Texte intégral
Mesdames les Ministres, Mesdames et Messieurs,
Je ne peux contempler ces superbes portraits de femmes, de femmes souriantes et légères, qui masquent leurs blessures ou les dérobent avec élégance, parfois rebelles, encore plus belles, presque toujours triomphantes, sans penser à celles qui ont perdu la bataille, à celles qui se sont éteintes, ont lutté malgré tout, parfois en vain, trop tard.
Je ne peux sourire avec celles qui se dévoilent avec grâce, qui semblent sous nos yeux renaître et se découvrent à nous avec naturel, non sans malice, sans songer aussi à ces femmes moins audacieuses, moins libres, que la honte isole ou que le préjugé stigmatise.
Aussi, le combat que je veux mener, Ministre de la Santé, c'est un combat pour la vie mais aussi pour la liberté. Mais ne s'agit-t-il pas d'un seul et même combat ?
Ce combat, vous le savez, vous qui avez tenu à honorer de votre présence cette belle et forte exposition, c'est le mien depuis longtemps. Si je peux avoir contribuer, par mon engagement, rien qu'un peu, à l'émancipation des femmes, alors oui, je serai, comme celles qui nous entourent ici, une femme heureuse.
Le combat pour la vie implique de savoir défier le préjugé. Au quotidien, les femmes en ont éprouvé la méthode : quelques gestes parfois suffisent à convertir le regard. Désarçonner, surprendre, voire provoquer, cela peut être bien utile tant les forces de l'habitude résistent au changement. Mesdames les Ministres, dans nos fonctions respectives, nous en savons quelque chose.
Oui, je crois qu'on peut juger le degré de développement d'une société au degré d'émancipation des femmes. Ce combat pour la liberté, je le poursuivrai ici même, en conduisant une politique de santé des femmes ambitieuse qui permette à chacune de s'émanciper des contraintes qui peuvent porter préjudice à sa santé, ou encore obérer ses chances de guérison.
S'agissant du cancer du sein, ce cancer qui touche au plus féminin chez la femme, ces contraintes sont bien connues : ce sont celles qui interdisent ou plus simplement empêchent certaines femmes d'utiliser les procédures de dépistages qui leur sont offertes. Là encore, le défaut d'information, l'ignorance, le préjugé, parfois aussi la peur, sont les causes qui font qu'un trop grand nombre de femmes sont soignées trop tard.
Quel est, en effet, le meilleur moyen d'accroître nos chances de guérison quand un cancer du sein se déclare ? Un seul, faut-il le répéter encore et encore : le dépistage précoce.
Notre premier objectif est donc de susciter une plus grande adhésion au dépistage organisé. Pour ce faire, il est sans doute nécessaire de conférer à cette forme de dépistage une image plus positive. L'enjeu est de taille, puisque la réduction attendue de la mortalité est de 35%. Il faut donc mieux informer et donner au dépistage organisé les moyens qui lui permettront de toucher 70% des femmes de 50 à 74 ans. Pour ce faire, je propose notamment que la mammographie réalisée dans le cadre du dépistage organisé puisse bénéficier, au même titre que celle pratiquée dans le cadre du dépistage individuel, de la technologie numérique. Les efforts importants qui seront engagés se justifient pleinement au regard des effets attendus en terme de santé publique.
Notre second objectif, et sans doute le plus difficile à atteindre, est de susciter une adhésion au dépistage organisé supérieure à 70%. Il nous faudra alors briser certains tabous, convaincre, faire circuler partout l'information, mais aussi se donner les moyens d'établir les conditions effectives d'un accès universel à la pratique gynécologique.
A toutes celles qui craindraient le dépistage, il faut aller dire et faire savoir, quelle que soit la nature de leurs réticences, qu'elles n'ont rien à craindre, ni de la méthode ni du diagnostic. Car, si par malchance, un cancer est découvert, le plus tôt est le mieux pour assurer au traitement de meilleures conditions de confort et de résultat. Pour celles qui s'y prennent trop tard, ce qui vient après est plus difficile. En aucun cas, nous ne saurions accepter comme une fatalité cette inégalité des femmes devant la santé.
Ministre de la santé, mais aussi soignante, femme engagée, militante féministe de la première heure, ce combat pour la santé des femmes, de toutes les femmes, je pense en particulier aux plus fragiles, aux plus vulnérables, est mon combat.
Si j'ai voulu qu'ici me rejoignent les autres ministres femmes de ce gouvernement, c'est pour montrer la force de notre détermination commune. Nous ne serons jamais trop nombreux pour faire valoir dans notre pays une culture de prévention et de dépistage, à la fois solidaire et responsable.
Pour votre amicale présence, à vous toutes et à vous tous, un grand merci. Merci Mesdames pour ces portraits de vous où transparaît tant de confiance. Merci d'avoir su témoigner, par des gestes simples, parfois même ludiques, par vos postures radieuses offertes au photographe, votre amour de la vie, d'une vie qui peut être plus belle encore après.
Pour finir, je n'oublierai pas de rendre hommage au travail accompli depuis tant d'années par la Direction générale de la santé, avec le secours précieux de l'Institut national du cancer, dont je salue la présence parmi nous de son président, le professeur MARANINCHI.
Vous l'aurez compris, le développement de la pratique du dépistage en France constitue pour moi une action prioritaire qui s'inscrit, à n'en pas douter, dans la logique d'un véritable projet de société.
Je vous remercie.
Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 octobre 2007
Je ne peux contempler ces superbes portraits de femmes, de femmes souriantes et légères, qui masquent leurs blessures ou les dérobent avec élégance, parfois rebelles, encore plus belles, presque toujours triomphantes, sans penser à celles qui ont perdu la bataille, à celles qui se sont éteintes, ont lutté malgré tout, parfois en vain, trop tard.
Je ne peux sourire avec celles qui se dévoilent avec grâce, qui semblent sous nos yeux renaître et se découvrent à nous avec naturel, non sans malice, sans songer aussi à ces femmes moins audacieuses, moins libres, que la honte isole ou que le préjugé stigmatise.
Aussi, le combat que je veux mener, Ministre de la Santé, c'est un combat pour la vie mais aussi pour la liberté. Mais ne s'agit-t-il pas d'un seul et même combat ?
Ce combat, vous le savez, vous qui avez tenu à honorer de votre présence cette belle et forte exposition, c'est le mien depuis longtemps. Si je peux avoir contribuer, par mon engagement, rien qu'un peu, à l'émancipation des femmes, alors oui, je serai, comme celles qui nous entourent ici, une femme heureuse.
Le combat pour la vie implique de savoir défier le préjugé. Au quotidien, les femmes en ont éprouvé la méthode : quelques gestes parfois suffisent à convertir le regard. Désarçonner, surprendre, voire provoquer, cela peut être bien utile tant les forces de l'habitude résistent au changement. Mesdames les Ministres, dans nos fonctions respectives, nous en savons quelque chose.
Oui, je crois qu'on peut juger le degré de développement d'une société au degré d'émancipation des femmes. Ce combat pour la liberté, je le poursuivrai ici même, en conduisant une politique de santé des femmes ambitieuse qui permette à chacune de s'émanciper des contraintes qui peuvent porter préjudice à sa santé, ou encore obérer ses chances de guérison.
S'agissant du cancer du sein, ce cancer qui touche au plus féminin chez la femme, ces contraintes sont bien connues : ce sont celles qui interdisent ou plus simplement empêchent certaines femmes d'utiliser les procédures de dépistages qui leur sont offertes. Là encore, le défaut d'information, l'ignorance, le préjugé, parfois aussi la peur, sont les causes qui font qu'un trop grand nombre de femmes sont soignées trop tard.
Quel est, en effet, le meilleur moyen d'accroître nos chances de guérison quand un cancer du sein se déclare ? Un seul, faut-il le répéter encore et encore : le dépistage précoce.
Notre premier objectif est donc de susciter une plus grande adhésion au dépistage organisé. Pour ce faire, il est sans doute nécessaire de conférer à cette forme de dépistage une image plus positive. L'enjeu est de taille, puisque la réduction attendue de la mortalité est de 35%. Il faut donc mieux informer et donner au dépistage organisé les moyens qui lui permettront de toucher 70% des femmes de 50 à 74 ans. Pour ce faire, je propose notamment que la mammographie réalisée dans le cadre du dépistage organisé puisse bénéficier, au même titre que celle pratiquée dans le cadre du dépistage individuel, de la technologie numérique. Les efforts importants qui seront engagés se justifient pleinement au regard des effets attendus en terme de santé publique.
Notre second objectif, et sans doute le plus difficile à atteindre, est de susciter une adhésion au dépistage organisé supérieure à 70%. Il nous faudra alors briser certains tabous, convaincre, faire circuler partout l'information, mais aussi se donner les moyens d'établir les conditions effectives d'un accès universel à la pratique gynécologique.
A toutes celles qui craindraient le dépistage, il faut aller dire et faire savoir, quelle que soit la nature de leurs réticences, qu'elles n'ont rien à craindre, ni de la méthode ni du diagnostic. Car, si par malchance, un cancer est découvert, le plus tôt est le mieux pour assurer au traitement de meilleures conditions de confort et de résultat. Pour celles qui s'y prennent trop tard, ce qui vient après est plus difficile. En aucun cas, nous ne saurions accepter comme une fatalité cette inégalité des femmes devant la santé.
Ministre de la santé, mais aussi soignante, femme engagée, militante féministe de la première heure, ce combat pour la santé des femmes, de toutes les femmes, je pense en particulier aux plus fragiles, aux plus vulnérables, est mon combat.
Si j'ai voulu qu'ici me rejoignent les autres ministres femmes de ce gouvernement, c'est pour montrer la force de notre détermination commune. Nous ne serons jamais trop nombreux pour faire valoir dans notre pays une culture de prévention et de dépistage, à la fois solidaire et responsable.
Pour votre amicale présence, à vous toutes et à vous tous, un grand merci. Merci Mesdames pour ces portraits de vous où transparaît tant de confiance. Merci d'avoir su témoigner, par des gestes simples, parfois même ludiques, par vos postures radieuses offertes au photographe, votre amour de la vie, d'une vie qui peut être plus belle encore après.
Pour finir, je n'oublierai pas de rendre hommage au travail accompli depuis tant d'années par la Direction générale de la santé, avec le secours précieux de l'Institut national du cancer, dont je salue la présence parmi nous de son président, le professeur MARANINCHI.
Vous l'aurez compris, le développement de la pratique du dépistage en France constitue pour moi une action prioritaire qui s'inscrit, à n'en pas douter, dans la logique d'un véritable projet de société.
Je vous remercie.
Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 3 octobre 2007