Texte intégral
Q - Que pensez-vous de l'emploi du mot "faillite" par François Fillon pour décrire l'état de la France ?
R - Le mot est trop fort et je ne l'emploierai pas. Le Premier ministre veut dire que si nous ne faisions rien pour arrêter la dégradation des comptes et l'accumulation des déficits depuis vingt ans, alors oui, nous risquerions de mettre, d'ici à dix ans, la France en "état de défaut", c'est le terme exact.
Q - Vous n'êtes pas d'accord sur le terme employé, mais sur le constat ?
R - Je vous le répète, c'est si nous ne faisions rien que nous serions en état de défaut. Mais l'important est d'agir au-delà des mots, et le Premier ministre a raison de vouloir provoquer un électrochoc à des fins pédagogiques. Car la série de réformes permettant le rétablissement des comptes est urgente.
Q - Un plan de rigueur ?
R - Non, pas un plan de rigueur. Un plan de réforme de l'Etat qui utilise mieux l'argent public: une réforme de la gestion des fonds publics ; une réforme de la fonction publique. Il n'est pas normal, par ailleurs, que la décentralisation ait entraîné une augmentation des effectifs des collectivités locales sans alléger ceux de l'Etat. Si l'on ne bouge pas, il faudra s'inquiéter. Le Premier ministre sait qu'il faut rompre ce cercle vicieux, qui s'est aggravé en 2002 et 2003 et qui fait que l'impôt sur le revenu sert à payer le service de la dette. Il faut inverser la dynamique mais, tant qu'il y a des actifs, et la France est dotée d'un gros potentiel, elle ne peut pas être en faillite.
Q - Un mot comme faillite peut-il faire peur, avoir des effets néfastes ?
R - Aujourd'hui, on a un vrai besoin de confiance, et il faut éviter tout ce qui peut entraîner la défiance. D'un côté, il faut faire peur pour obliger à bouger, de l'autre, il faut restaurer la confiance pour libérer les talents, les ressources humaines, les énergies. Et la France est dotée d'une "bonne dette" très bien gérée, elle ne manque pas de prêteurs.
Q - Les Etats-Unis, avec leurs déficits abyssaux, sont-ils plus "en faillite" que nous ?
R - Si l'on a moins de déficits que les Etats-Unis, ils ont plus de facilités d'emprunt. Le monde entier, l'Asie en particulier, leur apporte des capitaux. Mais l'évolution du dollar montre que la confiance à leur égard ne grandit pas. La force de l'euro est plus un signe de défiance à leur égard que de confiance en notre monnaie qui pâtit de l'absence d'une politique de change dans la zone euro.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 septembre 2007
R - Le mot est trop fort et je ne l'emploierai pas. Le Premier ministre veut dire que si nous ne faisions rien pour arrêter la dégradation des comptes et l'accumulation des déficits depuis vingt ans, alors oui, nous risquerions de mettre, d'ici à dix ans, la France en "état de défaut", c'est le terme exact.
Q - Vous n'êtes pas d'accord sur le terme employé, mais sur le constat ?
R - Je vous le répète, c'est si nous ne faisions rien que nous serions en état de défaut. Mais l'important est d'agir au-delà des mots, et le Premier ministre a raison de vouloir provoquer un électrochoc à des fins pédagogiques. Car la série de réformes permettant le rétablissement des comptes est urgente.
Q - Un plan de rigueur ?
R - Non, pas un plan de rigueur. Un plan de réforme de l'Etat qui utilise mieux l'argent public: une réforme de la gestion des fonds publics ; une réforme de la fonction publique. Il n'est pas normal, par ailleurs, que la décentralisation ait entraîné une augmentation des effectifs des collectivités locales sans alléger ceux de l'Etat. Si l'on ne bouge pas, il faudra s'inquiéter. Le Premier ministre sait qu'il faut rompre ce cercle vicieux, qui s'est aggravé en 2002 et 2003 et qui fait que l'impôt sur le revenu sert à payer le service de la dette. Il faut inverser la dynamique mais, tant qu'il y a des actifs, et la France est dotée d'un gros potentiel, elle ne peut pas être en faillite.
Q - Un mot comme faillite peut-il faire peur, avoir des effets néfastes ?
R - Aujourd'hui, on a un vrai besoin de confiance, et il faut éviter tout ce qui peut entraîner la défiance. D'un côté, il faut faire peur pour obliger à bouger, de l'autre, il faut restaurer la confiance pour libérer les talents, les ressources humaines, les énergies. Et la France est dotée d'une "bonne dette" très bien gérée, elle ne manque pas de prêteurs.
Q - Les Etats-Unis, avec leurs déficits abyssaux, sont-ils plus "en faillite" que nous ?
R - Si l'on a moins de déficits que les Etats-Unis, ils ont plus de facilités d'emprunt. Le monde entier, l'Asie en particulier, leur apporte des capitaux. Mais l'évolution du dollar montre que la confiance à leur égard ne grandit pas. La force de l'euro est plus un signe de défiance à leur égard que de confiance en notre monnaie qui pâtit de l'absence d'une politique de change dans la zone euro.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 septembre 2007