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Guillaume DURAND : C'est demain au Sénat que Nicolas SARKOZY défendra sa stratégie sociale.
Helene ZELANY : Il devrait notamment donner des détails sur la réforme des régimes spéciaux de retraite mais aussi sur une nouvelle réduction du temps de travail, sur le rapprochement UNEDIC ANPE et la représentativité syndicale. Le chef de l'Etat a reçu plusieurs syndicalistes à la Lanterne ce week-end et deux autres aujourd'hui à l'Elysée.
GD : Et justement vous y étiez Bernard VAN CRAEYNEST pour la CFE-CGC. Vous l'avez trouvé comment le président ?
Bernard van CRAEYNEST : Je l'ai trouvé comme d'habitude très allant. Sa démarche visait à dévoiler les grandes lignes du discours qu'il doit effectivement prononcer demain.
GD : Ce qui a été le cas ?
BVC : Absolument. Alors effectivement il parlera des régimes spéciaux mais j'ai plutôt noté qu'il souhaitait déminer le terrain qui avait été passablement mis à mal par son Premier ministre.
GD : Il vous l'a dit clairement ? Il vous a dit, "FILLON m'a mis dans une situation impossible, il faut que je fasse le travail dans l'autre sens" ?
BVC : Non il ne m'a jamais dit cela, bien évidemment mais les propos apaisants qu'il a tenus pour souligner qu'il avait une ferme volonté de faire en sorte que les salariés des régimes spéciaux soient traités de la même manière que ceux des fonctions publiques qui, eux-mêmes, sont alignés sur le privé en terme de durée d'activité pour bénéficier d'une retraite à taux plein, ça devait s'accompagner de la nécessaire négociation entreprise par entreprise, et on pense bien sûr, en particulier, à LA POSTE, la SNCF, la RATP, EDF GDF, pour faire en sorte qu'on tienne compte des métiers particuliers et des systèmes existants pour les adapter à la nouvelle donne.
GD : Alors deux questions précises pour terminer. D'abord quelle est d'après vous la teneur essentielle de ce qu'il va dire ? Et deuxièmement est-ce que vous avez le sentiment qu'à partir de demain soir, il aura réussi à déminer toute forme de protestation sociale par la concertation ?
BVC : Je ne suis pas du tout certain qu'il réussisse à déminer tous les terrains parce que je pense qu'il va parler demain, aussi, des problèmes de protection sociale en général, pas seulement que des retraites mais aussi de l'assurance maladie, de l'assurance chômage. Et vous savez que compte tenu du vieillissement de la population, nous avons un vrai problème de financement. Je sens venir depuis quelques semaines, une profonde réflexion du côté de l'Etat sur l'architecture du financement de la protection, sociale. Et ça ce sont de vrais sujets sur lesquels, il faut que nous puissions être associés parce que la Sécurité sociale mise en place en 1945 risque peut-être de connaître des évolutions vers un modèle anglo saxon où on ferait une plus grande place à l'assurance personnelle, individuelle, et ça je pense que c'est un vrai débat de société qui mérite d'être préparé.Source http://www.cfecgc.org, le 19 septembre 2007