Texte intégral
R. Sicard.- Si on voulait résumer votre ministère, on pourrait dire que c'est "le ministère des dossiers explosifs". Vous avez la réforme du service minimum, vous avez la réforme des régimes spéciaux de retraite, vous avez la réforme du contrat de travail. Est-ce que vous avez un petit peu hésité avant de dire oui ?
R.- Non, mais en plus ce sont des bons dossiers, ce ne sont pas des "dossiers explosifs". Je ne sais pas très bien ce que c'est qu'un dossier explosif. La seule chose que je sache c'est que quand on parle d'explosif, il ne faut pas trembler. C'est la seule chose que j'ai en tête au moment justement où je prends la charge de ce beau ministère, parce qu'il y a aussi les relations sociales...
Q.- Dossiers explosifs parce que ce sont les dossiers sur lesquels les syndicats ont dit qu'ils allaient monter au créneau.
R.- Mais il n'y a pas de fatalité à voir un dossier devenir un dossier difficile ou un dossier explosif. Vous savez, les choses ont profondément changé. Et puis il y a aussi une feuille de route aujourd'hui qui est claire, tracée et voulue par le président de la République et par les Français. On a eu un résultat à l'élection présidentielle qui n'était pas un résultat mitigé, il y a eu une différence importante entre le résultat de N. Sarkozy et celui de S. Royal. Les Français ont choisi et ils ont voulu, notamment sur la question du service minimum, qu'il y ait un service minimum en France, parce que c'est une nécessité d'avoir un service minimum. Il faut aussi prendre en considération le point de vue de ces Français qui ont besoin d'utiliser les transports en commun, qui ont vraiment besoin de les utiliser pour aller travailler et revenir du travail. Vous savez, le droit de grève est constitutionnel. Pouvoir justement faire grève, c'est-à-dire perturber aussi le service, c'est lié justement au droit de grève, c'est lié justement à ce droit. Mais il y a aussi un autre droit qui est lié à la valeur travail, c'est le droit d'aller travailler, c'est le droit de revenir de son travail et je pense qu'on doit prendre en considération les deux points de vue et ces deux droits également.
Q.- Alors sur ce dossier, les syndicats sont contre, le patronat n'est pas très chaud, il y a une concertation qui est prévue, elle a peu de chance d'aboutir ?
R.- Ecoutez, je ne sais pas si vous, vous les avez vus dernièrement, moi je me suis entretenu avec eux au téléphone déjà cette semaine, je vais les rencontrer, ce que je tiens à vous dire c'est que pendant la campagne électorale, nous les avons rencontrés justement ces représentants syndicaux et moi les choses ne me semblent pas aussi bloquées que vous l'indiquez aujourd'hui. Parce que je crois que la France n'est pas une société bloquée, vraiment pas et que les Français veulent aussi ce changement et que sur tous ces points de vue là, vous l'avez compris, je vous l'ai expliqué pour le service minimum, ce n'est pas une question d'idéologie, c'est aussi une question de droit : la valeur travail a été au coeur de la campagne présidentielle, le travail est au coeur de mon ministère, j'ai vraiment le sentiment sur ce point, qu'on n'est vraiment pas dans le côté impossible des choses, bien au contraire.
Q.- Donc, vous pensez que sur le service minimum, on peut y arriver par la concertation, il n'y aura pas forcément besoin d'une loi ?
R.- Moi, ma porte sera ouverte à l'ensemble des partenaires sociaux, jamais je ne fermerai la porte aux partenaires sociaux, j'ai toujours travaillé de cette façon, en jouant la carte du dialogue. Mais j'ai aussi à l'esprit et chacun doit l'avoir à l'esprit - les partenaires sociaux aussi - qu'il y a une obligation de résultat parce que les Français attendent ça et pas seulement en Ile-de-France vous savez. Ce n'est pas un sujet qui concernerait seulement les Franciliens, parce que la question du service minimum dans les transports par exemple, cela concerne aussi les provinciaux, qui ont besoin de prendre le train pour aller travailler parfois à Paris ou alors tout simplement d'utiliser les transports en commun chez eux. Voilà ce qui est important de bien prendre en compte.
Q.- Je repose ma question, vous pensez qu'on peut y arriver par la concertation sans passer par la loi aujourd'hui ?
R.- Ecoutez, à priori, tout est ouvert, tout est ouvert, la seule chose qu'il faut bien avoir à l'esprit, c'est le résultat, nous voulons justement ce service minimum tout simplement parce que les Français le veulent, voilà.
Q.- Sur le dossier de la réforme des régimes spéciaux de retraite, le Gouvernement d'A. Juppé en 1995 y avait laissé des plumes avant de renoncer. Est-ce que là, vous avez une méthode, que pensez-vous faire pour y arriver ?
R.- Il y a douze ans de différence, il y a ensuite la réforme des retraites qui est passée par là en 2003, la réforme des retraites qui avait été proposée, impulsée, conduite par F. Fillon. Là aussi qu'est-ce qu'on nous avait dit sur la réforme des retraites ? Que ça serait impossible, qu'on n'y arriverait pas. Moi, vous savez les professionnels du "ce n'est as possible monsieur le ministre", ça ne m'intéresse pas. Cela ne m'intéresse pas, tous ceux qui peuvent vous dire qu'à chaque fois qu'une mesure est difficile ou impossible à mettre en oeuvre, cela ne m'intéresse plus parce que je ne fais pas de la politique pour entendre dire que les choses ne sont pas possibles à mettre en oeuvre. Donc vous voyez, avec la réforme des retraites, on a réussi à mettre sur un pied d'égalité, les agents des régimes publics et les salariés du régime général du privé. On nous avait dit que cela ne serait pas pensable ni possible, on a réussi à le faire. Là aussi il y a ce rendez-vous de l'équité sur les régimes spéciaux, vous savez...
Q.- C'est pour quand ? Quelle date ?
R.- Cela a toujours été indiqué, c'est à partir du début de l'année 2008 parce que le rendez-vous des retraites a toujours été prévu pour 2008. Il y aura cette question-là, il y aura aussi bien sûr, la question de l'augmentation des petites pensions, l'augmentation des pensions de réversion, tout sera sur la table justement pour le début de l'année 2008. C'est ce rendez-vous des retraites que nous attendons, que nous allons préparer très vite bien sûr.
Q.- Hier, vous avez annoncé une nouvelle qui est bien passée, elle, c'est la défiscalisation du travail des étudiants. Les associations d'étudiants ont trouvé que c'était une bonne chose, est-ce qu'il n'y a pas beaucoup de cadeaux fiscaux qui sont annoncés et qui peuvent coûter cher ?
R.- Là aussi, ce n'est pas une question de cadeau fiscal, c'est aussi placer la valeur travail au coeur de notre projet de société. C'est ce que N. Sarkozy a dit pendant la campagne. C'est un sujet sur lequel va aussi travailler V. Pécresse, parce qu'elle s'occupe de l'Enseignement supérieur et nous avons bien sûr des questions fiscales liées à cela, des questions liées à la réglementation du travail. Et pourquoi cette mesure sur la défiscalisation du travail étudiant ? Il faut permettre aux étudiants qui font leurs études, d'avoir en même temps un job à côté, pas seulement un job d'été. Mais ce qui est important c'est de bien prendre en compte aujourd'hui, quels sont un peu les freins à ces travaux pour les étudiants ? C'est que parfois on se dit que quand un étudiant va travailler, est-ce que ça va jouer ou pas sur les impôts des parents, quand il dépend des parents fiscalement. Et puis surtout on se pose la question, si je gagne un peu d'argent, est-ce que cela va me faire perdre le bénéfice de mon APL ou de mes bourses ? Eh bien là, les choses seront simples et ce que nous voulons, c'est que les idées simples qui ont vu le jour dans la campagne donnent des résultats simples à appliquer. Donc voilà ce que nous voulons mettre en oeuvre pour que cela puisse s'appliquer justement dans les mois qui viennent, pas dans cinq ans, dans les mois qui viennent.
Q.- Aujourd'hui, c'est le début de la campagne des législatives, les socialistes disent que vous essayez de les déstabiliser notamment par des "débauchages", notamment par ce que vous appelez vous, l'ouverture à gauche.
R.- Franchement, je ne crois pas que les socialistes aient besoin de qui que ce soit aujourd'hui, pour être déstabilisés, ils se déstabilisent eux-mêmes. C'était sur le plateau de France 2, le soir de la présidentielle au second tour, j'étais face à D. Strauss-Kahn, j'ai bien vu que lui, essayait ce soir là, de déstabiliser et S. Royal et justement F. Hollande. Je crois qu'entre eux aujourd'hui, leur jeu terrible des divisions montre qu'on n'est pas dans la même logique pour les élections législatives. Nous avons une idée en tête : donner une majorité à l'Assemblée nationale pour que le président de la République puisse justement appliquer le projet voulu par les Français.
Q.- Une majorité absolue pour l'UMP, c'est cela que vous souhaitez ?
R.- Sur ce sujet...Vous savez, j'ai été frappé de voir les socialistes qui disent aujourd'hui : "En définitive, on veut essayer d'avoir le meilleur résultat possible". Je n'ai pas vu un socialiste qui voulait gagner ces législatives. Je crois d'ailleurs qu'ils seraient bien en peine pour savoir sur quel projet et avec quel leader justement, ils pourraient mettre en oeuvre quelque idée que ce soit. Mais nous avons cette idée en tête, de donner une majorité à l'Assemblée, au Président. Les socialistes eux, ont une idée derrière la tête : qui sera le premier secrétaire du Parti socialiste au lendemain de ces législatives ? Je crois que ce n'est pas du tout la même chose et ce n'est pas la même ambition. Vous voulez que je vous dise : je crois que les Français voient bien la différence.
Q.- Mais je vous repose la question, est-ce que vous souhaitez une majorité absolue pour la seule UMP ?
R.- Ecoutez, nous avons nous, la vocation à avoir une majorité présidentielle qui sot élargie, l'UMP, la droite républicaine et le centre, un pôle également centriste parce qu'il faut la diversité et puis il y a même aussi des personnalités, des personnes qui ont longtemps voté à gauche et qui aujourd'hui ont envie de soutenir le projet de N. Sarkozy. Mais une chose est certaine, quelle que soit cette majorité, même si elle est importante - et je souhaite pour ma part qu'elle soit importante - il y aura un vrai respect des droits de l'opposition...
Q.- L'opposition parle de risque de concentration des pouvoirs ?
R.- Mais là aussi soyons sérieux, l'opposition, le Parti socialiste a 20 régions en France sur 22, plus de la moitié des Conseils généraux, des grandes villes vous savez bien, que ce soit Paris, que ce soit Lyon également. Et puis même au Sénat, l'UMP n'a pas la majorité absolue au Sénat, on travaille avec nos partenaires. Eh bien il faut savoir qu'à l'Assemblée, qu'elle que soit cette majorité, il y aura un vrai respect des droits de l'opposition.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 mai 2007
R.- Non, mais en plus ce sont des bons dossiers, ce ne sont pas des "dossiers explosifs". Je ne sais pas très bien ce que c'est qu'un dossier explosif. La seule chose que je sache c'est que quand on parle d'explosif, il ne faut pas trembler. C'est la seule chose que j'ai en tête au moment justement où je prends la charge de ce beau ministère, parce qu'il y a aussi les relations sociales...
Q.- Dossiers explosifs parce que ce sont les dossiers sur lesquels les syndicats ont dit qu'ils allaient monter au créneau.
R.- Mais il n'y a pas de fatalité à voir un dossier devenir un dossier difficile ou un dossier explosif. Vous savez, les choses ont profondément changé. Et puis il y a aussi une feuille de route aujourd'hui qui est claire, tracée et voulue par le président de la République et par les Français. On a eu un résultat à l'élection présidentielle qui n'était pas un résultat mitigé, il y a eu une différence importante entre le résultat de N. Sarkozy et celui de S. Royal. Les Français ont choisi et ils ont voulu, notamment sur la question du service minimum, qu'il y ait un service minimum en France, parce que c'est une nécessité d'avoir un service minimum. Il faut aussi prendre en considération le point de vue de ces Français qui ont besoin d'utiliser les transports en commun, qui ont vraiment besoin de les utiliser pour aller travailler et revenir du travail. Vous savez, le droit de grève est constitutionnel. Pouvoir justement faire grève, c'est-à-dire perturber aussi le service, c'est lié justement au droit de grève, c'est lié justement à ce droit. Mais il y a aussi un autre droit qui est lié à la valeur travail, c'est le droit d'aller travailler, c'est le droit de revenir de son travail et je pense qu'on doit prendre en considération les deux points de vue et ces deux droits également.
Q.- Alors sur ce dossier, les syndicats sont contre, le patronat n'est pas très chaud, il y a une concertation qui est prévue, elle a peu de chance d'aboutir ?
R.- Ecoutez, je ne sais pas si vous, vous les avez vus dernièrement, moi je me suis entretenu avec eux au téléphone déjà cette semaine, je vais les rencontrer, ce que je tiens à vous dire c'est que pendant la campagne électorale, nous les avons rencontrés justement ces représentants syndicaux et moi les choses ne me semblent pas aussi bloquées que vous l'indiquez aujourd'hui. Parce que je crois que la France n'est pas une société bloquée, vraiment pas et que les Français veulent aussi ce changement et que sur tous ces points de vue là, vous l'avez compris, je vous l'ai expliqué pour le service minimum, ce n'est pas une question d'idéologie, c'est aussi une question de droit : la valeur travail a été au coeur de la campagne présidentielle, le travail est au coeur de mon ministère, j'ai vraiment le sentiment sur ce point, qu'on n'est vraiment pas dans le côté impossible des choses, bien au contraire.
Q.- Donc, vous pensez que sur le service minimum, on peut y arriver par la concertation, il n'y aura pas forcément besoin d'une loi ?
R.- Moi, ma porte sera ouverte à l'ensemble des partenaires sociaux, jamais je ne fermerai la porte aux partenaires sociaux, j'ai toujours travaillé de cette façon, en jouant la carte du dialogue. Mais j'ai aussi à l'esprit et chacun doit l'avoir à l'esprit - les partenaires sociaux aussi - qu'il y a une obligation de résultat parce que les Français attendent ça et pas seulement en Ile-de-France vous savez. Ce n'est pas un sujet qui concernerait seulement les Franciliens, parce que la question du service minimum dans les transports par exemple, cela concerne aussi les provinciaux, qui ont besoin de prendre le train pour aller travailler parfois à Paris ou alors tout simplement d'utiliser les transports en commun chez eux. Voilà ce qui est important de bien prendre en compte.
Q.- Je repose ma question, vous pensez qu'on peut y arriver par la concertation sans passer par la loi aujourd'hui ?
R.- Ecoutez, à priori, tout est ouvert, tout est ouvert, la seule chose qu'il faut bien avoir à l'esprit, c'est le résultat, nous voulons justement ce service minimum tout simplement parce que les Français le veulent, voilà.
Q.- Sur le dossier de la réforme des régimes spéciaux de retraite, le Gouvernement d'A. Juppé en 1995 y avait laissé des plumes avant de renoncer. Est-ce que là, vous avez une méthode, que pensez-vous faire pour y arriver ?
R.- Il y a douze ans de différence, il y a ensuite la réforme des retraites qui est passée par là en 2003, la réforme des retraites qui avait été proposée, impulsée, conduite par F. Fillon. Là aussi qu'est-ce qu'on nous avait dit sur la réforme des retraites ? Que ça serait impossible, qu'on n'y arriverait pas. Moi, vous savez les professionnels du "ce n'est as possible monsieur le ministre", ça ne m'intéresse pas. Cela ne m'intéresse pas, tous ceux qui peuvent vous dire qu'à chaque fois qu'une mesure est difficile ou impossible à mettre en oeuvre, cela ne m'intéresse plus parce que je ne fais pas de la politique pour entendre dire que les choses ne sont pas possibles à mettre en oeuvre. Donc vous voyez, avec la réforme des retraites, on a réussi à mettre sur un pied d'égalité, les agents des régimes publics et les salariés du régime général du privé. On nous avait dit que cela ne serait pas pensable ni possible, on a réussi à le faire. Là aussi il y a ce rendez-vous de l'équité sur les régimes spéciaux, vous savez...
Q.- C'est pour quand ? Quelle date ?
R.- Cela a toujours été indiqué, c'est à partir du début de l'année 2008 parce que le rendez-vous des retraites a toujours été prévu pour 2008. Il y aura cette question-là, il y aura aussi bien sûr, la question de l'augmentation des petites pensions, l'augmentation des pensions de réversion, tout sera sur la table justement pour le début de l'année 2008. C'est ce rendez-vous des retraites que nous attendons, que nous allons préparer très vite bien sûr.
Q.- Hier, vous avez annoncé une nouvelle qui est bien passée, elle, c'est la défiscalisation du travail des étudiants. Les associations d'étudiants ont trouvé que c'était une bonne chose, est-ce qu'il n'y a pas beaucoup de cadeaux fiscaux qui sont annoncés et qui peuvent coûter cher ?
R.- Là aussi, ce n'est pas une question de cadeau fiscal, c'est aussi placer la valeur travail au coeur de notre projet de société. C'est ce que N. Sarkozy a dit pendant la campagne. C'est un sujet sur lequel va aussi travailler V. Pécresse, parce qu'elle s'occupe de l'Enseignement supérieur et nous avons bien sûr des questions fiscales liées à cela, des questions liées à la réglementation du travail. Et pourquoi cette mesure sur la défiscalisation du travail étudiant ? Il faut permettre aux étudiants qui font leurs études, d'avoir en même temps un job à côté, pas seulement un job d'été. Mais ce qui est important c'est de bien prendre en compte aujourd'hui, quels sont un peu les freins à ces travaux pour les étudiants ? C'est que parfois on se dit que quand un étudiant va travailler, est-ce que ça va jouer ou pas sur les impôts des parents, quand il dépend des parents fiscalement. Et puis surtout on se pose la question, si je gagne un peu d'argent, est-ce que cela va me faire perdre le bénéfice de mon APL ou de mes bourses ? Eh bien là, les choses seront simples et ce que nous voulons, c'est que les idées simples qui ont vu le jour dans la campagne donnent des résultats simples à appliquer. Donc voilà ce que nous voulons mettre en oeuvre pour que cela puisse s'appliquer justement dans les mois qui viennent, pas dans cinq ans, dans les mois qui viennent.
Q.- Aujourd'hui, c'est le début de la campagne des législatives, les socialistes disent que vous essayez de les déstabiliser notamment par des "débauchages", notamment par ce que vous appelez vous, l'ouverture à gauche.
R.- Franchement, je ne crois pas que les socialistes aient besoin de qui que ce soit aujourd'hui, pour être déstabilisés, ils se déstabilisent eux-mêmes. C'était sur le plateau de France 2, le soir de la présidentielle au second tour, j'étais face à D. Strauss-Kahn, j'ai bien vu que lui, essayait ce soir là, de déstabiliser et S. Royal et justement F. Hollande. Je crois qu'entre eux aujourd'hui, leur jeu terrible des divisions montre qu'on n'est pas dans la même logique pour les élections législatives. Nous avons une idée en tête : donner une majorité à l'Assemblée nationale pour que le président de la République puisse justement appliquer le projet voulu par les Français.
Q.- Une majorité absolue pour l'UMP, c'est cela que vous souhaitez ?
R.- Sur ce sujet...Vous savez, j'ai été frappé de voir les socialistes qui disent aujourd'hui : "En définitive, on veut essayer d'avoir le meilleur résultat possible". Je n'ai pas vu un socialiste qui voulait gagner ces législatives. Je crois d'ailleurs qu'ils seraient bien en peine pour savoir sur quel projet et avec quel leader justement, ils pourraient mettre en oeuvre quelque idée que ce soit. Mais nous avons cette idée en tête, de donner une majorité à l'Assemblée, au Président. Les socialistes eux, ont une idée derrière la tête : qui sera le premier secrétaire du Parti socialiste au lendemain de ces législatives ? Je crois que ce n'est pas du tout la même chose et ce n'est pas la même ambition. Vous voulez que je vous dise : je crois que les Français voient bien la différence.
Q.- Mais je vous repose la question, est-ce que vous souhaitez une majorité absolue pour la seule UMP ?
R.- Ecoutez, nous avons nous, la vocation à avoir une majorité présidentielle qui sot élargie, l'UMP, la droite républicaine et le centre, un pôle également centriste parce qu'il faut la diversité et puis il y a même aussi des personnalités, des personnes qui ont longtemps voté à gauche et qui aujourd'hui ont envie de soutenir le projet de N. Sarkozy. Mais une chose est certaine, quelle que soit cette majorité, même si elle est importante - et je souhaite pour ma part qu'elle soit importante - il y aura un vrai respect des droits de l'opposition...
Q.- L'opposition parle de risque de concentration des pouvoirs ?
R.- Mais là aussi soyons sérieux, l'opposition, le Parti socialiste a 20 régions en France sur 22, plus de la moitié des Conseils généraux, des grandes villes vous savez bien, que ce soit Paris, que ce soit Lyon également. Et puis même au Sénat, l'UMP n'a pas la majorité absolue au Sénat, on travaille avec nos partenaires. Eh bien il faut savoir qu'à l'Assemblée, qu'elle que soit cette majorité, il y aura un vrai respect des droits de l'opposition.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 21 mai 2007