Texte intégral
Q - On va reparler des législatives et aussi de ce cadeau fiscal aux propriétaires. Mais d'abord hier soir, les deux finalistes de la présidentielle s'affrontaient à nouveau, par meeting interposé, à distance. Pour N. Sarkozy, le meeting de la majorité présidentielle, au Havre, et pour les socialistes, S. Royal était au Zénith, avec tous "les éléphants"du PS. S. Royal, qui constatait que le masque est déjà tombé, et que le Président de tous les Français est déjà redevenu le Président d'un seul camp. Alors, partisan N. Sarkozy, hier soir ?
R - Je crois que c'est une véritable incompréhension de Mme Royal. Hier, on n'est pas dans l'incantation, comme au PS, on n'est pas dans la propagande électorale, comme au PS ; on est au contraire dans l'explication et l'annonce des projets gouvernementaux. Lorsque le président de la République dit que, par exemple, sur la déduction des intérêts des emprunts, ce sera à partir du 6 mai, et ce sera pour tous les contrats en cours, on n'est pas dans la propagande politique, on est dans l'exposé et l'annonce d'une politique. Donc, cela n'a rien à voir.
Q - Tous les responsables, parce qu'il y avait beaucoup de responsables de l'UMP à ce meeting, hier soir...
R - Bien sûr, y compris moi-même.
Q - [Ils participaient ?] à une "réunion républicaine", pourquoi pas simplement [parler] d'un "meeting" de l'UMP ?
R - Mais parce que ce n'est pas un meeting de l'UMP, il n'y a pas une seule affiche de l'UMP, il n'y a pas un seul slogan de l'UMP...
Q - Mais tout l'UMP était là.
R - Tous ceux qui soutiennent la politique du président de la République étaient là. Il n'y avait pas que l'UMP qui était là, il y avait aussi l'UMP. Et l'UMP évidemment soutient la politique du président de la République, ce n'est pas vraiment une surprise. Mais le Président ne s'est pas exprimé dans un cadre partisan, il a dit : "Voilà mon projet politique, et je demande aux Français, qui l'ont choisi ce projet politique à l'occasion de l'élection présidentielle, de me donner les moyens de le mettre en oeuvre". On est bien dans le déroulé de la politique gouvernementale, et non pas dans l'incantation, comme s'y complaît le PS.
Q - Hier soir, N. Sarkozy a donc fait cette mise au point sur les mesures fiscales en faveur des nouveaux propriétaires. Le ministre des Comptes, E. Woerth, donnait une première version, la semaine dernière. Finalement, ce cadeau fiscal va concerner tous les emprunts en cours pour les nouveaux propriétaires. Alors, N. Sarkozy n'est pas Président depuis deux semaines qu'il donne déjà raison aux socialistes. Vous avez entendu : F. Hollande parle de confusion permanente sur ce dossier.
R - D'abord, c'est une question technique assez complexe. Je veux dire d'ailleurs à M. Hollande que Mme Royal, comme nous d'ailleurs, nous avons dit, que nous voulions rehausser le rôle du Parlement, et il sera naturel que cette question donne lieu à un débat parlementaire. Et c'est dans le cadre de ce débat parlementaire, que les uns et les autres se sont exprimés, car effectivement, imaginez que l'on gouverne sans débat, sans confrontation des idées, c'est effectivement un appauvrissement. Et puis, je veux répondre aussi à ce que vous dites en disant que c'est un "cadeau fiscal", ce n'est pas un cadeau, c'est une incitation à devenir propriétaire, et c'est une mesure de relance économique et de lutte contre le chômage.
Q - Vous avez dit que c'est compliqué" Justement, n'y a-t-il pas un peu de précipitation dans cette annonce ? N'est-ce pas finalement l'urgence de tenir des promesses avant les législatives, qui a fait parler trop vite un ministre, puis le Président ?
R - Il faut savoir. Mme Royal trouve que cela ne va pas assez vite, on s'est même demandés si elle n'était pas devenue "sarkozyste", tellement elle était pressée de voir mettre en oeuvre les mesures. Je réponds cela : le Parlement va être élu, les 10 et 17 juin, nous avons voulu qu'il joue un rôle beaucoup important dans le fonctionnement des institutions. Il s'agit de mesures fiscales qui, par définition, sont du domaine du Parlement, et sur cette question, il y aura forcément un débat à l'intérieur du Parlement. Alors, les ministres, et aussi les députés sortants se sont exprimés sur cette question, et c'est bien comme cela. L'opposition aussi s'est exprimée, elle a bien le droit, mais le Parlement tranchera. Quant au président de la République, aujourd'hui, il a annoncé qu'il souhaitait que l'engagement qu'il a pris pendant la campagne électorale soit tenu intégralement, et pour tous les contrats en cours.
Q - Mais cette aide fiscale, avez-vous une idée aujourd'hui de ce que cela va coûter à l'Etat ?
R - Oui, bien sûr, on peut faire des estimations, et un débat là-dessus. Mais c'est de l'ordre de 3 à 4 milliards, sans doute.
Q - Ne craignez-vous pas que ce genre de mesure soit un mauvais signal envoyé sur les comptes publics, parce que cela va aussi, vous avez peut-être entendu H. Lauret, tout à l'heure dans la chronique économique, cela va creuser forcément, mécaniquement, le déficit ?
R - Je crois qu'au contraire, cela va créer de la recette supplémentaire. D'abord, parce que...vous savez, l'argent il finit toujours par être dépensé. Donc, s'il n'est pas dépensé en impôts, il est dépensé ailleurs. Et là, en l'occurrence, on peut considérer qu'il va être dépensé pour acquérir son logement. Acquérir son logement, pour un bon nombre de Français - la France est en retard là-dessus ; si vous regardez l'Espagne, par exemple, 90 % des Espagnols sont propriétaires de leur logement, il y a à peine 58 % des Français qui le sont. Donc, vous allez relancer le bâtiment, qui marche pas mal d'ailleurs, mais le bâtiment est un grand gisement d'emplois, et en même temps souvent d'emplois assez peu qualifiés, d'emplois qualifiés et non qualifiés. Donc, de ce point de vue-là, sur le chômage cela aura un effet. Je préfère évidemment avoir des recettes fiscales en moins, mais avoir aussi des dépenses sociales en moins pour indemniser le chômage.
Q - Vous serez vendredi le successeur de N. Sarkozy à la tête du Conseil général des Hauts-de-Seine, puisqu'il n'y a pas beaucoup de suspense, c'est le département le plus riche de France. Cela vaut-il...
R - Après Paris, tout de même...
Q - Après Paris, c'est vrai. Cela vaut-il le poste de ministre que vous n'avez pas eu ?
R - Cela n'a pas grand-chose à voir, mais c'est une charge prenante, naturellement, et c'est une charge importante, parce que le département des Hauts-de-Seine, avec en particulier La Défense, c'est le Manhattan français. Et donc, c'est le poumon économique de notre pays. Nous ne sommes pas en rivalité avec les autres départements, nous sommes en rivalité avec Londres, avec Francfort, avec Bruxelles, avec de grands pôles économiques européens. Et c'est donc, de ce point de vue-là une responsabilité assez exaltante.
Q - Vous êtes secrétaire général délégué de l'UMP. Vous savez que des associations de défense des homosexuels se sont scandalisées parce que vous ne présentez aucun candidat contre le député du Nord, C. Vanneste, condamné à une amende pour injure envers les homosexuels. Trouvez-vous normal de lui laisser le champ libre dans sa circonscription ?
R - Non, ce n'est pas que nous lui laissons le champ libre, c'est que les accords que nous avons avec le CNI, leur donnent un certain nombre de circonscriptions. Et dans cette circonscription-là, le CNI - et nous sommes prisonniers des accords généraux que nous avons passés avec lui - a désigné M. Vanneste. Source http://www.u-m-p.org, le 27 juin 2007
R - Je crois que c'est une véritable incompréhension de Mme Royal. Hier, on n'est pas dans l'incantation, comme au PS, on n'est pas dans la propagande électorale, comme au PS ; on est au contraire dans l'explication et l'annonce des projets gouvernementaux. Lorsque le président de la République dit que, par exemple, sur la déduction des intérêts des emprunts, ce sera à partir du 6 mai, et ce sera pour tous les contrats en cours, on n'est pas dans la propagande politique, on est dans l'exposé et l'annonce d'une politique. Donc, cela n'a rien à voir.
Q - Tous les responsables, parce qu'il y avait beaucoup de responsables de l'UMP à ce meeting, hier soir...
R - Bien sûr, y compris moi-même.
Q - [Ils participaient ?] à une "réunion républicaine", pourquoi pas simplement [parler] d'un "meeting" de l'UMP ?
R - Mais parce que ce n'est pas un meeting de l'UMP, il n'y a pas une seule affiche de l'UMP, il n'y a pas un seul slogan de l'UMP...
Q - Mais tout l'UMP était là.
R - Tous ceux qui soutiennent la politique du président de la République étaient là. Il n'y avait pas que l'UMP qui était là, il y avait aussi l'UMP. Et l'UMP évidemment soutient la politique du président de la République, ce n'est pas vraiment une surprise. Mais le Président ne s'est pas exprimé dans un cadre partisan, il a dit : "Voilà mon projet politique, et je demande aux Français, qui l'ont choisi ce projet politique à l'occasion de l'élection présidentielle, de me donner les moyens de le mettre en oeuvre". On est bien dans le déroulé de la politique gouvernementale, et non pas dans l'incantation, comme s'y complaît le PS.
Q - Hier soir, N. Sarkozy a donc fait cette mise au point sur les mesures fiscales en faveur des nouveaux propriétaires. Le ministre des Comptes, E. Woerth, donnait une première version, la semaine dernière. Finalement, ce cadeau fiscal va concerner tous les emprunts en cours pour les nouveaux propriétaires. Alors, N. Sarkozy n'est pas Président depuis deux semaines qu'il donne déjà raison aux socialistes. Vous avez entendu : F. Hollande parle de confusion permanente sur ce dossier.
R - D'abord, c'est une question technique assez complexe. Je veux dire d'ailleurs à M. Hollande que Mme Royal, comme nous d'ailleurs, nous avons dit, que nous voulions rehausser le rôle du Parlement, et il sera naturel que cette question donne lieu à un débat parlementaire. Et c'est dans le cadre de ce débat parlementaire, que les uns et les autres se sont exprimés, car effectivement, imaginez que l'on gouverne sans débat, sans confrontation des idées, c'est effectivement un appauvrissement. Et puis, je veux répondre aussi à ce que vous dites en disant que c'est un "cadeau fiscal", ce n'est pas un cadeau, c'est une incitation à devenir propriétaire, et c'est une mesure de relance économique et de lutte contre le chômage.
Q - Vous avez dit que c'est compliqué" Justement, n'y a-t-il pas un peu de précipitation dans cette annonce ? N'est-ce pas finalement l'urgence de tenir des promesses avant les législatives, qui a fait parler trop vite un ministre, puis le Président ?
R - Il faut savoir. Mme Royal trouve que cela ne va pas assez vite, on s'est même demandés si elle n'était pas devenue "sarkozyste", tellement elle était pressée de voir mettre en oeuvre les mesures. Je réponds cela : le Parlement va être élu, les 10 et 17 juin, nous avons voulu qu'il joue un rôle beaucoup important dans le fonctionnement des institutions. Il s'agit de mesures fiscales qui, par définition, sont du domaine du Parlement, et sur cette question, il y aura forcément un débat à l'intérieur du Parlement. Alors, les ministres, et aussi les députés sortants se sont exprimés sur cette question, et c'est bien comme cela. L'opposition aussi s'est exprimée, elle a bien le droit, mais le Parlement tranchera. Quant au président de la République, aujourd'hui, il a annoncé qu'il souhaitait que l'engagement qu'il a pris pendant la campagne électorale soit tenu intégralement, et pour tous les contrats en cours.
Q - Mais cette aide fiscale, avez-vous une idée aujourd'hui de ce que cela va coûter à l'Etat ?
R - Oui, bien sûr, on peut faire des estimations, et un débat là-dessus. Mais c'est de l'ordre de 3 à 4 milliards, sans doute.
Q - Ne craignez-vous pas que ce genre de mesure soit un mauvais signal envoyé sur les comptes publics, parce que cela va aussi, vous avez peut-être entendu H. Lauret, tout à l'heure dans la chronique économique, cela va creuser forcément, mécaniquement, le déficit ?
R - Je crois qu'au contraire, cela va créer de la recette supplémentaire. D'abord, parce que...vous savez, l'argent il finit toujours par être dépensé. Donc, s'il n'est pas dépensé en impôts, il est dépensé ailleurs. Et là, en l'occurrence, on peut considérer qu'il va être dépensé pour acquérir son logement. Acquérir son logement, pour un bon nombre de Français - la France est en retard là-dessus ; si vous regardez l'Espagne, par exemple, 90 % des Espagnols sont propriétaires de leur logement, il y a à peine 58 % des Français qui le sont. Donc, vous allez relancer le bâtiment, qui marche pas mal d'ailleurs, mais le bâtiment est un grand gisement d'emplois, et en même temps souvent d'emplois assez peu qualifiés, d'emplois qualifiés et non qualifiés. Donc, de ce point de vue-là, sur le chômage cela aura un effet. Je préfère évidemment avoir des recettes fiscales en moins, mais avoir aussi des dépenses sociales en moins pour indemniser le chômage.
Q - Vous serez vendredi le successeur de N. Sarkozy à la tête du Conseil général des Hauts-de-Seine, puisqu'il n'y a pas beaucoup de suspense, c'est le département le plus riche de France. Cela vaut-il...
R - Après Paris, tout de même...
Q - Après Paris, c'est vrai. Cela vaut-il le poste de ministre que vous n'avez pas eu ?
R - Cela n'a pas grand-chose à voir, mais c'est une charge prenante, naturellement, et c'est une charge importante, parce que le département des Hauts-de-Seine, avec en particulier La Défense, c'est le Manhattan français. Et donc, c'est le poumon économique de notre pays. Nous ne sommes pas en rivalité avec les autres départements, nous sommes en rivalité avec Londres, avec Francfort, avec Bruxelles, avec de grands pôles économiques européens. Et c'est donc, de ce point de vue-là une responsabilité assez exaltante.
Q - Vous êtes secrétaire général délégué de l'UMP. Vous savez que des associations de défense des homosexuels se sont scandalisées parce que vous ne présentez aucun candidat contre le député du Nord, C. Vanneste, condamné à une amende pour injure envers les homosexuels. Trouvez-vous normal de lui laisser le champ libre dans sa circonscription ?
R - Non, ce n'est pas que nous lui laissons le champ libre, c'est que les accords que nous avons avec le CNI, leur donnent un certain nombre de circonscriptions. Et dans cette circonscription-là, le CNI - et nous sommes prisonniers des accords généraux que nous avons passés avec lui - a désigné M. Vanneste. Source http://www.u-m-p.org, le 27 juin 2007