la concertation et l'efficacité, que nous pouvons éviter les drames. Ainsi, en Macédoine, avec l'opération « Concordia » puis « Proxima », et en Bosnie avec l'opération « Althéa ».
Fidèle à la tâche qu'elle s'est fixée et à la mission historique qui est la sienne, la France doit continuer à jouer tout son rôle, en Europe, pour fédérer ses partenaires, et au Kosovo, pour parvenir à un règlement total de la crise.
Avec vos camarades d'autres pays, vous formez la Task force multinationale Nord, sous le commandement du général Arnaud. Cette Task force vient d'entamer son 25ème mandat, autour de l'état-major de la 11ème Brigade parachutiste de Toulouse.
Je tiens à féliciter toutes les unités du mandat précédent pour avoir accompli avec succès leur mission.
En menant les opérations « Eurysthée » et « Cadmos », ainsi que de nombreuses missions civilo-militaires, elles ont facilité le processus de normalisation.
Officiers, sous-officiers, soldats du 25ème mandat, vous avez la charge de continuer cette tâche.
Par votre professionnalisme à toute épreuve, par votre efficacité, tant dans le domaine de la surveillance que de l'intervention, par votre capacité de réaction, vous contribuez avec détermination au maintien de la sécurité et de la stabilité dans ce secteur exigeant.
Vous maîtrisez des savoir-faire opérationnels éprouvés et une grande expérience de ces opérations difficiles, au contact des populations.
Je tiens également à saluer le travail des éléments militaires français présents dans d'autres secteurs du Kosovo, ainsi que le REPFRANCE (représentant français à l'état-major de la KFOR), le général NEBOUT.
En accomplissant votre mission, vous démontrez une nouvelle fois l'engagement de la France pour la stabilité durable de la région.
Cet objectif, nous le partageons toujours avec nos partenaires européens.
Une mission européenne « police -justice -Etat de droit » prendra bientôt la relève de la MINUK.
Elle sera, elle aussi, dirigée par un Français.
Je me félicite que la France ait convaincu ses partenaires de doter cette mission des moyens d'agir nécessaires au maintien de l'ordre et à l'efficacité d'une coopération entre l'Union Européenne et l'OTAN, que nous voulons respectueuse de l'autonomie de chacune.
Aujourd'hui, le Kosovo est à un tournant essentiel de son histoire.
L'évolution de la situation dépend de l'adoption du projet de statut final du Kosovo.
Les négociations d'un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies se poursuivent aujourd'hui à New York, après le dépôt du projet de statut de M. AHTISAARI.
Aboutir est donc essentiel pour garantir un règlement final qui permette aux populations d'envisager un avenir de paix.
Les émeutes de 2004 nous ont montré que le statu quo ne pouvait durer. Elles nous incitent à une vigilance de chaque instant.
Dans cette phase délicate, votre rôle est essentiel, pour maintenir une situation sécuritaire calme, et prévenir toute crise susceptible de mettre en danger ce processus.
Je sais combien cela exige encore d'efforts, de volonté et de coopération entre les différents acteurs.
Chacun d'entre vous participe, au sein de son unité et dans sa fonction, à cette mission quotidienne d'apaisement, pour faire vivre ensemble les communautés kosovares.
C'est ainsi que vous serez fidèles à votre engagement, à la mission que la France vous confie.
J'ai également une pensée particulière pour vos familles, dont vous êtes actuellement éloignés.
Je mesure l'importance des sacrifices consentis au service de la Défense, de la France, de l'Europe et de la paix.
Votre mission est difficile, j'en suis conscient. Remplissez-la avec professionnalisme, avec coeur et générosité, à l'image de ce que la France attend de vous.
Je sais que je peux compter sur vous, comme vous pouvez compter sur moi.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 31 mai 23007
Officiers, sous-officiers, militaires du rang présents au Kosovo,
Représentants de nos Alliés,
J'ai voulu que mon premier déplacement sur un théâtre d'opérations extérieures ait lieu ici, au Kosovo, au camp du Belvédère de Mitrovica.
Ma présence témoigne du soutien et de la confiance du Président de la République, du Gouvernement et du peuple français, pour les missions difficiles que vous effectuez.
Face au drame qu'ont connu les Balkans pendant tant d'années, la France n'a jamais voulu se résigner à l'inaction.
Qui pouvait accepter de voir, ici, au coeur même de l'Europe, la peur et la haine causer à nouveau tant de malheurs, de destructions et de désespoir ?
Je me suis rendu à plusieurs reprises, aux côtés de François Léotard, lorsqu'il était ministre de la défense, en Bosnie, où j'ai pu rencontrer les 7 500 soldats français engagés dans la FORPRONU pour protéger la population.
Les Casques bleus français étaient alors en première ligne en Bosnie. L'engagement militaire français se concrétise à Sarajevo, dès l'été 1992.
L'armée de l'air, qui gère les aéroports de Sarajevo et de Mostar, achemine, en coopération avec l'armée de terre, l'aide humanitaire vers cette enclave et les poches ethniques isolées.
L'armée de terre déploie 5 bataillons, dont un dans la poche de Bihac, un autre à Mostar et un à Tuzla.
En février 1994 à Paris et en septembre de la même année à Séville, nous avons insisté pour que soit créé le dispositif aéronaval sur l'Adriatique et faire ainsi respecter l'ultimatum de l'ONU.
Nous avons voulu que notre engagement soit clair.
Il s'agissait de ne pas confondre les agressés et les agresseurs, les assiégés et les assiégeants, les victimes et les bourreaux.
La France a alors réussi à imposer à tous les alliés la mise en place de la Force de Réaction rapide, avec l'Allemagne, pour mettre fin aux violences. La France a envoyé 2 000 soldats supplémentaires sur le terrain.
De la même manière, lorsque le Kosovo s'embrase, un groupe aéronaval se déploie en Adriatique fin 1998, renforcé par l'armée de l'air.
C'est le 12 juin 1999 que près de 6 500 militaires français entrent au Kosovo, dans le cadre de l'opération « Trident » et se déploient dans la délicate région de Mitrovica, formant l'ossature de la brigade multinationale Nord, sous mandat de la résolution 1244 votée sous notre impulsion au Conseil de Sécurité.
L'engagement français s'est renforcé par le travail remarquable effectué par Bernard KOUCHNER de juillet 1999 à janvier 2001 comme premier représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies et chef de la mission intérimaire des Nations unies.
Vous incarnez aujourd'hui l'engagement militaire de la France, sur le terrain, aux côtés de nos alliés.
Troisième plus gros contributeur de la KFOR, avec 2 000 militaires, dans la zone la plus sensible du Kosovo, la France est un acteur essentiel du processus de stabilisation et de reconstruction.
A deux reprises, par le passé, notre pays a assuré le commandement de la KFOR : avec le général Valentin en 2001, avec le général de Kermabon en 2004.
Pour la troisième fois, à la fin du mois d'août, un Français, le général Bout de Marnhac, prendra à nouveau le commandement de la KFOR pendant un an.
Cette responsabilité de taille témoigne du professionnalisme de nos armées et de la confiance de nos alliés.
Ce que nous avons retenu depuis tient en une phrase : c'est lorsque l'Europe est présente, c'est lorsque l'Europe réagit, dans la concertation et l'efficacité, que nous pouvons éviter les drames. Ainsi, en Macédoine, avec l'opération « Concordia » puis « Proxima », et en Bosnie avec l'opération « Althéa ».
Fidèle à la tâche qu'elle s'est fixée et à la mission historique qui est la sienne, la France doit continuer à jouer tout son rôle, en Europe, pour fédérer ses partenaires, et au Kosovo, pour parvenir à un règlement total de la crise.
Avec vos camarades d'autres pays, vous formez la Task force multinationale Nord, sous le commandement du général Arnaud. Cette Task force vient d'entamer son 25ème mandat, autour de l'état-major de la 11ème Brigade parachutiste de Toulouse.
Je tiens à féliciter toutes les unités du mandat précédent pour avoir accompli avec succès leur mission.
En menant les opérations « Eurysthée » et « Cadmos », ainsi que de nombreuses missions civilo-militaires, elles ont facilité le processus de normalisation.
Officiers, sous-officiers, soldats du 25ème mandat, vous avez la charge de continuer cette tâche.
Par votre professionnalisme à toute épreuve, par votre efficacité, tant dans le domaine de la surveillance que de l'intervention, par votre capacité de réaction, vous contribuez avec détermination au maintien de la sécurité et de la stabilité dans ce secteur exigeant.
Vous maîtrisez des savoir-faire opérationnels éprouvés et une grande expérience de ces opérations difficiles, au contact des populations.
Je tiens également à saluer le travail des éléments militaires français présents dans d'autres secteurs du Kosovo, ainsi que le REPFRANCE (représentant français à l'état-major de la KFOR), le général NEBOUT.
En accomplissant votre mission, vous démontrez une nouvelle fois l'engagement de la France pour la stabilité durable de la région.
Cet objectif, nous le partageons toujours avec nos partenaires européens.
Une mission européenne « police -justice -Etat de droit » prendra bientôt la relève de la MINUK.
Elle sera, elle aussi, dirigée par un Français.
Je me félicite que la France ait convaincu ses partenaires de doter cette mission des moyens d'agir nécessaires au maintien de l'ordre et à l'efficacité d'une coopération entre l'Union Européenne et l'OTAN, que nous voulons respectueuse de l'autonomie de chacune.
Aujourd'hui, le Kosovo est à un tournant essentiel de son histoire.
L'évolution de la situation dépend de l'adoption du projet de statut final du Kosovo.
Les négociations d'un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies se poursuivent aujourd'hui à New York, après le dépôt du projet de statut de M. AHTISAARI.
Aboutir est donc essentiel pour garantir un règlement final qui permette aux populations d'envisager un avenir de paix.
Les émeutes de 2004 nous ont montré que le statu quo ne pouvait durer. Elles nous incitent à une vigilance de chaque instant.
Dans cette phase délicate, votre rôle est essentiel, pour maintenir une situation sécuritaire calme, et prévenir toute crise susceptible de mettre en danger ce processus.
Je sais combien cela exige encore d'efforts, de volonté et de coopération entre les différents acteurs.
Chacun d'entre vous participe, au sein de son unité et dans sa fonction, à cette mission quotidienne d'apaisement, pour faire vivre ensemble les communautés kosovares.
C'est ainsi que vous serez fidèles à votre engagement, à la mission que la France vous confie.
J'ai également une pensée particulière pour vos familles, dont vous êtes actuellement éloignés.
Je mesure l'importance des sacrifices consentis au service de la Défense, de la France, de l'Europe et de la paix.
Votre mission est difficile, j'en suis conscient. Remplissez-la avec professionnalisme, avec coeur et générosité, à l'image de ce que la France attend de vous.
Je sais que je peux compter sur vous, comme vous pouvez compter sur moi.
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 31 mai 23007