Déclaration de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, sur le sport de haut niveau et le rôle de l'INSEP (Institut national du sport et de l'éducation physique), Vincennes le 6 juillet 2007.

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Texte intégral

Monsieur le Directeur
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse de me rendre, en ma qualité de ministre chargée des Sports, dans cette institution emblématique du sport français qu'est l'INSEP. Cet institut a une histoire très ancienne puisqu'il a été créé, sous une forme certes différente, dès 1937. L'Institut national du Sport est devenu, en 1975, l'Institut National du Sport et de l'Education Physique (INSEP). Cette évolution marquait la place que la France souhaitait accorder au sport de haut niveau. Depuis, les résultats obtenus par nos athlètes, notamment au cours des dernières olympiades, n'ont cessé de s'améliorer ; ils attestent de la pertinence de cette politique. Et le rôle joué par l'INSEP est éminent puisqu'il « produit » près des 2/3 des médaillés olympiques alors que seulement la moitié des athlètes participant aux J.O en sont issus.
Si nous pouvons être fiers de cette réussite, notre devoir est aussi de veiller à ce que l'institution reste aussi jeune et compétitive que les athlètes qu'elle prépare.
Or la vétusté du patrimoine de l'INSEP et les attentes croissantes des athlètes imposaient une action urgente et d'ampleur. Profitant de la dynamique créée par la candidature de Paris à l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012, mon prédécesseur, Jean-François Lamour a décidé de lancer un plan de modernisation de l'INSEP sur la période 2004-2008. Ce plan est ambitieux, tant dans ses objectifs que dans les moyens qui lui sont alloués. Il concerne en premier lieu les équipements sportifs. Les équipements existants seront remis aux normes. Un nouveau pôle sportif va être construit ; il permettra d'étendre le stade nautique en créant un troisième bassin dédié à la natation synchronisée. J'ai reçu ce matin Francis Luyce, le président de la Fédération Française de Natation. Nous avons bien entendu parlé longuement de natation course, mais nous avons également parlé de natation synchronisée dont les deux ambassadrices les plus connues, Virginie Dedieu et Muriel Hermine sont passées par l'INSEP. Ce nouveau pôle sportif rassemblera également les activités de gymnastique, d'escrime, de taekwondo et de lutte dans un complexe ultramoderne qui permettra la réalisation de séances d'hydrorécupération et de musculation.
Ces chantiers de construction et de rénovation du bâti sont très ambitieux : l'offre dépouillée le 24 mai dernier s'élève à près de 48 millions d'euros TTC pour le seul nouveau pôle sportif. Dans le contexte budgétaire contraint que nous connaissons tous, la difficulté est réelle. Mais je vous affirme que les engagements financiers souscrits par le Ministère seront tenus, que ce soit pour la zone sud, comme pour la zone nord.
Mais vos ambitions, Monsieur le Directeur, ne se limitent pas à cet volet architectural. Vous souhaitez aussi permettre à nos champions de concilier excellence sportive et réussite scolaire, universitaire et professionnelle. A cet égard, j'ai été très satisfaite lorsque vous m'avez confirmé que ce double projet de réussite sportive et humaine se plaçait au coeur de votre projet d'établissement. C'est en effet un des principes forts qui régissent ma politique et celle du président de la république : il est désastreux que celui qui a tout reçu du sport, qui lui a tout donné, ne puisse pas avoir une reconversion à la mesure de son investissement.
En venant ici aujourd'hui, j'ai aussi voulu vous montrer combien je mesure les difficultés inhérentes à un projet de cette ampleur.
Difficultés pour les athlètes tout d'abord : les travaux vont conduire certains d'entre eux à trouver des lieux temporaires de repli sur d'autres sites. Je crois qu'ils sont prêts à accepter ces désagréments. Ils les acceptent pour eux, pour la suite de leur carrière dans des installations rénovées, mais aussi, avec cette générosité qui caractérise les sportifs, pour la génération suivante afin qu'elle aussi ait le loisir de défendre ses chances au plus haut niveau.
Mais je pense surtout aux difficultés vis à vis de la situation des personnels Techniques, Ouvriers et de Service. Leur situation, votre situation, mesdames et messieurs, constitue pour moi une vraie priorité. Je tiens à saluer l'action conduite par la Direction de l'INSEP qui a déjà permis, au travers de la création et du fonctionnement d'une cellule d'accompagnement, de mettre en place un traitement adapté aux besoins des situations individuelles. Les nombreuses réunions entre la direction et les partenaires sociaux autour de cette cellule de reclassement montrent la volonté commune d'aboutir. C'est pourquoi mon soutien à ce dispositif est total. Mon cabinet s'investira pleinement pour favoriser la recherche de postes hors du vivier d'emploi traditionnel du secteur sportif et en particulier dans le domaine de la santé. Je veux que l'on tire profit des compétences élargies du ministère. Au sein de mon cabinet, j'ai confié ce dossier à Julien Nizri. Il a mon entière confiance et devra me faire part de toute difficulté qui nécessiterait mon intervention personnelle. J'ai d'ailleurs déjà engagé cette démarche très volontaire autour de deux axes : En premier lieu, je vais signer dans les prochaines heures un courrier à destination du Président de l'Assistance Publique -Hôpitaux de Paris pour demander que le cas des agents de l'INSEP souhaitant être affectés au sein des différents établissements hospitaliers de la région parisienne soit traité en priorité. De même, j'ai nommément désigné une interlocutrice spécifique au sein de la DHOS, la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, pour suivre les diverses pistes en milieu hospitalier. En deuxième lieu, j'ai saisi mes collègues : Valérie Pécresse, en charge des universités et Xavier Darcos, chargé des collèges et des lycées pour que les demandes de mutation dans leurs établissements soient reçues et traitées avec la plus grande attention et bienveillance.
Ces efforts significatifs relèvent malgré tout d'un exercice complexe qui doit prendre en compte, notamment, le principe d'autonomie des Universités. C'est pourquoi, je demande instamment aux personnels concernés de participer activement à la démarche sans attendre la date butoir de 2010. Il en va de leur intérêt propre !
Pour conclure cette intervention, je tiens encore une fois à rappeler que le sport de haut niveau et le sport pour tous ne s'opposent pas. Nous savons tous que les brillants résultats obtenus par équipes et nos champions dans les compétitions internationales ont contribué à un accroissement presque immédiat du nombre de licenciés. Et à l'heure où je travaille, en liaison avec le ministre de l'Education nationale, pour que mon ministère prenne sa part dans le projet de développement de la pratique du sport chez nos enfants scolarisés, je tiens à vous réaffirmer, à vous même, monsieur le Directeur, mais aussi à Fabien Canu, directeur de la préparation olympique et paralympique, ainsi qu'à l'ensemble des personnels de l'INSEP et des athlètes, que le sport de haut niveau est pour le Gouvernement auquel j'appartiens une priorité.
Votre objectif reste d'obtenir 40 médailles à Pékin ! ! ! Merci à toutes et à tous.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 10 juillet 2007