Texte intégral
Q - En Côte d'Ivoire, les élections municipales sont derrière nous. Que pensez-vous de la percée du RDR et est-ce que la coopération entre Paris et Abidjan va reprendre dans les semaines, les mois qui viennent ?
R - La percée du RDR ne nous surprend pas vraiment. Nous savions que le RDR représentait une force politique qui malheureusement jusqu'à présent n'avait pas eu l'occasion de s'exprimer véritablement puisqu'il n'avait pas de candidat à la présidentielle - du moins pas de candidat accepté et qu'il n'avait pas participé aux législatives - et je l'avais d'ailleurs moi-même regretté. Cette fois les Ivoiriens avaient en face d'eux un prisme complet, en quelque sorte, des sensibilités politiques. Ils en ont profité, tant mieux. C'était la troisième étape d'un processus destiné à rétablir la démocratie et l'Etat de droit en Côte d'Ivoire. C'était important pour nous parce que c'était aussi une condition, on peut le dire, pour une reprise de la coopération, non seulement avec la France mais j'espère bien rapidement avec l'Union européenne. Et aussi l'appui des institutions financières internationales dont l'économie et les finances ivoiriennes ont besoin.
Q - Un hebdomadaire basé en France a écrit cette semaine que la France a lâché l'Afrique. Etes-vous de cet avis ?
R - Pas du tout. Je suis un peu irrité parce que cet hebdomadaire dit vouloir travailler pour l'Afrique or ce type d'information produit l'effet exactement inverse. Il désinforme sur une réalité qui n'est pas du tout celle-là. La France demeure et de très loin le premier pays partenaire de l'Afrique dans son développement. Il ne faudrait pas décourager les Français en faisant croire l'inverse. Non, j'y vois, moi, je ne sais quelle nostalgie d'une époque révolue, où la relation de la France à l'Afrique était une relation d'autorité. Le lâchage dont il est question, je le répète, ne correspond pas du tout à la réalité. Les Africains le savent bien, et j'espère bien qu'ils vont faire savoir aux auteurs de ces articles le peu de crédit qu'ils ont rencontré dans l'opinion africaine.
Q - L'alternance au Sénégal ?
R - Ecoutez, ce fut une alternance très réussie, une belle leçon de démocratie. Tous les acteurs politiques l'an dernier doivent en être félicités, y compris le président Diouf qui aura su, de fort belle manière, saluer en quelque sorte lui aussi cette alternance. Des élections sont en préparation et j'espère qu'elles seront pour le Sénégal une nouvelle occasion de faire la preuve que la démocratie est désormais enracinée dans ce pays
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 avril 2001)
R - La percée du RDR ne nous surprend pas vraiment. Nous savions que le RDR représentait une force politique qui malheureusement jusqu'à présent n'avait pas eu l'occasion de s'exprimer véritablement puisqu'il n'avait pas de candidat à la présidentielle - du moins pas de candidat accepté et qu'il n'avait pas participé aux législatives - et je l'avais d'ailleurs moi-même regretté. Cette fois les Ivoiriens avaient en face d'eux un prisme complet, en quelque sorte, des sensibilités politiques. Ils en ont profité, tant mieux. C'était la troisième étape d'un processus destiné à rétablir la démocratie et l'Etat de droit en Côte d'Ivoire. C'était important pour nous parce que c'était aussi une condition, on peut le dire, pour une reprise de la coopération, non seulement avec la France mais j'espère bien rapidement avec l'Union européenne. Et aussi l'appui des institutions financières internationales dont l'économie et les finances ivoiriennes ont besoin.
Q - Un hebdomadaire basé en France a écrit cette semaine que la France a lâché l'Afrique. Etes-vous de cet avis ?
R - Pas du tout. Je suis un peu irrité parce que cet hebdomadaire dit vouloir travailler pour l'Afrique or ce type d'information produit l'effet exactement inverse. Il désinforme sur une réalité qui n'est pas du tout celle-là. La France demeure et de très loin le premier pays partenaire de l'Afrique dans son développement. Il ne faudrait pas décourager les Français en faisant croire l'inverse. Non, j'y vois, moi, je ne sais quelle nostalgie d'une époque révolue, où la relation de la France à l'Afrique était une relation d'autorité. Le lâchage dont il est question, je le répète, ne correspond pas du tout à la réalité. Les Africains le savent bien, et j'espère bien qu'ils vont faire savoir aux auteurs de ces articles le peu de crédit qu'ils ont rencontré dans l'opinion africaine.
Q - L'alternance au Sénégal ?
R - Ecoutez, ce fut une alternance très réussie, une belle leçon de démocratie. Tous les acteurs politiques l'an dernier doivent en être félicités, y compris le président Diouf qui aura su, de fort belle manière, saluer en quelque sorte lui aussi cette alternance. Des élections sont en préparation et j'espère qu'elles seront pour le Sénégal une nouvelle occasion de faire la preuve que la démocratie est désormais enracinée dans ce pays
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 avril 2001)