Texte intégral
Madame la Ministre,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
L'émotion de Philippe Douste-Blazy était sensible et j'y ai été particulièrement sensible. Il vous l'a dit : cela fait trois fois que nous nous passons ce petit flambeau, qui grossit au fur et à mesure des passages. Et là, c'est un peu particulier, ce n'est pas après la victoire électorale de la gauche que je viens reprendre ce qui ne m'était pas dû et ce fut d'autant plus difficile d'ailleurs pour moi et peut-être pour Jean-Pierre - il vous le dira -. Et si nous n'avions pas eu le sentiment, tout en gardant nos convictions, de servir ce pays, de servir notre pays, de servir la France, nous ne l'aurions pas fait.
Et si j'étais ému, c'est parce que chaque mot de Philippe avait son sens et avait son poids. C'est une grande Maison, c'est un rêve pour beaucoup d'entre nous que d'y travailler, que de côtoyer des gens de grand talent, de grande culture, d'efficacité, qui représentent la France, non seulement ici dans cette Maison mais dans tous les lieux où travaillent les fonctionnaires du Quai d'Orsay - lieux qui d'ailleurs vont changer, ce sera une partie de la tâche -, mais également à travers le monde. Tous ceux-là forment une chaîne, nous nous connaissons, les uns et les autres, ceux qui étaient vécus comme des gêneurs au début peut-être, comme des pionniers pour les autres. Ceux-là tissent, à travers ce monde, une chaîne de solidarité, d'efficacité, une chaîne politique exceptionnelle.
Ce réseau diplomatique est un des plus grands, des plus efficaces et peut-être le plus équilibré, le plus plein de sens de tous les réseaux diplomatiques. Philippe Douste-Blazy vient de le dire : nous avons, face aux problèmes du monde, un rôle particulier à jouer. J'espère que nous continuerons de le faire et même que nous innoverons. De même que nos méthodes, notre détermination, la façon de proposer des solutions dans tous les conflits pourraient se voir multipliées par la détermination de cette équipe et bien sûr sous la direction du président de la République.
Ce n'est pas facile, c'est plus dangereux qu'avant, tout le monde en est conscient. Le petit tour d'horizon que Philippe Douste-Blazy, notre ministre, a bien voulu faire pendant ces trois heures que nous avons passées ensemble, ne décrivait pas une vallée de roses. Bien sûr, il parlait surtout des problèmes. Il y a des choses qui avancent et, curieusement, ce qui avance le plus par rapport aux difficultés, c'est peut-être la perspective, le rêve européen - je dis cela pour Jean-Pierre -, Catherine Colonna s'en est occupé. Je pense que ce sera notre détermination première malgré le reste des urgences ; il n'y a que des urgences ici, c'est le ministère de l'urgence. C'est un ministère où, nuit et jour, on est à l'affût, en veille, prêts à réagir. Sans doute vaut-il mieux prévenir même si cela est difficile.
Voilà, c'est une bien rude tâche qui m'attend, je ne me fais aucune illusion, s'il n'y avait pas ces équipes, les directeurs, tous ceux qui sont ici, ceux que je ne connais pas encore, même si ma fréquentation de ces lieux est longue. Et certains d'entre vous me disaient, chaque fois que je passais fugitivement, parfois pour quelques années quand même : "alors c'est pour quand ?". Eh bien, voilà, c'est pour aujourd'hui, personne ne l'avait prévu, surtout pas moi et surtout pas il y a quatre jours.
Les dossiers que Philippe Douste-Blazy nous a présentés témoignent de son acharnement, de sa connaissance mais véritablement de son obstination à vouloir régler certains parmi les plus compliqués de ces dossiers. Et je le remercie d'avoir effectué ce travail et de nous avoir dit très crûment, mais aussi avec un peu d'espoir, que beaucoup de ces problèmes restaient pour le moment insolubles ou difficiles à résoudre. C'est sans doute vrai et pourtant tout le monde compte sur la France.
Et dans ces difficultés majeures, au sein de ces dossiers très délicats, c'est là que se situe, je crois, le rôle particulier de la France. Notre pays est attendu même quand elle n'a pas de solution, même quand ce pays, notre pays, la France n'a pas de solution. Il nous faudra donc en inventer, et je suis sûr que tous ceux qui sont ici, ceux qui ont travaillé et qui seront toujours les bienvenus dans cet endroit qui est le leur - Catherine reste pour autre chose - seront là pour nous conseiller et pour essayer que nous soyons, au nom de notre pays, le plus performants possible.
Voilà, j'ai conscience de l'ampleur de la tâche, j'ai conscience aussi de la nécessité de nous y atteler jour et nuit. Je n'ai pas de recettes sauf une seule en politique : continuer, continuer, s'obstiner, s'obstiner, ne jamais lâcher un dossier tant qu'il reste - et même s'il n'y en plus - une petite parcelle d'espoir. Toujours impliquer les uns et les autres, tenter des dialogues impossibles, cela aussi c'est le rôle de la France. Et puis, à la fin du jour et parfois à la fin de la nuit, il faut décider. Nous le ferons mais jamais sans avoir déployé cet acharnement à mettre ensemble autour des tables, dans ces missions impossibles de paix que je connais particulièrement, avec la communauté internationale - jamais tout seul -, grâce à la communauté internationale, je le répète, continuer ces impossibles tâches qui sont l'honneur de cette Maison, sa mémoire et son talent de demain. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mai 2007
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
L'émotion de Philippe Douste-Blazy était sensible et j'y ai été particulièrement sensible. Il vous l'a dit : cela fait trois fois que nous nous passons ce petit flambeau, qui grossit au fur et à mesure des passages. Et là, c'est un peu particulier, ce n'est pas après la victoire électorale de la gauche que je viens reprendre ce qui ne m'était pas dû et ce fut d'autant plus difficile d'ailleurs pour moi et peut-être pour Jean-Pierre - il vous le dira -. Et si nous n'avions pas eu le sentiment, tout en gardant nos convictions, de servir ce pays, de servir notre pays, de servir la France, nous ne l'aurions pas fait.
Et si j'étais ému, c'est parce que chaque mot de Philippe avait son sens et avait son poids. C'est une grande Maison, c'est un rêve pour beaucoup d'entre nous que d'y travailler, que de côtoyer des gens de grand talent, de grande culture, d'efficacité, qui représentent la France, non seulement ici dans cette Maison mais dans tous les lieux où travaillent les fonctionnaires du Quai d'Orsay - lieux qui d'ailleurs vont changer, ce sera une partie de la tâche -, mais également à travers le monde. Tous ceux-là forment une chaîne, nous nous connaissons, les uns et les autres, ceux qui étaient vécus comme des gêneurs au début peut-être, comme des pionniers pour les autres. Ceux-là tissent, à travers ce monde, une chaîne de solidarité, d'efficacité, une chaîne politique exceptionnelle.
Ce réseau diplomatique est un des plus grands, des plus efficaces et peut-être le plus équilibré, le plus plein de sens de tous les réseaux diplomatiques. Philippe Douste-Blazy vient de le dire : nous avons, face aux problèmes du monde, un rôle particulier à jouer. J'espère que nous continuerons de le faire et même que nous innoverons. De même que nos méthodes, notre détermination, la façon de proposer des solutions dans tous les conflits pourraient se voir multipliées par la détermination de cette équipe et bien sûr sous la direction du président de la République.
Ce n'est pas facile, c'est plus dangereux qu'avant, tout le monde en est conscient. Le petit tour d'horizon que Philippe Douste-Blazy, notre ministre, a bien voulu faire pendant ces trois heures que nous avons passées ensemble, ne décrivait pas une vallée de roses. Bien sûr, il parlait surtout des problèmes. Il y a des choses qui avancent et, curieusement, ce qui avance le plus par rapport aux difficultés, c'est peut-être la perspective, le rêve européen - je dis cela pour Jean-Pierre -, Catherine Colonna s'en est occupé. Je pense que ce sera notre détermination première malgré le reste des urgences ; il n'y a que des urgences ici, c'est le ministère de l'urgence. C'est un ministère où, nuit et jour, on est à l'affût, en veille, prêts à réagir. Sans doute vaut-il mieux prévenir même si cela est difficile.
Voilà, c'est une bien rude tâche qui m'attend, je ne me fais aucune illusion, s'il n'y avait pas ces équipes, les directeurs, tous ceux qui sont ici, ceux que je ne connais pas encore, même si ma fréquentation de ces lieux est longue. Et certains d'entre vous me disaient, chaque fois que je passais fugitivement, parfois pour quelques années quand même : "alors c'est pour quand ?". Eh bien, voilà, c'est pour aujourd'hui, personne ne l'avait prévu, surtout pas moi et surtout pas il y a quatre jours.
Les dossiers que Philippe Douste-Blazy nous a présentés témoignent de son acharnement, de sa connaissance mais véritablement de son obstination à vouloir régler certains parmi les plus compliqués de ces dossiers. Et je le remercie d'avoir effectué ce travail et de nous avoir dit très crûment, mais aussi avec un peu d'espoir, que beaucoup de ces problèmes restaient pour le moment insolubles ou difficiles à résoudre. C'est sans doute vrai et pourtant tout le monde compte sur la France.
Et dans ces difficultés majeures, au sein de ces dossiers très délicats, c'est là que se situe, je crois, le rôle particulier de la France. Notre pays est attendu même quand elle n'a pas de solution, même quand ce pays, notre pays, la France n'a pas de solution. Il nous faudra donc en inventer, et je suis sûr que tous ceux qui sont ici, ceux qui ont travaillé et qui seront toujours les bienvenus dans cet endroit qui est le leur - Catherine reste pour autre chose - seront là pour nous conseiller et pour essayer que nous soyons, au nom de notre pays, le plus performants possible.
Voilà, j'ai conscience de l'ampleur de la tâche, j'ai conscience aussi de la nécessité de nous y atteler jour et nuit. Je n'ai pas de recettes sauf une seule en politique : continuer, continuer, s'obstiner, s'obstiner, ne jamais lâcher un dossier tant qu'il reste - et même s'il n'y en plus - une petite parcelle d'espoir. Toujours impliquer les uns et les autres, tenter des dialogues impossibles, cela aussi c'est le rôle de la France. Et puis, à la fin du jour et parfois à la fin de la nuit, il faut décider. Nous le ferons mais jamais sans avoir déployé cet acharnement à mettre ensemble autour des tables, dans ces missions impossibles de paix que je connais particulièrement, avec la communauté internationale - jamais tout seul -, grâce à la communauté internationale, je le répète, continuer ces impossibles tâches qui sont l'honneur de cette Maison, sa mémoire et son talent de demain. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mai 2007