Déclaration de M. Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, en hommage aux soldats morts pour la France, à Riom-es-Montagne (Cantal) le 27 juillet 2007.

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Circonstance : Inauguration de la Place du monument aux morts de Riom-es-Montagne (Cantal), le 27 juillet 2007

Texte intégral

Mes chers amis,
Ce matin, sur cette place rénovée (et je vous félicite Monsieur le Maire pour ce qui constitue une véritable réussite en alliant tradition et modernité), à l'ombre de ce monument aux "Morts pour la France", c'est la mémoire qui nous rassemble.
Elle nous rassemble pour nous souvenir de la souffrance des femmes et des hommes de RIOM ES MONTAGNE qui ont lutté pour que la France ne cesse jamais de vivre...jusqu'au delà de ses frontières.
Elle nous rassemble pour renouveler solennellement notre engagement à défendre, toujours et partout, une certaine idée de l'Homme et de la France.
Le 11 novembre 1918, le clairon avait sonné la fin des hostilités et l'armistice était signé, mettant un terme à la Première guerre mondiale.
La France avait mobilisé près de 8 500 000 hommes dont 1 400 000 ne revinrent jamais et dont 595 000 furent blessés.
La Première guerre mondiale fut la première guerre de l'âge industriel.
Mais bientôt, l'histoire devait se répéter, se déchaîner et la guerre se répandre sur le continent comme la peste brune.
Parce que la France de l'entre deux guerres avaient feint de ne pas voir la montée du péril hitlérien, celle de 39 fut ensevelie sous la terreur aveugle de la Wehrmacht...
Alors que la guerre faisait se répandre sur les routes un peuple éperdu et sans horizon, le pouvoir, tournant dans le plus grand désordre, prévenait les ordres d'un adversaire triomphant, en recommandant, parmi les juifs de n'épargner personne.
Mails il y eut le sursaut...d'une voix venue de LONDRES et dont l'écho se propagea et fit lever l'espoir chez des hommes et des femmes qui ressentaient comme une injure du destin d'être vaincus sans qu'il leur ait été donné l'occasion de se battre.
Ces guerres furent sanglantes et sanguinaires, ravageant le continent européen, faisant près de 60 millions de morts.
Les noms sur ce monument témoignent des plaies à jamais cicatriser qui hantent la mémoire collective de RIOM ES MONTAGNE.
Partout, dans les petits villages comme dans les grandes villes, dans les entreprises, comme dans les collèges et lycées, on apposa des plaques commémoratives et érigea des monuments aux Morts.
A l'ombre de ce monument, inauguré en 1922 par Monseigneur SALIEGE, Compagnon de la Libération, s'imposent à nous le silence du recueillement et le devoir du souvenir.
Se rappeler ce que furent ces deux guerres, c'est accomplir un devoir de mémoire essentiel à l'égard des enfants de RIOM qui avaient enchaîné leur âme à la patrie.
Se rappeler ce que furent ces deux guerres, c'est exprimer notre reconnaisse, notre respect, notre admiration à celles et ceux de RIOM, qui ont combattu pour la France, nous léguant des valeurs inestimables d'engagement, de courage et de solidarité.
Souvenons nous que martelés par les bombardements, abasourdis par le tonnerre des canons, rompus de fatigue, meurtris par le froid et la faim, les Poilus de 14-18 et les soldats de 39-45 se tenaient debout.
Souvenons nous aussi que ceux qui luttèrent en Indochine et en Algérie, n'accomplissant que leur devoir, ont lutté pour le même idéal, au service de la République et au service de la France.
Aussi, la mémoire de tous ces événements doit demeurer vivante.
Nous avons en effet un devoir envers ceux qui ont lutté pour la liberté, pour la paix, pour la démocratie.
Nous devons veiller à ce que leur exemple soit connu du plus grande nombre.
La politique de transmission de la mémoire doit aller dans ce sens, afin que vivent les valeurs de notre République.
L'historien Michel WINOCK notait, il y a peu, tant la mémoire était soumise aux contorsions du temps présent "qu'on n'avait plus conscience de ce que ces gens avaient enduré".
Notre devoir, et ma volonté au Gouvernement, est précisément de recueillir cette mémoire, de veiller sur elle, de l'entretenir, car notre mémoire, ce n'est rien d'autre que notre histoire, notre patrimoine, en un mot, ce qui fonde notre Nation.
Il nous faut en effet sauvegarder la mémoire des guerres ou des conflits contemporains ; préserver les valeurs du monde combattant ; susciter et favoriser toutes les dispositions que nous jugerons utiles pour renforcer cette mémoire.
Je sais, Monsieur Rafaël MERCIER, chef du Service Départemental de l'Office National des Anciens Combattants, combien je peux compter sur vous, pour transmettre la mémoire de ces conflits en y apportant la dimension pédagogique nécessaire.
Je viendrai inaugurer, à la rentrée, la remarquable exposition que l'ONAC consacre à la guerre d'Indochine.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Parce que les bûchers ne sont jamais éteints et que le feu peut reprendre, nous devons être ce veilleur qui lutte contre des forces sans cesse à l'oeuvre, être ce veilleur qui défend ce qui fait la richesse inestimable de chaque individu, ce veilleur qui défend l'homme et qui défend la liberté parce qu'il défend la mémoire.
Je vous remercie. source http://www.defense.gouv.fr, le 21 août 2007