Texte intégral
Je voulais vous informer du contenu de nos discussions. Je me réjouis qu'il y ait à nouveau un ministère de l'Intégration européenne en Roumanie, ce qui témoigne de la volonté du gouvernement d'organiser une coordination forte en cette matière et ce qui signifie aussi que la Roumanie poursuit, dans un nouveau contexte politique, son projet prioritaire qui est de se préparer à l'adhésion de l'Union européenne.
Cette adhésion de la Roumanie à l'Union européenne est un projet soutenu par la France. La France a, avec la Roumanie, on le sait, des relations très particulières, historiques, linguistiques, politiques, affectives. Nous nous voulons, depuis l'origine, les avocats de la cause roumaine dans l'Union européenne. En même temps, nous sommes des amis exigeants qui demandons à ce que les conditions de cette adhésion soient réunies.
Nous avons une série de domaines de coopération, à travers des jumelages ou des coopérations bilatérales, que nous souhaitons continuer à développer. Nous avons procédé à un vaste tour d'horizon, aussi bien de la situation politique que de la situation économique en Roumanie. Nous avons aussi évoqué les questions délicates qui préoccupent les Européens et qui préoccupent aussi nos amis roumains. Je pense à la question des enfants institutionnalisés, à l'adoption des enfants, question sur laquelle j'ai pu rappeler les préoccupations des autorités françaises et sur laquelle j'ai obtenu des réponses et des engagements précis et fermes de Mme Puwak. Je pense aussi à la question du droit des actionnaires minoritaires, sur laquelle, je crois, il y a des avancées que je vous laisserai annoncer dans un instant. Nous avions la préoccupation, alors que nos entreprises sont les premiers investisseurs en Roumanie, qu'il puisse y avoir une protection des actionnaires majoritaires suffisante qui soit de nature à ne pas dissuader nos entreprises, nos grandes entreprises notamment, d'investir, particulièrement dans l'industrie en Roumanie. Je crois que des mesures sont prises qui vont dans ce sens-là. Nous avons également traité des problèmes d'environnement ou encore de la question de la levée des visas à l'égard de la Roumanie. Vous savez que, sur ce point-là, la France, sous sa Présidence de l'Union européenne, a milité en faveur de la levée des visas. Nous avons adopté une mesure qui est une mesure de "mise à l'examen", c'est-à-dire de levée des visas sous réserve d'études qui doivent être conduites, de réponse à un questionnaire ; nous souhaitons que ces réponses étant faites, on puisse aller vers une décision positive, qui tienne compte aussi des exigences légitimes des Européens à voir leurs frontières extérieures garanties et sûres.
Bref, nous avons fait un tour d'horizon utile qui permet de confirmer notre volonté commune d'aller vers un travail qui permette à la Roumanie d'adhérer à l'Union européenne le plus tôt possible. Nous continuerons ce travail. Nous avons aussi évoqué la question de la visite du Premier ministre Lionel Jospin en Roumanie, visite qui n'a pas pu être organisée à la date prévue. Cette visite aura lieu bien sûr ultérieurement, car il est important que nous puissions ainsi marquer notre soutien et notre amitié à la Roumanie.
Q - Vous avez parlé d'un sujet très sensible pour les Roumains, celui des visas. Quels sont les aspects qui retardent la prise d'une décision favorable sur ce sujet ?
R - Je veux rappeler que, sous la Présidence française, nous nous sommes efforcés de parvenir à la levée des visas pour les ressortissants roumains, estimant, d'une part, que des évolutions avaient eu lieu et, d'autre part, que le maintien de la situation actuelle pouvait créer des effets pervers. La position du gouvernement français demeure bien sûr une position positive. Constatons toutefois qu'un certain nombre de nos partenaires ont estimé que toutes les garanties n'existaient pas aujourd'hui et qu'il fallait les renforcer. Je crois qu'il revient maintenant au gouvernement roumain de poursuivre son effort pour convaincre l'ensemble des partenaires européens qu'il y a là une possibilité qui permet de ne pas entraver la sécurité intérieure de l'Union européenne. Nous souhaitons qu'une majorité qualifiée soit réunie afin de lever l'obligation de visas pour la Roumanie dans le courant de l'année 2001. Nous sommes prêts à continuer à oeuvrer bilatéralement, aux côtés de nos amis roumains, pour permettre l'obtention de ces garanties.
Q - Quelles sont concrètement les étapes suivantes de l'intégration pour notre pays ?
R - Vaste sujet ! Il faut continuer à développer l'économie, lui permettre d'atteindre une croissance forte et soutenue. Je crois que, de ce point de vue-là, les résultats commencent à s'engranger et des réformes sont envisagées. Il faut également maîtriser l'inflation. Bref, il faut parvenir à respecter les critères économiques de Copenhague. Il y a aussi une série d'autres sujets sur lesquels l'Union européenne attend des progrès, on les connaît : l'action en matière d'environnement, la question de la sécurité intérieure, de la justice et des affaires intérieures - c'est directement lié à la question des visas - et également tout ce qui concerne le problème délicat des enfants institutionnalisés et de l'adoption qui a lieu parfois dans des conditions contraires à ce qu'on peut attendre dans nos pays. Là, il y a une préoccupation aussi de la part de l'opinion publique. Bref, il faut que la Roumanie poursuive sa politique de réformes. Je crois que l'actuel gouvernement en est tout à fait conscient et qu'il va engager les réformes qui lui permettent de s'orienter dans cette voie, une voie dont nous nous réjouissons qu'elle reste la priorité, l'orientation stratégique de la Roumanie et une voie sur laquelle nous sommes tout à fait prêts et même volontaires, pour aider nos amis roumains. C'est le sens de la rencontre d'aujourd'hui, c'est le sens aussi de la visite du ministre des Affaires étrangères à Paris la semaine dernière. Nous sommes, comme toujours, disposés à coopérer pour que la Roumanie se développe et pour que la Roumanie en progrès puisse adhérer rapidement à l'Union européenne.
(source http://www.dilpomatie.gouv.fr, le 16 février 2001)
Cette adhésion de la Roumanie à l'Union européenne est un projet soutenu par la France. La France a, avec la Roumanie, on le sait, des relations très particulières, historiques, linguistiques, politiques, affectives. Nous nous voulons, depuis l'origine, les avocats de la cause roumaine dans l'Union européenne. En même temps, nous sommes des amis exigeants qui demandons à ce que les conditions de cette adhésion soient réunies.
Nous avons une série de domaines de coopération, à travers des jumelages ou des coopérations bilatérales, que nous souhaitons continuer à développer. Nous avons procédé à un vaste tour d'horizon, aussi bien de la situation politique que de la situation économique en Roumanie. Nous avons aussi évoqué les questions délicates qui préoccupent les Européens et qui préoccupent aussi nos amis roumains. Je pense à la question des enfants institutionnalisés, à l'adoption des enfants, question sur laquelle j'ai pu rappeler les préoccupations des autorités françaises et sur laquelle j'ai obtenu des réponses et des engagements précis et fermes de Mme Puwak. Je pense aussi à la question du droit des actionnaires minoritaires, sur laquelle, je crois, il y a des avancées que je vous laisserai annoncer dans un instant. Nous avions la préoccupation, alors que nos entreprises sont les premiers investisseurs en Roumanie, qu'il puisse y avoir une protection des actionnaires majoritaires suffisante qui soit de nature à ne pas dissuader nos entreprises, nos grandes entreprises notamment, d'investir, particulièrement dans l'industrie en Roumanie. Je crois que des mesures sont prises qui vont dans ce sens-là. Nous avons également traité des problèmes d'environnement ou encore de la question de la levée des visas à l'égard de la Roumanie. Vous savez que, sur ce point-là, la France, sous sa Présidence de l'Union européenne, a milité en faveur de la levée des visas. Nous avons adopté une mesure qui est une mesure de "mise à l'examen", c'est-à-dire de levée des visas sous réserve d'études qui doivent être conduites, de réponse à un questionnaire ; nous souhaitons que ces réponses étant faites, on puisse aller vers une décision positive, qui tienne compte aussi des exigences légitimes des Européens à voir leurs frontières extérieures garanties et sûres.
Bref, nous avons fait un tour d'horizon utile qui permet de confirmer notre volonté commune d'aller vers un travail qui permette à la Roumanie d'adhérer à l'Union européenne le plus tôt possible. Nous continuerons ce travail. Nous avons aussi évoqué la question de la visite du Premier ministre Lionel Jospin en Roumanie, visite qui n'a pas pu être organisée à la date prévue. Cette visite aura lieu bien sûr ultérieurement, car il est important que nous puissions ainsi marquer notre soutien et notre amitié à la Roumanie.
Q - Vous avez parlé d'un sujet très sensible pour les Roumains, celui des visas. Quels sont les aspects qui retardent la prise d'une décision favorable sur ce sujet ?
R - Je veux rappeler que, sous la Présidence française, nous nous sommes efforcés de parvenir à la levée des visas pour les ressortissants roumains, estimant, d'une part, que des évolutions avaient eu lieu et, d'autre part, que le maintien de la situation actuelle pouvait créer des effets pervers. La position du gouvernement français demeure bien sûr une position positive. Constatons toutefois qu'un certain nombre de nos partenaires ont estimé que toutes les garanties n'existaient pas aujourd'hui et qu'il fallait les renforcer. Je crois qu'il revient maintenant au gouvernement roumain de poursuivre son effort pour convaincre l'ensemble des partenaires européens qu'il y a là une possibilité qui permet de ne pas entraver la sécurité intérieure de l'Union européenne. Nous souhaitons qu'une majorité qualifiée soit réunie afin de lever l'obligation de visas pour la Roumanie dans le courant de l'année 2001. Nous sommes prêts à continuer à oeuvrer bilatéralement, aux côtés de nos amis roumains, pour permettre l'obtention de ces garanties.
Q - Quelles sont concrètement les étapes suivantes de l'intégration pour notre pays ?
R - Vaste sujet ! Il faut continuer à développer l'économie, lui permettre d'atteindre une croissance forte et soutenue. Je crois que, de ce point de vue-là, les résultats commencent à s'engranger et des réformes sont envisagées. Il faut également maîtriser l'inflation. Bref, il faut parvenir à respecter les critères économiques de Copenhague. Il y a aussi une série d'autres sujets sur lesquels l'Union européenne attend des progrès, on les connaît : l'action en matière d'environnement, la question de la sécurité intérieure, de la justice et des affaires intérieures - c'est directement lié à la question des visas - et également tout ce qui concerne le problème délicat des enfants institutionnalisés et de l'adoption qui a lieu parfois dans des conditions contraires à ce qu'on peut attendre dans nos pays. Là, il y a une préoccupation aussi de la part de l'opinion publique. Bref, il faut que la Roumanie poursuive sa politique de réformes. Je crois que l'actuel gouvernement en est tout à fait conscient et qu'il va engager les réformes qui lui permettent de s'orienter dans cette voie, une voie dont nous nous réjouissons qu'elle reste la priorité, l'orientation stratégique de la Roumanie et une voie sur laquelle nous sommes tout à fait prêts et même volontaires, pour aider nos amis roumains. C'est le sens de la rencontre d'aujourd'hui, c'est le sens aussi de la visite du ministre des Affaires étrangères à Paris la semaine dernière. Nous sommes, comme toujours, disposés à coopérer pour que la Roumanie se développe et pour que la Roumanie en progrès puisse adhérer rapidement à l'Union européenne.
(source http://www.dilpomatie.gouv.fr, le 16 février 2001)