Texte intégral
R. Duchemin - Avant de revenir sur la composition du Quinze tricolore, et l'ouverture - dans trois jours maintenant - de la Coupe du monde, d'abord cette question d'actualité : l'interview de C. Sarkozy donnée ce matin à L'Est Républicain. Elle s'explique dans un journal et pas devant la commission. Pour quelle raison ? Cela vous surprend-t-il ?
R.- Ecoutez, le président de la République a dit excellemment ce qu'il convenait de faire, de dire. C. Sarkozy est une femme libre, elle s'exprime où elle veut, quand elle veut, c'est très bien.
Q.- C'est un choix de s'exprimer directement aux Français, à travers la presse plutôt que devant une commission ?
R.- Oui, voilà, exactement, exactement.
Q.- Alors, on va revenir au sport, bien sûr. Vous devez être déçue que S. Chabal ne soit pas dans le Quinze de départ ? On vous a entendue sur cette antenne la semaine dernière lui sauter quasiment dans les bras !!
R.- Oui, Chabal est un excellent joueur. D'abord il est dans les remplaçants, exactement. On a vu à Twickenham qu'il était arrivé sur le terrain au cours de la deuxième partie du match et qu'il avait fait ce magnifique essai. Ce que je constate, c'est que l'équipe faite par B. Laporte est une excellente équipe. Elle est une équipe avec des deuxièmes lignes de grande qualité et je ne doute pas que cette équipe, dans sa préparation, soit capable de nous faire un superbe match contre l'Argentine. C'est une équipe équilibrée, et il faut se rappeler toujours que vraiment, s'il y a un sport d'équipe, c'est le rugby. Avant d'être des individualités, c'est une équipe qui sait jouer ensemble. Et le degré de préparation fait par Laporte et par J. Maso est tel que véritablement, il y a de la sérénité, il y a de l'identité, il y a de la solidarité. Ils sont "top" les gars.
Q.- On est à trois jours du démarrage de cette Coupe du monde. Pensez-vous que tout est prêt au niveau sécurité, au niveau santé aussi ? Il y a de gros efforts qui ont été faits sur les structures qui vont accueillir les matchs.
R.- Exactement, nous sommes prêts. L'organisation de cette Coupe du monde dépend d'un groupement d'intérêt public dans lequel il y a, bien sûr, la Fédération française de rugby qui en détient 52% des parts, l'Etat - 46 % - et une petite pincée pour le Comité olympique français ; il y a une Délégation interministérielle aux grands événements sportifs qui est présidée par le préfet Bergounioux. Donc, l'Etat a complètement pris sa part dans l'organisation, et véritablement, nous sommes prêts. Vous avez relevé les questions de santé...
Q.- Il y aura des médecins un petit peu partout dans les enceintes sportives...
R.- Il y aura des médecins : onze médecins spécialistes autour de chaque match plus toute une équipe médicale. Il y a évidemment les structures hospitalières, qui sont prêtes à accueillir les joueurs s'il y a le moindre pépin, en particulier à Paris...
Q.- En alerte...
R.- ...Il y a l'Institut mutualiste Montsouris d'un côté, et l'Hôpital militaire Percy, de l'autre. Et il y a le même réseau hospitalier dans chacune des dix villes françaises qui accueillera une compétition, qui accueillera un match de cette Coupe du monde de rugby. Donc nous sommes totalement prêts.
Q.- On vous a vue déçue, il y a quelques jours, après la contre-performance, va-t-on dire, des athlètes français aux Mondiaux d'Osaka.
Q.-Aux Mondiaux d'Osaka, oui.
R.- Pensez-vous, comme B. Emsalem, que, finalement, il va falloir faire attention à qui on envoie aux JO à Pékin ?
R.- J'ai été, évidemment...
Q.- Parce qu'il a eu la dent dure : il a dit "on n'emmène pas des touristes" !
R.- J'ai été évidemment, comme tout le monde - il a employé un mot très fort le président Emsalem - évidemment on est très déçus, on se rend compte qu'il y a un niveau de préparation qui est loin d'être parfait. On est, il faut le rappeler, à moins d'un an des Jeux Olympiques de Pékin, on a vu des contre-performances avec des Hurtis, Barber, ou Doucouré, qui n'arrivent même pas en finale ; M. Bala, qui fait une faute sur son 1500 ; le 4x100 mètres hommes qui n'est pas qualifié ! Donc, on voit une série de contre-performances. Que peut-on dire ? D'abord, il faut saluer les deux belles médailles françaises...
Q.- Deux médailles d'argent.
R.- Y. Diniz et de R. Mesnil, deux belles médailles d'argent, deux beaux athlètes. On peut considérer que, peut-être, on avait eu un petit peu un sur résultat en 2003 et en 2005, qu'en tout cas, on est sur une rupture de génération. On a l'impression qu'il y a des jeunes qui sont prêts, derrière, que la "vieille génération" - elle a 30 ans, mais enfin, pour des athlètes... - est en train de finir sa carrière, et que, là, sans doute, il y a un fossé à combler. La Fédération d'athlétisme ne m'a encore rendu ses critères de sélection, elle va le faire en octobre, et je serai très attentive évidemment, à ce que la motivation soit au premier rang des critères de sélection. Et je vais évidemment avoir une réunion de travail, de débriefing et de préparation aussi bien avec le président de la Fédération, le directeur technique national, M. Chevalier, et puis, bien sûr, le directeur de la préparation olympique et paralympique, F. Canu.
Q.- Ce matin, l'actualité ce sont aussi les dépenses de santé. Vous êtes ministre de la Santé. Elles ont encore augmenté en 2006 : 3300 euros - même un petit peu plus - par personne, malgré la baisse, notamment, des prix des médicaments, cela fait quand même beaucoup. Cela vous inspire quoi, que faut-il faire ?
R.- Effectivement, les dépenses de santé augmentent dans notre pays - d'ailleurs il y a une certaine légitimité à ce qu'elles augmentent, étant donné le vieillissement de la population et les progrès techniques, les nouvelles technologies utilisées en médecine. Il faut donc mener quatre types de réformes d'une même main. D'abord, se poser la question de nouvelles recettes pour l'assurance maladie, se demander également - deuxième chantier - comment va-t-on les redistribuer : c'est le chantier sur le "bouclier sanitaire", à l'initiative de M. Hirsch ; puis, réorganiser notre système de soins, les missions de l'hôpital - la réflexion sur les missions de l'hôpital va commencer ces jours-ci. Egalement, nous allons transformer les agences régionales de l'hospitalisation en agences régionales de santé, pour mieux organiser l'offre de soins. Et puis, responsabiliser le malade à travers le dossier médical personnel. Vous voyez que j'ai lancé des réformes structurelles, destinées à assurer la plus parfaite qualité des soins. Je suis la ministre de la qualité des soins.
Q.- Alors faut-il se serrer la ceinture ? Et si je vous dis "rigueur", par exemple, est-ce quelque chose qui vous inspire en matière de santé ? Va-t-il falloir, là aussi, faire "un plan de rigueur", puisque c'est le mot à la mode en ce moment ? D'ailleurs était-ce...
R.- Non...
Q.-...Etait-ce un dérapage verbal ?
R.- Je ne sais pas, je n'ai pas à juger les propos de C. Lagarde. Si "la rigueur" exprime la rigueur qu'on s'impose à soi-même pour faire en sorte de donner aux Français le meilleur système de soins, alors, oui, je suis une ministre de la rigueur, dans ce domaine. Parce que vous savez, il n'y a rien de plus important, on le dit, que les question de santé. C'est tout à fait évident mais ça a besoin d'être véritablement une santé de qualité. Regardez, on peut très bien faire des économies en ayant un meilleur système de santé. Nous sommes le pays qui consomme le plus de médicaments. On sait qu'après cinq lignes de médicaments sur une ordonnance, il y a des effets d'interactions qui causent des maladies, on voit que les hospitalisations du jour sont causées par cet abus de médicaments pour un certain nombre. Donc on peut à la fois réduire la consommation de médicaments - c'est véritablement avoir une rigueur intellectuelle dans la prescription - et pour autant avoir une meilleure qualité des soins.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4 septembre 2007
R.- Ecoutez, le président de la République a dit excellemment ce qu'il convenait de faire, de dire. C. Sarkozy est une femme libre, elle s'exprime où elle veut, quand elle veut, c'est très bien.
Q.- C'est un choix de s'exprimer directement aux Français, à travers la presse plutôt que devant une commission ?
R.- Oui, voilà, exactement, exactement.
Q.- Alors, on va revenir au sport, bien sûr. Vous devez être déçue que S. Chabal ne soit pas dans le Quinze de départ ? On vous a entendue sur cette antenne la semaine dernière lui sauter quasiment dans les bras !!
R.- Oui, Chabal est un excellent joueur. D'abord il est dans les remplaçants, exactement. On a vu à Twickenham qu'il était arrivé sur le terrain au cours de la deuxième partie du match et qu'il avait fait ce magnifique essai. Ce que je constate, c'est que l'équipe faite par B. Laporte est une excellente équipe. Elle est une équipe avec des deuxièmes lignes de grande qualité et je ne doute pas que cette équipe, dans sa préparation, soit capable de nous faire un superbe match contre l'Argentine. C'est une équipe équilibrée, et il faut se rappeler toujours que vraiment, s'il y a un sport d'équipe, c'est le rugby. Avant d'être des individualités, c'est une équipe qui sait jouer ensemble. Et le degré de préparation fait par Laporte et par J. Maso est tel que véritablement, il y a de la sérénité, il y a de l'identité, il y a de la solidarité. Ils sont "top" les gars.
Q.- On est à trois jours du démarrage de cette Coupe du monde. Pensez-vous que tout est prêt au niveau sécurité, au niveau santé aussi ? Il y a de gros efforts qui ont été faits sur les structures qui vont accueillir les matchs.
R.- Exactement, nous sommes prêts. L'organisation de cette Coupe du monde dépend d'un groupement d'intérêt public dans lequel il y a, bien sûr, la Fédération française de rugby qui en détient 52% des parts, l'Etat - 46 % - et une petite pincée pour le Comité olympique français ; il y a une Délégation interministérielle aux grands événements sportifs qui est présidée par le préfet Bergounioux. Donc, l'Etat a complètement pris sa part dans l'organisation, et véritablement, nous sommes prêts. Vous avez relevé les questions de santé...
Q.- Il y aura des médecins un petit peu partout dans les enceintes sportives...
R.- Il y aura des médecins : onze médecins spécialistes autour de chaque match plus toute une équipe médicale. Il y a évidemment les structures hospitalières, qui sont prêtes à accueillir les joueurs s'il y a le moindre pépin, en particulier à Paris...
Q.- En alerte...
R.- ...Il y a l'Institut mutualiste Montsouris d'un côté, et l'Hôpital militaire Percy, de l'autre. Et il y a le même réseau hospitalier dans chacune des dix villes françaises qui accueillera une compétition, qui accueillera un match de cette Coupe du monde de rugby. Donc nous sommes totalement prêts.
Q.- On vous a vue déçue, il y a quelques jours, après la contre-performance, va-t-on dire, des athlètes français aux Mondiaux d'Osaka.
Q.-Aux Mondiaux d'Osaka, oui.
R.- Pensez-vous, comme B. Emsalem, que, finalement, il va falloir faire attention à qui on envoie aux JO à Pékin ?
R.- J'ai été, évidemment...
Q.- Parce qu'il a eu la dent dure : il a dit "on n'emmène pas des touristes" !
R.- J'ai été évidemment, comme tout le monde - il a employé un mot très fort le président Emsalem - évidemment on est très déçus, on se rend compte qu'il y a un niveau de préparation qui est loin d'être parfait. On est, il faut le rappeler, à moins d'un an des Jeux Olympiques de Pékin, on a vu des contre-performances avec des Hurtis, Barber, ou Doucouré, qui n'arrivent même pas en finale ; M. Bala, qui fait une faute sur son 1500 ; le 4x100 mètres hommes qui n'est pas qualifié ! Donc, on voit une série de contre-performances. Que peut-on dire ? D'abord, il faut saluer les deux belles médailles françaises...
Q.- Deux médailles d'argent.
R.- Y. Diniz et de R. Mesnil, deux belles médailles d'argent, deux beaux athlètes. On peut considérer que, peut-être, on avait eu un petit peu un sur résultat en 2003 et en 2005, qu'en tout cas, on est sur une rupture de génération. On a l'impression qu'il y a des jeunes qui sont prêts, derrière, que la "vieille génération" - elle a 30 ans, mais enfin, pour des athlètes... - est en train de finir sa carrière, et que, là, sans doute, il y a un fossé à combler. La Fédération d'athlétisme ne m'a encore rendu ses critères de sélection, elle va le faire en octobre, et je serai très attentive évidemment, à ce que la motivation soit au premier rang des critères de sélection. Et je vais évidemment avoir une réunion de travail, de débriefing et de préparation aussi bien avec le président de la Fédération, le directeur technique national, M. Chevalier, et puis, bien sûr, le directeur de la préparation olympique et paralympique, F. Canu.
Q.- Ce matin, l'actualité ce sont aussi les dépenses de santé. Vous êtes ministre de la Santé. Elles ont encore augmenté en 2006 : 3300 euros - même un petit peu plus - par personne, malgré la baisse, notamment, des prix des médicaments, cela fait quand même beaucoup. Cela vous inspire quoi, que faut-il faire ?
R.- Effectivement, les dépenses de santé augmentent dans notre pays - d'ailleurs il y a une certaine légitimité à ce qu'elles augmentent, étant donné le vieillissement de la population et les progrès techniques, les nouvelles technologies utilisées en médecine. Il faut donc mener quatre types de réformes d'une même main. D'abord, se poser la question de nouvelles recettes pour l'assurance maladie, se demander également - deuxième chantier - comment va-t-on les redistribuer : c'est le chantier sur le "bouclier sanitaire", à l'initiative de M. Hirsch ; puis, réorganiser notre système de soins, les missions de l'hôpital - la réflexion sur les missions de l'hôpital va commencer ces jours-ci. Egalement, nous allons transformer les agences régionales de l'hospitalisation en agences régionales de santé, pour mieux organiser l'offre de soins. Et puis, responsabiliser le malade à travers le dossier médical personnel. Vous voyez que j'ai lancé des réformes structurelles, destinées à assurer la plus parfaite qualité des soins. Je suis la ministre de la qualité des soins.
Q.- Alors faut-il se serrer la ceinture ? Et si je vous dis "rigueur", par exemple, est-ce quelque chose qui vous inspire en matière de santé ? Va-t-il falloir, là aussi, faire "un plan de rigueur", puisque c'est le mot à la mode en ce moment ? D'ailleurs était-ce...
R.- Non...
Q.-...Etait-ce un dérapage verbal ?
R.- Je ne sais pas, je n'ai pas à juger les propos de C. Lagarde. Si "la rigueur" exprime la rigueur qu'on s'impose à soi-même pour faire en sorte de donner aux Français le meilleur système de soins, alors, oui, je suis une ministre de la rigueur, dans ce domaine. Parce que vous savez, il n'y a rien de plus important, on le dit, que les question de santé. C'est tout à fait évident mais ça a besoin d'être véritablement une santé de qualité. Regardez, on peut très bien faire des économies en ayant un meilleur système de santé. Nous sommes le pays qui consomme le plus de médicaments. On sait qu'après cinq lignes de médicaments sur une ordonnance, il y a des effets d'interactions qui causent des maladies, on voit que les hospitalisations du jour sont causées par cet abus de médicaments pour un certain nombre. Donc on peut à la fois réduire la consommation de médicaments - c'est véritablement avoir une rigueur intellectuelle dans la prescription - et pour autant avoir une meilleure qualité des soins.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4 septembre 2007