Déclaration de M. Alain Richard, ministre de la défense, en réponse à une question sur l'adhésion de Chypre à l'Union européenne, à l'Assemblée nationale le 26 janvier 1999.

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Texte intégral

La vocation de Chypre à devenir membre de l'Union a été reconnue en 1994 par le Conseil européen de Corfou, qui a décidé que Chypre serait concernée par la prochaine étape de l'élargissement. Par la suite, c'est sous la présidence française que le conseil des ministres de l'Union européenne a décidé, le 6 mars 1995, que les négociations d'adhésion avec Chypre commenceraient six mois après la fin de la Conférence intergouvernementale. En ouvrant celles-ci, l'Union européenne a déclaré que l'adhésion devait bénéficier "à toutes les communautés, y compris la communauté chypriote turque" et concourir "à la paix civile et à la réconciliation dans l'île". La France reste donc attachée à ce que le processus d'adhésion se fasse au profit d'une île réunifiée et à ce que les Chypriotes turcs participent aux négociations d'adhésion au sein d'une délégation chypriote unique. Nous souhaitons que les négociations aident au règlement politique de la question chypriote.
A l'ouverture des négociations en novembre dernier, plusieurs Etats membres, dont la France, ont constaté que la division persistante de l'île posait des problèmes spécifiques en matière de reprise de l'acquis, notamment en ce qui concerne la PESC, et ont insisté sur l'urgence d'un règlement politique. La France ne voudrait pas que les difficultés d'ordre politique ou pratique apparaissant dans le cours des négociations soient occultées. Cette position vaut pour Chypre comme pour les autres pays candidats. Chaque Etat doit être traité selon ses mérites propres. En l'espèce, le Conseil de l'Union européenne devra garder la maîtrise du processus tout en incitant les parties concernées à trouver une solution politique d'ici à l'adhésion.
C'est à la lumière de ces principes que la France continuera de se déterminer à l'avenir. Sans reconnaître de droit de veto à quiconque, elle s'efforcera de contribuer à un règlement politique favorisant l'adhésion.
(Source http://www.defense.gouv.fr)