Interview de M. Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Parisien" le 11 septembre 2007, sur la réforme des régimes spéciaux de retraite et le débat politique.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - La réforme des régimes spéciaux est prête, dit François Fillon. Faut-il la lancer tout de suite ?
Jean-François Copé. J'ai eu une réaction de grande satisfaction en entendant cette annonce du Premier ministre car c'est un élément très important de crédibilité du projet présidentiel. Nous avons fait campagne sur ce sujet et je crois que beaucoup de Français attendaient de connaître les intentions du gouvernement.
Q - Cette annonce a déclenché un tollé chez les syndicats. Est-il opportun de lancer la réforme alors que commence la campagne des municipales ?
Jean-François Copé. Mais nous ne sommes pas aujourd'hui dans la campagne des municipales ! Personne ne doit se méprendre : nous ferons ce que nous avons dit aux Français. Nous nous sommes engagés sur cette réforme des régimes spéciaux, qui est un des éléments de la réforme des retraites prévue en 2008. Les Français ne comprendraient pas qu'on y renonce ! Qu'il y ait un jeu de rôle des uns et des autres, très bien, mais personne ne peut dire qu'il est surpris. Pour autant, une phase préalable de dialogue social est absolument indispensable.
Q - Quand Fillon dit n'attendre que le feu vert du président pour lancer la réforme, il cherche à reprendre la main vis-à-vis d'un Sarkozy omniprésent ?
Jean-François Copé. Je n'imagine pas une seconde que ce soit fait autrement qu'en total lien avec le président. Nicolas Sarkozy l'a mille fois répété durant la campagne : cette réforme est un rendez-vous de courage, de justice et d'équité entre tous les Français.
Q - Il y a quand même eu un certain couac : vendredi, Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement assurait qu'il n'y avait pas de projet de décret...
Jean-François Copé. Le Premier ministre s'est exprimé sans ambiguïté. Que puis-je vous dire de plus ?
Q - En tant que président du groupe UMP, préférez-vous que cette réforme passe par la voie législative ou par décret ?
Jean-François Copé. Pour moi, l'important, c'est que les choses se fassent, que nos engagements soient tenus et que nous ayons un grand débat au Parlement sur les enjeux de la réforme de retraites. Et nous, les 321 députés UMP, nous irons dès maintenant passer le message dans nos circonscriptions et en débattre avec les Français.
Q - Avez-vous été surpris que le député PS Manuel Valls approuve le principe d'un alignement sur le régime général ?
Jean-François Copé. C'est un bel acte de courage, mais hélas bien solitaire à gauche ! A peine s'était-il exprimé qu'il a fait l'objet de la vindicte de ses camarades. Cela montre que le chemin du PS vers la rénovation est encore long. A court terme, certains diront peut-être que c'est bon pour l'actuelle majorité mais c'est surtout dommage pour la France.Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 20 septembre 2007