Texte intégral
Je voudrais, avant de féliciter une nouvelle fois le président Amadou Toumani Touré et lui porter témoignage de l'amitié de la France et des félicitations du président Sarkozy, parler d'un autre succès malien. Celui de Malik Sidibé, photographe formidable qui vient de gagner le Lion d'or pour sa carrière à la biennale de Venise. J'en suis très heureux parce que Malick Sidibé, je m'en souviens, avait fait un reportage formidable sur la Bretagne, la Bretagne vue par un Malien. Ils sont maintenant deux à voir la Bretagne avec des yeux d'Africain ; il y avait Kofi Yamgnane et puis maintenant Malik Sidibé. C'était pour vous rappeler, s'il en est besoin, qu'il y a une floraison formidable d'artistes au Mali dans tous les domaines : des photographes, des peintres, des sculpteurs, des musiciens...
C'était une belle journée, un grand concours de chefs d'Etat, un grand ballet d'automobiles et beaucoup d'amitié pour Amadou Toumani Touré. C'est d'abord une grande victoire de la démocratie africaine, de la démocratie malienne et du respect des Droits de l'Homme au sens le plus large du terme. C'est une constante, depuis des années, de la vie politique malienne. Le président Touré a lui-même salué le rôle nécessaire de l'opposition et son influence, qu'il souhaitait voir grandir. C'est tout à fait, non pas exceptionnel, mais formidable et le Mali, dans ce cadre, joue un rôle tout à fait pionnier. Cela n'est pas le cas partout en Afrique.
Donc, encore une fois, a travers cette amitié personnelle que j'éprouve pour le président, cette amitié entre la France et le Mali, c'est un grand succès, je crois, pour l'Afrique dont il a salué le désir, et en tout cas la nécessité, de l'union et de l'unité.
Il y a aussi un certain nombre de sujets entre la France et le Mali que nous avons évoqués avec le président, avec le ministre des Affaires étrangères. Ce fut aussi l'occasion de rencontrer bien des chefs d'Etat, bien des représentants d'autres pays africains. C'était mon premier voyage africain comme ministre des Affaires étrangères et européennes, dans un continent que j'aime et dont je crois être un familier, dans cette Afrique dont nous avons besoin - c'est le titre d'un livre que vous connaissez : "Besoin d'Afrique".
Q - (Sur l'annulation de l'étape à Abidjan.)
R - Ce n'est pas la seule qui a été annulée. C'est aussi l'étape de Ouagadougou. C'est parce que je suis pressé d'aller au Tchad et ensuite au Soudan. J'ai donc appelé les deux présidents. Je les ai priés de me pardonner. Il y avait une urgence, le G8 se tenait.
Nous avons une attention particulière pour ce qui se passe au Soudan, au Darfour, et nous souhaitons que la communauté internationale fasse pression le plus possible pour que la phase un, la phase deux, la phase trois des Nations unies soient mises en application et, d'ailleurs, le président Nicolas Sarkozy l'a lui-même annoncé au G8 : le 25 juin, se tiendra à Paris un rendez-vous important du Groupe de contact élargi.
Q - (A propos de l'entrevue avec Guillaume Soro).
R - C'était une conversation très détendue et le point de vue du Premier ministre m'intéressait beaucoup. Est-ce une réconciliation nationale ? Comment était l'atmosphère ? Qu'est-ce qui se passe du point de vue des Français qui demeurent ? N'oublions pas que beaucoup on été obligés de partir. Il y a eu aussi beaucoup de blessés et beaucoup de morts. Je voulais savoir tout cela et les éclairages et les informations du Premier ministre Soro ont été très utiles et nous continuerons sans doute ce dialogue.
Ce qui nous intéressait particulièrement, lui et moi, c'était la tenue d'élections décentes avec des inscriptions sur les listes électorales comme la communauté internationale l'avait réclamé. Il y a des problèmes pour la tenue d'élections qui sont prévues en septembre. Est-ce que cette date sera tenue ? Je l'espère. Le Premier ministre m'a apporté sur ce point des informations sur les groupes mobiles qui vont se mettre en oeuvre bientôt, a-t-il dit, ou commencent de se mettre en oeuvre, pour que l'enregistrement des électeurs soit complété. Le moins que l'on puisse dire est que le complément est assez difficile à apporter. Il s'agit de millions de voix. Nous verrons bien.
Q - (Sur le rôle de l'ONU en Côte d'Ivoire)
R - Oui, il faut que les critères internationaux soient respectés bien entendu et tous les signes qui vont dans ce sens seront salués par la France, et ceux qui vont dans le sens contraire ne seront pas approuvés. Mais est-ce que l'ONU doit rester ? Cela n'est pas seulement un déroulement administratif et politique contrôlé. Il y a aussi des troupes, n'est-ce pas, et il m'intéressait de savoir si la situation se détendait entre les communautés. D'après le Premier ministre, oui, il y a des signes.
Q - (Sur l'émigration et le co-développement)
R - Ce n'est un secret pour personne que je n'ai pas fait campagne pour le président Sarkozy et ce n'est un secret pour personne qu'il voulait une ouverture qui n'a d'ailleurs pas été représentée que par moi.
Si vous faites allusion à la création d'un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, eh bien oui, il y en a un. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu'on ne peut pas continuer dans l'improvisation et dans la clandestinité et, de ce point de vue, je suis d'accord. Le développement et la coopération demeurent un des départements les plus importants du ministère des Affaires étrangères et européennes, c'est ce qu'on appelle la DGCID ; c'est chez moi, si je peux me permettre, j'en suis le propriétaire très momentané. Cela ne veut pas dire que, sur les migrations, il n'y a pas à trouver ensemble des mesures.
Vous savez que, depuis longtemps, depuis des années, dans la société civile et même au gouvernement, j'ai attiré l'attention sur les raisons des départs, en particulier des Maliens. Mais arrêtons d'accabler les Maliens. Il n'y a pas que les problèmes des Maliens, qui ne sont pas très nombreux dans notre pays par rapport au 2,3 millions qui sont des Maliens de l'extérieur, qu'a d'ailleurs salués dans son adresse le président Amadou Toumani Touré. Ce n'est pas un groupe que nous voulons stigmatiser, je vous assure, ce n'est pas l'intention du gouvernement, en tout cas ce n'est pas la mienne et ce n'est pas celle du président Nicolas Sarkozy.
La solution n'est pas la clandestinité. La solution c'est la clarté et le respect de la loi. Vous ne pouvez pas demander à un pays, pas plus le vôtre que le mien, d'approuver la clandestinité et les gens qui sont hors la loi sur notre territoire. Il faut qu'au cas par cas nous réglions ces problèmes. Voilà ce que cela signifie. Il y aura des explications qui seront fournies en particulier par le ministre Brice Hortefeux.
Moi, je suis heureux qu'il y ait le codéveloppement, j'y crois beaucoup et cela m'a fait de la peine de le lui abandonner. Je ne le lui abandonne pas. Je travaillerai avec lui là-dessus car nous l'avons en commun.
Le codéveloppement, c'est quoi ? C'est cette particularité qui lie ou qui relie les émigrants chez nous, qui sont installés, qui travaillent, qui ne sont pas des clandestins, avec leur pays d'origine, qu'ils y retournent ou qu'ils n'y retournent pas, qu'ils aient la double nationalité ou qu'ils ne l'aient pas. L'argent qui est rapatrié par les migrants est deux fois l'argent du développement mondial en général et donc c'est un argent qui doit être non seulement encouragé mais canalisé et soutenu. Moi, je suis prêt à le faire.
J'ai eu cet exemple depuis longtemps dans la région de Kayes avec le jumelage ESTHER. Nous nous disions depuis longtemps que l'action de l'association des femmes maliennes en France était d'une importance considérable et d'une efficacité formidable par rapport aux coopérations, au développement en général. Voila un exemple de codéveloppement : la formation. Quand on est formé, on trouve du travail plus facilement. Même si je comprends les raisons des migrations clandestines, je ne les approuve pas. Je préfèrerais que cela se fasse en pleine connivence, voilà c'est tout.
Encore une fois, ne vous étonnez pas si je parle comme cela, j'ai parlé toute ma vie comme cela. Je crois que c'est une des raisons pour lesquelles le président Sarkozy m'a proposé de faire partie de son gouvernement dit "élargi". Je continuerai comme cela, vous pouvez compter sur moi... Mais vous ne pouvez pas accepter qu'il y ait des entrées clandestines sur notre territoire avec ou non des régularisations tous les dix ans, qui ne sont pas la solution. D'ailleurs, la solution n'est pas française, elle doit être au moins européenne et nous y travaillons pour avoir des mouvements plus contrôlés ce qui, à mon avis, donnerait plus de satisfaction, d'un côté comme de l'autre.
Ce ne sont ni les Maliens ni le Mali qui sont visés, c'est l'ensemble d'un phénomène. Comme on l'a dit dans un autre gouvernement : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde même si la France doit en prendre plus que les autres sa part".
Q - (A propos de la promesse d'une visite en Côte d'Ivoire)
R - J'irai sans doute en côte d'Ivoire un jour, mais le gouvernement français, en raison des circonstances qui, depuis quatre ou cinq ans, ont égrené leurs conséquences néfastes, souhaite que des signes soient donnés en direction du problème le plus important : la réalisation d'élections contrôlées, libres, selon les critères internationaux
Q - (Sur le Darfour et l'utilisation du terme "génocide".)
R - Je n'ai jamais parlé de génocide. J'ai dit que certains avaient parlé de génocide, notamment aux Etats-Unis. De toute façon, ce sont des massacres effrayants mais je n'ai jamais pensé que le mot génocide pouvait être employé pour cette situation. Je pense le contraire. Mais vous savez, derrière le mot, il y a une réalité souvent aussi effrayante : cela dépend de la dimension, cela dépend des massacres. Il y en a qui disent 150.000, d'autres 250.000 ; de toute façon, c'est beaucoup et beaucoup trop, je le répète.
Mais je n'irai pas au Darfour. Je ne pense pas avoir le temps. J'irai une autre fois. Je vais au Tchad, je vais dans les camps de l'Est du Tchad. Et puis j'irai au Soudan parce que je veux pouvoir dire aux gens qui sont invités pour le Groupe de contact du 25 juin quelle est la réalité de ce qu'on appelle l'initiative française et ce qu'on peut faire, ce que je leur propose de faire. En tout cas, il y aura une dimension politique et une dimension action.
Maintenant, entre les promesses qu'on se fait à soi-même de pouvoir faire tout ce qu'on peut et la réalité, il va y avoir évidemment des différences. Ne vous en étonnez pas. Vous suivez l'actualité internationale depuis assez longtemps pour savoir que ce n'est pas parce qu'on le dit qu'on arrive à le faire. Moi je le souhaite. Maintenant, on verra.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2007
C'était une belle journée, un grand concours de chefs d'Etat, un grand ballet d'automobiles et beaucoup d'amitié pour Amadou Toumani Touré. C'est d'abord une grande victoire de la démocratie africaine, de la démocratie malienne et du respect des Droits de l'Homme au sens le plus large du terme. C'est une constante, depuis des années, de la vie politique malienne. Le président Touré a lui-même salué le rôle nécessaire de l'opposition et son influence, qu'il souhaitait voir grandir. C'est tout à fait, non pas exceptionnel, mais formidable et le Mali, dans ce cadre, joue un rôle tout à fait pionnier. Cela n'est pas le cas partout en Afrique.
Donc, encore une fois, a travers cette amitié personnelle que j'éprouve pour le président, cette amitié entre la France et le Mali, c'est un grand succès, je crois, pour l'Afrique dont il a salué le désir, et en tout cas la nécessité, de l'union et de l'unité.
Il y a aussi un certain nombre de sujets entre la France et le Mali que nous avons évoqués avec le président, avec le ministre des Affaires étrangères. Ce fut aussi l'occasion de rencontrer bien des chefs d'Etat, bien des représentants d'autres pays africains. C'était mon premier voyage africain comme ministre des Affaires étrangères et européennes, dans un continent que j'aime et dont je crois être un familier, dans cette Afrique dont nous avons besoin - c'est le titre d'un livre que vous connaissez : "Besoin d'Afrique".
Q - (Sur l'annulation de l'étape à Abidjan.)
R - Ce n'est pas la seule qui a été annulée. C'est aussi l'étape de Ouagadougou. C'est parce que je suis pressé d'aller au Tchad et ensuite au Soudan. J'ai donc appelé les deux présidents. Je les ai priés de me pardonner. Il y avait une urgence, le G8 se tenait.
Nous avons une attention particulière pour ce qui se passe au Soudan, au Darfour, et nous souhaitons que la communauté internationale fasse pression le plus possible pour que la phase un, la phase deux, la phase trois des Nations unies soient mises en application et, d'ailleurs, le président Nicolas Sarkozy l'a lui-même annoncé au G8 : le 25 juin, se tiendra à Paris un rendez-vous important du Groupe de contact élargi.
Q - (A propos de l'entrevue avec Guillaume Soro).
R - C'était une conversation très détendue et le point de vue du Premier ministre m'intéressait beaucoup. Est-ce une réconciliation nationale ? Comment était l'atmosphère ? Qu'est-ce qui se passe du point de vue des Français qui demeurent ? N'oublions pas que beaucoup on été obligés de partir. Il y a eu aussi beaucoup de blessés et beaucoup de morts. Je voulais savoir tout cela et les éclairages et les informations du Premier ministre Soro ont été très utiles et nous continuerons sans doute ce dialogue.
Ce qui nous intéressait particulièrement, lui et moi, c'était la tenue d'élections décentes avec des inscriptions sur les listes électorales comme la communauté internationale l'avait réclamé. Il y a des problèmes pour la tenue d'élections qui sont prévues en septembre. Est-ce que cette date sera tenue ? Je l'espère. Le Premier ministre m'a apporté sur ce point des informations sur les groupes mobiles qui vont se mettre en oeuvre bientôt, a-t-il dit, ou commencent de se mettre en oeuvre, pour que l'enregistrement des électeurs soit complété. Le moins que l'on puisse dire est que le complément est assez difficile à apporter. Il s'agit de millions de voix. Nous verrons bien.
Q - (Sur le rôle de l'ONU en Côte d'Ivoire)
R - Oui, il faut que les critères internationaux soient respectés bien entendu et tous les signes qui vont dans ce sens seront salués par la France, et ceux qui vont dans le sens contraire ne seront pas approuvés. Mais est-ce que l'ONU doit rester ? Cela n'est pas seulement un déroulement administratif et politique contrôlé. Il y a aussi des troupes, n'est-ce pas, et il m'intéressait de savoir si la situation se détendait entre les communautés. D'après le Premier ministre, oui, il y a des signes.
Q - (Sur l'émigration et le co-développement)
R - Ce n'est un secret pour personne que je n'ai pas fait campagne pour le président Sarkozy et ce n'est un secret pour personne qu'il voulait une ouverture qui n'a d'ailleurs pas été représentée que par moi.
Si vous faites allusion à la création d'un ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, eh bien oui, il y en a un. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu'on ne peut pas continuer dans l'improvisation et dans la clandestinité et, de ce point de vue, je suis d'accord. Le développement et la coopération demeurent un des départements les plus importants du ministère des Affaires étrangères et européennes, c'est ce qu'on appelle la DGCID ; c'est chez moi, si je peux me permettre, j'en suis le propriétaire très momentané. Cela ne veut pas dire que, sur les migrations, il n'y a pas à trouver ensemble des mesures.
Vous savez que, depuis longtemps, depuis des années, dans la société civile et même au gouvernement, j'ai attiré l'attention sur les raisons des départs, en particulier des Maliens. Mais arrêtons d'accabler les Maliens. Il n'y a pas que les problèmes des Maliens, qui ne sont pas très nombreux dans notre pays par rapport au 2,3 millions qui sont des Maliens de l'extérieur, qu'a d'ailleurs salués dans son adresse le président Amadou Toumani Touré. Ce n'est pas un groupe que nous voulons stigmatiser, je vous assure, ce n'est pas l'intention du gouvernement, en tout cas ce n'est pas la mienne et ce n'est pas celle du président Nicolas Sarkozy.
La solution n'est pas la clandestinité. La solution c'est la clarté et le respect de la loi. Vous ne pouvez pas demander à un pays, pas plus le vôtre que le mien, d'approuver la clandestinité et les gens qui sont hors la loi sur notre territoire. Il faut qu'au cas par cas nous réglions ces problèmes. Voilà ce que cela signifie. Il y aura des explications qui seront fournies en particulier par le ministre Brice Hortefeux.
Moi, je suis heureux qu'il y ait le codéveloppement, j'y crois beaucoup et cela m'a fait de la peine de le lui abandonner. Je ne le lui abandonne pas. Je travaillerai avec lui là-dessus car nous l'avons en commun.
Le codéveloppement, c'est quoi ? C'est cette particularité qui lie ou qui relie les émigrants chez nous, qui sont installés, qui travaillent, qui ne sont pas des clandestins, avec leur pays d'origine, qu'ils y retournent ou qu'ils n'y retournent pas, qu'ils aient la double nationalité ou qu'ils ne l'aient pas. L'argent qui est rapatrié par les migrants est deux fois l'argent du développement mondial en général et donc c'est un argent qui doit être non seulement encouragé mais canalisé et soutenu. Moi, je suis prêt à le faire.
J'ai eu cet exemple depuis longtemps dans la région de Kayes avec le jumelage ESTHER. Nous nous disions depuis longtemps que l'action de l'association des femmes maliennes en France était d'une importance considérable et d'une efficacité formidable par rapport aux coopérations, au développement en général. Voila un exemple de codéveloppement : la formation. Quand on est formé, on trouve du travail plus facilement. Même si je comprends les raisons des migrations clandestines, je ne les approuve pas. Je préfèrerais que cela se fasse en pleine connivence, voilà c'est tout.
Encore une fois, ne vous étonnez pas si je parle comme cela, j'ai parlé toute ma vie comme cela. Je crois que c'est une des raisons pour lesquelles le président Sarkozy m'a proposé de faire partie de son gouvernement dit "élargi". Je continuerai comme cela, vous pouvez compter sur moi... Mais vous ne pouvez pas accepter qu'il y ait des entrées clandestines sur notre territoire avec ou non des régularisations tous les dix ans, qui ne sont pas la solution. D'ailleurs, la solution n'est pas française, elle doit être au moins européenne et nous y travaillons pour avoir des mouvements plus contrôlés ce qui, à mon avis, donnerait plus de satisfaction, d'un côté comme de l'autre.
Ce ne sont ni les Maliens ni le Mali qui sont visés, c'est l'ensemble d'un phénomène. Comme on l'a dit dans un autre gouvernement : "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde même si la France doit en prendre plus que les autres sa part".
Q - (A propos de la promesse d'une visite en Côte d'Ivoire)
R - J'irai sans doute en côte d'Ivoire un jour, mais le gouvernement français, en raison des circonstances qui, depuis quatre ou cinq ans, ont égrené leurs conséquences néfastes, souhaite que des signes soient donnés en direction du problème le plus important : la réalisation d'élections contrôlées, libres, selon les critères internationaux
Q - (Sur le Darfour et l'utilisation du terme "génocide".)
R - Je n'ai jamais parlé de génocide. J'ai dit que certains avaient parlé de génocide, notamment aux Etats-Unis. De toute façon, ce sont des massacres effrayants mais je n'ai jamais pensé que le mot génocide pouvait être employé pour cette situation. Je pense le contraire. Mais vous savez, derrière le mot, il y a une réalité souvent aussi effrayante : cela dépend de la dimension, cela dépend des massacres. Il y en a qui disent 150.000, d'autres 250.000 ; de toute façon, c'est beaucoup et beaucoup trop, je le répète.
Mais je n'irai pas au Darfour. Je ne pense pas avoir le temps. J'irai une autre fois. Je vais au Tchad, je vais dans les camps de l'Est du Tchad. Et puis j'irai au Soudan parce que je veux pouvoir dire aux gens qui sont invités pour le Groupe de contact du 25 juin quelle est la réalité de ce qu'on appelle l'initiative française et ce qu'on peut faire, ce que je leur propose de faire. En tout cas, il y aura une dimension politique et une dimension action.
Maintenant, entre les promesses qu'on se fait à soi-même de pouvoir faire tout ce qu'on peut et la réalité, il va y avoir évidemment des différences. Ne vous en étonnez pas. Vous suivez l'actualité internationale depuis assez longtemps pour savoir que ce n'est pas parce qu'on le dit qu'on arrive à le faire. Moi je le souhaite. Maintenant, on verra.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2007