Texte intégral
Ecoutez les cloches qui sonnent
Elles inscrivent dans les cieux
Les noms de nos amis qui dorment
Dans les terres brûlées de Vassieux.
Il fallait les mots d'un poète, ceux de l'ancien maquisard Jean-Pierre ROSNAY pour donner tout son sens à la tragédie qui s'est déroulée ici.
A VASSIEUX, c'est la flamme de la Résistance que nous venons célébrer, faite de ces hommes et de ces femmes qui souvent forts de leur seul courage et de leur foi en notre pays, se sont engagés dans cette lutte alors bien incertaine.
A VASSIEUX, c'est la France éternelle que nous venons célébrer, faite de ces hommes et ces femmes qui, au-delà de leurs origines, de leurs convictions religieuses ou politiques, ont continué à entretenir la lumière dans cette France étourdie par l'ampleur de la défaite et terrorisée par la barbarie nazie.
Le nom de VASSIEUX nous donne ainsi l'occasion de rappeler que la liberté dont nous bénéficions aujourd'hui est le résultat du combat mené par la Résistance pour refuser l'occupation, la collaboration, l'instauration d'un régime raciste et criminel.
Le refus de l'asservissement, c'était aussi la capacité à tenir, à garder fidélité à son choix, à risquer sa vie, à mourir, au fond d'une cellule, dans un train de déportés, ou par une belle journée de soleil dans le maquis.
L'appel du 18 juin a conduit ces maquisards à affronter ces temps de souffrance, de froid, de faim, de déchirure, de peur et de mort.
Traqués, réduits à la clandestinité, ils sont l'armée des ombres.
Beaucoup ont disparu sur les champs de bataille, dans les maquis, dans les prisons et dans les camps, et nos pensées vont vers celles et ceux qui ne sont pas revenus, vers "tous ces yeux fermés jusqu'au fond de la grande nuit funèbre" qu'évoquait André Malraux.
Nous avons un devoir envers ceux qui ont lutté pour la liberté, pour la paix, pour la démocratie.
L'Etat doit veiller à ce que le souvenir de leurs actes héroïques soit connu du plus grand nombre.
C'était il y a maintenant 63 ans, soit près de trois générations, et en cet instant, le souvenir, refusant le temps qui fuit et qui efface, surgit à nouveau.
Le nom de Vassieux résonne bien encore dans la mémoire collective française.
Vassieux, mais aussi La Chapelle, Saint-Martin, Saint-nizier, tous ces noms qui se retrouvent dans celui du Vercors.
Le Vercors, c'est l'alliance entre les "ouvriers et paysans" du Chant des Partisans et les militaires venus du 11e Cuirassiers et du 6è bataillon de chasseurs alpins.
Peut-être était-ce la révélation du sens d'une vie pour ceux qui, comme le docteur Martin, le cafetier Chavant, le commandant Pouchier, le lieutenant Le Ray, ou Pierre DALLOZ voulaient faire du Vercors la base d'accueil d'éléments aéroportés alliés qui couperaient la retraite allemande au moment de la libération du territoire.
Ce plan, accepté par les services français de LONDRES, est alors baptisé plan "Montagnards".
L'annonce du débarquement allié pour le 6 juin 1944 avait donné le signal et le Vercors voit converger vers lui des centaines de volontaires, impatients d'agir, avides de France.
Toute l'histoire de ce qui sera la "République du Vercors" jusqu'au 20 juillet 1944, est faite de cette tension en vue de l'affrontement, cette attente des moyens en armes et en matériels qui permettra enfin de combattre efficacement l'ennemi.
"Ecoutez les cloches qui sonnent
Nous avons fait ce qu'il fallait
Ni moins ni plus ni plus ni moins
Quand le feu gagne le chalet
Qui resterait seul dans son coin ?"
Nous connaissons l'histoire des événements qui s'ensuivirent.
Les premières tentatives de l'armée allemande pour tester les défenses des maquisards ; les parachutages d'armes, en nombre bien moindre qu'espérés, les lâchers de planeurs que l'on croit être des alliés et d'où surgissent des SS ; les massacres dans la population civile ; les fusillades et les incendies ; les combats opiniâtres des maquisards jusqu'au bout de leurs munitions ; cette lutte disproportionnée et ces ultimes combattants qui s'évanouissent aux yeux des assaillants dans les forêts.
Avec un raffinement de cruauté, et pendant trois jours, les Allemands torturèrent les habitants qui n'ont pu s'enfuir et les FFI qu'ils arrêtèrent.
Pendant trois semaines encore, les derniers survivants sont traqués impitoyablement par les ennemis qui occupent les ruines du village.
On épiloguera longtemps sur ces combats du Vercors, sur les arrière-plans stratégiques, sur la vision des Alliés.
La mémoire collective a retenu quant à elle le courage des ces soldats auxquels le général de Lattre de Tassigny rendait hommage en disant " A ceux qui voudraient minimiser le mérite de nos maquis, le Vercors a apporté son démenti. Ici, on n'a pas fait de la petite guerre : on a fait la guerre."
"Ecoutez les cloches qui sonnent
A la Chapelle et à Vassieux
Elles sonnent et leur glas résonne
Mais dans dix ans, cent ans, mille ans
Jamais on n'oubliera ces hommes".
A VASSIEUX, traqués et réduits à la clandestinité, la Résistance a incarné les valeurs de la République, de la France.
A VASSIEUX, traqués et réduits à la clandestinité, je veux dire, avec André MALRAUX, "qu'ils ont maintenu la France, avec leurs mains nues".
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 juillet 2007
Elles inscrivent dans les cieux
Les noms de nos amis qui dorment
Dans les terres brûlées de Vassieux.
Il fallait les mots d'un poète, ceux de l'ancien maquisard Jean-Pierre ROSNAY pour donner tout son sens à la tragédie qui s'est déroulée ici.
A VASSIEUX, c'est la flamme de la Résistance que nous venons célébrer, faite de ces hommes et de ces femmes qui souvent forts de leur seul courage et de leur foi en notre pays, se sont engagés dans cette lutte alors bien incertaine.
A VASSIEUX, c'est la France éternelle que nous venons célébrer, faite de ces hommes et ces femmes qui, au-delà de leurs origines, de leurs convictions religieuses ou politiques, ont continué à entretenir la lumière dans cette France étourdie par l'ampleur de la défaite et terrorisée par la barbarie nazie.
Le nom de VASSIEUX nous donne ainsi l'occasion de rappeler que la liberté dont nous bénéficions aujourd'hui est le résultat du combat mené par la Résistance pour refuser l'occupation, la collaboration, l'instauration d'un régime raciste et criminel.
Le refus de l'asservissement, c'était aussi la capacité à tenir, à garder fidélité à son choix, à risquer sa vie, à mourir, au fond d'une cellule, dans un train de déportés, ou par une belle journée de soleil dans le maquis.
L'appel du 18 juin a conduit ces maquisards à affronter ces temps de souffrance, de froid, de faim, de déchirure, de peur et de mort.
Traqués, réduits à la clandestinité, ils sont l'armée des ombres.
Beaucoup ont disparu sur les champs de bataille, dans les maquis, dans les prisons et dans les camps, et nos pensées vont vers celles et ceux qui ne sont pas revenus, vers "tous ces yeux fermés jusqu'au fond de la grande nuit funèbre" qu'évoquait André Malraux.
Nous avons un devoir envers ceux qui ont lutté pour la liberté, pour la paix, pour la démocratie.
L'Etat doit veiller à ce que le souvenir de leurs actes héroïques soit connu du plus grand nombre.
C'était il y a maintenant 63 ans, soit près de trois générations, et en cet instant, le souvenir, refusant le temps qui fuit et qui efface, surgit à nouveau.
Le nom de Vassieux résonne bien encore dans la mémoire collective française.
Vassieux, mais aussi La Chapelle, Saint-Martin, Saint-nizier, tous ces noms qui se retrouvent dans celui du Vercors.
Le Vercors, c'est l'alliance entre les "ouvriers et paysans" du Chant des Partisans et les militaires venus du 11e Cuirassiers et du 6è bataillon de chasseurs alpins.
Peut-être était-ce la révélation du sens d'une vie pour ceux qui, comme le docteur Martin, le cafetier Chavant, le commandant Pouchier, le lieutenant Le Ray, ou Pierre DALLOZ voulaient faire du Vercors la base d'accueil d'éléments aéroportés alliés qui couperaient la retraite allemande au moment de la libération du territoire.
Ce plan, accepté par les services français de LONDRES, est alors baptisé plan "Montagnards".
L'annonce du débarquement allié pour le 6 juin 1944 avait donné le signal et le Vercors voit converger vers lui des centaines de volontaires, impatients d'agir, avides de France.
Toute l'histoire de ce qui sera la "République du Vercors" jusqu'au 20 juillet 1944, est faite de cette tension en vue de l'affrontement, cette attente des moyens en armes et en matériels qui permettra enfin de combattre efficacement l'ennemi.
"Ecoutez les cloches qui sonnent
Nous avons fait ce qu'il fallait
Ni moins ni plus ni plus ni moins
Quand le feu gagne le chalet
Qui resterait seul dans son coin ?"
Nous connaissons l'histoire des événements qui s'ensuivirent.
Les premières tentatives de l'armée allemande pour tester les défenses des maquisards ; les parachutages d'armes, en nombre bien moindre qu'espérés, les lâchers de planeurs que l'on croit être des alliés et d'où surgissent des SS ; les massacres dans la population civile ; les fusillades et les incendies ; les combats opiniâtres des maquisards jusqu'au bout de leurs munitions ; cette lutte disproportionnée et ces ultimes combattants qui s'évanouissent aux yeux des assaillants dans les forêts.
Avec un raffinement de cruauté, et pendant trois jours, les Allemands torturèrent les habitants qui n'ont pu s'enfuir et les FFI qu'ils arrêtèrent.
Pendant trois semaines encore, les derniers survivants sont traqués impitoyablement par les ennemis qui occupent les ruines du village.
On épiloguera longtemps sur ces combats du Vercors, sur les arrière-plans stratégiques, sur la vision des Alliés.
La mémoire collective a retenu quant à elle le courage des ces soldats auxquels le général de Lattre de Tassigny rendait hommage en disant " A ceux qui voudraient minimiser le mérite de nos maquis, le Vercors a apporté son démenti. Ici, on n'a pas fait de la petite guerre : on a fait la guerre."
"Ecoutez les cloches qui sonnent
A la Chapelle et à Vassieux
Elles sonnent et leur glas résonne
Mais dans dix ans, cent ans, mille ans
Jamais on n'oubliera ces hommes".
A VASSIEUX, traqués et réduits à la clandestinité, la Résistance a incarné les valeurs de la République, de la France.
A VASSIEUX, traqués et réduits à la clandestinité, je veux dire, avec André MALRAUX, "qu'ils ont maintenu la France, avec leurs mains nues".
Je vous remercie.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 24 juillet 2007