Texte intégral
Q- On va, bien sûr, parler du paquet fiscal, qui arrive à l'Assemblée. Vous êtes l'invité de "La Question d'Info". Je regardais votre titre : "Porte-parole du Gouvernement, secrétaire d'Etat". En général, le Porte-parole est chargé d'un autre portefeuille. Pas vous ? Vous n'avez pas peur de vous ennuyer ?
R- Non, au contraire. Je pense qu'il n'y a pas mal de travail de pédagogie à faire, et puis surtout, ce que je voudrais faire, ce n'est pas être seulement le porte-parole du Gouvernement, mais aussi le porte-parole du terrain. C'est-à-dire que ce que je veux, c'est aller en région, faire des petites réunions, avec une cinquantaine de personnes, et demander aux gens de réagir par rapport à l'actualité du Gouvernement. Et ensuite, moi, de faire la courroie de transmission. Parce je pense que le principal risque pour un Gouvernement, c'est progressivement de s'enfermer, de ne plus être vraiment en prise avec les réalités des terrain, et que, finalement, les électeurs aient l'impression qu'on les écoute bien au moment des élections, mais qu'après, il n'y a plus personne qui vient les voir pour dialoguer. Donc, je vais faire mon rôle de porte parole, ce que je fais aujourd'hui avec vous, mais aussi, ces réunions, ce que j'appelle des réunions tout simplement "Tupperware", où je vais proposer à nos concitoyens de continuer à réagir et à être sûrs que leur parole sera ensuite relayée au niveau national.
Q- Et alors, ces réunions vous allez y aller en vélo ? Je dis cela, parce que vous êtes venu en vélo, ce matin, à la Maison de la radio, c'est vrai ?
R- Oui, c'est vrai.
Q- C'est rare un ministre à vélo...
R- J'essaie de bien rester les pieds sur terre. C'est mon premier poste au Gouvernement...
Q- C'est les pieds sur les pédales à vélo...
R- Les pieds sur les pédales, oui. Et je pense qu'on peut rapidement perdre ses repères, être un peu grisé par...
Q- "Perdre les pédales"...
R- Voilà, perdre les pédales.
[Pause]
Q- Le paquet fiscal, vous avez entendu les critiques. Il apparaît pour beaucoup comme un cadeau fait aux plus aisés. Dans le même temps, N. Sarkozy fixe l'objectif de réduire la pauvreté en France d'au moins un tiers en cinq ans. Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de contradictoire entre ces deux annonces ?
R- Non, précisément, parce que, si vous prenez le paquet fiscal, il y a dedans une mesure qui est extrêmement importante, qui est l'expérimentation du revenu solidarité autonomie. Alors, derrière les grands sigles, qu'est-ce qu'il y a en concret ? C'est une proposition sur laquelle d'ailleurs j'avais travaillé avec M. Hirsch, il y a deux ans, qui consiste à dire : aujourd'hui, quand vous êtes au RMI ou à l'APEI, les différents minima sociaux, et que vous recommencez à travailler, dans pas mal de cas vous perdez de l'argent. Et l'expérimentation que l'on va faire sur le revenu solidarité autonomie, c'est de faire en sorte que chaque heure travaillée se traduise par de l'argent en plus pour celui qui fait l'effort de revenir au travail. Et le but c'est quoi ? C'est tout simplement de s'attaquer un peu à ces trappes à pauvreté, dans lesquelles on a aujourd'hui précisément 7 millions de personnes pauvres qui sont y sont un peu enfermées, et leur permette de repartir en direction du travail. Cela, c'est dans le paquet fiscal. Alors, évidemment, on n'en parle pas et pas assez à mon avis, parce que l'opposition met juste un coup de projecteur sur une partie du paquet fiscal.
Q- Une grosse partie, tout de même.
R- Non, le revenu solidarité autonomie, l'exonération des heures supplémentaires pour des employés et des salariés qui sont au Smic, le travail sur la transmission des petits patrimoines, et également l'exonération d'impôts sur les jobs d'été pour les étudiants, cela représente largement plus de la moitié de ce paquet fiscal. Donc, on a quelque chose qui est finalement assez équilibré.
Q- Mais concrètement, de quels moyens supplémentaires M. Hirsch va-t-il disposer donc, pour réduire la pauvreté ?
R- C'est un travail qui est assez original qu'a proposé Martin. L'idée c'est de dire : je ne veux pas faire tout d'un coup un gros projet de loi, un peu en béton, un peu casque à boulons. Je veux faire de l'expérimentation. Et donc, département par département, il propose des expérimentations, en disant : on va expérimenter sur le territoire du département ce nouveau revenu. On voit si cela marche ; si cela marche, on le généralisera ; si cela ne marche pas, on ajuste le tir. Donc, par exemple chez moi, en Haute-Loire, on va essayer de mettre en place un revenu solidarité autonomie pour voir si on peut mesurer les résultats concrètement.
Q- Les moins de 25 ans sont exclus ?
R- Oui, parce que le piège et le danger un peu, c'est aussi que des moins de 25 ans n'aillent pas jusqu'au bout de leur parcours d'études ou de leur formation. Donc, là, il faut faire attention. Le point où on a vraiment un danger de fracture, c'est à partir de 25 ans.
Q- Alors, parlons un petit peu des riches maintenant : le bouclier fiscal qui passe de 60 à 50 %. Le coût de la mesure globale de ce paquet fiscal, entre 11 et 13 milliards d'euros. Au vu l'état de la dette, la France a-t-elle vraiment les moyens de cette politique ?
R- Oui, et c'est précisément ce qu'est allé expliquer N. Sarkozy à Bruxelles. Et je dirais, là, on a vraiment vu ce qu'est l'art politique du président de la République. Il y est allé, tout le monde lui avait dit : cela ne peut pas passer, il y a un engagement de 2010, tout est fermé, tout est bouché, on n'a pas de marge de manoeuvre. Et lui a dit : mais je suis désolé, mais je ne suis pas président de la République pour appliquer avec insincérité des mesures budgétaires dont on est sûr que cela ne passe pas. Donc, il y est allé, il a expliqué que le paquet fiscal était destiné notamment à redonner du pouvoir d'achat, de la croissance au pays, enclencher aussi des réformes dont on avait besoin, et que pour cela, il fallait lui laisser un peu de marge de manoeuvre. Et, visiblement, les collègues européens ont parfaitement compris, et on a obtenu d'avoir jusqu'en 2012 le retour à l'équilibre budgétaire. L'idée c'est quoi ? C'est que, le très bon exemple c'est les universités ; on fait une réforme des universités ; et faire une réforme si on ne met pas de moyens en plus sur les universités, cela équivaut à rien du tout. Donc, si on veut arriver à faire les réformes dont la France a besoin, il faut aussi qu'on puisse injecter de l'argent supplémentaire. Et donc, que l'on ne se mette pas tout d'un coup à fermer tous les robinets, parce qu'au quel cas on n'arrivera pas à remettre la France sur un bon chemin. J'ai envie de dire, si jamais vous mettez tout cela l'un à côté de l'autre, on voit bien le nouveau style de gouvernement : des lettres de mission qui fixent aux ministres des objectifs clairs, chiffrés, sur lesquels chacun pourra mesurer les résultats.
Q- Cela, c'est une stratégie ?
R- Oui, ce n'est pas une stratégie, c'est je pense une exigence. Parce que, sur la pauvreté, vous pouvez faire des grands discours sympathiques, mais ce qui compte, c'est ce qu'a fixé le président de la République comme ligne : il veut que dans cinq ans, grâce notamment au revenu de solidarité autonomie, on ait baissé d'un tiers le nombre de pauvres. Et le nouveau style de gouvernement, c'est de fixer à chacun de ces ministres une feuille de route claire, avec des objectifs chiffrés. Et nous, au niveau du porte-parolat, on va mettre à disposition sur les sites Internet ces objectifs chiffrés, de façon totalement transparente, et la mesure des résultats. Parce qu'une de mes convictions, c'est qu'être porte-parole ce n'est pas seulement trouver la bonne expression sympathique ou la formule qui frappera, c'est aussi tout simplement permettre à chacun des citoyens de mesurer de façon transparente l'action du Gouvernement.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juillet 2007
R- Non, au contraire. Je pense qu'il n'y a pas mal de travail de pédagogie à faire, et puis surtout, ce que je voudrais faire, ce n'est pas être seulement le porte-parole du Gouvernement, mais aussi le porte-parole du terrain. C'est-à-dire que ce que je veux, c'est aller en région, faire des petites réunions, avec une cinquantaine de personnes, et demander aux gens de réagir par rapport à l'actualité du Gouvernement. Et ensuite, moi, de faire la courroie de transmission. Parce je pense que le principal risque pour un Gouvernement, c'est progressivement de s'enfermer, de ne plus être vraiment en prise avec les réalités des terrain, et que, finalement, les électeurs aient l'impression qu'on les écoute bien au moment des élections, mais qu'après, il n'y a plus personne qui vient les voir pour dialoguer. Donc, je vais faire mon rôle de porte parole, ce que je fais aujourd'hui avec vous, mais aussi, ces réunions, ce que j'appelle des réunions tout simplement "Tupperware", où je vais proposer à nos concitoyens de continuer à réagir et à être sûrs que leur parole sera ensuite relayée au niveau national.
Q- Et alors, ces réunions vous allez y aller en vélo ? Je dis cela, parce que vous êtes venu en vélo, ce matin, à la Maison de la radio, c'est vrai ?
R- Oui, c'est vrai.
Q- C'est rare un ministre à vélo...
R- J'essaie de bien rester les pieds sur terre. C'est mon premier poste au Gouvernement...
Q- C'est les pieds sur les pédales à vélo...
R- Les pieds sur les pédales, oui. Et je pense qu'on peut rapidement perdre ses repères, être un peu grisé par...
Q- "Perdre les pédales"...
R- Voilà, perdre les pédales.
[Pause]
Q- Le paquet fiscal, vous avez entendu les critiques. Il apparaît pour beaucoup comme un cadeau fait aux plus aisés. Dans le même temps, N. Sarkozy fixe l'objectif de réduire la pauvreté en France d'au moins un tiers en cinq ans. Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de contradictoire entre ces deux annonces ?
R- Non, précisément, parce que, si vous prenez le paquet fiscal, il y a dedans une mesure qui est extrêmement importante, qui est l'expérimentation du revenu solidarité autonomie. Alors, derrière les grands sigles, qu'est-ce qu'il y a en concret ? C'est une proposition sur laquelle d'ailleurs j'avais travaillé avec M. Hirsch, il y a deux ans, qui consiste à dire : aujourd'hui, quand vous êtes au RMI ou à l'APEI, les différents minima sociaux, et que vous recommencez à travailler, dans pas mal de cas vous perdez de l'argent. Et l'expérimentation que l'on va faire sur le revenu solidarité autonomie, c'est de faire en sorte que chaque heure travaillée se traduise par de l'argent en plus pour celui qui fait l'effort de revenir au travail. Et le but c'est quoi ? C'est tout simplement de s'attaquer un peu à ces trappes à pauvreté, dans lesquelles on a aujourd'hui précisément 7 millions de personnes pauvres qui sont y sont un peu enfermées, et leur permette de repartir en direction du travail. Cela, c'est dans le paquet fiscal. Alors, évidemment, on n'en parle pas et pas assez à mon avis, parce que l'opposition met juste un coup de projecteur sur une partie du paquet fiscal.
Q- Une grosse partie, tout de même.
R- Non, le revenu solidarité autonomie, l'exonération des heures supplémentaires pour des employés et des salariés qui sont au Smic, le travail sur la transmission des petits patrimoines, et également l'exonération d'impôts sur les jobs d'été pour les étudiants, cela représente largement plus de la moitié de ce paquet fiscal. Donc, on a quelque chose qui est finalement assez équilibré.
Q- Mais concrètement, de quels moyens supplémentaires M. Hirsch va-t-il disposer donc, pour réduire la pauvreté ?
R- C'est un travail qui est assez original qu'a proposé Martin. L'idée c'est de dire : je ne veux pas faire tout d'un coup un gros projet de loi, un peu en béton, un peu casque à boulons. Je veux faire de l'expérimentation. Et donc, département par département, il propose des expérimentations, en disant : on va expérimenter sur le territoire du département ce nouveau revenu. On voit si cela marche ; si cela marche, on le généralisera ; si cela ne marche pas, on ajuste le tir. Donc, par exemple chez moi, en Haute-Loire, on va essayer de mettre en place un revenu solidarité autonomie pour voir si on peut mesurer les résultats concrètement.
Q- Les moins de 25 ans sont exclus ?
R- Oui, parce que le piège et le danger un peu, c'est aussi que des moins de 25 ans n'aillent pas jusqu'au bout de leur parcours d'études ou de leur formation. Donc, là, il faut faire attention. Le point où on a vraiment un danger de fracture, c'est à partir de 25 ans.
Q- Alors, parlons un petit peu des riches maintenant : le bouclier fiscal qui passe de 60 à 50 %. Le coût de la mesure globale de ce paquet fiscal, entre 11 et 13 milliards d'euros. Au vu l'état de la dette, la France a-t-elle vraiment les moyens de cette politique ?
R- Oui, et c'est précisément ce qu'est allé expliquer N. Sarkozy à Bruxelles. Et je dirais, là, on a vraiment vu ce qu'est l'art politique du président de la République. Il y est allé, tout le monde lui avait dit : cela ne peut pas passer, il y a un engagement de 2010, tout est fermé, tout est bouché, on n'a pas de marge de manoeuvre. Et lui a dit : mais je suis désolé, mais je ne suis pas président de la République pour appliquer avec insincérité des mesures budgétaires dont on est sûr que cela ne passe pas. Donc, il y est allé, il a expliqué que le paquet fiscal était destiné notamment à redonner du pouvoir d'achat, de la croissance au pays, enclencher aussi des réformes dont on avait besoin, et que pour cela, il fallait lui laisser un peu de marge de manoeuvre. Et, visiblement, les collègues européens ont parfaitement compris, et on a obtenu d'avoir jusqu'en 2012 le retour à l'équilibre budgétaire. L'idée c'est quoi ? C'est que, le très bon exemple c'est les universités ; on fait une réforme des universités ; et faire une réforme si on ne met pas de moyens en plus sur les universités, cela équivaut à rien du tout. Donc, si on veut arriver à faire les réformes dont la France a besoin, il faut aussi qu'on puisse injecter de l'argent supplémentaire. Et donc, que l'on ne se mette pas tout d'un coup à fermer tous les robinets, parce qu'au quel cas on n'arrivera pas à remettre la France sur un bon chemin. J'ai envie de dire, si jamais vous mettez tout cela l'un à côté de l'autre, on voit bien le nouveau style de gouvernement : des lettres de mission qui fixent aux ministres des objectifs clairs, chiffrés, sur lesquels chacun pourra mesurer les résultats.
Q- Cela, c'est une stratégie ?
R- Oui, ce n'est pas une stratégie, c'est je pense une exigence. Parce que, sur la pauvreté, vous pouvez faire des grands discours sympathiques, mais ce qui compte, c'est ce qu'a fixé le président de la République comme ligne : il veut que dans cinq ans, grâce notamment au revenu de solidarité autonomie, on ait baissé d'un tiers le nombre de pauvres. Et le nouveau style de gouvernement, c'est de fixer à chacun de ces ministres une feuille de route claire, avec des objectifs chiffrés. Et nous, au niveau du porte-parolat, on va mettre à disposition sur les sites Internet ces objectifs chiffrés, de façon totalement transparente, et la mesure des résultats. Parce qu'une de mes convictions, c'est qu'être porte-parole ce n'est pas seulement trouver la bonne expression sympathique ou la formule qui frappera, c'est aussi tout simplement permettre à chacun des citoyens de mesurer de façon transparente l'action du Gouvernement.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juillet 2007