Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur le rôle de la France et les relations diplomatiques au Proche et Moyen-Orient, Paris le 13 juin 2007.

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Circonstance : Déjeuner offert en l'honneur du Corps diplomatique des pays du Proche et du Moyen-Orient accrédité auprès de la République française, au Sénat, à Paris le 13 juin 2007

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Excellences,
Madame et Messieurs les Présidents,
Mes chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
C'est une grande joie et un honneur d'accueillir ici, à la Présidence du Sénat de la République française, l'ensemble des membres du Corps diplomatique des pays du Proche et du Moyen-Orient.
Je vous remercie d'avoir répondu nombreux à mon invitation. Cette joie, je la partage -je le sais- avec tous mes collègues, Sénatrices et Sénateurs ici présents. En assurant avec dynamisme et souvent avec passion, malgré leurs lourdes charges, la Présidence des groupes interparlementaires d'amitié travaillant avec vos pays, ils expriment concrètement le très grand intérêt qu'ils portent -que nous portons- à votre région.
Mon emploi du temps ne me permet malheureusement pas de vous rencontrer aussi souvent que je le voudrais -et que vous le voudriez. Sachez bien que je le regrette car tous mes déplacements internationaux me confirment sans cesse que la diplomatie parlementaire répond à un besoin.
Excellences,
En vous accueillant aujourd'hui, je souhaite d'abord vous renouveler les sentiments forts qui lient mon pays, la France, à chacun des États que vous représentez.
L'histoire de nos relations est riche et ancienne. Elle a connu des épreuves et des conflits, parfois ensemble, parfois opposés, mais elle a toujours été épargnée par la tentation de l'indifférence.
Doit-on ainsi au hasard le fait que la France ait accueilli, en 1913, tout près d'ici, boulevard Saint-Germain, à la Société de Géographie, le premier congrès arabe de l'histoire ?
L'espoir collectif qui s'était exprimé lors de ce congrès avait certes été bientôt étouffé par la première guerre mondiale. Mais la flamme ne s'est pas éteinte et, comme on l'a vu tout au long du siècle passé, un cycle a semblé s'esquisser, qui allait voir se succéder avancées et espoirs, désillusions et conflits.
Aujourd'hui, alors que la planète se transforme en profondeur, la bataille à mener est double :
- celle de l'action, bien sûr, pour faire face aux nouvelles menaces qui déstabilisent les États ;
- mais aussi celle de la pensée, pour souligner ce qui nous rapproche et ne pas laisser triompher ceux qui veulent imposer leur haine. Les civilisations et les cultures peuvent et doivent dialoguer, à l'image de l'Institut du Monde arabe, ce lieu de culture et d'échanges exceptionnel, qui fête, cette année, ses 20 ans.
La France, vous le savez, a joué et joue un rôle particulier dans la région, à l'image de son engagement historique au Liban, de ses mises en garde contre la guerre en Irak, de ses initiatives dans la crise iranienne ou de ses relations d'amitié avec Israël et le peuple palestinien.
La France, comme d'autres, ne se résout pas à voir le Proche et le Moyen-Orient traversés par des crises et des lignes de fracture. Je pense en particulier au conflit israélo-palestinien qui cristallise les ressentiments et diffuse ses effets déstabilisateurs dans le monde entier.
La construction d'une paix durable, sur ces terres où tant de peuples et de civilisations s'affrontèrent mais aussi se mêlèrent, est, dès lors, une priorité absolue.
La paix passe, inévitablement, par une solution juste, durable, viable au conflit israélo-palestinien, permettant l'établissement de deux États vivant côte-à-côte, en sécurité, dans des frontières sûres et reconnues.
Nombreux sont ceux qui apportent leur concours, mais c'est d'abord aux habitants de la région d'en décider et la France a justement salué, comme un geste significatif, la relance de l'initiative arabe de paix à l'occasion du sommet de la Ligue des États arabes tenu à Riyad le 19 mars dernier.
Excellences,
Le Proche et le Moyen-Orient doivent prendre toute leur part dans les changements du monde pour y apporter diversité et richesse. Nombre de vos pays sont déjà à l'avant-garde de ce monde en recomposition qui recherche de nouveaux repères.
Les transformations concernent également les institutions et la démocratie et permettez-moi, ici, de me réjouir du développement du bicamérisme, notamment dans les pays du Golfe. Vous comprendrez que le Président du Sénat que je suis y soit particulièrement sensible...
En organisant aujourd'hui ce déjeuner, j'ai voulu très simplement, mais avec toute ma conviction, vous exprimer, au nom du Sénat, le prix tout particulier et l'importance majeure que j'attache aux relations entre vos pays et la France. J'ai souhaité aussi vous remercier très chaleureusement pour le rôle décisif que vous jouez dans l'approfondissement de nos liens.
Je lève mon verre à l'amitié entre nos pays.Source http://www.senat.fr, le 14 juin 2007