Texte intégral
Olivier Delagarde : Bonsoir François Sauvadet.
François Sauvadet : Bonsoir.
Olivier Delagarde : Député de Côte d'or, Président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale ; vous organisez d'ailleurs vos Journées parlementaires le jeudi 27 septembre, c'est bien ça ?
François Sauvadet : C'est bien ça. Cela va être notre premier grand rendez-vous politique en ce début de rentrée parlementaire. Donc nous aurons une journée très ouverte, notamment aux élus locaux. On va parler bien sûr des institutions, des sujets d'actualité...
Olivier Delagarde : Et des municipales j'imagine... Excusez-moi d'être un peu direct François Sauvadet, mais j'aimerais comprendre : où est-ce que vous êtes, où se situe le Nouveau Centre aujourd'hui ?
François Sauvadet : Je crois que les citoyens le savent, eux en tout cas nous ont légitimés...
Olivier Delagarde : Mais pas tous...
François Sauvadet : Je vais le rappeler : nous avons fait un choix, un choix clair, celui de rendre utile les idées pour lesquelles nous nous sommes battus pendant des années, aux côtés de François Bayrou, et nous avons une divergence profonde avec lui parce que pour les rendre utiles, nous avons fait le choix d'être dans la majorité présidentielle, de travailler dans cette majorité en lui apportant ce que nous sommes, clairement, sans rien renier de nos convictions, simplement la question de fond c'est effectivement comment on veut assurer la réussite de la France, est-ce qu'on veut y participer ou non. Nous avons fait le choix, - entre les deux tours de l'élection - d'abord d'être aux côtés de Nicolas Sarkozy qui avait été sélectionné pour le second tour, et puis de participer après en avoir discuté sur les modalités de fonctionnement et d'investissement de notre groupe, de notre sensibilité dans la majorité, nous avons décidé de participer à cet enjeu qui est de répondre à l'attente des Français qui est très lourde...
Olivier Delagarde : Mais pourquoi vous n'entrez pas à l'UMP ? Ce ne serait pas plus simple ?
François Sauvadet : Mais parce que nous ne sommes pas à l'UMP, on n'a jamais cru au parti unique, à la décision unique et à la façon dont s'est constitué l'UMP vous le savez bien, on l'avait dit d'ailleurs en son temps. On croit au pluralisme, on croit aussi à l'expression de la sensibilité du Centre que nous portons : une sensibilité avec une vocation naturellement européenne, un goût de la justice et de l'équité, un goût de ne pas renoncer à faire bouger les choses... On est un peu l'aiguillon de la majorité présidentielle.
Olivier Delagarde : Alors aiguillon, pluralisme, sensibilité... je vous entends bien, en même temps il y a moins d'un an, vous faisiez partie d'un groupe parlementaire qui avait voté contre le budget du Premier ministre UMP à l'époque, est-ce que c'est envisageable cette année ?
François Sauvadet : Et bien écoutez, je crois d'abord que nous souhaitons que soit pris en compte la question qui reste récurrente de la dette, lorsque nous avions voté contre le budget, c'est parce qu'on estimait que les efforts qui avaient été fait pour réduire cet endettement - c'est-à-dire la charge qu'on va laisser à nos enfants- n'étaient pas suffisants. Aujourd'hui nous l'avons dit au gouvernement, il ne faut pas renoncer en tout cas à réduire notre endettement parce que c'est une question préoccupante pour l'avenir donc on ne peut pas dépenser durablement plus que ce que nous rentrons, donc nous voulons une fiscalité qui soit modernisée, ça a été le cas notamment avec le paquet fiscal, et nous avons participé activement au débat, vous le savez d'ailleurs...
Olivier Delagarde : Vous avez déposé des amendements.
François Sauvadet : On a déposé des amendements...
Olivier Delagarde : Ce qui a d'ailleurs fait grincer quelques dents à l'UMP.
François Sauvadet : Il faut qu'ils se fassent à l'idée, à l'UMP, que nous sommes là et que nous entendons être une force de proposition au sein de cette majorité présidentielle. Personne ne comprendrait d'ailleurs qu'on renonce à ce que nous sommes, nous avons été élus pour ça, nous sommes tous -les membres du groupe parlementaire Nouveau Centre-, passés devant les électeurs, nous leur avons dit ce que nous voulions faire dans cette majorité. On est les porteurs de cette sensibilité dans cette majorité. On avait fait des propositions notamment sur le paquet fiscal, pour exclure la CSG et la CRDS du fameux plafond à 50% de la fiscalité, c'est une proposition qui a fait débat. Vous avez entendu qu'il y avait des archaïsmes, des comportements qui étaient ceux du passé en disant : "voilà quand on est dans la majorité on se tait", et bien non, nous on est dans la majorité pour l'ouvrir et pour porter les espérances des Français.
Olivier Delagarde : Alors sur le problème des régimes de retraite, comment s'exprime votre sensibilité, sur le fond vous expliquez que finalement vous êtes d'accord avec le gouvernement -peut-être même qu'il ne va pas assez loin-, est-ce que la méthode utilisée au gouvernement (annoncer que le projet est bouclé), est pertinente selon vous ?
François Sauvadet : D'abord c'est une question de justice et d'équité et d'efforts partagés, vous savez que personne ne comprendrait que certaines catégories de Français ne participent pas à l'effort collectif pour assurer l'avenir de nos retraites et notamment face au vieillissement de la population. Donc nous disons simplement que tout le monde doit participer en tenant compte de la pénibilité. D'ailleurs nous l'avons dit depuis 2002, vous vous souvenez que dans la première réforme des retraites, qui a concerné pour l'essentiel le privé, nous avions dit qu'il fallait aborder la question des régimes spéciaux, le faire d'ailleurs avec les partenaires sociaux pour qu'ils puissent dire de quelle manière on devait parvenir à cet effort partagé, à cette équité dans l'effort pour assurer notre système de retraite. Simplement on souhaite qu'il y ait aussi un débat à l'Assemblée nationale...
Olivier Delagarde : Mais pour dire quoi ?
François Sauvadet : Tout simplement pour porter à l'Assemblée nationale ce que nous avons dit. Personne n'imaginerait que sur un sujet aussi essentiel pour l'avenir de nos retraites, avec le vieillissement de la population, comment y faire face, on n'ait pas ce débat au Parlement sur les modalités dans lesquelles il faut y parvenir. Nous avons fait des propositions : nous disons que c'est pas seulement une première étape qu'il faut franchir pour aligner les régimes spéciaux sur la fonction publique, nous disons nous qu'il faut aller vers un régime général, c'est-à-dire un effort général, partagé et qu'on tienne compte ensuite de la pénibilité. Nous allons le dire et nous voulons le dire à l'Assemblée nationale , parce que l'Assemblée nationale doit rester au côté du débat du dialogue social, le lieu de la discussion et de l'engagement collectif.
Olivier Delagarde : Et alors, pour vous, le fait que François Fillon annonce que le projet est ainsi bouclé, qu'ils attendent le feu vert du Président de la République, c'est une maladresse, c'est un "couac" ?
François Sauvadet : Non je ne crois pas. Vous savez d'ailleurs personne n'imaginait un seul instant que le gouvernement arrive sur un tel débat en disant : "On n'a rien préparé, on n'y a pas réfléchi". Non, le gouvernement a préparé un texte qu'il souhaite voir soumis au débat, qu'il soit très largement discuté avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en oeuvre. Mais qu'en tout cas, et nous serons résolus là-dessus, c'est qu'on ne renonce pas à cette réforme des régimes spéciaux parce que les Français attendent de nous précisément, qu'on ait un système de retraite et de participation à notre retraite qui soit partagé et équitable, et qu'on tienne compte de la pénibilité. Donc le gouvernement est dans son rôle, simplement pour la méthode, nous disons : le dialogue avec les partenaires sociaux et le dialogue à l'Assemblée nationale au Parlement, donc je pense qu'il ne faut pas simplement apporter un décret qui pourrait régler le problème mais qu'il faut que nous ayons ce débat au plan national. Et je le dis, face à un exécutif, face à un Président de la République qui assume, il faut qui lui aussi assume son destin et assume son rôle.
Olivier Delagarde : Vous craigniez de ne pas être assez entendu ?
François Sauvadet : Je n'ai aucune crainte de ne pas être suffisamment entendu, la meilleure façon de ne pas être entendu c'est de ne pas s'exprimer. Vous pouvez nous faire confiance, on va être une force de proposition, d'ailleurs nous disons : il faut un débat à l'Assemblée nationale .
Olivier Delagarde : Dans quelques mois il y aura les municipales évidemment. Quelle va être votre attitude ? Vous allez passer des accords avec l'UMP dans toutes les circonscriptions ?
François Sauvadet : On va essayer de passer des accords partout avec l'UMP, en faisant valoir ce que nous sommes et en assumant nous aussi la responsabilité là où nous l'assumons. Donc nous avons fait le choix d'être dans la majorité, ça veut dire un accords de partenariat, nous nous sentons coresponsables du destin collectif, donc nos partenaires de l'UMP avec nous, et là où ça ne sera pas possible on le constatera et on assumera notre destin devant les électeurs.
Olivier Delagarde : Alors justement, cas d'école : imaginons, qu'est-ce que vous faites si à Paris l'UMP passe un accord avec le MODEM ?
François Sauvadet : Ecoutez, je crois que l'accord avec l'UMP doit se rechercher d'abord avec les partenaires du Nouveau Centre. Le MODEM a choisi un autre destin, c'est la pratique du "ni-ni", et d'aller à la pioche, à la pêche aux électeurs en voyant, au gré des situations, quel sera l'intérêt du MODEM, ce n'est pas le choix que nous avons fait, nous souhaitons une majorité élargie, ouverte...
Olivier Delagarde : Mais la question se pose tout de même, Françoise de Panafieu a déjeuné avec Marielle de Sarnez...
François Sauvadet : Je ne pense que ce soit la bonne méthode. La bonne méthode c'est rassembler toutes les compétences et de rechercher d'abord et prioritairement les accords de partenariat avec les partenaires de la majorité, donc auprès du Nouveau Centre. Donc en tout cas, nous nous organisons pour rassembler tous ceux qui désespèrent de la position du MODEM et...
Olivier Delagarde : Imaginons un accord MODEM/UMP, vous présentez un autre candidat ?
François Sauvadet : Je vais vous dire franchement, d'abord il faudra qu'il soit annoncé avant le premier tour de l'élection, personne ne comprendrait qu'une nouvelle fois on prenne en otage en disant : "Votez pour moi !" sans indiquer quelle sera l'alliance du second tour. Et bien nous disons que nous voulons une stratégie d'alliance claire autant que possible et partout où ce sera possible avec l'UMP, et là où ça ne sera pas possible, nous assumerons notre destin.
Olivier Delagarde : Aujourd'hui les ponts sont totalement et définitivement rompus avec le MODEM, ou est-ce qu'il y a des contacts avec François Bayrou ?
François Sauvadet : Vous savez, ça a été lourd et difficile à prendre comme décision mais nous sommes des responsables politiques, nous voulons simplement être utiles à la France et nous estimons que pour être utiles et pour porter les idées que nous avons portées pendant tant d'années nous voulons participer à l'action du gouvernement : nous avons des ministres Hervé Morin, Valérie Létard, André Santini qui participent à l'action du gouvernement , nous sommes dans la majorité. Il y a une divergence fondamentale, ça n'a pas été facile à vivre, et d'ailleurs je n'ai aucun mot sévère à l'égard de François Bayrou, il a choisi un destin, une aventure, je ne sais pas où elle va le conduire parce que ça manque de lisibilité pour l'opinion. Nous avons choisi clairement d'être dans la majorité présidentielle, chacun assume son destin mais je n'aurais aucun mot sévère envers quiconque, en tout cas pas envers le passé parce que nous avons porté de beaux combats ensemble notamment, vous le savez, sur l'ouverture : considérer qu'il faut rassembler toutes les compétences d'où qu'elles viennent pour assurer le destin du pays, être au rendez-vous des Français. Voilà ce qui est pratiqué aujourd'hui et je pense que nous avons contribué largement dans le débat que nous avons eus.
Olivier Delagarde : Merci François Sauvadet, député de Côte-d'or, Président du Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, invité de France-Info.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 17 septembre 2007
François Sauvadet : Bonsoir.
Olivier Delagarde : Député de Côte d'or, Président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale ; vous organisez d'ailleurs vos Journées parlementaires le jeudi 27 septembre, c'est bien ça ?
François Sauvadet : C'est bien ça. Cela va être notre premier grand rendez-vous politique en ce début de rentrée parlementaire. Donc nous aurons une journée très ouverte, notamment aux élus locaux. On va parler bien sûr des institutions, des sujets d'actualité...
Olivier Delagarde : Et des municipales j'imagine... Excusez-moi d'être un peu direct François Sauvadet, mais j'aimerais comprendre : où est-ce que vous êtes, où se situe le Nouveau Centre aujourd'hui ?
François Sauvadet : Je crois que les citoyens le savent, eux en tout cas nous ont légitimés...
Olivier Delagarde : Mais pas tous...
François Sauvadet : Je vais le rappeler : nous avons fait un choix, un choix clair, celui de rendre utile les idées pour lesquelles nous nous sommes battus pendant des années, aux côtés de François Bayrou, et nous avons une divergence profonde avec lui parce que pour les rendre utiles, nous avons fait le choix d'être dans la majorité présidentielle, de travailler dans cette majorité en lui apportant ce que nous sommes, clairement, sans rien renier de nos convictions, simplement la question de fond c'est effectivement comment on veut assurer la réussite de la France, est-ce qu'on veut y participer ou non. Nous avons fait le choix, - entre les deux tours de l'élection - d'abord d'être aux côtés de Nicolas Sarkozy qui avait été sélectionné pour le second tour, et puis de participer après en avoir discuté sur les modalités de fonctionnement et d'investissement de notre groupe, de notre sensibilité dans la majorité, nous avons décidé de participer à cet enjeu qui est de répondre à l'attente des Français qui est très lourde...
Olivier Delagarde : Mais pourquoi vous n'entrez pas à l'UMP ? Ce ne serait pas plus simple ?
François Sauvadet : Mais parce que nous ne sommes pas à l'UMP, on n'a jamais cru au parti unique, à la décision unique et à la façon dont s'est constitué l'UMP vous le savez bien, on l'avait dit d'ailleurs en son temps. On croit au pluralisme, on croit aussi à l'expression de la sensibilité du Centre que nous portons : une sensibilité avec une vocation naturellement européenne, un goût de la justice et de l'équité, un goût de ne pas renoncer à faire bouger les choses... On est un peu l'aiguillon de la majorité présidentielle.
Olivier Delagarde : Alors aiguillon, pluralisme, sensibilité... je vous entends bien, en même temps il y a moins d'un an, vous faisiez partie d'un groupe parlementaire qui avait voté contre le budget du Premier ministre UMP à l'époque, est-ce que c'est envisageable cette année ?
François Sauvadet : Et bien écoutez, je crois d'abord que nous souhaitons que soit pris en compte la question qui reste récurrente de la dette, lorsque nous avions voté contre le budget, c'est parce qu'on estimait que les efforts qui avaient été fait pour réduire cet endettement - c'est-à-dire la charge qu'on va laisser à nos enfants- n'étaient pas suffisants. Aujourd'hui nous l'avons dit au gouvernement, il ne faut pas renoncer en tout cas à réduire notre endettement parce que c'est une question préoccupante pour l'avenir donc on ne peut pas dépenser durablement plus que ce que nous rentrons, donc nous voulons une fiscalité qui soit modernisée, ça a été le cas notamment avec le paquet fiscal, et nous avons participé activement au débat, vous le savez d'ailleurs...
Olivier Delagarde : Vous avez déposé des amendements.
François Sauvadet : On a déposé des amendements...
Olivier Delagarde : Ce qui a d'ailleurs fait grincer quelques dents à l'UMP.
François Sauvadet : Il faut qu'ils se fassent à l'idée, à l'UMP, que nous sommes là et que nous entendons être une force de proposition au sein de cette majorité présidentielle. Personne ne comprendrait d'ailleurs qu'on renonce à ce que nous sommes, nous avons été élus pour ça, nous sommes tous -les membres du groupe parlementaire Nouveau Centre-, passés devant les électeurs, nous leur avons dit ce que nous voulions faire dans cette majorité. On est les porteurs de cette sensibilité dans cette majorité. On avait fait des propositions notamment sur le paquet fiscal, pour exclure la CSG et la CRDS du fameux plafond à 50% de la fiscalité, c'est une proposition qui a fait débat. Vous avez entendu qu'il y avait des archaïsmes, des comportements qui étaient ceux du passé en disant : "voilà quand on est dans la majorité on se tait", et bien non, nous on est dans la majorité pour l'ouvrir et pour porter les espérances des Français.
Olivier Delagarde : Alors sur le problème des régimes de retraite, comment s'exprime votre sensibilité, sur le fond vous expliquez que finalement vous êtes d'accord avec le gouvernement -peut-être même qu'il ne va pas assez loin-, est-ce que la méthode utilisée au gouvernement (annoncer que le projet est bouclé), est pertinente selon vous ?
François Sauvadet : D'abord c'est une question de justice et d'équité et d'efforts partagés, vous savez que personne ne comprendrait que certaines catégories de Français ne participent pas à l'effort collectif pour assurer l'avenir de nos retraites et notamment face au vieillissement de la population. Donc nous disons simplement que tout le monde doit participer en tenant compte de la pénibilité. D'ailleurs nous l'avons dit depuis 2002, vous vous souvenez que dans la première réforme des retraites, qui a concerné pour l'essentiel le privé, nous avions dit qu'il fallait aborder la question des régimes spéciaux, le faire d'ailleurs avec les partenaires sociaux pour qu'ils puissent dire de quelle manière on devait parvenir à cet effort partagé, à cette équité dans l'effort pour assurer notre système de retraite. Simplement on souhaite qu'il y ait aussi un débat à l'Assemblée nationale...
Olivier Delagarde : Mais pour dire quoi ?
François Sauvadet : Tout simplement pour porter à l'Assemblée nationale ce que nous avons dit. Personne n'imaginerait que sur un sujet aussi essentiel pour l'avenir de nos retraites, avec le vieillissement de la population, comment y faire face, on n'ait pas ce débat au Parlement sur les modalités dans lesquelles il faut y parvenir. Nous avons fait des propositions : nous disons que c'est pas seulement une première étape qu'il faut franchir pour aligner les régimes spéciaux sur la fonction publique, nous disons nous qu'il faut aller vers un régime général, c'est-à-dire un effort général, partagé et qu'on tienne compte ensuite de la pénibilité. Nous allons le dire et nous voulons le dire à l'Assemblée nationale , parce que l'Assemblée nationale doit rester au côté du débat du dialogue social, le lieu de la discussion et de l'engagement collectif.
Olivier Delagarde : Et alors, pour vous, le fait que François Fillon annonce que le projet est ainsi bouclé, qu'ils attendent le feu vert du Président de la République, c'est une maladresse, c'est un "couac" ?
François Sauvadet : Non je ne crois pas. Vous savez d'ailleurs personne n'imaginait un seul instant que le gouvernement arrive sur un tel débat en disant : "On n'a rien préparé, on n'y a pas réfléchi". Non, le gouvernement a préparé un texte qu'il souhaite voir soumis au débat, qu'il soit très largement discuté avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en oeuvre. Mais qu'en tout cas, et nous serons résolus là-dessus, c'est qu'on ne renonce pas à cette réforme des régimes spéciaux parce que les Français attendent de nous précisément, qu'on ait un système de retraite et de participation à notre retraite qui soit partagé et équitable, et qu'on tienne compte de la pénibilité. Donc le gouvernement est dans son rôle, simplement pour la méthode, nous disons : le dialogue avec les partenaires sociaux et le dialogue à l'Assemblée nationale au Parlement, donc je pense qu'il ne faut pas simplement apporter un décret qui pourrait régler le problème mais qu'il faut que nous ayons ce débat au plan national. Et je le dis, face à un exécutif, face à un Président de la République qui assume, il faut qui lui aussi assume son destin et assume son rôle.
Olivier Delagarde : Vous craigniez de ne pas être assez entendu ?
François Sauvadet : Je n'ai aucune crainte de ne pas être suffisamment entendu, la meilleure façon de ne pas être entendu c'est de ne pas s'exprimer. Vous pouvez nous faire confiance, on va être une force de proposition, d'ailleurs nous disons : il faut un débat à l'Assemblée nationale .
Olivier Delagarde : Dans quelques mois il y aura les municipales évidemment. Quelle va être votre attitude ? Vous allez passer des accords avec l'UMP dans toutes les circonscriptions ?
François Sauvadet : On va essayer de passer des accords partout avec l'UMP, en faisant valoir ce que nous sommes et en assumant nous aussi la responsabilité là où nous l'assumons. Donc nous avons fait le choix d'être dans la majorité, ça veut dire un accords de partenariat, nous nous sentons coresponsables du destin collectif, donc nos partenaires de l'UMP avec nous, et là où ça ne sera pas possible on le constatera et on assumera notre destin devant les électeurs.
Olivier Delagarde : Alors justement, cas d'école : imaginons, qu'est-ce que vous faites si à Paris l'UMP passe un accord avec le MODEM ?
François Sauvadet : Ecoutez, je crois que l'accord avec l'UMP doit se rechercher d'abord avec les partenaires du Nouveau Centre. Le MODEM a choisi un autre destin, c'est la pratique du "ni-ni", et d'aller à la pioche, à la pêche aux électeurs en voyant, au gré des situations, quel sera l'intérêt du MODEM, ce n'est pas le choix que nous avons fait, nous souhaitons une majorité élargie, ouverte...
Olivier Delagarde : Mais la question se pose tout de même, Françoise de Panafieu a déjeuné avec Marielle de Sarnez...
François Sauvadet : Je ne pense que ce soit la bonne méthode. La bonne méthode c'est rassembler toutes les compétences et de rechercher d'abord et prioritairement les accords de partenariat avec les partenaires de la majorité, donc auprès du Nouveau Centre. Donc en tout cas, nous nous organisons pour rassembler tous ceux qui désespèrent de la position du MODEM et...
Olivier Delagarde : Imaginons un accord MODEM/UMP, vous présentez un autre candidat ?
François Sauvadet : Je vais vous dire franchement, d'abord il faudra qu'il soit annoncé avant le premier tour de l'élection, personne ne comprendrait qu'une nouvelle fois on prenne en otage en disant : "Votez pour moi !" sans indiquer quelle sera l'alliance du second tour. Et bien nous disons que nous voulons une stratégie d'alliance claire autant que possible et partout où ce sera possible avec l'UMP, et là où ça ne sera pas possible, nous assumerons notre destin.
Olivier Delagarde : Aujourd'hui les ponts sont totalement et définitivement rompus avec le MODEM, ou est-ce qu'il y a des contacts avec François Bayrou ?
François Sauvadet : Vous savez, ça a été lourd et difficile à prendre comme décision mais nous sommes des responsables politiques, nous voulons simplement être utiles à la France et nous estimons que pour être utiles et pour porter les idées que nous avons portées pendant tant d'années nous voulons participer à l'action du gouvernement : nous avons des ministres Hervé Morin, Valérie Létard, André Santini qui participent à l'action du gouvernement , nous sommes dans la majorité. Il y a une divergence fondamentale, ça n'a pas été facile à vivre, et d'ailleurs je n'ai aucun mot sévère à l'égard de François Bayrou, il a choisi un destin, une aventure, je ne sais pas où elle va le conduire parce que ça manque de lisibilité pour l'opinion. Nous avons choisi clairement d'être dans la majorité présidentielle, chacun assume son destin mais je n'aurais aucun mot sévère envers quiconque, en tout cas pas envers le passé parce que nous avons porté de beaux combats ensemble notamment, vous le savez, sur l'ouverture : considérer qu'il faut rassembler toutes les compétences d'où qu'elles viennent pour assurer le destin du pays, être au rendez-vous des Français. Voilà ce qui est pratiqué aujourd'hui et je pense que nous avons contribué largement dans le débat que nous avons eus.
Olivier Delagarde : Merci François Sauvadet, député de Côte-d'or, Président du Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, invité de France-Info.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 17 septembre 2007