Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour, L. Wauquiez.
Laurent Wauquiez.- Bonjour.
Q.- Vous avez eu 32 ans le 12 avril dernier. On dit que l'apanage des jeunes gens qui font de la politique, c'est de ne pas être alourdi par la langue de bois de leurs aînés. C'est vrai ?
R.- On va tester ça dans dix minutes.
Q.- Ah ! Tout de suite. Combien de députés UMP vous a coûté la TVA sociale, L. Wauquiez ?
R.- Je pense que c'est un ensemble de choses. C'est d'abord un certain essoufflement de la part de notre camp après quatre victoires consécutives, il ne faut quand même pas l'oublier. La grosse différence du système français, c'est que par rapport à l'Allemagne, le Danemark, nous il faut gagner quatre fois : il faut gagner le premier tour de la présidentielle, le deuxième, le premier tour des législatives, le second tour des législatives. Je pense que ce n'était pas évident. On en sort quand même avec une majorité absolue, ce qui va permettre de mener à bien les réformes correctement. Et en même temps, j'ai envie de dire : c'est un système qui est équilibré. On a une majorité qui est solide et une opposition qui n'est pas laminée ; ce qui, je pense, aurait été une très mauvaise chose pour les cinq ans qui viennent. Donc, à suivre.
Q.- Et vous avez vu ou entendu beaucoup de battus dire : "la TVA sociale, quelle bêtise d'en avoir parlé entre les deux tours" ?
R.- Evidemment, la TVA sociale, ça a été un gros sujet de débat. La TVA sociale en tant que telle, ce n'est pas du tout une bêtise. Le problème, c'est qu'on n'a pas eu le temps de développer correctement et surtout de poser sur ses bases la question des délocalisations. La TVA sociale, c'est çà le problème. C'est : comment est-ce qu'on fait avec un système qui marche sur la tête, où on finance uniquement notre protection sociale sur nos salaires et absolument pas en taxant les produits qui viennent de Chine ou d'Inde ? C'est çà la réflexion qui est derrière. Et maintenant, l'intérêt c'est qu'il faut qu'on l'ait sereinement.
Q.- Le Conseil des ministres - vous y participerez tout à l'heure, ce sera votre premier conseil des ministres - adoptera le dispositif détaxant et défiscalisant les heures supplémentaires. Beaucoup d'économistes - pratiquement tous les économistes - disent qu'il y aura beaucoup de fraudes sur le terrain parce que plutôt que de s'accorder des augmentations de salaires, les employeurs et les salariés seront contents de faire des heures supplémentaires fictives pour éviter des taxes. A quoi ça sert de faire une réforme quand on sait que tout le monde dit qu'elle sera détournée sur le terrain ?
R.- Voyez, c'est typique. L'argument des économistes, c'est de dire quoi ? C'est de dire : c'est très vraisemblablement une bonne idée ; juste techniquement, on n'est pas sûr qu'on arrive à le faire. Alors parce que techniquement, on n'arrive pas à le faire, il faudrait que le politique baisse le rideau et dise : désolé, on va aller voir autre chose. Non. La question qui est derrière les heures supplémentaires, c'est la juste rémunération de celui qui travaille ; c'est comment faire en sorte qu'on puisse réinjecter du pouvoir d'achat dans ce pays ; et la conviction du Président N. Sarkozy qu'il a développée tout au long de sa campagne, c'est de dire : ça, on ne peut y arriver qu'en rompant avec cette mentalité qui s'est instaurée avec les 35 heures de : "Vous allez travailler moins et vous allez gagner plus". Donc, cette idée-là, c'est un choix qui est un choix politique fort et ce n'est pas effectivement un choix qui est un choix de techniques ou d'experts qui réfléchissent à tout çà en chambre en faisant des projections sur des graphiques. Et je crois que c'est une des grandes forces du Président, c'est justement de ne pas se laisser décontenancer ou encarcasser (sic) par ce genre d'arguments.
Q.- Mais si, techniquement, beaucoup de gens vous disent : "Ah, tel que vous allez là, vous allez au mur. C'est mal fait". Il faut en tenir compte ou pas ?
R.- Bien sûr qu'il faut en tenir compte. C'est pour ça que le dispositif a été extrêmement réfléchi. Si jamais vous le regardez, il est d'ailleurs intéressant parce qu'il s'appliquera non seulement dans les entreprises mais aussi dans la sphère publique, ce qui est un point extrêmement intéressant. Vous prenez, par exemple, des maisons de retraite. Dans des maisons de retraite, vous pouvez avoir certains agents d'entretien, certaines aides soignantes qui ont envie de pouvoir faire quelques petites heures supplémentaires au niveau de leur semaine et qu'elles puissent être mieux rémunérées pour ça. Donc, l'idée vraiment d'étendre le dispositif globalement, c'est une des choses qui est très intéressante dans ce qui va être proposé au Conseil des ministres par C. Lagarde.
Q.- Mais entre ce qui va être proposé au Conseil des ministres et ce que le Parlement va évoquer, il faut que le texte évolue pour tenir compte des critiques, à votre avis L. Wauquiez ?
R.- Je pense que c'est toujours bon qu'un texte évolue. Le débat parlementaire, il est là pour ça. Le texte qui nous est soumis est quand même un texte sur lequel on a travaillé depuis deux mois intensivement et surtout qui avait été préparé en amont. Donc, on a une base qui est très solide. A côté de ça, moi je suis toujours très favorable à ce que le débat parlementaire permette d'ajuster, de trouver finalement le bon équilibre dans la discussion avec les parlementaires qui sont aussi sur le terrain.
Q.- Donc, message aux parlementaires du porte-parole du gouvernement : le texte est amendable.
R.- Non, pas message aux parlementaires : le texte est amendable.
Q.- Ah, difficile !
R.- Juste : un texte peut toujours progresser. C'est très clair. Donc, ce qui est intéressant...
Q.-... grâce aux amendements parlementaires.
R.- Grâce au travail qui est un travail d'échange. Le Parlement, c'est un travail d'échanges qui est un travail d'échanges entre le Gouvernement et le Parlement, c'est la règle de notre démocratie.
Q.- Le Parti socialiste s'étonne que dans le cadre de consultations qu'il mène avant le sommet européen, N. Sarkozy reçoive aujourd'hui pour la première fois J.- M. Le Pen. Qu'est-ce que vous répondez, L. Wauquiez ?
R.- J.-M. Le Pen représente une force politique en France, on l'a toujours dit. Je ne suis pas sûr que ce soit franchement une nouvelle donne démocratique fondamentale.
Q.- Il n'était pas reçu, avant. Pourquoi ?
R.- A mon sens, c'était une erreur. Je pense qu'il représente - qu'on le souhaite ou non - une des forces politiques qui sont en France. Aujourd'hui, elle a beaucoup moins de poids. On voit clairement que le FN et l'extrême droite sont entrés... Enfin, que le poids et l'hypothèque qu'ils faisaient peser sur le jeu démocratique a baissé. Sombrer dans l'ostracisme, je pense que ce n'est jamais la bonne solution. A côté de çà, il ne faut rien céder sur les convictions qu'on peut avoir.
Q.- Vous avez publié un livre, à l'automne dernier, L. Wauquiez, "Un Huron à l'Assemblée". Vous y racontiez votre expérience de nouveau député de Haute- Loire, aux Editions privées. Vous avez écrit ceci : "Le recours à des pénalités financières contre l'absentéisme des députés est une bonne solution".
R.- Je le crois, oui.
Q.- Il faut le faire, alors ?
R.- En tout cas, on va voir qu'est-ce qu'il sera fait puisque ça ce sont des questions qui dépendent du Parlement. Ce sera la responsabilité du président de l'assemblée.
Q.- Ce n'est pas le Parlement qui va décider des sanctions financières contre l'absentéisme de ses membres ? Ca, ça m'étonnerait !
R.- Cela dépend si jamais vous les triturez. Juste si jamais on prend un tout petit peu plus de distance, je crois qu'on a un problème aujourd'hui en France sur l'exemplarité des politiques. Vous ne pouvez pas avoir des élus qui vous tiennent un discours, qui est un discours d'effort et qui ne se l'appliquent pas eux-mêmes. Et personnellement, en tout cas, au niveau de mes responsabilités, j'ai bien l'intention d'être très vigilant par rapport à ça. Je pense qu'on peut arriver à vélo à RTL...
Q.- Ce que vous avez fait, ce matin.
R.- Oui... Ne pas être cornaqué par une horde d'officiers de sécurité, ne pas avoir un chauffeur qui vous suit et pourtant, faire son travail correctement et être efficace. Si on regarde, par exemple, des responsables politiques dans les pays nordiques, ils ont une approche qui est beaucoup plus modeste du pouvoir, je ne suis pas sûr qu'ils soient moins efficaces. Donc, c'est plus généralement cette question de l'exemplarité des politiques sur je dirai, la bonne gestion des comptes et le fait de ne pas avoir deux discours : un pour les concitoyens et un autre pour eux.
Q.- Pour ou contre le cumul des mandats ?
R.- Le cumul des mandats a un gros avantage sur un mandat très clairement déterminé, c'est que le risque - et on s'en aperçoit bien quand on a des responsabilités nationales - c'est de se faire happer par les plafonds dorés. L'avantage d'avoir une responsabilité locale, c'est de vous remettre les pieds sur le terrain. Il faut juste que ce soit bien équilibré, en termes de temps.
Q.- Mais les députés, s'ils étaient que députés, ils seraient plus souvent à l'Assemblée, on est d'accord ?
R.- Oui, mais en même temps, est-ce qu'ils n'auraient pas juste des propositions idéologiques et moins d'idées de terrain. A voir.
Q.- Ailleurs, ils n'ont pas de cumul des mandats. Et ils ne sont pas plus bêtes que nous ! Vous avez 32 ans.
R.- Oui.
Q.- L'élection présidentielle, vous pensez que vous serez candidat un jour ?
R.- (Rires) Oh là, là... Vous voulez vraiment que je ne survive pas à ces dix minutes, Monsieur Aphatie !
Q.- C'est quoi la réponse ? C'est oui ou c'est non ?
R.- Non, la réponse, c'est cet espèce de jeu de saut d'obstacles où à chaque fois qu'on a une responsabilité, on pense à celle d'après. Déjà, je vais essayer de survivre à cette responsabilité de porte-parole qui, je le mesure bien, sera une rude tâche.
Q.- Voilà, comment on ne répond pas à une question. Merci.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 juin 2007
Laurent Wauquiez.- Bonjour.
Q.- Vous avez eu 32 ans le 12 avril dernier. On dit que l'apanage des jeunes gens qui font de la politique, c'est de ne pas être alourdi par la langue de bois de leurs aînés. C'est vrai ?
R.- On va tester ça dans dix minutes.
Q.- Ah ! Tout de suite. Combien de députés UMP vous a coûté la TVA sociale, L. Wauquiez ?
R.- Je pense que c'est un ensemble de choses. C'est d'abord un certain essoufflement de la part de notre camp après quatre victoires consécutives, il ne faut quand même pas l'oublier. La grosse différence du système français, c'est que par rapport à l'Allemagne, le Danemark, nous il faut gagner quatre fois : il faut gagner le premier tour de la présidentielle, le deuxième, le premier tour des législatives, le second tour des législatives. Je pense que ce n'était pas évident. On en sort quand même avec une majorité absolue, ce qui va permettre de mener à bien les réformes correctement. Et en même temps, j'ai envie de dire : c'est un système qui est équilibré. On a une majorité qui est solide et une opposition qui n'est pas laminée ; ce qui, je pense, aurait été une très mauvaise chose pour les cinq ans qui viennent. Donc, à suivre.
Q.- Et vous avez vu ou entendu beaucoup de battus dire : "la TVA sociale, quelle bêtise d'en avoir parlé entre les deux tours" ?
R.- Evidemment, la TVA sociale, ça a été un gros sujet de débat. La TVA sociale en tant que telle, ce n'est pas du tout une bêtise. Le problème, c'est qu'on n'a pas eu le temps de développer correctement et surtout de poser sur ses bases la question des délocalisations. La TVA sociale, c'est çà le problème. C'est : comment est-ce qu'on fait avec un système qui marche sur la tête, où on finance uniquement notre protection sociale sur nos salaires et absolument pas en taxant les produits qui viennent de Chine ou d'Inde ? C'est çà la réflexion qui est derrière. Et maintenant, l'intérêt c'est qu'il faut qu'on l'ait sereinement.
Q.- Le Conseil des ministres - vous y participerez tout à l'heure, ce sera votre premier conseil des ministres - adoptera le dispositif détaxant et défiscalisant les heures supplémentaires. Beaucoup d'économistes - pratiquement tous les économistes - disent qu'il y aura beaucoup de fraudes sur le terrain parce que plutôt que de s'accorder des augmentations de salaires, les employeurs et les salariés seront contents de faire des heures supplémentaires fictives pour éviter des taxes. A quoi ça sert de faire une réforme quand on sait que tout le monde dit qu'elle sera détournée sur le terrain ?
R.- Voyez, c'est typique. L'argument des économistes, c'est de dire quoi ? C'est de dire : c'est très vraisemblablement une bonne idée ; juste techniquement, on n'est pas sûr qu'on arrive à le faire. Alors parce que techniquement, on n'arrive pas à le faire, il faudrait que le politique baisse le rideau et dise : désolé, on va aller voir autre chose. Non. La question qui est derrière les heures supplémentaires, c'est la juste rémunération de celui qui travaille ; c'est comment faire en sorte qu'on puisse réinjecter du pouvoir d'achat dans ce pays ; et la conviction du Président N. Sarkozy qu'il a développée tout au long de sa campagne, c'est de dire : ça, on ne peut y arriver qu'en rompant avec cette mentalité qui s'est instaurée avec les 35 heures de : "Vous allez travailler moins et vous allez gagner plus". Donc, cette idée-là, c'est un choix qui est un choix politique fort et ce n'est pas effectivement un choix qui est un choix de techniques ou d'experts qui réfléchissent à tout çà en chambre en faisant des projections sur des graphiques. Et je crois que c'est une des grandes forces du Président, c'est justement de ne pas se laisser décontenancer ou encarcasser (sic) par ce genre d'arguments.
Q.- Mais si, techniquement, beaucoup de gens vous disent : "Ah, tel que vous allez là, vous allez au mur. C'est mal fait". Il faut en tenir compte ou pas ?
R.- Bien sûr qu'il faut en tenir compte. C'est pour ça que le dispositif a été extrêmement réfléchi. Si jamais vous le regardez, il est d'ailleurs intéressant parce qu'il s'appliquera non seulement dans les entreprises mais aussi dans la sphère publique, ce qui est un point extrêmement intéressant. Vous prenez, par exemple, des maisons de retraite. Dans des maisons de retraite, vous pouvez avoir certains agents d'entretien, certaines aides soignantes qui ont envie de pouvoir faire quelques petites heures supplémentaires au niveau de leur semaine et qu'elles puissent être mieux rémunérées pour ça. Donc, l'idée vraiment d'étendre le dispositif globalement, c'est une des choses qui est très intéressante dans ce qui va être proposé au Conseil des ministres par C. Lagarde.
Q.- Mais entre ce qui va être proposé au Conseil des ministres et ce que le Parlement va évoquer, il faut que le texte évolue pour tenir compte des critiques, à votre avis L. Wauquiez ?
R.- Je pense que c'est toujours bon qu'un texte évolue. Le débat parlementaire, il est là pour ça. Le texte qui nous est soumis est quand même un texte sur lequel on a travaillé depuis deux mois intensivement et surtout qui avait été préparé en amont. Donc, on a une base qui est très solide. A côté de ça, moi je suis toujours très favorable à ce que le débat parlementaire permette d'ajuster, de trouver finalement le bon équilibre dans la discussion avec les parlementaires qui sont aussi sur le terrain.
Q.- Donc, message aux parlementaires du porte-parole du gouvernement : le texte est amendable.
R.- Non, pas message aux parlementaires : le texte est amendable.
Q.- Ah, difficile !
R.- Juste : un texte peut toujours progresser. C'est très clair. Donc, ce qui est intéressant...
Q.-... grâce aux amendements parlementaires.
R.- Grâce au travail qui est un travail d'échange. Le Parlement, c'est un travail d'échanges qui est un travail d'échanges entre le Gouvernement et le Parlement, c'est la règle de notre démocratie.
Q.- Le Parti socialiste s'étonne que dans le cadre de consultations qu'il mène avant le sommet européen, N. Sarkozy reçoive aujourd'hui pour la première fois J.- M. Le Pen. Qu'est-ce que vous répondez, L. Wauquiez ?
R.- J.-M. Le Pen représente une force politique en France, on l'a toujours dit. Je ne suis pas sûr que ce soit franchement une nouvelle donne démocratique fondamentale.
Q.- Il n'était pas reçu, avant. Pourquoi ?
R.- A mon sens, c'était une erreur. Je pense qu'il représente - qu'on le souhaite ou non - une des forces politiques qui sont en France. Aujourd'hui, elle a beaucoup moins de poids. On voit clairement que le FN et l'extrême droite sont entrés... Enfin, que le poids et l'hypothèque qu'ils faisaient peser sur le jeu démocratique a baissé. Sombrer dans l'ostracisme, je pense que ce n'est jamais la bonne solution. A côté de çà, il ne faut rien céder sur les convictions qu'on peut avoir.
Q.- Vous avez publié un livre, à l'automne dernier, L. Wauquiez, "Un Huron à l'Assemblée". Vous y racontiez votre expérience de nouveau député de Haute- Loire, aux Editions privées. Vous avez écrit ceci : "Le recours à des pénalités financières contre l'absentéisme des députés est une bonne solution".
R.- Je le crois, oui.
Q.- Il faut le faire, alors ?
R.- En tout cas, on va voir qu'est-ce qu'il sera fait puisque ça ce sont des questions qui dépendent du Parlement. Ce sera la responsabilité du président de l'assemblée.
Q.- Ce n'est pas le Parlement qui va décider des sanctions financières contre l'absentéisme de ses membres ? Ca, ça m'étonnerait !
R.- Cela dépend si jamais vous les triturez. Juste si jamais on prend un tout petit peu plus de distance, je crois qu'on a un problème aujourd'hui en France sur l'exemplarité des politiques. Vous ne pouvez pas avoir des élus qui vous tiennent un discours, qui est un discours d'effort et qui ne se l'appliquent pas eux-mêmes. Et personnellement, en tout cas, au niveau de mes responsabilités, j'ai bien l'intention d'être très vigilant par rapport à ça. Je pense qu'on peut arriver à vélo à RTL...
Q.- Ce que vous avez fait, ce matin.
R.- Oui... Ne pas être cornaqué par une horde d'officiers de sécurité, ne pas avoir un chauffeur qui vous suit et pourtant, faire son travail correctement et être efficace. Si on regarde, par exemple, des responsables politiques dans les pays nordiques, ils ont une approche qui est beaucoup plus modeste du pouvoir, je ne suis pas sûr qu'ils soient moins efficaces. Donc, c'est plus généralement cette question de l'exemplarité des politiques sur je dirai, la bonne gestion des comptes et le fait de ne pas avoir deux discours : un pour les concitoyens et un autre pour eux.
Q.- Pour ou contre le cumul des mandats ?
R.- Le cumul des mandats a un gros avantage sur un mandat très clairement déterminé, c'est que le risque - et on s'en aperçoit bien quand on a des responsabilités nationales - c'est de se faire happer par les plafonds dorés. L'avantage d'avoir une responsabilité locale, c'est de vous remettre les pieds sur le terrain. Il faut juste que ce soit bien équilibré, en termes de temps.
Q.- Mais les députés, s'ils étaient que députés, ils seraient plus souvent à l'Assemblée, on est d'accord ?
R.- Oui, mais en même temps, est-ce qu'ils n'auraient pas juste des propositions idéologiques et moins d'idées de terrain. A voir.
Q.- Ailleurs, ils n'ont pas de cumul des mandats. Et ils ne sont pas plus bêtes que nous ! Vous avez 32 ans.
R.- Oui.
Q.- L'élection présidentielle, vous pensez que vous serez candidat un jour ?
R.- (Rires) Oh là, là... Vous voulez vraiment que je ne survive pas à ces dix minutes, Monsieur Aphatie !
Q.- C'est quoi la réponse ? C'est oui ou c'est non ?
R.- Non, la réponse, c'est cet espèce de jeu de saut d'obstacles où à chaque fois qu'on a une responsabilité, on pense à celle d'après. Déjà, je vais essayer de survivre à cette responsabilité de porte-parole qui, je le mesure bien, sera une rude tâche.
Q.- Voilà, comment on ne répond pas à une question. Merci.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 20 juin 2007